lundi 31 août 2009

Chappaquiddick


On l'appelait Jack mais on a entérré John. On l'appellait Bobby mais c'est Robert qui a été tué 5 ans plus tard dans les cuisines de l'Hôtel de l'Ambassador à L.A.

Lui c'était Edward mais on l'appelait Ted.

On a vanté les mérites du lion du sénat toute la semaine. Le frère survivant de la lignée Kennedy avait toutefois sa part d'ombre.

Les années 50/60 exigaient qu'un homme deviennent un homme lorsqu'il se servait une lappée de fort et s'allumait une cigarette en reluquant les femmes. Les Kennedy avaient le pied lourd sur ses trois composantes. Alcool/party/femmes. Quand John s'est fait exploser la tête à Dallas en 63, la bouteille s'est fait plus agile dans l'entourage Kennedy. Quand Robert a aussi été assassiné en 68 le choc a été plus brutal encore. Ted travaillait très près de Robert. Il marchait dans ses pas. Si ses deux frères avaient été tués avant l'heure, il ne restait plus que lui à tuer. Pour moins que ça on verse dans l'angoisse.

Et on tombe dans la bouteille.

Ted est rapidement devenu incontrôlable autour de l'alcool.

Le 18 juillet 1969, une fête est organisée à Chappaquiddick. 6 hommes, 6 femmes. Les "Boiler Room girls" sont toutes des femmes qui ont travaillé auprès de Robert Kennedy lors de sa campagne présidentielle un an plus tôt. Mary Jo Kopechne est l'une d'elle. Lorsque Ted fait savoir qu'il va quitter la soirée bien arrosée, Mary Jo lui fait savoir qu'elle quittera avec lui elle aussi. Elle laisse toutefois ses clés et sa sacoche sur les lieux...Elle raccourcit peut-être un peu sa mini-jupe et bat des paupières aussi.
Au moment de quitter le chalet, la voiture de Ted et Mary Jo croise celle d'un policier. La voiture de Kennedy est arrêtée près du pont de Chappaquiddick. Un pont assez peu large, en bois et sans garde-fou. Le policier croyant la voiture égarée, s'approche d'elle pour offrir son aide, il n'a pas le temps de se rendre aux occupants que la voiture décolle dans un nuage de fumée. Le policier quitte les lieux sans se poser de question.

La suite est pleine de brume.

Ce que l'on sait c'est que la voiture est tombée à l'eau. Que Ted a réussi à en sortir et à nager jusqu'à la rive. Qu'il aurait essayé (selon lui) de sauter à l'eau de 7 à 8 fois pour sauver la passagère. Il est retourné au chalet à 150 mètres de l'accident croisant quatres autres maisons sans s'arrêter pour réclamer de l'aide. Il a avisé deux invités masculins de ce qui s'était passé. Ils ont tenté de retourner sur les lieux et de sauver l'occupante potentielle du véhicule. Sans succès. Les amis de Kennedy l'ont préssé d'alerter les autorités. Ce que Kennedy a promis de faire. 4 heures ont passé ainsi. Il est finalement retourné chez lui. En nageant au travers du canal car à cette heure il n'y a avait plus de transport en commun.

Il est retourné chez lui sans aviser qui que ce soit. Surtout pas sa femme.

Le lendemain matin il a même engagé une conversation avec le gagnant d'une course de yacht qui avait eu lieue il y a peu de temps. Comme si rien d'anormal ne s'était passé la veille. Ce sont les amis de Kennedy en sa compagnie la soirée précédente qui l'ont appelé pour lui demander pourquoi le silence? Pourquoi n'avait-il pas encore avisé quiconque de l'incident? Kennedy est alors allé se poster à un téléphone public et a multiplié les appels...à son avocat... Quand le corps de Mary Jo a été retrouvé Ted Kennedy s'est livré à la police. 10 heures après l'accident.

On a établi plus tard que Mary Jo Kopechne avait été vivante pendant deux heures dans la voiture.

Ted Kennedy a plaidé coupable à des accusations d'avoir quitté les lieux d'un accident. Mais n'a pas fait un jour de prison. Car c'était un Kennedy après tout...

Ça lui a coûté la potentielle course à la présidence de 1972.

Quelque bon sénateur qu'il fût, cette zone grise foncée est une sévère tache à une carrière.

Les Dead Kennedys peuvent ben être punk.

vendredi 28 août 2009

Rentrée scolaire


Monkee est déçu.

Papa est content mais il ne le dis pas.

Ses amis crasses sont dans l'autre 5ème.

Lui il a Guillaume et François et surtout un paquet de filles!!! Wach!

T'inquiète jeune loup, tu seras heureux de cette disproportion dans 5 ans.

Dans la classe de première de Punkee il ne semble y avoir QUE des filles. Ça jacasse!!!! J'ai jamais entendu autant de voix pialler en même temps. Libérez les toxines les jeunes, je vous veux claqués en soirée.

Pas super réveillé dans la cour de récré moi. Il y a beaucoup de maman aux forts jolis attraits. C'est la rentrée pour nous aussi. Les vétérans papas se jasent ça comme si c'était un camp d'entrainement de hockey. Les mamans font de même. Je me splitte entre les parents de 5ème, avisés, critiques, et les parents de première année, inquiets, plus jeunes souvent. Cette mère qui semble si intéréssée par ma personne et dont la fille, bonne amie mais si toxique à ma fille, vient me coller.

"Salut toi! tu t'es mis beau ce matin!"
"Tu trouves?"

Je ne suis pas rasé, j'ai les yeux bouffis d'allergies et mes cheveux sont en bataille, j'ai l'air d'un gueux.

"Tous les enfants sont beaux ce matin" a-t-elle dit pour s'excuser de ce qui semblait lui avoir échappé.

"Passé un bel été?"
"Oui, a-t-elle dit avec enthousiasme, mon chum pis moi on s'est séparé!"

Malaise...

"C'est...c'est...une bonne nouvelle?"
"Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiii" a-t-elle clamé, ravie.
"bon...tant mieux...(j'imagine)...La petite vit bien tout ça?"

Elle a semblé atterrir de la lune quand je lui ai parlé de sa fille.

"Elle? oui. Sûrement. Elle fait bien ça"

(Sûrement? L'as tu vue cet été coudonc?)
Au même moment sa fille avait les deux pieds dans le dos de ma fille et tirait de toutes ses forces sur les cheveux de la mienne. J'ai couru les séparer mais elles se sont défendus en disant qu'ellles jouaient à la coiffeuse. Moi les coiffeuses que je connais ne connaissent pas de techniques de sumo.

Je suis allé voir les cinquièmes. Mon grand singe coordonait un jeu de "tag". C'est connu, le singe mâle jouera du bongo pour briser l'inertie des singes femelles et les séduire. Ils sont 7 ou 8 ti-gars qui se courent après dans le brin de scie. Je ne sais pas si il y a des 6ème dans cette cour de récré mais ses cinquièmes semblent en être les leaders.

