dimanche 30 septembre 2012

Pénétration Double

(À tous ceux qui me lisent au travail et dont mes photos ou mes titres peuvent quelque fois les mettre dans une position délicate...)

Otto reçu ce matin là un courriel d'une de ses amies, Nieve Dies.

Celle-ci lui disait simplement que chaque fois que quelqu'un écoute Occupation Double sur les ondes de TVA, un livre se suicide.

C'est vrai. J'ai écouté la première et je voulais mourir de honte. Nos jeunes ne sont tellement pas tous de ce triste moule. Il y a une misérable Laurie entre autre...ouch!, des filles qui disent "je gère et je mène" en pensant allumer autre chose qu'une envie de lui verser de la cigüe dans un verre à cocktail, et bien souvent une seule perle, au masculin comme au féminin, qui sera éliminée en premier car dans la sélection naturelle de la superficialité, la bêtise gagne toujours.

Un plan catastrophique répété plusieurs fois nous a montré tous les candidats masculins enlignés sur la gauche et toutes les candidates enlignées sur la droite avec au milieu...un nain de jardin...Le pauvre Sébastien Benoit est si petit qu'on aurait cru qu'il s'agissait d'un enfant! À quoi la réalisation a-t-elle pensé? nous faire rire? Ça a marché. L'amoureuse et moi on s'est déboulonné dans nos divans. D'autant plus que la clavardeuse en chef attitrée au triste programme, ne semble pas avoir réglé son problème de mauvais toupet.

Mais revenons à Otto et son amie Nieve Dies. Otto avait donc reçu son courriel sans titre, simple, clair et précis. Il répondit à N.D. en titrant cette fois "pénétration double". Il lui disait qu'effectivement quand une émission du genre génère autant de cotes d'écoutes, il faut sérieusement questionner son peuple. Pour Otto, le titre de son couriel n'était pas gratuit. Le douteux concept de l'émission exige une certaine stratégie qui peut à l'occasion vouloir amener deux gars en même temps dans la même couchette.

Mais à l'autre bout des cables cybernétiques, Nieve Dies reçevait non seulement le courriel titré Pénétration Double mais entrait au même moment dans son cubicule le gros et moustachu Truchon, son patron. Depuis toujours, Truchon la trouvait agréable pour l'oeil la N.D. Il avait bien payé quelques repas en sa compagnie mais c'était à titre de patron et bien souvent en groupe. Il souhaitait secrètement pouvoir payer un souper un jour, simplement avec elle, en tête-à-tête.
Là, Truchon apperçevait le titre du courriel reçu, s'en excitait intérieurement et se disait tout d'un coup que pendant ce tête à tête fantasmé, peut-être aurait-elle aussi le pied appuyé sur son robinet sous la table. Il ne laissa rien paraître, sinon une grosse goutte de transpiration à l'arrière du cou, lui donna le rapport dont il voulait des corrections avant la fin de sa matinée et s'enferma dans son bureau pour se branler en secret.

N.D. eût une chaleur...avait-il vu le titre du courriel? (oui) Elle envoya tout de suite un courriel à Otto (en supprimant le titre) et lui ordonna de ne plus envoyer de titre de la sorte. Otto rigola de son pupitre de Rivière-Du-Loup et lui envoya l'anecdote de la fois où il travaillait une pub de condom et qu'il avait oublié son ordi ouvert avec la photo qui, si elle n'était pas mise en contexte était gênante. Il envoya à Nieve Dies la photo compromettante. Que celle-ci, dans son cubicule de Montréal, ne pût s'empêcher d'ouvrir au travail.

STRIKE TWO!!!!!

Le moustachu Truchon apparaissait encore dans son bureau à ce moment pour quelques précisions sur le rapport (et pour se remémorer le doux visage de celle qui allait l'exciter dans ses rêves). Il ne manqua rien de la photo mais ne passa pas de commentaires. Se contentant de se pencher sur le dossier de sa chaise, près de son cou, et de lui donner ses indications comme on murmurerait une position cochonne à l'oreille d'une conquête. Cette fois il eût une impulsion soudaine et l'invita carrément à prendre un verre au bar du building car c'était la fête à Trèss Kwatross. Peut-être répondit-elle par politesse... Le malaise était grandissant. L'enflure dans le pantalon du gros Truchon aussi.

