mercredi 17 février 2010

La trilogie


Ça marche t'y?

Vraiment?

Je me pose la question alors que j'écoute l'album Lodger de David Bowie, un artiste que j'adore sous toutes ses incarnations. Ce disque est le troisième et dernier de ce que plusieurs ont convenu d'appeller "la trilogie de Berlin". Parce que les trois albums (Low, Heroes, Lodger) ont la même équipe réduite en studio, Brian Eno et David Bowie aux conceptions sonores et la ville de Berlin en commun.

Lodger est un bon album parce que je suis un fan fini de Bowie. Mais pour le commun des mortels c'est un échec. Les ventes ont été désastreuses et le bide a été total.

Là m'est revenu que rares sont les trilogies où le troisième épiosde n'est pas de trop.

Prenez Star Wars. Le premier en 1977 avait été révolutionnaire avec ses effets spéciaux et son univers magique pour nos yeux de non-initiés. The Empire Strikes Back, sa suite, encore mieux avec l'introduction de Yoda, une révélation paternelle, une main en moins, Lando Carlisian, ami ou ennemi? et Hans Solo transformé en prémoulé. On quittait le film, excité, appeuré (que va-t-il arriver à Hans?) en se demandant que se passera-t-il dans le troisième, ça ne peut pas finir comme ça! Puis on avait la réponse avec la sortie du Retour du Jedi: ils vont jouer dans le bois avec des muppets.

Pfff! patate!

Même chose pour The Godfather. Le premier est un chef d'oeuvre. Le second encore plus fort parce qu'il nous amène plus loin encore. Le troisième? une catastrophe. Une longue réflexion de plus de 3 heures avec un Pacino vieillissant qui se questionne sur sa légitimité (ça c'est visuel!), un Garcia qui en fait trop, un scénario qui ne fait pas assez et Sofia Copolla là où elle n'aurait jamais dû être. Surtout 20 ans entre la deuxième partie et la troisième.Aussi utile que le retour de Kiss.

On pourrait dire la même chose de Rocky. Le premier est parfait. Il ne gagnera pas autre chose que le coeur d'Adrianne et le privilège d'avoir duré 15 rounds contre un champion. Le second nous offre ce que plusieurs spectateurs voulaient voir dans le premier, Rocky battant finalement Appolo et devenant champion. Le troisième commence la franchise de pop corn avec Mr.T.

Austin Powers International Man of Mystery était tordant. Je me souviens avoir pleuré de rire avec des amis dans une soiréee bien arrosée sur Austin Powers The Spy Who Shagged Me puis d'avoir sérieusement questionné Austin Powers in Goldmember (mais surtout la présence de Beyoncé Knowles) qui ne m'avait pas fait vraiment rire.

Batman, Batman Returns (de loin le meilleur!), Batman Blows Robin
Shrek, Shrek II, Shrekesséssa?
Et ainsi de suite...

Seuls les Harry Potters semblent sauver la mise. D'autant plus qu'ils ont la contrainte du temps contre eux avec des comédiens qui grandissent très vite.

Il faut dire que je n'ai pas vu la trilogie de Peter Jackson inspiré de Tolkien non plus. J'ai vu le premier, me suis endormi dessus, en ai repris l'écoute le lendemain matin et je dois avouer que ça m'avait profondémment ennuyé. Ça m'avait fait rager aussi. Frodo est la pire demoiselle-en-détresse que j'ai eu la chance de voir depuis la crieuse du deuxième Indiana Jones. J'ai souhaité sa mort du début à la fin.

Ça va pas bien quand tu souhaites la mort du personnage principal. Enfin cette trilogie semble parfaitement accomplie. Du premier au troisième on semble dans la cohérence ésthétique et scénaristique. Si je ne me trompe pas non plus c'est le troisième effort qui a raflé tous les grands prix.

Même les séries télés manquent de souffle dans la troisième saison. Les Invincibles étaient beaucoup moins cohérents dans leur troisième année. Même Six Feet Under, Sex in the City et Les Sopranos ont eu un creux avant de reprendre leur air d'aller dans leur saison III. Dexter semble l'exception alors que leur deuxième saison était encore plus forte que la surprenante première (pas vu la troisième encore toutefois).

Ceux qui semblent échapper à cette critique des trilogies sont les littéraires.

Marie Laberge (trilogie du goût du bonheur), Henri Miller (trilogie de la Crucifixion en rose), Paul Auster (trilogie New-Yorkaise), J.G.Ballard (trilogie de Béton) ont tous signé des trilogies qui ont marqué à part égales et de manière positive les imaginaires de leurs fans respectifs.

Mais au fond tout le secret tout le monde le sait, le pire épisode dans une trilogie c'est toujours le quatrième.

Alors on court jusqu'au troisième but.
Parfois on y reste.
Parfois on pousse sa chance.
Souvent on manque de retenue.

2 commentaires:

Sombre Déréliction a dit...

Marius, Fanny, César; sans doute l'exception qui confirme la rêgle! :)

Jones a dit...

Vrai.

Mais ce sont d'abord des oeuvres littéraires qui, comme je le souligne, semblent échapper à la règle du "morceau de trop"

Toujours chez Pagnol (et Berri pour la circonstance)
Jean De Florette et Manon Des Sources sont "le film et sa suite idéale" puisque tourné la même année et tous deux d'une qualité extraordinaire.

Mais là je ne suis plus dans la trilogie...