Mon fils est tombé sur le gars prof de 5ème (GOOD!). Il était déçu encore.
"Il est sévère"

"Monkee, être sévère ça ne veut pas dire être méchant, ça veut dire qu'il va te forcer à te faire sortir le meilleur de toi-même, ça veut dire qu'il sait que tu peux faire mieux et t'obligera à toujours offrir mieux, c'est bien ça"

Il a pris une seconde ou deux pour digérer tout ça.
"Ouais...j'ai le goût d'avoir lui comme prof." a-t-il résumé avec une maturité qui ne lui ressemblait pas.

"Quand j'avais ton âge mon prof me fuamit dans la face dans la classe alors compte-toi chanceux"

Pendant que mes yeux trichaient sur le jolie mère à Ève et que je passais aussi mon regard sur ma délicieuse voisine (qui a son fils en première semble-t-il) la nouvelle mère séparée de l'amie de ma fille m'a rattrapé dans mon vagabondage visuel hasardeux.

"Tiens!" elle m'a tendu un papier avec un numéro de téléphone. Je n'ai pas trop sû quoi en penser pendant une seconde.

"C'est là que tu pourras m'appeller"

"Er...ben...je..."

"J'ai déménagé à l'appartement d'en haut donc c'est pas trop dépaysant pour la petite, si jamais elles veulent jouer ensemble pis que c'est moi qui l'ai c'est le numéro pour nous rejoindre maintenant"

"Ah oui bien sûr..."

J'ai vu le fils de ma délcieuse voisine au loin dans la même file indienne que ma fille. Sont dans la même classe. On va se voir plus souvent sa mère et moi.

"On va se voir plus souvent" a-t-elle confirmé.

"Ben oui pis leur prof fume pas en classe en plus" ai-je bêtement rajouté

L'année s'annonce hasardeuse...

jeudi 27 août 2009

J'ai tué John Lennon


Je me rapelle le 19 septembre 2005.

J'entrais pour la première fois dans les bureaux neufs de Hamm International récemment déménagés de Toronto à Ville Saint-Laurent.

Mon premier jour était marqué par le passage de mon visage au travers d'une toile d'araignée géante qui aurait tout de suite dû m'aviser que je passais par les portes du château de l'enfer.

Autre signe d'un drôle de départ je me faisais fouiller et j'étais listé à l'aéroport dès mon premier jour car ma valise toute neuve contenait apparement de la poudre de TNT...comment faire une bonne première impression...

Jeune prodige d'une armée nouvelle qui attaquerais les marchés internationaux du jambon de toutes sortes on m'offrais salaire, chambre à Boston, chambre en Ontario, horaire flexible et zéro surtemps de payé pour les 4 années à venir.

J'aimerais dire que je me suis fait beaucoup d'amis chez Hamm International que je garde de bons souvenirs de mon passage dans cette compagnie, je l'ai même écrit dans mon CV "laisse un bon souvenir partout où il passe" mais il n'y a rien de plus faux.

Je pourrais quitter cet endroit aujourd'hui en clamant justement que je ne m'y suis forgé aucune amitié durable. Sur 400 employés. Je suis tombé en amour 14 fois mais placez moi ailleurs et je tomberai en amour tout aussi souvent. peut-être plus. Je baisserais même lâchement mes critêres afin de me soustraire aux lois du désir. Ce que je retire de mon passage chez Hamm International c'est que nous sous-estimons beaucoup l'importance de la "chimie" d'une équipe. En amour, en amitié, au travail. Les Canadiens de Montréal l'ont compris sur le tard l'an dernier.

J'étais un joueur de guitare électrique dans un ensemble classique.
Un Rolling Stones aux côtés de Barry Manilow.
Un Beatle dans les pattes de Dean Martin.

En entrant travailler la semaine dernière une coccinelle m'atterissait sur l'avant-bras. Je l'ai baptisée John Lennon. Je suis monté voir Billybob Brunswick aux ressources humaines et je lui ai souverainement remis ma démission. En quittant les lieux de mes tourments la même coccinelle me revenait sur le bras droit.

J'ai assassiné d'une pichenotte John Lennon.

En double.

Car si des quatres mousquetaires que nous étions dans le département nous aurions été Beatles, j'aurais facilement été Lennon.

Grâce à mon immaturité, mon culot, mon indiscipline, ma voix haute perchée quand je pousse la note et ma concubine asiatique.

Et maintenant mon départ avant tous les autres.

Je me rappellerai le 19 août 2009.

Aura commencé le premier jour du reste de ma vie.

Et vous m'en voyez salement ravi.

Je ne décroche de rien, je me raccroche à moi-même.
Quel beau baptême.

mercredi 26 août 2009

Bâtarde Violence


"APATSHAAAAAAAA!"

Le gros Potvin nous as tous fait trésaillir et sauter de trois pieds de nos cubicules respectifs.

"Éternuer est la chose la plus violente que le corps humain peut faire. Cela dégage quelques 1200 volts d'un coup et lorsqu'on le retiens, on le dirige directement vers le coeur ben c'est comme une mini-crise cardiaque concentrée dans l'artère la plus importante du corps humain (avec le cerveau)et on pourrait en mourir un jour. Alors quand on éternue il faut exulter au maximum"

Le plus triste, c'est que cette sale tronche a raison. J'ai vérifié. Faut exploser quand on éternue.

"Ça te dérange tu de garder ton pitchoum dans ton coin la prochaine fois par exemple où de m'aviser que je puisse ouvrir mon parapluie au moins?" ai-je quand même dit afin de nourrir ma réput. de Groucho.

La violence est partout. Souvent banalisée. Dans un film de Scorsese ou Tarantino, triviale.

J'ai vu Inglorious Basterd. En un mot je dirais: juvénile. Ça m'a beaucoup rappelé l'époque où je travaillais de nuit dans un vidéoclub à Verdun et un employé, plus ou moins bien balancé, nous parlait de ses exploits de Ninja (!?!) et du viol de sa soeur ( Wuuuuuut !?!).

Malaise.

Quentin Tarantino est dynamique. Il est excessif aussi. Très (trop)bavard. Il va te parler de l'importance de la crême fouéttée sur la pâtisserie danoise ou encore de la vraie prononciation du quarter pounder with cheese, ou encore de la signifiacation des paroles de Like a Virgin ou encore de la vrai nature de Top Gun et tu vas te dire...ah ce doit être important au développement du film. Avant de te rendre compte qu'on a étiré une scène pour se donner un air "cool". L'est-ce vraiment? peut-être. Ça ne prend pas beaucoup avec moi par contre.

Je trouve ça ringard.
M'as-tu vu.
Tronche.
Nerd.

