mardi 31 mai 2011

Emo

Quand j'ai vu le film Donnie Darko, autour de 2003, j'en avais jamais compris la scène finale.

Si vous voulez voir le film et ne voulez pas gâcher votre plaisir ne regarder pas ceci.

Je m'étais conféssé de mon incompréhension sur un forum de discussion sur le film. J'avais précisément demandé "Quelqu'un peu m'expliquer la fin, je ne suis pas certain de la comprendre?".
Au travers des multiples explications presque toutes contradictoires, deux commentaires avaient attirés mon attention. Deux personnes m'avaient répondu tout aussi précisément: "Si tu ne comprends pas c'est parce que tu n'est pas emo".

C'était alors la première fois que j'entendais ce mot pour parler de quelqu'un.
Être "Emo"? C'était un style de musique plutôt underground issu du punk quand j'étais plus jeune. J'avais aussi un personnage des Muppets en tête en pensant à ce mot. (lui c'était Elmo)

Avec le temps j'ai compris qu'une partie de la définition de ce que voudrais représenter "emo" est un style, marqué par la scène punk de l'époque, où les gens vivent très près (ou au crochet) de leurs émotions. Chez les garçons, être emo veut dire s'intéresser aux tenues vestimentaires, s'intéresser aux arts moins grands publics, s'intéresser (ou être sujet) à l'expression de ses émotions. Le look Indochine. Pas tout en virilité. Enfin pas comme la plupart la percoive.  Chez les filles c'est être démesurément près de ses émotions, surutiliser le eyeliner autour des yeux, être en marge des revues de mode (hmmm..) avec des looks plus personnels, inspirés quelques fois du punk justement. Le look Evanescence. Très près du style gothique. Piercings bienvenues chez elle comme chez lui.

Trève d'étiquette, gars comme fille, être emo est aussi le maquillage des mots "vivre de manière très intense".

J'ai dû accepter avec le temps qu'il y avait une large part d'emo en moi. C'est devenu d'autant plus frappant que mon fils de 11 ans, a tous les signes d'intensité que son pauvre papa avait au même âge et a encore de nos jours.

Lorsque Monkee pleure c'est pratiquement toujours des larmes de rage contenue. Des larmes de colère révoltées. Une pluie fuyant un corps tremblant d'intensité. Rarement de la peine. La peine, lui comme moi, fait partie d'une seconde nature qui nous côtoient assez ponctuellement pratiquement tous les jours. On la tait en soi mais je réussi toujours à la lire chez le petit bonhomme. Et on s'en jase. Et ça lui fait du bien de savoir que la même météo peut parfois me passer au travers.

Ce ne sont pas des grosses peines, des fois oui, des profondes,  mais plus souvent des petites peines nées de cette intensité qui nous habite. Une intensité qui  fait en sorte que l'on espère, exige, s'attend à rien de moins que l'expérience totale en tout temps. La compétence absolue d'un professeur, l'organisation sans faille d'un évènement, la pub parfaite qui ne nous prends pas pour des idiots (rare). Ça fait de nous des gens inconsciemment exigeants. Facile à vivre mais qui attendent beaucoup des autres et de la vie. Assurément naivement.

Pour moi c'est trop tard, mais pour mon fils je suis plutôt attentif à cette chose qui fait peut-être de nous, deux "emo". Tout les professeurs sont enchantés par la personalité de Monkee et il a d'excellentes notes scolaires. Les instructeurs au hockey compent beaucoup sur lui pour toutes sortes de responsabilités. Il est très en demande parmi ses amis. Je suis aussi du même moule mais en vieillissant je me rends compte que je me dois me retirer davantage de certains cercles avant que je n'explose parce que l'intensité m'envahit parfois trop.

Fiston, maintenant en 6ème année, son groupe scolaire, chez les garçons, se sépare en trois factions assez distinctes même pour les yeux non initiés.
Il y a les souffres-douleurs, puis il y a les singes, c'est-à-dire les garçons qui font absolument n'importe quoi, réagissant à la testostérone qui les agite, qui semblent n'être que pulsions et réactions. Ceux-là attirent forcément l'attention des filles, qui en 6ème ont beaucoup poussées, certaines commençant même à avoir "des formes", et qui "sortent" avec des gars. Bien entendu ce sont toujours les plus cons qui frappent l'oeil en premier.
Sortir avec des gars, selon la définition que j'ai soutiré de ses enfants que je connais et qui me connaissent depuis la garderie semble se limiter à "aimer" l'autre.
"Faites vous des activités ensemble en dehors de l'école comme aller au cinéma ou faire du go kart ou aller à la récréathèque?"
"Non mais on s'aime"
"Jouez vous ensemble à la récré?"
"Non mais des fois on niaise"
"Vous donnez vous des petits becs?"
"Wach non!!!!" les filles m'ont dit comme si je leur avait demandé de passer la langue dans de la bouette.
"Mais comment on sait que vous vous aimez? vos parents vous aime et vous donnent des becs pour vous le prouver des fois, c'est comme ça qu'on le sait"
"Ben on se le dit"

Au moins ils communiquent.