Quand N.D. a torpillé un autre courriel à Otto pour lui raconter tout ça, celui-ci a encore plus rigolé en lui soulignant qu'elle n'était jamais obligée de les ouvrir ses courriels, à-quoi-pensait-elle? N.D. Lui répondit que c'était de la faute à Facebook. Qu'on était jamais obligé de s'y plier mais qu'on finissait toujours par craquer. Otto lui rappela que c'était plutôt la faute des miroirs, que Facebook était le nouveau miroir de la vanité. Qu'elle avait pêché par vanité. Et encore, Otto a rigolé. Otto est rigoleur.

Nieve Dies en avait assez et choisit sur l'heure du diner de se graver un cd pour se changer les idées. Il y avait cet album des Ohio Players qu'elle aimait beaucoup sur le Itunes commun des employés de la compagnie. Elle se le grava, mais, perfectioniste, elle voulu aussi s'imprimer la pochette originale de l'album. La pochette était plutôt suggestive. Elle ne commit pas la bourde de laisser l'image sur son ordi trop longtemps avant de l'imprimer. Elle se rendit aussi assez rapidement à l'imprimante, quelques 8 pieds plus loin, afin que personne d'autre ne prenne la photo avant...HORREUR!!!

STRIKE THREE!
L'imprimante n'avait plus d'encre et quand ceci se produit, la commande est alors redirigée vers une imprimante de l'étage supérieur! Elle prit ses jambes à son cou et monta au 6ème à toute vitesse. Elle arriva à l'imprimante presqu'en même temps que Luno Dos, un collègue tout aussi extraordinairement préssé d'aller chercher quelque chose à l'imprimante.

"Qu'est-ce tu fais là Nieve?"
"Je...je vais chercher quelque chose à l'imprimante pis c'est confidentiel..."
"Moi aussi" dit Luno en courant avec elle jusqu'à la machine. C'est Nieve qui arracha la feuille en premier, ce qui ne fit pas l'affaire de Luno qui se débattit pour la saisir et la pourchassant, la rattrappant, l'encerclant de ses bras et trébuchant, les faisant tous deux tomber dans le corridor comme si ils étaient en positon d'enculade.

Le gros Truchon arriva bien entenu à ce moment
"C'est bien toi qui a lancé la commande, j'ai vu ça sur la machine..." dit Truchon bavant jusqu'au sol. Il avait en main la photo de la pochette des Ohio Players de N.D.. Celle-ci, à plat-ventre sous Luno Dos avait en main ce que celui-ci avait imprimé...deux filles...

Elle passa la soirée la plus déplorable de sa vie au bar pour souligner l'anniversaire de Trèss Kwatross à tenter de fuir le gros Truchon qui la pourchassait toute la soirée.

Elle commencerait à se chercher un nouvel emploi dès le lendemain.
C'était de la faute à Otto.
NON c'était de la faute à Pénétration Double.

Sales shows tv moches.

samedi 29 septembre 2012

Le Catch de Willie Mays

Quand le jeune Willie Mays a commencé sa carrière de joueur de baseball en 1951 avec les Giants de New York, il a d'abord commencé avec 12 retraits consécutifs comme frappeur.

Pour ceux qui connaissent peu le baseball, c'est une performance horrible.

À sa treizième présence, il a frappé un coup de circuit contre le lanceur et futur membre du temple de la renommée Warren Spahn. Ce dernier dira  Je ne me pardonnerai jamais ce coup de circuit, si je l'avais retiré sur 3 prises, il n'aurait peut-être jamais plus joué de sa vie, à la place il est devenu la superstar qui allait nous battre chaque fois qu'on jouait contre lui. À la fin de 1951, malgré ce lent départ, Mays sera effectivement élu recrue de l'année.