"Hey Jones es tu plus Capitaine Kirk ou Capitaine Picard?"
"M'en christ"

Oui les performances des acteurs Christoph Waltz et Mélanie Laurent sont très bonnes. Oui Quentin manie bien la caméra mais les scènes s'étiiiiiiiiiiiiiiiiirent et s'étirrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrent en répliques pseudos-cools qui s'écoutent parler (Tarantino c'est souvent du cinéma sur du cinéma et ce film ne fait pas exception) et qui se terminent inévitablement sur des pétarades (jamais cool). On ne croit pas une seule seconde à tous ces amateurs de cinéma en pleine guerre qui parlent de Mitchum, Pabst et Maximillien Schell. On entend Tarantino parler à ses potes au-dessus du comptoir du club vidéo en 1990. On croit encore moins à ce super-héros Allemand qui aurait décimé 300 soldats presqu'à lui seul. Juvénile.

Je sais que le cinéma c'est l'art de vendre du fantasme mais le révisionisme de l'horreur de la seconde guerre mondiale m'a paru tout simplement... oui...tout simplement juvénile. Déplacé. Bâtard.

Bâtard laid. Comme le gamin du club vidéo qui raconte le jeu vidéo qui a fait pêter la tête du dernier personnage qu'il s'était créé.

J'ai l'impression d'avoir regardé un visage adolescent pleins de boutons pendant 2heures 28.

"T'aurais dû voir le sang man...coool!!!" dans la bouche d'un enfant de 9 ans ça se pardonne.

Un grand bonhomme dans la quarantaine...risible.

"ARRRRRRRRRRRRRRRGHPATCHAAAAAAAAAAAAAAAAAARCH!"

On a moins revolé cette fois quand le gros Potvin a éternué.

On l'a méprisé en silence c'est tout.

Quand David couche Goliath


Ça aura pris 14 ans.

Mais je crois que ce que vient d'accomplir Claude Robinson est un petit pas pour l'homme mais un pas de géant pour l'humanité des auteurs/créateurs, des artistes quoi de la province du Québec.

C'est magistral.

Cette histoire est à la fois triste et heureuse. Claude Robinson a présenté à la maison de production CINAR il y a presque milles ans son projet d'émission pour enfants Robinson Curiosités avec un personnage dessiné à son image. CINAR a dit non merci comme des milliers de maisons de productions refusent des projets chaque année. Robinson était déçu mais c'est le lot des artistes. Un "oui" pour 125 "non".
Toutefois quelques années plus tard il voit sur les ondes du Canal Famille EXACTEMENT son projet rebaptisé malhabilement Robinson Sucroé avec ses idées reprises de manière quasi totalement identique. Il avait bien entendu des histoires d'horreur sur le personnage de Caillou volé à son auteure qui n'avait pas eu les moyens ni la patience de poursuivre le monstre CINAR mais lui?...pris au piège lui aussi?...

Quand il sonne la cloche auprès de la maison CINAR ceux-ci jouent l'innocence. En grattant le bobo on se rend compte que le nom de l'auteure de la série est celui de la soeur de Micheline Charest, grande tricheuse devant l'éternel. Tellement fausse qu'elle a eu l'affront de mourrir avant l'heure sur la chaise de chirurgie plastique qui aurait triché ses traits. Cette crapule n'aura même pas eu la chance de ramper en râlant comme le sale ver de terre visqueux qu'elle était. Comme CINAR rêgne sur le monde de la télé en roi et maître en 1995 ils mettent au défi Robinson de les poursuivre. Après tout on ne coulera pas un paquebot en chaloupe. Tous les coups bas de l'appartchik légal seront portés par CINAR. Les changements d'avocat à la toute dernière minute, l'obstruction légale, les reports, la mort impromptue de Micheline Charest, la période de veuvage qui a suivi. Tout sera fait pour décourager Robinson du bienfait de ses démarches.

Celui-ci ne bronchera pas. Au fond il ne fait que dire la vérité. Il ne voulait pas poursuivre mais CINAR l'a poussé, voir calé dans les marais de la justice. 14 ans plus tard, c'est 5,2 millions de dollars que les voleurs devront remettre au sympathique et tenace barbu.

Le côté triste de tout ça ce sont les 14 ans qui seraient venu à bout de bien des gens.

14 ans pour réclamer sa dignité et des droits qui ont toujours été siens.

Robinson aura probablement laissé une partie de lui-même dans ce combat inégal à la fin heureuse.

Mais l'héritage qu'il laisse à tous les artistes du Québec est immense, titanesque.

Et le Titanic a coulé. Comme Cinar le mérite.

M.Robinson vous êtes géant pour les créateurs, vous êtes un héros.

Merci 5, 2 millions de fois.

Et maintenant peinturez en paix, votre fresque du bonheur.
On ne vous aime pas, on vous adore!

mardi 25 août 2009

16 balles volontaires


Deuxième manche. 8-0 pour l'équipe de baseball de Loïc.

À 10 ans, dans sa catégorie, un match dure 7 manches. Si une équipe mène par plus de 8 pts après 3 manches le match est arrêté.

Par respect pour tout le monde.

Le papa de Loïc, qui vit ses fantasmes au travers de son fils, l'a toujours poussé à devenir lanceur. "C'est lui qui a toujours la balle, LUI il ne peut pas s'endormir sur un terrain!". Il a donc forcé la main de l'entraineur de Loïc et lui a demandé si il ne voulait pas qu'il lance la dernière manche. Ce, malgré le fait que Loïc eût supplié de ne jamais lancer.

L'entraineur s'est dit qu'il avait peu à perdre avec une avance de 8-0 et il a envoyé Loïc comme "closer". Loïc ne voulait rien savoir. Il savait que c'était son père qui prenait cette décision. Pas lui. Pas son entraineur.

Au crochet de la décision d'un autre. Son père. Une fois de plus.

Mais comme la balle était dans son gant...

Pour la fois où son père avait dit "oui" à sa place pour joindre les louveteaux il lança volontairement une première balle hors de la zone des prises.

Pour la fois où il avait beuglé "Koss tufais?" dans les estrades après une erreur à l'arrêt-court. une deuxième balle.

Pour la fois où il avait choisi à sa place la couleur du plâtre que Loïc se faisait poser à l'hopital. Une troisième balle.

Pour la fois où il l'avait porté volontaire bénévole pour nettoyer le terrain du YMCA . Une quatrième balle. Un coureur au premier.

Pour toutes les fois où il avait décidé que son fils n'avait pas le temps de parler au téléphone. Une première balle au frappeur suivant.

Pour la fois où il avait dit à Nancy-du-bas-de-la-ville que Loïc ne voulait plus la voir simplement parce que lui ne l'aimait pas. Une deuxième balle.

Pour la fois où il l'avait inscrit en équitation contre son gré. Une troisième balle.

Pour l'insistance avec laquelle il l'avait forcé à manger ses assiettes même si il allait vomir. Une quatrième balla. Un homme au premier, un homme au deuxième.

Murmures dans la foule.