La troisième catégorie est celle où se retrouve Monkee: les garçons qui s'en sacrent des filles et qui jouent. À la récré ils partent dans un monde imaginaire et sont des superhéros aux pouvoirs extraordinaires. Les filles? 'sont plates, elles jouent jamais longtemps.

Attention buddy, même plus vieux faudra que tu rames longtemps des fois pour te rendre là où tu veux pour "jouer" avec elles...

Je ne suis pas préssé que mon plus vieux se fasse une amoureuse. Parce que du même coup arrivera la gestion du petit garçon qui sera peut-être bléssé par une séparation. Trop emo. Mais ça aussi fera partie d'un échange à venir avec papa (ou maman).

Toutefois je n'ai pu qu'esquisser un sourire quand mon fils a laissé sa session de Facebook ouverte sur mon ordi avec sa conversation de deux phrases qui me sautaient au visage.

Lui: Tu m'aimes tu encore?
Elle: Oui, je t'en reparles demain ma mère s'en vient.

(Toujours jamais réèllement compris la fin de Donnie Darko)

lundi 30 mai 2011

Pellicule Qualitative et Incisive à se Mettre dans les Gencives

En lisant un livre dans l'extase et le bonheur, je me suis rappellé que voilà bientôt 10 ans qu'à Noël, je demande chaque fois, sans les reçevoir, les deux mêmes films.

Quiz Show et Rushmore.

Le premier est réalisé par un homme que j'admire énormément: Robert Redford. Je cherche autant comme autant je ne trouve aucun défaut à cet homme. Son film de 1994 raconte l'histoire des scandales des jeux télévisés des années 50 aux États-Unis, quizs qui étaient truqués et dont les participants connaissaient déjà les réponses. Le scandale a été trainé en cours suprême et n'a pas eu beaucoup de conséquences ne faisant que deux réèlles victimes: les deux concurrents vedettes Herb Stempel et Charles Van Doren.
Le premier, un fier juif un peu maniaco-depressif, souffrant nettement davantage que le second qui était fils de sénateur républicain et beau bonhomme. Le très intelligent film pose la question toujours pertinente de nos jours: "Devrions nous offrir au public ce qu'il veut voir ou risquer avec des idées nouvelles?"

Dans le livre que je lis, les deux personnages. Herb Stempel et Charles Van Doren sont des personnages en périphérie de la trame narrative de l'auteur.

Rushmore est le second film d'un de mes favoris. J'avais découvert, à peu près au même moment, Alexander Payne, un réalisateur tout aussi jeune qui est dans les rares réalisateurs qui a droit de regard sur le montage final de ses films (ce qui explique pourquoi ils sont si bons).
Election est un film qui m'a tant fait plaisir que je me le suis acheté. J'ai couru voir About Schmidt au cinéma trois ans plus tard avec assurément trop d'attentes car j'ai été légèrement déçu. Mais Sideways deux ans plus tard me séduisait tant que je me l'appropriais lui aussi en dvd (et le revisionnerait ponctuellement en prenant un coup!)
Voilà que je lis qu'il lancera un nouveau film avec un autre homme que j'aime beaucoup, un digne héritier de Robert Redford, George Clooney.

Paul Thomas Anderson (aucun lien de parenté avec Wes) que j'avais beaucoup aimé pour Boogie Nights et Magnolia mais trouvé paresseux pour Punch-Drunk Love et There Will Be Blood a le feu vert pour compléter son projet de film sur l'église de scientologie ainsi qu'un film adapté d'un roman de Thomas Pynchon qui metterais en vedette le toujours impressionnant Robert Downey Jr (le lien est narré par Pynchon lui-même!). Deux films pour PTA, selon la tradition, il pourra me séduire avec l'un et paresser avec l'autre.

Si il peut ainsi se mettre en marche c'est surtout grâce au soutien d'une (très épousable) jeune milliardaire de 25 ans, Megan Ellison, amoureuse de cinéma intell...INDÉPENDANT qui donnera aussi un coup de pouce à un projet de deux autres de mes préférés: Spike Jonze et Charlie Kaufman.

Y a -t-il des mécènes du genre au Québec?

Je suis allé m'acheter les deux films mentionnés en tête de post pour me gâter. Toutefois je me suis aussi loué The King's Speech sur le chemin du retourC'est fou ce que la qualité d'un bon casting peut faire toute la différence dans un film. Colin Firth, Geoffrey Rush, Helena Bonham-Carter, Michael Gambon, Guy Pearce.

Perfect, perfect cast.

Mais ce qui m'a aussi beaucoup séduit d'emblée ce sont les bandes annonces avant même la présentation de cet excellent film.  