Mais c'est trois ans plus tard, après son service militaire, alors qu'il avait 23 ans, toujours illustre joueur de champs droit des Giants de New York, qu'en septembre, il marquera l'imagination collective à jamais.

La télévision est encore jeune en Amérique à cette époque. Le premier match de la série mondiale du baseball majeur oppose les Indians de Cleveland aux Giants de New York au stade Polo Grounds de New York et il est télédiffusé. Le pointage est de 2-2 en 8ème manche, Cleveland est au bâton. Larry Doby a obtenu un but sur balles et Al Rosen l'a poussé au deuxième but après avoir frappé un coup sûr. Il y a donc deux coureurs en position de marquer, au premier et au deuxième quand Vic Wertz se présente au marbre. Il n'y a aucun retrait. Leo Durocher, le gérant des Giants choisit alors de changer son lanceur. Il amène au monticule le gaucher Don Liddle pour lancer au frappeur gaucher Wertz.

Le compte est de 2 balles une prise quand Wertz catapulte le lancer de Liddle à plus de 420 pieds du marbre. Dans bien des stades, cette distance aurait été un coup de circuit mais pas à New York dans ce champs droit.
Mays qui jouait peu profondément s'est lancé dans une course dos au marbre à la poursuite de la balle. Au tout début de la piste de démarquation, il a fait cet attrapé légendaire toujours dos au marbre. Il a aussitôt rapidement pivoté avant de relayer de son puissant bras la balle directement au marbre en perdant sa casquette avec son style caractéristique. Le coureur au premier n'avance pas, celui au deuxième but ne réussit qu'à revenir au deuxième avant de se rendre au troisième. Si il avait anticipé le catch comme Mays l'a fait et collé son coussin, il aurait peut-être pu se rendre jusqu'au marbre sur le jeu.

Un nouveau lanceur est amené dans le match et retire les deux frappeurs suivants. New York gagne ce match en 10ème manche, Mays lui-même croisant le marbre pour la victoire. Les Giants balaient aussi la série par la suite et remporte la série mondiale.

Puisque le match est à la télévision, puisque c'est New York, puisque le jeu est tout de même remarquable, il passera a l'histoire du baseball comme le catch. Mais Mays lui-même ne trouvait pas que c'était un jeu qui sortait tant de l'ordinaire. L'analyste le souligne d'ailleurs que Mays a fait ce type d'attrapé toute la saison. Mays considère que l'un de ses plus beaux jeux à vie était un catch à main nue dans le champs droit au terme d'une longue course qui mettait fin à la manche. Après la stupéfaction et l'éblouissement général de la foule et des deux équipes, les coéquipiers de Mays lui avaient fait le coup de ne pas du tout le féliciter et de l'ignorer comme si c'était un jeu de routine sur le banc quand il s'y est présenté (le joueur de champs droit est souvent le joueur le plus éloigné du banc des joueurs et le dernier à y arriver à la fin d'une manche). Avant, bien entendu, de le vénérer comme ils s'étaient retenus de le faire, en riant.

Plusieurs prétendent que le lancer au marbre suite au catch était plus impressionnant encore que le catch lui-même reproduit plusieurs fois dans des matchs de saison régulière et dans d'autres villes par Mays dans des matchs non télévisés.

Mais dans la mémoire collective, il s'agit facilement de l'un des 5 moments les plus mythiques du sport que représente le baseball. Des livres ont été écrits sur ce seul catch.

Willie Mays a connu un carrière époustoufflante de 1951 a 1973. Ses statistiques sont très impressionnantes.

J'ai été étonné de découvrir qu'il était encore vivant. Il a 81 ans.

Il ne mourra jamais en fait grâce à ce catch du 29 septembre 1954 contre les Indians de Cleveland gravé dans l'imaginaire collectif du fan de baseball a jamais.