Pour la somme des humiliations que son père lui avait fait endurer au travers des années et surtout pour le faire chier, Loïc a lancé 8 autres balles consécutives aux deux frappeurs suivants remplissant les buts et faisant finalement marquer un point à l'adversaire. Rendant le score 8-1 et forçant ainsi le match à s'étirer sur 7 longues manches sous le soleil étouffant du mois d'août. Un large soupir d'insatisfaction s'est fait sentir chez les parents qui croyaient quitter l'endroit plus tôt.

L'entraineur a finalement changé son lanceur.

Loïc regarda son père humilié dans le public et retourna à sa position d'arrêt-court.

Loïc aussi avait marqué un point.

Par respect pour tout le monde.

lundi 24 août 2009

Du clip


Après avoir vu ce triste clip ça ma donné envie de faire un (tout personnel) top 5 des meilleurs clips que mes yeux ont eu la chance de voir dans leur 37 ans de courte existence.

Des clips de musique pop.

5-New Moon on Monday de Duran Duran a été pour moi une révélation. On pouvait faire des films avec des chansons. Les 5 boys du band jouaient autre chose que de leur habituel instrument et l'image et le son nous amenait ailleurs. De plus, ils commencaient le clip en français ce qui me les rendait deux fois plus sympathiques. Toutefois si ils tiennent leur rôle à merveille dans ce clip, le dernier dix secondes est gâché alors que les 5 membres du band chantent comme si ils assistaient au tailgate d'un match de football et décrochent de leurs personnages respectifs pour chanter en tapon au milieu de l'action. Wild Boys sorti quelques années plus tard allait racheter tout ça. Issu d'un projet non concrétisé d'adaptation du livre The Wild Boys de William Burroughs, ce splendide clip de Russell Mulcahy nous offre un monde complètement déjanté, fascinant, avec Nick, Andy, John, Roger et un Simon Lebon qui ne sera jamais aussi viril dans des rôles de survivants de l'apocalypse. J'aurais pu aussi y mettre tous les clips de Arcadia mais j'ai parlé d'un top 5 alors je m'arrête ici.

4-Push it de la formation Garbage représente tout ce que j'attends d'un clip. Un côté sexy, edgy, mêlant l'inexpliqué, l'horreur, la science-fiction, le grotesque et le sensuel, soutenu par une musique intéressante et une cinématographie parfaite par Andrea Giacobbe. Giacobbe fait des références à l'hypnotisant Children of the Damned. Et de toute façon, Shirley Manson... Shirley Manson... hmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmm Shirley Manson.... (la brigade des moeurs m'interdit d'écrire la suite ici) Sans ce fort divertissant clip la chanson serait peut-être passée innaperçue dans ma vie.

3-Oxford Comma de la formation Vampire Weekend. Le secret d'une bonne chanson c'est la capacité de vouloir y revenir encore et encore et de l'entendre trois fois de suite en y trouvant un plaisir renouvelé à chaque nouvelle écoute. Il devrait en aller de même pour un clip. Quand on a les deux réunnis c'est la totale. Réalisé en un seul plan par Richard Ayoade le clip, surement pratiqué des milliers de fois, nous offre un véritable festival de mise-en-scène sur une mélodie très très très très TRÈS agréable. On veut y retourner. Et tant qu'à y être tapez vous donc aussi le clip (de Ayoade toujours) sur la chanson Cape Code Kwassa Kwassa. Tropical (presque Calypso) et amusant. Et n'oubliez pas, "Petit Jean dit toujours la vérité".

2-Bohemian Like You des Dandy Warhols est une chanson qui aurait pu être issue du catalogue Jagger/Richards. Ce délicieux beat est accompagné d'une idée subtile et originale. On y inverse les stéréotypes sexuels en faisant jouer aux hommes de ce clip les rôles habituellement féminins. On garde toutefois chez les hommes leur manière de regarder réèllement les femmes et vice-versa. Les Dandy Warhols sont un groupe qui me font absolument décoller de mon plat quotidien. Une brosse sur leur musique accote souvent deux trois partys. Même seul dans son salon. Si vous ne connaissez pas les Warhols tirez vous dans la rangée "D" de votre disquaire préféré, ÇA URGE!!! (J'ai été heureux d'apprendre par la suite que le réalisateur de ma série préférée, Les Invincibles (Jean-François Rivard) était aussi fou que moi des Dandy Warhols!)

1-Devils Eyes de Buck 65 est le clip parfait. Une petite intro inquiétante, un riff de tango envoûtant, de multiples personnages presque momifiés dans une histoire d'amour aux conclusions tragiques et de solitude absolue. Ce effort est issu du cerveau d'un rappeur d'Halifax. Je ne me lasse jamais de regarder ce chef d'oeuvre.
Richard Terfry (l'homme orchestre derrière le nom "Buck 65") apparait aussi dans un clip fabuleusement sensuel de Feist.

Tout ça plait à mon oeil et à mon oreille en même temps.

Subjectivement vôtre,

dimanche 23 août 2009

Airs du monde


L'un des délices d'habiter Montréal pour le mélomane c'est que la plupart des pointures musicales font un arrêt dans la métropole de temps à autre.

Et pas seulement les grosses pointures.

Beirut est la création de l'Étatuniens Zachary Françis Condon qui a fait l'addition de ce que ses oreilles ont retenus de ses séjours en Europe (majoritairement en France et dans les balkans) et en a calculé la somme sonore sur trois cd`s. Gulag Orkestrar, The Flying Club Cub & March of the Zatopec.

Ce jeune prodige de 23 ans est devenu fasciné par la langue et la culture francophone, française pour être plus précis, et l'a intégré dans sa musique. Inspiré de Brel, Gainsbourg et Montand le son de Beirut se rapproche plus de la musique de gitans. La guitare sous forme de banjo ou de mandoline, l'accordéon, le cor Français, la trompette et le tuba en prime. Un délice pour l'oreille. Pour son deuxième album sorti en août 2007 Condon est venu enregistrer quelques pistes au Québec, au studio de la formation Arcade Fire plus précisément.

La musique de la formation de Santa Fe, New Mexico est rarement aggressante. Il s'en trouvera toujours pour être aggréssé de n'importe quoi-moi tiens, bien que je comprennes son utilité, c'est la publicité qui me tue-mais des pièces comme Rhineland(Heartland) soulève et transporte comme toute oeuvre d'art devrais le faire. Un parfait voyage en territoires nouveaux. Définitivement pas de la radio commerciale.

Ou du moins ce poste audacieux qu diffuserais du Beirut n'existe pas encore au Québec faudra que je le créé moi-même. (Ce jour viendra!)

Cette fanfare en apparence triste est tout ce qu'il y a de plus mélodique. Fans de Fellini et de Nino Rota, prière d'acourir.

Le 11 juillet dernier des amis à moi m'ont demandé si on voulait les accompagner pour le passage de Beirut au festival de Jazz. Nous revenions du Lac Pierre je trouvais que c'était trop soudain et que les lendemains seraient d'autant plus terribles à supporter si on atterrissait d'urgence au Centre-ville ce samedi-là.

Je ne connaissais pas extrèmement bien Beirut à ce moment là non plus.