The Conspirator de Robert Redford (tiens, justement!)
Beginners de Mike Mills  (dont j'ai un film chez moi, acheté impulsivement sentant que je l'aimerais mais jamais vu encore)
Jane Eyre de Cary Fukunaga
The Fighter de David O. Russell où tout le monde, parlant de casting parafit, semble jouer avec un fabuleux dévouement.
(à quand le film où Amy Adams ne sera pas aussi agréable pour l'oeil? même pas maquillée et semie-vulgaire...mamamia!)
Tout ça avant un bon film.

L'été qui arrive officiellement dans une vingtaine de jours et qui m'est généralement si peu inspirant me parait tout à coup pas mal cool.

Même si tout ça ne devrais au fond sortir, qu'à l'automne...

Me taperai Quiz Show, Thumbsucker et Rushmore en attendant.
Ou The Beaver de la plutôt brillante Jodie Foster qui offre une proposition originale présentement en salle et qui offre à Mel Gibson un rôle très près de sa personalité.
En jouissant des tribulations de Nathan Zuckerman.

dimanche 29 mai 2011

Rosa Parks (et une autre résistance légitime)

Après une journée de travail, le 1er décembre 1955 à Montgomery en Alabama, Rosa Parks prit le bus en direction de chez elle vers 18h00.

À 42 ans, elle (et tous les afro-Étatsuniens) avaient souffert toute leur vie de la ségrégation raciale. Dans les autobus, il y avait des sections pour les blancs et des sections pour les gens de couleurs. Rosa Parks s'assoit dans la première rangée réservée aux gens de couleurs. Selon la loi votée de l'endroit, les chauffeurs se réservent le droit de modifier l'aménagement de leur autobus à leur guise. Ce sont les saints patrons de leur machine. Toujours, les chauffeurs blancs arrangent leur autobus en faveur des usagers blancs. Ainsi si il manque des places dans la section réservée aux blancs, les blancs ont discriminatoirement la priorité sur les bancs réservés aux noirs. Très souvent, les noirs doivent sortir de l'autobus, même si ils ont déjà payé, et entrer à nouveau par la porte de derrière pour aller s'y tenir debout. À ce moment, le chauffeur en profite pour ne pas l'attendre et filer pendant qu'il est dehors. La personne de couleur est traitée comme une moins que rien.

De cette manière, en 1943, le chauffeur James F. Blake avait demandé à Rosa Parks de sortir par devant afin d'aller se placer à l'arrière. S'exécutant, Parks a échappé sa sacoche. Voulant la reprendre, elle s'est assise momentanéement sur un banc réservé aux blancs. Ceci a tant enragé le chauffeur que dès que Rosa Parks a mis le pied dehors, il a filé à vive allure vers un autre arrêt, la laissant sur le trottoir.

C'est sans remarquer qu'il s'agissait du même chauffeur que Rosa Parks est entrée dans le bus 12 ans plus tard.

Remarquant 4 passagers blancs debout, Blake demande aux quatres premiers noirs dans la section des gens de couleurs de céder leur siège aux blancs. Trois le font, Rosa Parks, sentant une déterminantion l'envelopper tel une couverture en hiver, se contente de glisser d'un banc près de l'allée au banc près de la fenêtre.
"Ya'll better make it light on yourself and let me have those seats for the white gentlemens over here, why don't you stand up?"
"I don't think I have to stand up"
"Well if you don't stand up, I will have to call the police and have you arrested"
"You may do that" a conclu bravement Rosa Parks.

Rosa Parks a eu une amende de 14 $ qu'elle n'a jamais payé puisque techniquement elle n'était pas en tort. À Montgomery, elle aurait tout de même un casier judiciaire pour cette affaire.

Mais plus important encore, son geste a créé un mouvement de reconnaissance des gens de couleurs, un ruisseau qui deviendra fleuve avec le temps. Un tout petit geste mais qui a eu un impact tout simplement historique. Un an après son geste de résistance, les États-Unis révisaient leurs lois obsolètes et la ségrégation raciale devenait erreur du passé.

En Arabie Saoudite la semaine dernière, Manal Al-Sharif, une jeune femme de 32 ans, a pris le volant d'une voiture. Il ne s'agit pas d'une loi Arabe mais d'un interdit moral. Si une femme doit être en voiture c'est dans une voiture conduite par un homme. Ce n'est pas une loi mais madame a été arrêtée et placée en détention pour son geste. Ce qui tout aussi étrange puisque les femmes là-bas n'ont pas le droit d'entrer dans les postes de police.

Des pages Facebook ont été spontanément créées afin de la soutenir. Pages aussitôt relancées par leur contraire, des hommes voulant faire respecter la coutume et lui souhaitant la prison.

Que cette petite rivière devienne fluviale, comme Rosa a réussit à le faire pour les États-Unis.

Il viendra surement un jour, où elles seront humaines, pas seulement femmes arabes.

samedi 28 mai 2011

La Jeune Fille qui N'existait Pas

Ses parents l'avaient eu malgré eux.

Par frottement de corps à corps en lendemain de brosse.