Il est passé d"homme a Dieu, aujourd'hui, à New York, il y a 58 ans.

vendredi 28 septembre 2012

Chris Marker (1921-2012)

Il est mort comme il a vécu, quasiment incognito. Et pourtant difficile de trouver plus militant.

Incognito et militant. Mariage impossible? Pas complètement.
Tant que la cause défendue progresse.

Christian-François Bouche-Villeneuve est né le 29 juillet 1921 à Neuilly-sur-Seine.

Son enfance est vague, le futur réalisteur brouillant volontairement les pistes lui-même en disant souvent absolument n'importe quoi sur son passé.

On le retrace toutefois facilement pendant la guerre, alors qu'il rejoint la résistance tout en dirigeant un journal Pétainiste, donc collaborationiste sous l'occupation nazie (!).  Il n'y publie que deux numéros sous le pseudonyme de Marc Dornier.

Après la guerre, il continue d'écrire pour des revues fortement influencées par le communisme. Sous Hervé Bazin entre autre. Il écrit des commentaires sur l'actualité politique, des poèmes, des recensions littéraires et cinématographiques. C'est dans les bureaux de Bazin, à esquisser des projets de revues propagandistes qu'il se lie d'amitié avec Alain Resnais à la fin des années 40.

Il publie un livre, plusieurs poèmes et un essai sur Jean Giraudoux. Brillant et fort en langue, il traduit également des ouvrages allemands et anglais, en français.

Son ami Resnais est déjà oscarisé depuis 1947 pour un documentaire réalisé sur Van Gogh, c'est une star. Celui qui devient Chris Marker, réalise coup sur coup un documentaire sur les jeux olympiques d'Helsinki et un court-métrage documentaire sur l'art africain avec Resnais.

L'idée du voyage est installée pour toujours dans l'oeil de Chris Marker. 4 films qu'il réalise par la suite seront le fruit de globetrottisme en Chine, Sibérie, Israël et à Cuba.

Lorsqu'il ne tourne pas, Marker photographie. Un recueil de photos racontant son voyage en Corée du Nord parait en 1959. La même année son ami Resnais conquiert le monde entier avec un de ses films. Marker se convainc alors du cinéma comme arme de propagande.

Le Joli mai est un long documentaire réalisé à partir de 55 heures d'entretiens avec des Parisiens avec un commentaire en voix-off lu par Yves Montand. Une sorte de radiographie spirituelle et idéologique des Parisiens.
La Jetée, son film le plus célèbre, marquera son parcours à jamais. Dans ce film construit comme un photo-roman fait d'images fixes, Marker abandonne le mode documentaire et utilise les ressources de la science-fiction pour construire une fable sur le temps, la mémoire et la subjectivité, ainsi que sur leurs relations avec l'image.

À partir de maintenant, son oeuvre sera perpétuellement teinté de ces thèmes.

En 1964, il part pour le Japon afin de tourner un possible documentaire sur les jeux olympiques comme il l'avait fait en 1952 mais détourne son mandat et tourne à la place le portrait d'une jeune franco-asiatique qu'il rencontre par hasard. Sa fascination pour le Japon lui fera retourner sur place très souvent.

En 1967, il fonde le collectif  SLON (Société pour le Lancement des Œuvres Nouvelles) dont le but est de faire des films politiques. Godard, Varda, Resnais, Lelouch, Ivens et Klein tourneront pour la boîte de Marker. Marker aussi tourne mais ne signe pas toujours ses films. Il fait le montage d'à peu près tous les films.

La découverte des purges Staliniennes vers ses années-là lui fait prendre conscience que le communsime n'est plus aussi séduisant.

Il reste foncièrement intéressé par la politique internationale et lance un documentaire en 1978 sur la montée des mouvements de gauche à travers le monde.

Marker revisite son obssession de la mémoire en 1982.

Ses films des années 1980-1990 sont pour la plupart des hommages posthumes ou tardifs à des ami(e)s ou des artistes qu'il admire profondément. Ils se veulent, dès lors, déchiffrage du passé plutôt que description d'un présent. Kurosawa, Signoret, Medvedkine, Tarkovsky, Bellon, seront couverts par Marker.

