samedi 30 novembre 2019

La Mauvaise Idée

Le 25 novembre dernier, à Norfolk. en Virginie, un homme de la fortune de plus ou moins 53 milliards de dollars Étatsunien, a annoncé sa candidature officielle pour être le prochain candidat présidentielle du côté des Démocrates pour 2020.

Micheal Bloomberg, xème homme d'affaires donnant son nom à l'agence de presse(oui) Bloomberg, n'aura besoin d'absolument aucun don pour sa campagne électorale. Il prend tout ça dans sa poche. Il pourrait acheter absolument tout ce qu'il veut sur terre. Il se fait souvent un point d'honneur de le souligner publiquement.

Même si il s'intéresse très peu à vous, plèbe populaire.

Il n'a jamais accepté un don (ce n'est pas sa première campagne poilitique, il a été maire de New York pendant 11 ans), se targue de ne jamais le faire et porte ce fait d'arme comme une marque de prestige. "je ne peux pas être acheté d'aucune manière" plaide-t-il.

Ce n'est pas exactement de la manière dont fonctionne les primaires Démocrates (ou Républicaines) depuis toujours. La corruption est l'essence de toutes les campagnes de primaires aux États-Unis. En échange de larges sommes offertes en "dons" aux partis, on s'attend à un retour d'ascenseur(généralement pré-négocié) par la suite. L'antidote à ce stratagème serait donc maintenant...un multimilliardaire.

Un autre...

Comme l'autre multimillionnaire en poste, Bloomberg ne fait rien ressemblant à la manière de faire de la politique comme on l'entendait à l'ère pré-erreur pré-Trump. Bloomberg n'a pas sondé les États ni organisé de mini-rallies partisans. Il n'a pas tenté de rassemblement d'aucune manière. Ni formé de coalition, ce qui n'est pourtant pas anormal dans le monde des affaires dont il est aussi issu. Il n'a pas pas participé à un seul des (au moins trois) débats sur la candidature présidentielle démocrate pour 2020. Il n'en a jamais senti le besoin. Il a des ressources illimitées afin de déterminer si il y a un prix pour gagner une élection nationale sans même participer à la manière d'y jouer.

Le métaphysique mépris de Bloomberg pour l'argent des autres est équivalent à son mépris pour vous, simple électeur des États-Désunis des Amériques. Bloomberg est même entré dans la course, c'est lui qui le dit, parce que dégoûté par les dons offerts aux candidats Elizabeth Warren et Bernie Sanders, des millions reçus par toute sorte d'individus partisans.

Évitant les rassemblements et les débats de L'Iowa, du New Hampshire, du Nevada et de la Caroline du Sud, où tous les autres ont rassemblé du monde, partagé des idées, généré de l'enthousiasme et organisé des coalitions de travail pour les mois à venir, Bloomberg a réagi en acheteur de vendredi fou, et tente d'acheter sa voie jusqu'à la candidature.

Méprisant.

Bloomberg croit que l'enthousiasme du peuple, des images de gens convaincus de battre l'ignoble Trump, sont une menace directe pour la démocratie sur laquelle il compterait bâtir. Une démocratie à la laisse du portefeuille. Les candidats tentant leur chance de la manière traditionnelle n'ont pas hésité à décrier sa stratégie.

Sanders a dit que Bloomberg tente de contourner le processus politique, tandis que Warren a été plus cinglante en disant qu'il ne mise pas sur le peuple, il n'en a pas besoin du tout. Il n'a besoin que d'argent. Et toujours plus d'argent.

Elle est plus près de la vérité.

Personnellement je pense qu'un autre homme d'affaires ne peut pas être intéressé par les gens. Legault ne voit que les chiffres (mais se corrige ), Trump ne voit que les chiffres. Bloomberg n'est QUE chiffres.

Et un homme associé la presse...que de munitions pour les Républicains qui nous appelleront à les haïr davantage.

Bloomberg est une mauvaise idée, tout simplement.


vendredi 29 novembre 2019

21 Raisons de ne Jamais Quitter le Québec pour le Manitoba

Faut il en pleurer ou en rire?

En page 2 du journal Le Devoir d'hier (thanks for the money) le plus-que-louche Premier Minus du Manitoba, Brian Pallister, a payé une pleine page de publicité afin de tenter de vendre sa province conservatrice aux gens du Québec.