Il n'avaient jamais voulu d'elle. Si tant que quand elle est née, son père s'est tout de suite poussé. Il s'est occupé à courir les casinos, à se ruiner, se refaire, se ruiner à nouveau, se refaire un peu. Déménager pour fuir les créanciers était un sport plus facile à pratiquer seul. Une femme, bah! il en aurait des milliers de passage ici et là. Un gosse? Pas question! c'est emmerdant et ça fatigue.

Bye girls!

Sa mère avait bien tenté de jouer la mère mais rapidement, elle n'en pouvait plus. Aux 7 ans de la petite, maman en avait 26. Elle la laissait seule à la maison et partait vivre sa jeunesse à elle, qu'elle ne se souhaitait pas embourbée d'une enfant. Elle lui louait un film, la collait devant la télé et se sauvait avec des amis toute la nuit. Elle avait vu tant de films seules chez elle qu'elle en aurait horreur pour le restant de ses jours.
La femme dans sa maison était presque comme son père: inexistante. Ils se croisaient tout juste du regard. Un regard rarement habité d'amour. Le même regard qu'on aurait en regardant une mouche.
Cette femme fantôme avait misé toute ses énergies de mauvaise mère à créer une indépendance chez sa fille. Une autonomie qu'elle lui disait. Elle la repoussait constamment en disant "Débrouille-toi tu es assez grande" Elle la fuyait physiquement avant de s'enfermer dans sa chambre où elle travaillait à faire des lignes érotiques en journée.

Pour s'en rapprocher, la petite avait pris l'habitude de se coller le dos à la porte et d'écouter ses ralements au téléphone.

Cette enfance de carences affective avait un effet pernicieux sur la petite. Elle réclamait constamment de l'attention à l'école. Une attention qui lui avait manqué cruellement à la maison. Rien de trop déplacé, juste un surplus d'attention réclamée auprès de ses pairs, des ses profs, de ses chums. En même temps, elle savait se faire discrète. Elle savait trop bien qu'elle était de trop dans la vie de sa mère, pouvait-elle être acceptée ailleurs?
Car c'était une belle fille. Elle voyait bien qu'elle attirait les regards. Se faire des amis n'était pas très difficile mais comme les contacts sociaux n'avaient jamais été tellement étudié dans son foyer, elle ne gardait pas ses amitiés bien longtemps. Elle était trop intense pour garder ses amitiés bien longtemps. Mais le temps que ça durait c'était bon.

Dès l'adolescence, elle ne rentrait plus à la maison. Sa mère, qui n'avait que 19 ans de plus qu'elle, ne rentrait pas non plus. Leurs routes ne se croisaient plus. Et pourtant leur destin ne seraient pas si étrangers l'un face à l'autre.

Maman trouverait un riche amant. La petite aurait ses 17 ans et commencerait à travailler. Tout irait pour le mieux. Elle était belle. Tout arrive aux filles belles. Le temps que ça durerait ce serait bon.

La jeune fille avait découvert les caresses sexuelles vers les 12 ans. Puis les contacts avec des garçons vers les 14. Avec une fille à 15 ans. Pour les yeux d'un garçon. À 17, elle en faisait un métier pour ramasser des sous. Pour prouver à toutes les filles jalouses du passé qu'elle pouvait être quelqu'un de riche. Qu'elle pouvait incarner le contraire de l'ennui. Son rythme de vie allait éclabousser cette enfance passive et longue. Ce terne passé serait vite oublié.

Pour ses 20 ans, elle avait enfin son 15 minutes de gloire à la télé.

Sans visage mais elle existait.

Un peu.

"Voyez je suis toute à vous,
Et toute à moi en même temps.
Partout et nulle part à la fois"

Je suis Dieu.

Inexistante tel un trou.

Un trou de mémoire pour des parents.
Un trou de passoire pour des clients.

Le temps que ça durerait, ça serait bon.

vendredi 27 mai 2011

Elle au Printemps et Lui en Hiver (ou l'inverse)

Je ne vous demande pas d'être d'accord.
Je ne fais qu'observer certaines choses.
Et plus je vieillis, moins je n'en démords.

Nous sommes, adultes, le prolongement des enfants que nous étions.
Nous sommes aussi le prolongement des ados que nous étions.
ADulte, ADolescent, la racine est la même.
Ainsi de suite.

Nous évoluons, nous nous améliorons, certains plafonnent.
Je vois encore aujourd'hui beaucoup d'adultes et sans les avoir nécéssairement connus ados, j'imagines fort bien le bachi-bouzonk qu'ils/elles étaient à l'école secondaire. En me trompant probablement souvent mais quand même j'en devine une certaine idée.
L'École secondaire est le moment où l'amour entre les sexes nait. Les premières expériences amoureuses, les premières passions, les premières blessures aussi. Les élèves qui s'y côtoient ont entre 5 , 6 peut-être 7 ans de différence entre eux.  Fair enough. Leurs références sont sensiblement les mêmes entre 18 et 12 ans.