Depuis je me suis fait une liste de lecture sur mon Ipod avec 29 morceaux de la formation de Condon.

J'étais loin de me douter qu'au contraire ses harmonies m'auraient probablement profondément détendu.

Depaysé et transporté ailleurs en tout cas.

Comme un gars en vacances qui rêverait éveillé dans le bonheur.

Très très près d'embrasser sensuellement l'état de grâce.

Pour un sauvage comme moi d'avoir des airs du monde ça rafraichit.

Petit regret d'avoir raté Beirut.

samedi 22 août 2009

Yankee


Les Talibans l'ont promis, des heurts violents et des attaques auront lieu durant le scrutin des élections.

73 attaques dans 15 comtés en date de jeudi dernier et on se dit satisfait car on s'attendait à pire. Toutefois le spectre de la violence a gardé les gens chez eux et la participation a été extrèmement faible.

Normal, si notre vote est potentiellement notre arrêt de mort, je resterais chez moi, moi aussi.

L'Afghanistan est le pays (exception faite d'Haiti) qui reçoit le plus "d'aide" du Canada. En échange les Afghans nous renvoie nos soldats à l'horizontale dans des sacs à machabées.

Comme la corruption est ominiprésente là-bas et que les listes électorales sont inexistantes, afin d'éviter que les gens votent plusieurs fois on avait choisi une encre indélébile pendant deux-trois jours dans laquelle le voteur devait tremper son doigt après avoir voté. Étrangement on a manqué de cette encre et à plusieurs endroits l'encre n'était plus indélébile...un simple lavement de mains et hop on retourne sous la tente...Un journaliste du journal The Guardian ayant le droit de voter sur place a pu le tester lui-même. Une carte de vote a aussi été instaurée pour éviter les fraudes. Ce même journaliste en a acheté 4 en contrebande.

300 000 soldats Afghans et étrangers sont éparpillés un peu partout afin de stabiliser l'environnement électoral. Le mot clé de cette phrase est "étranger". Les Afghans sont un peuple fier. Le pays est situé au carrefour de l'Asie qui a vu passer de nombreux peuples par son territoire. Ils ont bravement repoussés les Russes dans les annés 70. Ils sont nés dans l'effondrement de l'empire Perse Archride au 18ème siècle. Ils ont matés les Anglais (TROIS FOIS) qui ont tenté de les occuper au 19ème et au 20ème siècle en leur infligeant les pires défaites militaires et impérialistes de leur histoire. Demeurant indépendant sur le plan de la politique intérieure, on ne peut pas dire que la corruption ne s'y est pas confortablement installé.

Depuis 1996, les Talibans sont au pouvoir. Ils font règner la terreur sur place et détruisent les statues sacrées des Bouddhas pré-islamiques de Bâmiyân inscrites au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO. Ces "étudiants en théologies" machistes sont appuyés par des groupes armés étrangers dont les États-Unis. Le 9 septembre 2001, Massoud, figure centrale des groupes armés de l'alliance du Nord est assassiné lors d'un attentat suicide déguisé en une fausse interview par des pseudo-journalistes. Cet évènement est suivi quelques jours plus tard des attentats du 11 septembre aux États-Unis, provoquant un revirement de la politique américaine qui dès lors ne soutiennent plus les talibans. Ils ont déclaré le pays "République islamique" en 2004.

En gros ils croient avoir les bases pour rêgler leurs problèmes eux-même. En trichant assurément mais en s'occupant de leurs affaires eux-mêmes. Voilà pourquoi toute présence étrangère sur leur sol est perçue comme une perpétuelle invasion.

Incluant la présence de nos soldats Canadiens.

Les Afghans, qu'ils soient pachtounes ou Tadjik ou de quelques ethnies (car il y en a des tonnes là-bas), survivent au travers de l'insoutenable. Depuis 3000 ans leur histoire n'est qu'envahissement sur envahissement. Un peu comme la femme violée qui verrait un homme tenter de l'entrprendre jour après jour. Les afghans ne font aucunement confiance aux étrangers qui prennent la peine de se déplacer chez eux et de leur dire comment se comporter. Surtout si ils n'ont pas une enveloppe d'argent à échanger ou des armes de pointes à fournir.

Hamid Karzai s'est toutefois fait quelques amis en occident. Dick Cheney est un de ses crapauds préférés. Karzai est le favori pour gagner ses élections. Il s'est adjoint les services de seigneurs de guerre récemment et a réduit brutalement les droits des femmes presque à néant. Certains animaux sont plus importants que les femmes là-bas.

La question se pose donc alors. Peu importe l'issu du vote qui sera connu autour du 17 septembre:
Est-ce que la présence de soldats de chez nous est le meilleur service que l'on peut rendre à ce pays?

Nos enfants parleront peut-être de notre "Vietnam" à nous quand ils auront notre âge.

Car pourquoi croire que le Canada réussirait là où tout le monde a échoué?

Tragiques Totons


Le cruel assassin avait pris le soin de lui arracher les dents afin qu'on ne puisse l'identifier.

On a retrouvé le corps mutilé d'une femme nue dans un container en Californie. Un corps mort placé dans une valise depuis longtemps et qui était donc en totale décomposition. Le mari de la disparue a aussitôt disparu lui aussi. Le cadavre a été trouvé et lien avec le mari en fuite assez facile. Originaire de Calgary, il a pris son bateau et à attaqué l'océan Pacifique vers le Nord. La remorque de son bateau a été situé, abandonné, dans le port près de Vancouver.

La fugue, l'absence de nouvelles, ça n'augure pas bien pour le mari.

N'est pas O.J. qui veut.

L'assassinée avait par le passé tenté sa chance comme mannequin. Il ne faut pas nécéssairement être jolie pour être mannequin. Simplement longue, rachitique, voire cadavérique. Si j'étais scabreux je dirais qu'elle est maintenant prête mais je ne le ferai pas. À l'époque comme elle n'était rien de tout ça sa carrière à pris le dalot un tantinet.

Une dentition douteuse lui ont coûté quelques contrats. Elle a choisi alors d'économiser afin de se refaire faire la bouche. Après tout à Hollywood personne n'en est à une chirurgie près. Homme comme femme. C'était un placement qu'elle ferait pour sa carrière.

Toutefois quand les sous ont été réunis elle a choisi de continuer à piler un peu plus. Ses intérêts avaient changés de place. En tout cas son mari, chaque fois qu'il l'accompagnait à la plage n'avait de yeux que pour les plantureuses jeunes filles des alentours. Les intérêts de son homme se placaient dans les généreuses poitrines avoisinantes. Au cinéma, au restaurant, Obama Girl, name it, le raté ancien promoteur immobilier de 32 ans était devenu obsédé par les dunes féminines.
Comme la mannequin en devenir n'était pas excessivement équipée à ce niveau (puisque c'est souvent même contre-indiqué pour devenir mannequin de calibre international)elle avait donc choisi de changer sa mire et d'investir sur du silicone.
Deux seins solidement calibrés pour ramener l'attention de son homme sur sa personne. Au pire, pour attirer les regards des autres hommes et rendre son mari jaloux. Elle avait même poussé l'audace à se faire tirer les traits du visage et à se remonter les joues.