Avec une hypocrisie crasse, ou une pure ignorance, on a écrit, en 21 points, le chiffre n'étant pas gratuit, pourquoi il serait bon, selon eux (lui seulement?) de venir s'établir au Manitoba.

Au point 1, une bêtise:
1.Nous parlons français.

Le Manitoba a renié complètement le français pendant presque 90 ans entre 1898 et 1978, n'eût été de la ferveur des francos manitobains, le français n'existerait plus depuis longtemps. Ils ont tout de même pendu Louis Riel. Et le français, ne leurrons personne, n'est qu'à St-Boniface. Où Riel y régnait.  En 1870, les francophones y étaient majoritaires. À coups de lois racistes, et une pendaison plus tard, on est venu à bout des francos.

À la fin, une autre bêtise:
21. Ici, au Manitoba, nous respections la diversité.

Allez leur parler d'homosexualité et la diversité s'y arrêtera tout de suite. Le point "21" est une référence (un jab) direct à notre loi 21 sur le port de signes religieux. Leur photo montre trois personnes, clairement affichés religieusement.

Voici 21 raisons de ne jamais quitter le Québec pour le Manitoba.

1. Ici, la diversité est réelle. On y parle pas juste français, on y parle TOUTES les langues. Ce qui confirme que même étrangers, surtout à Montréal, vous êtes chez vous. Même chose pour l'homosexualité. Elle peut se retrouver partout sans surprises.

2. Les femmes sont traitées d'égale à égal au Québec. On les trouve partout sans surprises. En juge, médecin, mécaniciennes, mairesse, boss de la SQ.

3. Les bons restos ne sont pas tous des Tim Horton au Québec. Ce sont de vrais restos.

4. Les microbrasseurs du Québec n'ont rien à envier à personne. Pas juste au Canada, mais dans le monde. La meilleure bière du Manitoba reste la Miller.

5. On dit qu'on peut aller voir la capitale des Ours Polaires, à Churchill, dans le Nord. On a Val d'Or, et des orignaux.

6. Vous détestez l'hiver du Québec? le vent des prairies vous tuera.

7. On y parle des Blue Bombers, qui viennent de rafler une première Coupe Grey en 29 ans. Mais on ne parle pas de Jets qui peinent à garder leur as défenseur qui ne sait plus si il veut encore jouer. Montréal a la plus gagnante organisation de la LNH à vie.

8. On a plusieurs Centre-Ville, Montréal, le plus peuplé, cosmopolite, animé, excitant, y en a au moins trois sur la Rive-Sud, trois autres sur la Rive-Nord. Au Manitoba, il y en a bien un. Mais peu de gens le fréquentent. Ne sachant quoi y faire.

9. À Winnipeg les nuits sont longues. Plate comme la vie. Nos nuits sont sans sommeils, comme à New York.

10. L'obésité est ici plus rare, mais ça, il n'en tient qu'à vos habitudes.

11. Ici, quand on crie dans un corridor y a pas d'écho, on dérange forcément quelqu'un.

12. Le foulard est accepté là bas parce qu'on le porte à l'année, il fait plus froid que partout de long en large. Et si on ne se le plante pas dans le visage, on perd son nez.

13. Le Manitoba s'est voté un premier minus conservateur, un parti qui veut gérer le corps des femmes.

14. Notre Premier Minus n'est pas en faveur du port d'armes à feu ni en faveur d'un système de justice équivalent pour un(e) adolescent(e) et un(e) adulte.

15. La vision de la solidarité manitobaine est sujette à débat puisqu'on vient de couper en éducation. Ce qui affecte forcément "l'accueil".

16. Vous as-t-on dit que le taux de meurtres par habitant au Manitoba dépasse celui de Toronto? C'est fait. Et c'est surtout l'autochtone qui disparaît. De Riel à nos jours.

17. On abandonne nos autochtones, mais le Manitoba fait de même, et comme ils en ont beaucoup plus, ils en abandonnent plus.

18. Plusieurs disent que leur plus beau souvenir du Manitoba c'est l'aéroport. Ici, on s'en fabrique de nouveaux tous les jours, et on se parle de l'expo 67, des Olympiques de 76, des Parades de la Coupe Stanley presque tous les étés des années 70, des parades de la St-Patrick, du père Noël, des fêtes de la Saint-Jean, de notre télé d'ici, de nos chansons d'ici, de nos films d'ici, on lit nos auteurs.