Quand je parle des références, je parle des intérêts culturels, des expériences de vie, des pulsions du désirs, des envies communes. Quand on mime Louis de Funès, tout le monde rit et comprend. Quand on parle de Jimmy Page on n'a pas besoin de souligner qu'il était le guitariste de Led Zeppelin. Quand on chante Howard Jones, l'autre peut enchainer au refrain. Quand on se remémore la mode des t-shirts rayés de Kurt Cobain, on rigole avec le/la partenaire. Quand on parle de son premier show de musique, qui était Radiohead sur l'île Ste-Hélène, l'autre sympathise et y était peut-être lui aussi à ce spectacle mémorable avec les feux d'artifices de la Ronde qui pétaient aux bons moments derrière, presque synchros.

En somme, les gens appareillés, si on rajoute trois ans au Cegep, disons, ont à peu près 9 ou 10 ans d'écart maximum entre eux pour encore se comprendre facilement.

J'en ai déjà causé ici, quand dans un couple la différence d'âge dépasse le 10 ans, on entre dans la psychanalyse à cinq cennes, la recherche du père/de la mère, le besoin de protection, deux besoins qui se sont développés davantage avec les familles éclatées des années 70-80 qui ont offert de multiples maisonnées monaparentales. Pour plusieurs ça fonctionnera à merveille. Mais quand ça dérape, ça dérape pas à peu près.
Je persiste à croire qu'il y a quelque chose de foncièrement malsain dans ce type de relation. Voilà deux trains qui n'ont pas le même nombre de wagons et qui comptent parcourir les mêmes rails. Y aura toujours du rattrapage pour l'un des deux partis. Du rattrapage sur la vie en général chez le/la plus jeune et du rattrapage à rebours sur les références du/de la plus jeune sur celles du/de la plus vieux/vieille. L'apport de l'un à l'autre est excessivement différent et le rapport amoureux est forcément teinté de choses qui peuvent être extrèmement éloignés les uns des autres.
"Tu me rajeunis"/ "Tu me déblaie des sentiers"
La première affirmation a pour source la santé.
La seconde, l'opportunisme.

Je le dis et le répête dans des milliers de cas, il y en aura pas de problème, l'écart d'âge ne sera jamais un problème en soi. Ce sera la chimie parfaite entre deux êtres qui se cherchaient et qui se sont heureusement trouvés. Mais je semble ne remarquer le contraire et le malaise qui m'accompagne par la suite.

Dans la soirée de dimanche, un policier a tiré sur une policère, les deux n'étaient pas en service, les deux étaient d'anciens amoureux et ça a mal tourné. On a titré "drame amoureux entre policers, la sureté du Québec est atterée". Qu'ils soient policiers ne révèle rien sinon qu'ils ont accès à des armes plus facilement. Le policier, faudra le répéter ad nauseam, n'est pas la crème de la société, il est son représentant autoritaire légal. Il est donc normal qu'il s'y passe des choses à l'occasion qu'on retrouverait chez le citoyen ordinaire. C'est terrible que cette arme ait servi sur une innocente. Il l'a bléssée à la cuisse. L'homme a retourné l'arme contre lui avec succès, terrible aussi. Atterrant comme ils ont titré.

Mais, vous l'aurez deviner, ce qui m'a davantage frappé c'est cette différence d'âge entre les deux anciens amoureux.

55 ans pour le mort, 28 ans pour la bléssée. À la télé on parlait de 45 et de 33. (get your shit straight guys!)
Que ce soit l'un ou l'autre, on parle de 27 ans ou de 12 ans de différence.

Dans le premier cas monsieur terminait l'université ou était policier depuis deux ans quand son amoureuse EST NÉE.
Dans le second, il entrait au secondaire quand elle a vu le jour pour la première fois.

L'amour ne reconnait pas l'âge dit-on.
Peut-être mais il devrait le considérer un brin aussi.
Pour le bien être mental de tous les gens impliqués.
Surtout pour le/la plus jeune.
Car c'est toujours le/la plus âgé(e) qui craque.
Quand le train de la jeunesse fonce droit vers le mur et que le contrôle du volant lui glisse entre les doigts.

jeudi 26 mai 2011

Vega

Être femme française est particulier.

À la lumière de ce que je comprends dans l'affaire DSK, du point de vue de la France c'est lui la victime.

C'est tout juste si on ne déclare pas le droit de cuissage des riches et influent légal à travers le monde. Même si c'est contre le gré de l'agréssé(e). Qu'es-ce que les cousins français ont dû rire de Gilbert Rozon quand il a embarré une jeune fille dans sa chambre pour y coller sa peau de sanglier sur sa fraiche et douce peau à elle. "Et alors? à quoi pensait-elle en se laissant faire ainsi?" ont ils assurément pensé.