Mais tout ça n'avait pas fonctionné. Son mari était déjà ailleurs.

Son cerveau marchant main dans la main avec celui de Dexter.

Vous savez comment on a réussi à identifier la défunte sans ses dents?

À L'AIDE DU NUMÉRO DE SÉRIE FIGURANT SUR SES IMPLANTS MAMMAIRES!!!!!!!

Impérissable silicone.
Ses boules auront eu du bon.
Celui de coincer (on l'espère) son dégueulasse de mari.

vendredi 21 août 2009

Réveil Post-Apocalyptique


(largement emprunté au brillant David Byrne)

Nous y voilà.

Tel Adam et Ève.

Nus face aux chutes du Jardin d'Eden.

Deux imbéciles amoureux.
Si romantiques et forts que les oiseaux se sourient entre eux lors de leurs passage.
Depuis le début du dernier siècle, les voitures brûlent de la gasoline.
Mais où sont-elles maintenant passés? Tout autour il n'y a plus que des fleurs.

En chassant le serpent à sonnettes avec succès nous nous sommes garanti quelque chose à souper. Là où existait un centre commercial est maintenant un lieu odieux couvert de fleurs. Là où se tenait un Pizza Hut se trouve un terrain couvert de pâquerettes. Là où existait une usine se trouve maintenant une montagne et des rivières.
On l'aura bien cherché.

Il y a plusieurs années. J'étais un jeune homme rebelle.
J'ai prétendu être une affiche publicitaire.
Suspendue près de l'autoroute haute et fière.
Je suis tombé amoureux d'une voie d'accotement.
J'ai vendu mon âme et mon corps dans la poussière de la gravelle.

Là où se tenait avec dignité un gratte-ciel somptueux se trouve maintenant d'infinis champs de verdure. Des arbres éhontés tout habillés de feuilles multicolores.
Où se trouve la ville maintenant? Où s'en va cette société?

Les routes et les bolides qui la peuplaient ont été sacrifiés pour l'agriculture. J'ai cru à l'époque que nous nous en allions dans la bonne direction. Mais je suppose que j'ai eu tort. Que des fleurs tout partout!

Là où il y avait des parkings (pleins de surcroît)se trouve maintenant une oasis paisible. Voilà ce qu'on s'est mérité, planète de cerveaux pygmés.

Je m'ennuie des coups de klaxxons, des publicités et des Wall-MartNousEmbauchons. Ramenez-nous la pollution. Quand tout s'est écroulé l'hélicoptère TVA était en congé. Rien n'a été filmé. Le peuple n'a pas été renseigné. Parce que la télé du vrai travaillait faux. Personne ne s'est douté que la fin du monde tel qu'on le connaissait était arrivée.

Hier j'ai rêvé de listériose, de viande Maple Leaf et d'eau de Walkerton. Sting chantait en musique de fond "I want my, I want my, I want my Smog Baby"
Doz weur de daze...

Avant nous avions des micro-ondes, maintenant on se démerde à manger des noix de coco, des fruits de champs, des baies. Où est-ce qu'on s'en va en sauvage de même?...

Ici se tenait un Dollarama maintenant métamorphosé en champs de blé.
Viens, jolie-fille-sans-spraynet, nous ne pouvons pas rester échoué ici trop longtemps.
Il faut fuir, jamais nous nous habituerons à ce style de vie.

Si c'est que qu'on appelait le paradis quand on était petit je regrette de ne pas avoir de tondeuse.

Une vraie.

À essence.

Cette denrée rare devenue la nouvelle épice des indes.

jeudi 20 août 2009

Twit face à T.Dewitt


Il devait être 6h30 ou 7h le matin.

Je suis habituellement tout à fait seul au bureau à cette heure là. Je réponds à quelques courriels orientaux afin que l'on puisse se répondre en temps réèl (+12 heures, travaillent tard là-bas) une petite demie-heure mais bien souvent j'en profites aussi pour errer sur le net. Aller lire la Cyberpresse. Bloguer à tout vent. Jobboomer.

La veille je m'étais copié un cd de la formation britannique Pulp.

Je m'en délectais les oreilles quand est arrivée sans que je m'en aperçoive derrière moi boss numéro 2 Theresia DeWitt. "T" (tee) comme nous l'appelons familièrement. On s'entend plutôt bien elle et moi. Elle me protège des patrons qui questionnerais mon attitude au travail (car je livre au bout du compte) et moi en retour je la protège des "mauvais Québécois" comme elle les appelle. c'est qu'elle est Étatsunienne, élevée en Ontario et en tout dernier lieu est du Québec. Province où elle travaille depuis 5 ans mais qui ne s'est pas encore aclimaté à nos us et coutumes. Elle a bien un condo high class au centre-ville mais n'y habite jamais. "I hate Montréal too much what if I meet someone from the job?". Comme elle est plus riche que le mot riche le souligne (son père était relié aux Celtics de Boston) le week-end elle quitte 9 fois sur 10 le vendredi en avion pour Boston ou BC ou Aurora, Ontario et réapparait le lundi ou mardi à Ville Saint-Laurent. Elle ne vit que pour son emploi et s'organise pour toujours être en mouvement afin qu'on ne la saisisse pas au lasso pour un xème meeting sur la promotion de nos produits à travers le monde. Elle est relativement diva et sait en rire. Je crois que le personnage de Sarah Jessica Parker dans Sex in the City a été écrit par Candace Buschnell en pensant à elle. Même mauvais goût vestimentaire, même sauts d'humeurs répêtés, même fatalisme acharné.
Ce clip décrit bien la relation que T et moi avons.

Nous n'avons jamais été épris l'un de l'autre (en tout cas pas moi) mais sommes le ying et le yang l'un pour l'autre.
"You make me laugh, you remind me of my brother" m'avait-elle dit au tout début de notre relation de travail.
"Oh so I guess sex is now out of the question then" avais-je répondu alors, la faisant rire davantage.

Souvent elle se demandait comment je faisais pour travailler autant de 6h30 le matin souvent jusqu'à 18h00 le soir sans jamais demander d'overtime. Je crois que son admiration de ma personne venait de là.

Elle m'est apparue ce matin-là alors que je lisais un article de journal qui parlait de nos produits de merde . Elle à eu un léger mouvement de gêne et de recul et s'est excusée de m'avoir dérangé.

"Mais non mais non I was just reading the shit they drop on us, what's up?"

Elle semblait préoccuppée, fatiguée, intimidée par je-ne-sais-quoi mais avait perdu sa verve habituelle. Elle m'a livré quelques attentes du jour puis s'est esquivée presqu'aussi vite en s'excusant à nouveau.

"Why do you keep excusing yourself?" ai-je plaidé mais elle était déjà loin.