19. Les foules ici sont partout. Peu de chances de se sentir isolé. Les foules au Manitoba ne se trouvent que dans une file de Tim Horton.

20. Pallister prétend que le Manitoba vit 4 vraies saisons bien découpées. Au Québec, oui, sur 12 mois. Au Manitoba on vit les 4 saisons parfois le même jour. La province est si plate. Au premier comme au second degré.

21. Pour revenir sur l'accueil, 83% de l'immigration du Manitoba est une immigration économique. Pas de rassemblement de famille ou de réfugiés politiques. Au Québec, notre immigration économique (pour affaires, main d'oeuvre) est de 13%. L'immigration familiale et politique: 55%.

Migrer si le coeur vous en chante. Mais on vous aura au moins averti un peu.

And Pallister, get lost.
Or informed at least.

jeudi 28 novembre 2019

La Plus Grande Différence Entre le Watergate & le Ukrainegate

Son congrès.

"Où est Howard Baker?" a demandé Adam Schiff, leader Démocrate de la commision d'enquête sur la destitution possible de D.J.Trump.

Mais qui était Howard Baker?

C'était son équivalent, alors Républicain, en 1973, dans la commission d'enquête du même genre contre Richard Nixon autour du scandale du Watergate. Il s'était alors fait connaître en multipliant la même question à tous les témoins, sous de variations différentes, "Qu'est-ce que le président savait et que ne savait-il pas?".

Ce qu'on apprendrait plus tard c'est que Baker posait la question pensant que Nixon ne savait justement rien. Ce qui s'est avéré 100% contraire. Il était au sommet de la chaîne de commande. Il croyait que Nixon ne dirigeait rien, et n'avait surtout rien caché autour du Watergate.
Quand Baker a compris que Nixon savait tout et était au coeur de tout, qu'il était coupable de crimes et de multiples méfaits, comme plusieurs autres Républicains, il a changé sa vision des choses, et a exigé d'urgence que le président se retire et démissionne. Au lieu de traîner la commission sur plusieurs mois en prenant le pari qu'une confusion quelconque pourrait le préserver de tout problème.

Les semaines qui viennent de passer ont offert de multiples moments où le président Trump était trempé dans la tricherie par dessus tête, que se soit seul ou avec son nain de jardin Rudy Giulani. Mais comme Schiff s'est plaint, il ne semble pas y avoir de Howard Baker parmi les Républicains du Congrès. On vit très bien avec les évidences de tricherie de haute gamme.

Une autre différence entre la commission de destitution de 1973 et celle de nos jours est que le Congrès ET le Sénat de 1973 était facilement dominé par les Démocrates. Et à partir du moment où la résolution pour destituer le président était sur la table, 6 des 17 Républicains panelistes ont joint leur voix aux Démocrates, qui eux, étaient 21. Toute la Chambre et 2/ du Sénat étaient aussi prêts à faire la même chose. Voter la destitution. Après trois semaines de parfaite évidence que Donald J.Trump est le plus haut placé des croches, pas un seul vote Républicain peut être anticipé placé contre lui.

Selon tous les standards de l'intelligence et du bon jugement, ça défie l'entendement. Si une seule personne doute maintenant que Trump et son entourage ont fait du chantage auprès de son homologue ukrainien, afin que celui-ci enquête et déterre un peu de scandale autour du fils de son rival démocrate Joe Biden, c'est qu'il n'a rien écouté des témoignages depuis le début.

Gordon Sondland, un riche homme qui a lui aussi fait fortune dans l'hôtellerie, avait donné 1 million au party d'inauguration de DJT a aussitôt été nommé ambassadeur de l'Union Européenne. Il y a une semaine, il confirmait qu'il y avait eu chantage autour de l'aide financière que les États-Unis pouvaient (ou non) fournir à l'Ukraine. Il a aussi confirmé que Mike Pence, Mike Pompe et le chef d'équipe Mick Mulvaney savaient tous ce qui se passait.

John Dean, aide de Richard Nixon, avait dit en 1973 que le cancer était au coeur de la présidence de Nixon. Il avait eu une crise de conscience après avoir été révélé comme acteur important des crimes de Nixon. Il fera 4 mois de prison pour ses crimes. 7 autres hauts gradés, près du président feront aussi de la prison.