On a beaucoup, et de manière assez gênante en France, parlé de la dignité de..DSK..."Pourquoi le menotter, le montrer aux caméras, le coincer entre deux vendeurs de drogue, lui, ce grand homme pour l'économie mondiale?" On a même pas caché qu'en Europe, une telle situation, en deux coups de téléphones serait réglée. Qu'il y a deux justices et que les tricheurs chez les influents ont droit à la paix.
La pauvre Tristane Banon en est l'exemple vivant.
On a très peu parlé de la dignité bafouée de cette employée d'origine Guyéènne, à qui on a forcé de faire une fellation à un vieux bison. On a même pensé avoir fait une trouvaille en sortant qu'elle habitait dans des HLMs réservés aux gens séropositifs. C'est dire le désespoir des gens autour de DSK. Ces gens n'ont jamais nié que DSK avait eu une fellation de la jeune femme. Ils ont même fabriqué qu'elle était consentante. C'est là-dessus que tout le procès sera scénarisé.
Je vous raconte tout de suite la fin de la pièce de théâtre. DSK jouera le gars qui a été piégé, elle jouera la victime qu'elle fût, DSK sortira les bidou$, elle se sentira pute d'accepter de l'argent mais n'aura jamais été aussi riche, le procès sera avorté et la vie reprendra son cours. On trouve toujours un arrangement en France.

Mais l'arrangement pour les femmes françaises dans six mois c'est quoi? En Italie, depuis les détails de Berlusconi et ses poupées gonflées, le métier le plus populaire chez les jeunes femmes est de "poser" comme figurante dans des émissions de télés. D'être belles et de se taire. Afin, entre autre, qu'un puissant les remarque, les tâte, et les rende riche en achetant leur silence. L'ambition #1 devant devenir avocate, avoir un bon salaire, être enseignante, médecin, femmes d'affaires, c'est de figurer dans des talks-shows derrière les invités ou d'être là où se trouve un caméra.
En France, sera-t-il encore normal d'insister, de toucher, d'agresser mesdames sous prétexte qu'on a un rôle important dans la société? Ces femmes qui voient l'Amérique s'indigner que des vieux dégueulasses violent sans impunité, pensent-elles que ce sont nous qui exagèrent? La dignité serait une fontaine pour hommes seulement? Être femme en France voudrait dire qu'il est acceptable de se faire tâter le sein, taper la fesse, frotter l'appareil sexuel d'un pantalon au derrière d'une jupe comme un chat le ferait en en croisant un autre?

Ma belle-soeur est française, elle est en Amérique depuis 11 ans. Si elle est encore ici c'est qu'elle a en elle un tempéremment foncièrement d'Amérique. Elle est forcément très française mais très très Québécoise aussi. C'est ici qu'elle se reconnait davantage par tempérament. Pas quand elle retourne voir ses proches en France. Parce que pour elle, la réèlle indignation est celle de ceux qui ont le réflexe de protéger l'animal qui ne peut pas règner en roi des lions. Et qu'elle, elle n'a pas du tout en elle ce sang de lionne qui chasse toute la journée pour son maitre.

Et qui ferme sa gueule si il enfourche tout ce qui l'excite.
Je souhaite à la femme française d'être respectée un jour comme elle mérite de l'être.
Ça prendra assurément des années, des décénnies, un siècle peut-être.
Mais on a aujourd'hui un beau point de départ.

J'aime croire que la femme est une étoile comme les autres dans le même ciel que tous.
En fait je crois comprendre avec les années que ce n'est pas une étoile comme les autres mais bien Vega.
L'étoile la plus brillante de la constellation de Lyre. Une étoile relativement proche du soleil.
Soleil qui n'atteint pas la France.

Je sais que je me trompe souvent dans la vie.
Là-dessus je ne crois pas me tromper du tout.

mercredi 25 mai 2011

Sale et Humide

La piscine a été très fortement occupée ce week-end.
Samedi surtout.

11 qu'on était.
9 complètement à l'eau. 2 jusqu'aux chevilles. L'eau était à 61.
Des enfants qui crient, qui pleurent, qui rient, du BBQ, de l'alcool, des filles qui fument en cachette de leurs enfants. Du gros bonheur sale.

Toutefois quand tout le monde, des gens qui ont tous couché à la maison sans exception, a fini par quitter le dimanche, c'est une saine quiétude imprégnée de fatigue qui nous as habités. On ne réalise pas toujours qu'on est dans un cyclone avant d'en sortir.

J'étais à nettoyer la piscine tard en soirée alors que les deux mousses étaient au lit. Passer la perche afin d'y ramasser les cochonneries (comme les restes de ballounes, vestiges de la guerre de ballounes d'eau) est un passe-temps qui, tout comme racler les feuilles sur un terrain, me détend complètement. D'autant plus que ce soir-là c'est Tom Waits qui peuplait mes oreilles.

Je prendrais du Tom Waits en tout temps, n'importe quand.
Dans ma vie, il y a Dieu, Beckett Bowie, Bukowski, Camus, The Cure, Carver... enfin...
Donnez moi une lettre de l'alphabet et je vous trouverai trois idoles... mais Tom Waits est facilement dans le top 10.