Me suis retourné vis-à-vis mon écran d'ordinateur qui affichait cette image ici à droite.

Quand je copie un cd j'aime bien faire les choses proprement et je fais imprimer la pochette originale du dit cd sur la photocipieuse couleur de la compagnie. Photocopieuse interdite d'utlisation de jour afin de ne pas se mettre dans les jambes de l'équipe de marketing. Mais à 6h30 AM...

J'avais oublié de fermer ma page sur mon ordi.

Elle à dû penser que...enfin...

Même pas la peine d'aller m'expliquer auprès d'elle je ne ferais que surligner une accusation qu'elle n'a pas faite.

Pas à voix haute en tout cas...

Vivre hier


C'est un peu décourageant de voir que nos stations de télévision semblent avoir décidé que nous n'avons plus besoin de stimulation de notre imagination.

On a ramené Degrassi Junior High.
Au milieu des années 80 cette série trouvait son charme dans le fait qu'elle était fait avec très peu de moyens et avec des non-proffesionnels. Recréé tout ça de nos jours est ma foi fort futile. Mais bon, si il y a des nostlagique...

On a aussi ramené Beverly Hills 90210 rebaptisé simplement 90210. Ce qui confirme à la fois que les gens superficiels et les gosses de riches ont besoin d'un autre mirroir mais qui confirme aussi que ce bon vieux Aaron Spelling a encore de la pogne même mort depuis 3 ans...Faut croire que les nostlagiques en mènent large.

Le spin-off de ce show insipide, Melrose Place, a aussi repris du service. Gênant de faire revivre des personnages qu'on aurait voulu cacher à l'époque. Que d'explications aurons nous à offir à nos enfants quand ils diront plus tard "Ça c'était ce qui pognait le plus quand mes parents avaient mon âge".

Faudra s'en défendre griffes et ongles comme les personnages féminin se défendent d'avoir craqué pour le beau docteur Mancini sous le vernis de Melrose Place.

Ces "nouvelles" séries ont droit à une sorte de revampage et sont de tout nouveaux épisodes avec des nouveaux comédiens, un passage du temps qui nous fait suivre tout ça de nos jours avec quelques apparitions surprises d'anciens comédiens de la série originale qui tente de ressuciter une carrière dans le dalot.

Mais ici aussi ont fait pas mieux. Non seulement on ramène les insupportables crieurs de Fort Boyard mais on reprend des émissions de cette époque avec des gens de l'actualité d'antan qui ne le sont plus du tout aujourd'hui. (Michael Rancourt? que fait-il donc lui? un magicien?). À TQS (devenu V...pour Vidanges?) on fait reprendre du collet à La Guerre des Clans. Faut dire que dans l'achat de concepts étrangers TQS/V est devenu un vrai pro. Wipeout, Dirty Sexy Money, Entourage, Le Mur, CSI:NY, Pratique Privée, Loft Story, Pushing Daisies, Call-TV, Lipstick Jungle...Bravo pour les cerveaux (existants?) d'ici...

Pour renouveller son public faut pas lui ramener la même blague tout le temps. Même Roméo Pérusse l'avait compris. À la fin on écoute plus.

Savoir se retirer à temps peut être très honorable. (N'est-ce pas Brett Favre?)

Créér du neuf ça peut être inspirant aussi.

Quand on était plus jeune on se moquait des Rocky qui avait étiré la sauce jusqu'à 4 films (Z'en ont rajouté un 5ème avant le son de la cloche). On est rendu à combien de Lance & Compte sérieusement? Sommes nous si peu exigeant envers nos télédiffuseurs?

Semblerait.

Tant mieux au fond cela me donne plus de temps que jamais pour garder ma télé fermée.

Le plus ironique c'est qu'il y a un poste appelé "reprise" ou "prise 2" qui se spécialiserait apparement dans les vieilles émissions du passé.

Hey c'est sur la tv régulière les vieilles émissions du passé!

mercredi 19 août 2009

Trop de cuirassés, pas assez d'écrevisses pour la fricassée.


Dans la grande gamelle des entreprises, il y a plusieurs chefs.

Personellement j'en ai 4.

Quand on me dit "Ton boss gnagnagna..." j'ai 4 visages qui me viennent spontanément à l'esprit. Aucun qui n'a de réèlle prise sur ma personne mais 4 faces qui ont autorité sur moi pareil.

Alors que Miss K.-Costello me sussurais des mots doux à l'oreille et que le magic hour drapait sa belle ombre sur les allées vertes autour de notre building mon boss numéro 3, Phillibert Nash, est venu briser ce moment magique avec sa voix de fausset et nous a convié à une réunion impromptue.

Il y a un mois il avait fait de même pour nous dire qu'il ne tolèrerait plus que nous gossions sur l'internet sur nos heures de travail. Il avait fait rire sans le vouloir quelques uns d'entre nous en utilisant un mot à contre-sens.
C'est connu les patrons de nos jours ont souvent moins d'éducation que les employés qu'ils dirigent. Dans le cas de Phillibert Nash, il a quitté l'école en secondaire 3 pour devenir DJ, puis a travaillé dans un magasin de sports à vendre du running shoe avant d'en devenir le gérant puis d'être transféré un jour dans notre département de fesse de veau à l'érable.
Pour sa défense toutefois Nash est un Étatsuniens de naissance qui a appris le français sur le tard et le parle généralement très bien. Avec des mots savants comme "Particulièrement" et "clavicule". Ça parait con comme ça mais trouvez-moi un anglophone d'origine qui ne dira pas naturellement "collar bone" en parlant de sa clavicule. Pour compenser son manque d'éducation il semble s'être forcé en double pour trouver les bons mots dans la langue de Molière.

On étais tous réunis dans le petit local et le gros Potvin n'avait pas mis d'anti-sudorifique. On a tous sacré intérieurement. Nash avait des flamèches dans les yeux. Si j'avais eu la même chose j'aurais mis le feu au cul de la belle Sandrine.

"Je dois vous dire que nous avons vraiment 'stéppé to the plate' le dernier mois bravo à tous..."

Les fleurs.
On n'y a pas cru personne, on a souri gentiement et attendu le pot. C'est que Nash navigue toujours entre le "Ils sont plus intelligents que moi, je dois les laisser aller car ils peuvent me peinturer dans le coin assez vite" et le "Ils sont plus intelligents que moi mais je dois leur montrer qui est le chef ici". La constante réaliste dans sa tête c'est qu'il sait qu'il est un peu plus gnochon que nous le sommes tous.

"But!..." à-t-il ponctué ne faisant référence au cul de personne.

"...vous continuez de surfer sur le net si il faut que je vous le coupe je vais le faire!"

"Un instant boss, moi j'en ai absoluement besoin pour tracker mes colis sur Puro ou sur Fedex et je ne niaise JAMAIS sur le net de toute façon" ai-je menti effrontément faisant s'étouffer la moitié des collègues à qui j'avais montré ce délicieux clip hier.