Sondland, bien au contraire, a plutôt menti deux fois dans ses premiers témoignages devant le comité. Disant d'abord ne rien savoir sur le sujet. Après que des témoins eût révéler le contraire, il a révisé réponses. Il a dit qu'en y pensant bien, il en a entendu parler en septembre. Mais on a prouvé qu'il savait en mi-juillet. Le lendemain d'un appel de Trump au président ukrainien. Quand cette info a été révélée, il a enfin confessé ce qui semble être plus vrai. Courriels le confirmant et menaces de parjure derrière le collet.
"Paul qui? Connais pas!"

Trump a dit à peine connaître Sondland. Tout comme il a dit qu'il ne connaissait pas Paul Manafort (maintenant en prison) et Micheal Cohen (maintenant en prison), et Melania (non, il ne l'a pas encore dit, mais ça viendra).

Même si Sondland tirait son président sous l'autobus, aucun Républicain est tombé sous le sens. Il se sont tous confirmés croches comme le patron. Le leader Républicain, souvent dans un monde parallèle, s'excusant même à Sondland avant son témoignage des questions qu'allaient lui poser les Démocrates.
"Cohen? Jamais même vu!"

Quand Sondland est ensuite devenu le témoin vedette des Démocrates, exposant toute la stratégie minable du président et du croquignol Giulani, Nunnes, leader républicain à la commission, n'avait plus aucune question à poser.

Le témoin ne jouant plus le même air que son clan sifflait. 

Cette commission est une chanson qui fausse tellement.
 

mercredi 27 novembre 2019

Jouer Dans le Froid

Ceux qui me lisent le savent, le froid me plait.

Je donc passé de bons moments en novembre en compagnie du vent et des flocons. Les trois premières semaines de novembre m'ont plu. Moins celle en cours. Plus chaude. Je sue au travail. Dehors.

Les sons du camion m'ont aussi gardé au chaud.

La chaude voix de Leonard Cohen et de son dernier album jouant en rotation avec un autre album dont je vous parlerai plus loin, plus froid, celui-là, mais extrêmement agréable aussi.

L'album posthume de Cohen a été complété par son fils, Adam. Ils en avaient discuté au préalable, du vivant de Leonard. Ils avaient travaillé ensemble les idées et les textures. Mais l'album était resté incomplet. Adam s'est permis quelques libertés dans la création sonore. Et le résultat est tout simplement formidable pour mon oreille.

Sur Spotify, on me raconte chaque chanson. Telle ne fût pas ma surprise que d'y trouver Daniel Lanois, Damien Rice, Richard Reed Parry et Feist dessus.

J'ai tous les albums en copie solide (cd) de Lanois, même ses projets "on-the-side" comme Black Dub ou son expérimental Here is What Is avec Brian Eno. J'adore Lanois. Sa soeur aussi.

Damien c'est un peu moi. J'ai de son intensité. Je suis aussi de fibre irlandaise. Damien a été le premier album que j'ai découpé officiellement dans ma série d'albums-par-mois appelé Blonde & Idiote Bassesse Inoubliable en 2011. J'ai aussi ses trois albums en copie solide.

Richard Reed Parry est le bassiste (et multi instrumentiste) d'Arcade Fire. Ses deux albums solos de cette année seront sans doute souligné par Spotify comme l'artiste que j'ai le plus écouté en 2019. J'ai même quelques films qui me sont nés en tête pour 3 de ses morceaux.

Feist est adorable. Je l'aime vraiment beaucoup. Je réalise que je devrais même m'en faire une liste de lecture dès ce soir (did, lundi). Je n'ai aucun de ses albums, mais j'ai tant de ses morceaux sur mes listes de lecture qu'il serait con que je ne m'en fassiasse pas une liste de lecture.

Toute est dans toute comme on dit dans mon boutte.
Ce seul album de Cohen réunit plusieurs de mes passionnés personnels du son.

Et Beck.

Il y a cette chanson un surnaturelle où Cohen chante la mort de son amie Marianne (de So Long Marianne), un Cohen mort...chantant une amie morte...

Aérien. Cadavres exquis.

Cohen et ses (mes) amis ont gardé mon coeur chaud toute la semaine.  Même si l'artiste est cold dead.

Mais, téléchargé le même vendredi dernier, je me la suis jouée froide aussi.
Tel que le nom du band le suggère.

Le dernier album de Coldplay, un band que j'ai toujours aimé plutôt de loin, habite mes sens depuis 7 jours. Je l'ai écouté d'une à deux fois par jour depuis 7 jours. C'est un album que je trouve tout simplement formidable. Il y a tout simplement de tout dedans. De l'audace, de la diversité, du monde entier.