La soirée était dangereusement humide. J'avais enlevé mon t-shirt pour effectuer ma tâche et je me sentais observé. Je m'apprêtais à effectuer un appel téléphonique à Istanbul sans trop savoir pourquoi, quand j'ai surpris l'amoureuse avec des yeux affectueux aux milliards de cils qui m'observait depuis la verrière. Qu'est-ce que cette femme est belle dans le quotidien mais dans une certaine lumière, elle resplendit encore davantage. L'éclat de la lune lui tombait dans l'oeil vert et le regard qu'elle posait sur ma personne commandait une approche.

Elle prétendit trouver "son employé de piscine" pas mal sexy avec son wet look en bedaine. Je lui ai répondu que les employés forcent davantage pour leurs belles clientes, ça leur fait des muscles. Elle a joué avec la mêche blonde qui me tombait sur le visage, elle a prétendu que j'étais un beach boy. Elle m'a trainé vers elle et, flattant mes modestes pectoraux, a caréssé de ses lèvres les miennes avant que nous embrassions passionément, le Ipod est tombé au sol.
J'avais travaillé le terrain un peu afin de le remettre sur le sens, je me sentais sale pour me livrer à des rapprochements sur une charmante jeune femme tout en parfum.
"Tu fantasmes, chérie, je ne plante même pas un clou dans la maison et là tu t'excites sur l'image du gars que je ne suis pas, full travaileur de la construction qui gosse sur sa maison les week-ends..."
"T'es un artiste, fantasmer pour toi c'est vivre, laisse-moi au moins vivre avec les miens" m'a-t-elle répondu échappant une main le long de mes fesses.Ça m'a automatiquement inspiré à lui saisir la cuisse et à la lui relever à la hauteur de ma hanche. On a glissé vers le tapis de la verrière l'un sur l'autre.

Elle m'a demandé si ses cuisses valaient celles que je croise les soirs de semaines humides, sur les terrasses de Westmount quand je reviens de mes cours d'universités. Je lui ai répondu que les siennes étaient vraies alors que celles que je croise du regard les soirs de semaine relève justement du fantasme. "Fantasme-moi pour vrai" m'a t-elle chuchoté. J'adore quand elle disgresse tandis que je lui mords une fesse.

Le Ipod était tombé sur les hauts-parleurs et Tom nous offrait la trame sonore parfaite pour faire s'entrechoquer deux corps consentants dans la moiteur d'un été pas encore pleinement arrivé mais qui brûle passionément.  Nous n'écoutions que l'élan de nos désirs.

Je prendrais des moments comme ça en tout temps, n'importe quand.
Any male would actually.

"Maman? papa? c'est vous dans la verrière?..."

La voix de Monkee provenant d'à peu près le salon.

"Er...c'est moi Monkee je...je répare la chaise... ai-je dis toujours dans mon rôle d'homme de la maison qui répare des choses, y a-t-il quelque chose qui ne va pas?"

"Nonon j'entendais du bruit c'est tout, maman es-tu là?" a-t-il continué des escaliers.

"N...non, elle est dehors veux tu que j'aille la chercher? ça va ?". La belle a souri, tendue sous mon poids.

"Ah c'est correct d'abord je pensais, l'avoir entendu s'étouffer je vas aller me recoucher, Bonne nuit 'pa!"

"Bonne Nuit, Monkee!"

Je pense que c'est là que j'ai pêté.
Un moment brisé c'est un moment brisé non?

mardi 24 mai 2011

L'Hiver Infernal de Coralie

Coralie Caracol était en amour avec un pianiste. Bon, en amour c'était peut-être un peu fort. Elle le désirait fortement. Elle était tout ce qu'il y a de plus groupie et elle c'était le guitariste ou le chanteur qu'elle aurait voulu dans sa besace mais le plus joli de ce groupe de jeunes étudiants en musique c'était le pianiste. C'était lui qui avait des airs de Larry Mullen Jr.

D'une beauté suprême elle-même mais ne se l'étant jamais réèllement fait dire, elle n'avait jamais réèllement cru en ses chances avec le pianiste qui était aussi à l'ocassion claviériste. Le groupe jouait du jazz, du funk, du Fela Kuti. Devant des foule composées d'amis surtout. Pas complètement sa tasse de thé à elle mais toute l'énergie que le groupe dégageait, tout ses sons qui les faisaient bouger et s'exciter...rien ne pouvait la convaincre davantage que toute musique n'est pas un brin sexuelle.

Le pianiste l'a remarquée dans l'entourage du groupe. Tout mâle l'aurait remarquée dans sa jupe très courte. Lui était le fils protégée de sa maman, le petit dernier qu'on couvait sous trois soeurs ainées. Il avait l'habitude inconsciente qu'on s'occupe de lui. Coralie le trouvait beau. Pas beau comme un fils, beau comme Brad Pitt. Ses phéromones phénoménales pétillaient dans un feu d'artifice qui lui brûlait le bas du ventre les soirs de spectacle.