"Je sais que certains d'entre vous sont fiables, a-t-il mordu, mais laissez-moi savoir qu'à partir de maintenant je ne tolèrerai plus d'écart par rapport à l'internet JE SERAI EXTRÈMEMENT INDULGENT!..."

Les trois francophones, moins le gros Potvin et Nathalie Lagourde, se sont échangés des regards en se retenant de ne pas pouffer de rire. Un mois plus tard, personne ne lui avait parlé de sa compréhension et de son utilisation du mot "indulgent". Les anglos n'ont rien saisi de son propos et n'ont retenu que le mot "internet" et le ton. Les asiatiques avaient déjà choisis de baisser la tête dès l'annonce de la réunion.

Sandrine, Karynn et moi on est allé s'enfermer dans les bécosses pour exploser de rire.

J'ai eu des problèmes avec la sécurité parce que j'étais allé dans la toilette des filles et que la grosse Rita est allée se plaindre mais bon.

Un autre boss (des bécosses) dont je me moque.

Nos chefs n'ont pas passé assez de temps écrevisses.
Cette fricassée inspire la rigolade.

Urgence d'indulgence.

mardi 18 août 2009

Le Petit "Edge" (vedge)


La soirée d’hier était si chaude.

Toute en lourdeur humidificatrice.

Le genre de soirée qui demande du “refresh” à l'heure .

Comme j’ai rapidement vidé ma caisse de bière pas chère des États, j’a dû me verser pas mal de Pepsi.

(...)

Bon ça va, pas mal de whisky coupé d’un brin de Pepsi.

Diète.

L’alcool me donne toujours un petit “edge“. Je suis devenu plus verbomoteur, plus joueur, plus drôle, plus animé, plus animal, plus sexy pour la belle semble-t-il. Elle était très (trop?) appétissante, la belle. En l’absence des enfants on a vite roulé sur le cube dans la cuisine pour faire semblant de leur faire un petit frère.

Ça m’a plu tout ça. J’ai donc choisi de commencer mon lundi dans le whisky pour saluer mon retour au travail. J’ai pris le transport en commun car on ne conduit pas en état d’ébriété. J’ai été ravi, vraiment ravi, de constater que vu l’état alarmant du smog et la qualité de l’air épouvantable de Montréal la société de transport de mon coin a eu l’ingénieuse et très brillante idée d’offrir ses randonnées, en autobus et en métro pour 1$ la run. Très intelligent, si les gens prennent moins leur voiture on améliorera forcément la qualité de notre air. Si ça continue comme ça en plus ce sera 1$ presque toute l'année.
Moins intelligent toutefois fût l’oubli de mon portefeuille dans la voiture de l’amoureuse. Une dame m’a pris en pitié et m’a payé ma piasse. J’ai toutefois dû écouter tout le trajet la généalogie de sa famille. Même l’histoire-de-l’oncle-Roger-qu’on-est-pas-sur-si-il-est-gai-parce-qu’on-l’a-vu-s’agiter-dans-la-parade-de-la-fierté-hier. J’ai aussi dû expliquer que je n’étais pas gai moi-même même si j’écoutais Morrissey sur mon Ipod.

Le voyage qui me prend normalement 20 minutes m’a pris 3 heures et 45 minutes. Comme je m’étais couché tard la veille en écoutant Call-TV je m’étais levé tard aussi. Vers 8h30. Je suis arrivé au boulot il devait être midi.

“Joooooooooooooooones your plane just landed?”
“It did, it did, 11h30 exactly, couldn’t make it any earlier!” ai-je saisi au bond.

Je croyais retrouver les mêmes voix désagréables, les mêmes tempéremment moches, les mêmes assomoirs du jour étouffants.

Oui mais non. J’étais saoûl, J’avais un “edge”.

Comme je savais que je ne quitterais pas le bureau avant 20 heures ce soir j’ai tiré profit du plus que je le pouvais en après-midi avec les collègues. J’ai jasé avec la belle Karynn Juptrôkoort de 13h à 14h. L’avantage avec la délicieuse Karynn c’est que son bureau est situé vis-à-vis les grandes fenêtres près du gymnase qui sont souvent pleines de soleil. Ce qui me permet à la fois de porter des lunettes fumées justifiées en lui parlant et de plonger mes yeux cochons dans ses interstices dévoilées(beaucoup aujourd’hui). Mais qui me permet aussi de temps à autre de jeter un oeil sur les filles qui font de l’aérobie dans le gymnase à côté. Karynn a remarqué que je trichais des yeux vers le gymnase de temps à autre. Surtout quand je lui ai demandé si c’était vraiment confortable un leotard j-string par-dessus des collants. Elle ne sait pas. Elle est trop pure malgré son désarmant cleavage.

J’ai jasé de musique avec Jason de l’entrepôt de 14h à 16h. On a eu beaucoup de plaisir à se rappeller tous les efforts que les Beatles avaient déployés pour faire croire aux fans purs et durs que Paul était mort en 1966. (Tapez-vous les 7 épisodes ça vaut la peine, ç’est très amusant). Probablement inspiré par l'après-midi lassant au bureau on s'est mis à chanter I'm only Sleeping.

Ensuite la plupart des gens sont partis. 16 heures:l’été chez les cravates & cubicules marque le depart de pas mal tout le monde. “pour le soccer” “pour la piscine”, "l'école de hockey" “le camp de jour de Judith” Jusqu’à l’épuisement des explications ce qui fait que plus personne ne se donne vraiment la peine d’inventer une menterie et les boss ne prennent plus la peine de les questionner.

Ils se poussent eux aussi à 16 heures des fois 15 pour aller jouer au golf ou au tennis.

Moi je devais faire mon 8 heures de job. J’avais un gonzilliard de tonnes de papier sur mon bureau. 196 messages dans mon courriel. 8 dossiers dits “problèmes majeurs” 6 dits “Problèmes moyens” 6 autres dits “alerte orange” (faudra m’expliquer la difference des deux dernières categories) 4 dossiers affublés d’un “?” (dont mon pool de hockey) et trois cartes de “promotion” m’invitant d’économiser 50$ en en dépensant au moins 200$.

Comme j’étais seul…
Comme j’étais saoûl (avec ma reserve de Gin tonic caché dans ma bouteille d’eau)
Il y avait les 5 premières saisons de la série Entourage sur le bureau de Jolin pas loin.

Me suis fait plaisir sur mon portable…

Je suis à jour.

Dans Entourage.

M’a pris 5h45 revenir chez moi.
Ville Saint-Laurent/Duvernay à pied.
Morrissey dans les oreilles. La job dans le cul.
(Surtout pas l'inverse!)

J'avais un peu perdu mon "edge", me suis donc servi un petit whisky au Pepsi diète en écoutant Call-TV et en m'éfouerrant dans le divan. Question de devenir "vedge".

Et moi qui avait une passe pour aller voir Inglourious Basterds à 10h00 ce matin.

J'ai choisi de travailler à la place.

J'ai tellement pas le sens des valeurs à' bonne place...