Suivant leur dernière tournée mondiale, la formation australienne s'est inspiré d'un peu partout pour introduire dans leur son de fameuses couleurs sonores. On a droit à du poème iranien (avec titre illisible en Iranien), à Stromae, à Alice Coltrane, à une chorale d'enfants africains de Johanessburg, à du classique, du blues, du gospel, de la pop, du jazz, du folk, des chants grégoriens, beaucoup de piano et même une guitare de Buckland rappelant parfois le U2 des années 80.

Produit alors par Lanois...ou Eno...ou les deux...Quand toute est dans toute, je vous dis.

Je n'ai aimé que quelques moments choisis et souvent fort populaires de Coldplay par le passé. C'était les morceaux qui venaient me happer par les aires communes et je finissais pas aimer à l'usure. Mais cette fois, c'est moi qui y retourne sans arrêt. Parce que j'aime l'album (double) de bout en bout. Un premier (côté?) album est qualifié de "soleil levant", un second est considéré comme "soleil couchant". Suivant leur propre concept, le groupe a joué la partie sunrise à Amman, en Jordanie, le 22 novembre dernier, au lever du jour, puis, la partie sunset, au coucher du jour.

L'album ne jouera pas du tout, ou assez peu, à la radio. Il n'a pas été conçu pour les stations populaires. Il a été conçu de manière exploratoire. Et c'est probablement ce qui me plaît beaucoup aussi.

Ce goût du risque. Cette indépendance de l'amour inconditionnel du peuple.

Martin, Buckland, Berryman et Champion prennent congé des tournées pendant 2 ans. Le temps qu'ils, et leur équipe de tournée, tricotent un plan de tournée mondiale la plus écologique qui soit, au minimum, éconeutre.

Je dose de chaud et de froid depuis quelques temps.

C'est fameusement jouissant.

mardi 26 novembre 2019

Peter Gabriel

Peter naît en février 1950 à Chobham, Surrey, en Angleterre d'un père ingénieur électrique et d'une mère issue d'une famille musicale, lui apprenant le piano très tôt. Il fréquente des écoles privées, et joue de la batterie dans ses premiers groupes de rock. Mike Rutherford, guitariste de Genesis, dira de lui qu'il a toujours été un batteur frustré.

Gabriel fonde Genesis à 17 ans, avec ses amis d'école, à la Chaterhouse School, Tony Banks, Antony Phillips, Mike Rutherford et Chris Stewart. Tony sera aux claviers, Phillips à la basse, Mike à la guitare et Stew à la batterie. Le nom du groupe est trouvé par celui qui produira leur premier album, Jonathan King.

Gabriel se dit influencé par le chanteur de la formation Family et le chanteur de théâtre Arthur Brown. En 1970, c'est Peter qui joue de la flûte sur la chanson Katmandu de Cat Stevens.

Genesis attire beaucoup l'attention en Angleterre, et éventuellement en Italie, Belgique, Allemagne, et un peu partout en Europe, en grande partie grâce à flamboyance sur scène de Gabriel qui multiplie les costumes, use de beaucoup de théâtralité, et raconte avec humour, de nombreuses histoires en présentation de morceaux, entre ceux-ci, afin, entre autre, de laisser le temps au reste du band d'ajuster le son de leurs instruments et arranger les problèmes de son. Les spectacles font usage de beaucoup de Black Light et le concept de silhouette et les costumes fluorescent sont surutilisés. Gabriel fait attirer l'attention sur le groupe de cette manière. L'intérêt pour la musique du groupe, toujours meilleure, viendra ensuite.

Gabriel est le chanteur de Genesis entre 1967 et 1975. Pour leur 6 premiers albums. Il choisit de quitter à la fin de la tournée faisant la promotion de The Lamb Lies Down On Broadway.  Les tensions devenant de plus en plus grandes entre les membres du band, les journalistes ne retenant  que le chanteur et le reste du groupe s'en trouvant diminué, et trouvant que Pete se pense plus grand que le groupe lui-même.
Le réalisateur de film William Friedkin lui a commandé de développer l'histoire qu'il a écrite à l'intérieur de la pochette de Genesis Live, (projet qui n'aboutira pas) et la femme de Gabriel s'apprête à mettre au monde une fille, leur premier enfant. La tête de Pete est ailleurs.