Les nouvelles technologies, telle que la vidéo ou l'informatique, lui permettent de nouvelles formes d'expression et de prendre de nouveaux chemins. Ainsi, à coté de cette réflexion sur la mémoire et l'Histoire, il fait aussi de la télévision avec la mini-série de treize épisodes commanditée par la Fondation Onassis sur l'héritage de la Grèce antique dans la Grèce moderne.
Pour un homme obssédé par la mémoire, le passage du temps et le souvenir, il est étonnant de constater qu'il a presque toujours fuit les feux de la rampe, refusant souvent d'être "immortalisé" en photo lui-même.

Marker continue à explorer les nouvelles ressources médiatiques jusqu'à sa mort. Il s’est attaché en 60 années de travail à observer avec une curiosité, un discernement méticuleux, une ironie caustique et souvent amusée, voire avec colère, les vicissitudes de l’histoire mondiale tout autant qu’individuelle.

Le plus grand des cinéastes inconnus s'efface discrètement chez lui le jour même de ses 91 ans, en juillet dernier. Il y a deux mois presque jour pour jour.

Il nous laisse en héritage le centre de ses réfléxions: la mémoire, le souvenir, la nostalgie du temps passé réinventé mais à jamais disparu.

jeudi 27 septembre 2012

Fuites au Vatican

En début de semaine j'ai visionné Habemus Papam (Nous Avons un Pape en français) du toujours sympathique Nanni Moretti.

Son film raconte un hilarant processus de nomination d'une nouveau pape où personne, PERSONNE , ne tient à hériter du poste de nouveau pape au Vatican. Quand le cardinal Melville, joué par un désopilant Michel Piccoli, est élu, il panique et sombre dans la dépression.

Ça semble tragique tout ça, et la religion nous y mène en général, mais c'est aussi passablement drôle.

Moretti nous montre la lâcheté d'un conclave avec beaucoup d'humour sur fond de tristesse.

En mai dernier, Gianluigi Nuzzi lance un ouvrage qui réunnit toute les correspondances entre l'archevêque Carlo Maria Viganò, ancien #2 des services administratifs du pape, et le pape lui-même. Les documents supposément confidentiels révélent l'existence d'un large réseau de corruption, de népotisme et de favoritisme lié à des contrats signés à des prix gonflés avec des partenaires italiens.

Le Vatican est aux aboies. Cet auteur avait eu accès à quelqu'un de très très près du pape.

La diffusion des finances catholiques, la mention de scandales sexuels, des négociations avec des intégristes, une nomination comme ambassadeur à Washinton pour Carlo Maria Viganò sentant le favoritisme, les nombreuses critiques à l'égard du président de la Banque du Vatican Ettore Gotti Tedeschi (qui sera en fin de compte limogé) il y a beaucoup de matière à faire fliper les plus prudes.

Un régal pour les paparazzis d'Italie qui viennent de se perdre Berlusconi comme animal de foire.

Les autorités du Vatican qualifient ses fuites de "criminelles" et demande la coopération internationale afin de trouver le ou les architectes de ces fuites.

Entretemps l'inquiétude, le doute, la panique s'installe chez les fidèles. Le pape lance un appel à la mi-juin à demeurer fidèle au Saint-Siège.

Le 23 mai précédant. Paolo Gabriele, majordome du pape depuis 6 ans, est arrêté et incarcéré au Vatican. Des documents classés confidentiels sont retrouvés dans son appartement par la police du Vatican.

Une très officielle commission d'enquête sur les fuites de documents confidentiels  du Siège apostolique ainsi qu'une enquête pénale menée par le juge d'instruction et le promoteur de justice d'Italie est aussi ouverte en parallèle.

En juillet, Paolo Gabriele est assigné à résidence afin qu'il puisse voir sa femme et ses trois enfants.