Elle s'en confesserait à un ami. Un collègue de travail avec lequel elle s'accorderait une nuit au lit, ne serais-ce que pour voir si elle n'était pas trop rouillée. Et afin d'exorciser cette attirance qu'elle avait pour ce collègue qui lui plaisait mais qui avait une adresse.

Un soir Coralie la groupie et le pianiste se sont embrassés. Ils sont officiellement devenus un couple. C'était un peu avant Noël. Elle irait passer Noël dans sa famille, (la sienne étant si compliquée). Toutefois le soir du réveillon, alors que tout le monde s'amusaient, elle tomberait malade. Il lui suggèrera d'aller se coucher et elle le fera, soulignant qu'il faudra la réveiller pour la fête de fin de soirée.
Elle fût promptement oubliée. Lui s'occuper de quelqu'un? Jamais ça ne lui était réèllement arrivé. Coralie vomit beaucoup ce soir-là, dans l'indifférence presque totale.

La ronde des déceptions allait commencer.

Le pianiste, malhabile avec elle, allait vite se désinterresser de Coralie. Il y avait tant de conquêtes possibles dans ce public qui dansait chaque soir de représentation. Les vomissements ne cesseraient pas jusqu'à ce qu'un ami lui souligne que c'était peut-être un enfant qui se taillait une place en elle.

Après vérification, c'était bien ça. Elle attendait un enfant. Dans sa grande confusion elle en fît part au pianiste. Celui-ci, encore plus confus cru tout de suite que cet enfant était de lui. Créé dans leur seule relation sexuelle depuis le début de leur union. Les temps de concordaient pas, c'était plutôt l'enfant du collègue de travail. Elle le réalisa. Pas le pianiste qui ne savait rien du collègue de travail. Coralie appela son collègue de travail. La stupeur paralysante.

La panique du trio devint totale. Le pianiste se réfugia derrière sa mère, le collègue de travail ne savait plus quoi faire, Coralie était désemparée. Le collègue de travail voulut dire au pauvre pianiste que ce problème était plutôt le sien mais ne s'en trouva pas capable. Coralie gardait le secret elle aussi. Elle et le pianiste avait déjà choisit la coûteuse option de l'avortement. Ce seraient les parents et les soeurs du pianiste qui aideraient à payer tout ça.
Le collègue de travail, déjà papa, allait devenir papa en extra-conjugalité. Le bébé à naitre allait être avorté sans sa contribution, ni morale, ni financière. Ceci le rendait horriblement confus.Il n'allait être qu'un pion sur un damier. Son escapade on-the-side serait effacée d'un coup d'aspirateur.

Quel bouleversement pour les trois du point de vue du collègue de travail.
Pour les deux du point de vue du pianiste.
Pour les quatre du point de vue de Coralie.

Coralie ne dirait rien au pianiste. Elle lui ferait croire que ce bébé était le sien, elle laisserait ses beaux-parents et ses belles-soeurs sortir l'argent pour s'occuper de tout ça. Elle n'en dormirait plus la nuit. Étais-ce la bonne décision?

Le pianiste, dans sa grande lâcheté avait négocié, contre l'argent de sa famille, de ne pas l'accompagner le jour du "nettoyage". Le collègue de travail, inexistant dans la vie du pianiste, allait lui, accompagner Coralie dans cette terrible expérience qui les rapprocheraient davantage avant de les éloigner l'un de l'autre pour toujours. Mais comme si le scénario avait été écrit d'avance, un froid matin de janvier, alors que la poussière n'était pas encore complètement retombée, elle perdit le bébé.
8 jours avant le rendez-vous pour "le grand nettoyage". Personne n'aurait à débourser un sou. Tout était soudainement solutionné.

Tout le monde allait survivre à la grande frousse. Pas le bébé. Pas le couple de Coralie.

Le pianiste allait mettre fin à sa courte relation avec Coralie sans jamais n'avoir eu connaissance de l'étendue du rôle du collègue de travail. Celui-ci allait réussir à obtenir un transfert dans une autre province.
Ensemble, Coralie et lui avaient écouté La Vipère du Gabon de Vincent Delerm avec beaucoup d'émotion.
Deauville Sans Trintignant du même auteur avec encore plus d'émotion. Coralie se sentait si seule dans sa peine.

Elle s'en remettera étonnament rapidement. Petite mais forte, elle trouvera l'amour, le vrai chez un jeune homme appelé Vincent...Elle et lui auront deux enfants. Ils seront plus qu'heureux. Ils incarneront le bonheur.

Vincent lui rappellera toujours, ne serais-ce que par son prénom. Les deux chansons de Delerm.

Et cet hiver infernal de 2001.

Voilà pourqui elle ne l'appellera jamais par son prénom mais le rebaptisera Charmboy.
Une incarnation complètement sienne.
Qui lui ferait oublier sa peine.