Son tout premier album solo aura un mémorable hit inspiré de son départ de la formation qu'il avait aidé à mettre au monde.

Il ne titrera pas ses quatre premiers albums, tous conceptualisé sur la pochette par Hipgnosis. Bien qu'officiellement appelés Peter Gabriel I, II, III et IV, on les appelle courrament, inspiré de l'image de Gabriel dessus, respectivement Car, Scratch et Melt, le dernier album étant retitré Security en Amérique où Gail Colson assume sa représentation, ce qui fera aussi lever sa carrière solo.

N'aimant pas titrer ses albums, il choisira des mots de deux lettres pour les trois albums suivants et simplement Hits pour une compilation. Batteur dans l'âme, il se développera une affection pour la musique du monde, les percussions africaines surtout, et importera le son en signant des trouvailles au niveau de l'enregistrement et de la livraison de la batterie. Phil Collins, ancien partenaire de Gabriel dans Genesis, non seulement participe à certains morceaux des albums solos de PG, mais gardera quelques trucs de batterie pour sa propre carrière solo.

Pour chacun des 4 premiers albums, il fait des tournées où il ne range pas ses velléités théâtrales, l'entièreté de son band, et lui-même, se rasant entièrement la tête pour l'une de ses tournées. Pour certaines dates de la tournée mondiale de 1982-1983, il fait la première partie de David Bowie sur scène.

Il retravaillera des morceaux de Security pour Alan Parker qui les utilisera pour la trame sonore de son excellent film Birdy.

So sera phénoménal. Co-produit avec le Québécois Daniel Lanois, l'album produira 6 singles. Le clip du premier fait l'effet d'une innovation majeure pour l'époque. Son album sera multimilionnaire. Il se sépare de son amoureuse avec laquelle il aura eu deux filles, dont l'une sera musicienne avec lui et l'autre cinéaste de ses tournées toujours visuellement extraordinairement travaillées.

En 1989, il signe la trame sonore du film de Scorcese The Last Temptation of Christ. Un bijou. Il est devenu grand militant et activiste de causes humanitaires. Human Rights Concerts, A Conspiracy of Hope, Human Rights Now!, The Chile: Embrace of Hope Concert, The Paris Concert for Amnesty International (vu celui-là, à Montréal) lorsque développé en tournée avec Sting, Tracy Chapman et Richard Séguin (ici) ), Amnesty's Secret Policeman Ball, il est de tout ces concerts.  Il co-fonde WITNESS. Il est aussi très investi et a aussi co-fondé WOMAD.

En 1992, il lance Us, plein de venin et d'amertume, inspiré de son divorce. Un nouvel album encore co-produit par Lanois. Sinead O'Connor y participe sur deux morceaux. L'album est si personnel que le public ne s'y sent pas très invité. Mais la tournée qui suit sera fameuse. Il développe une technique de marketing mettant en valeur des artistes autre que lui. La technologie est largement développée dans l'industrie naissante du DVD. Sur scène aussi, on développe des techniques visuelles et sonore avant-gardistes.

Gabriel choisit ensuite de prendre un peu d'air pendant 5 ans. Il revient en 2000, pour signer la trame sonore de OVO, un spectacle multimedia du Cirque du Soleil. Le Québec ayant toujours été bon pour lui, il retourne la faveur. Il signe aussi la trame sonore du film australien Rabbit-Proof Fence. Il se marie une seconde fois et aura deux fils avec sa nouvelle femme.

Il lance son septième album personnel, Up, 10 ans après le dernier. La tournée mondiale qui suivra produira 2 DVD et une collaboration avec Randy Newman pour la trame sonore du film Wall-E, qui leur vaudra un Oscar.

En 2004, Phil Collins souligne qu'il aimerait bien retourner derrière une batterie avec Peter comme chanteur. On tente une rencontre avec Banks, Rutherford et Gabriel, mais ça ne fonctionnera pas. Gabriel choisit de ne pas les accompagner en tournée.

Gabriel lance un album de reprises de chansons qu'il aime, ou de ses amis, dont Arcade Fire et David Bowie, Lou Reed, Neil Young et Radiohead, tous des favoris à moi.

Gabriel est aussi un favori à moi.

Il annonçait aux membres de Genesis, à  Cleveland, qu'il allait quitter le band à la conclusion de la tournée, aujourd'hui, il y a 45 ans.