On confirme officiellement que Paolo Gabriele est à la source de toute les fuites, que Claudio Sciarpelletti, un employé du Vatican l'a aidé dans ses démarches, que Gabriele a agi "poussé par le désir d'aider et par amour pour le pape" (Wut? C'est un simple d'esprit?), qu'il a agit en idéaliste (hein?) et qu'il se rend bien compte qu'il n'a peut-être pas fait la bonne chose (peut-être...). Il a demané pardon à son patron Benny XVI (Prononcer ksvi).

On lui a fait faire une évaluation psychologique (vraiment?) et outre un jeune (par rapport au pape car il a quand même 46 ans) homme foncièrement naïf, Paolo Gabriele est tout à fait normal et pas du tout mal intentioné. Il a collaboré avec la police dès le début si bien qu'il n'y a pas vraiment eu d'enquêtes en soi.

Mais au Vatican tout est apparences...

Le 13 août, Gabriele est officiellement accusé de vol aggravé.
Dans deux jours, à 9h30 du matin heure du Vatican, commencent les auditions des pauvres larrons Paolo Gabriele et Claudio Sciarpelletti.

Tous les papous suivront avec attention.

mercredi 26 septembre 2012

TGV

Un technicien devait passer pour changer notre modem.

Entre 7 et midi qu'ils disaient. Je n'ai donc pas fait ce que je fais habituellement à cette heure: mon jogging. Je ne voulais pas couper ma demie-heure ni répondre à quelqu'un tout en sueur.

Je me plaisais à croire que ce serait peut-être une technicienne. Ç'est peut-être possible une technicienne. C'est comme les hommes qui veulent se marier, ça n'existe peut-être pas seulement dans les fantasmes des autres. Elle ne serait pas arrivée à 8h00 parce que de 6 à 7h30 elle ferait son Énergie Cardio, ce qui expliquerait cette jolie cuisse galbée comme une montagne qui exciterait les alpénis. Dans les émissions de type CSI et autre ânneries, la technicienne est toujours adorable.

En me brossant les dents, inexplicablement, j'ai mis un peu de pâte à dent sur ma paupière droite. C'est fou ce que c'est dur à enlever de la pâte à dents sur la peau. J'ai frotté comme un damné mais n'ai réussi qu'à me glisser la pâte à dent dans l'oeil, maintenant rougi et gonflé. Comme je suis au coeur de la saison des allergies, j'éternue en parfait demeuré et j'avais déjà les yeux pas mal bouffis. Ça me donnait un drôle d'air. (En revanche, mes explosions d'éternuements ont soigné le hoquet de ma fille avant qu'elle ne parte pour l'école ce matin-là alors qu'elle a trésailli de frayeur quand mon nez a explosé derrière elle).

La technicienne n'arrivait pas. J'ai lu 151 pages d'un livre en contenant 152, ai remarqué que la dernière n'était pas numérotée, me suis demandé si c'était une règle, comme pour la première page, puis l'ai lue aussi.

10h00. Toujours pas de nouvelles. Je déjeune. J'aimerais bien faire mon jogging, prendre ma douche, ne serais-ce que me peigner, j'ai la tête de Yahoo Serious mais non je déjeune avec les mouches.
Récemment un commis d'épicerie a mis SOUS mon panier la litière que je venais d'acheter. Sans m'aviser qu'il l'avait fait. Je n'ai pas remarqué, ai envoyé le panier dans le tas avec les autres et ai perdu mon achat. En revanche, en allant ailleurs, je tombais sur un panier où quelqu'un avait justement lui/elle aussi oublié un sac de patates à l'étage du dessous de son panier. J'étais content, c'était ma revanche, je partais avec un sac de patates impayé.
Mais comme si les lois du karma avaient jugé que c'en était trop, ce sac de patates a pourri dans une armoire chez nous et des MILLIARDS de petites mouches à fruit en sont nées. Depuis c'est l'enfer. Pas moyen de se servir un verre de rouge sans y trouver une mouche dedans.

Mais là, comme ma jolie technicienne n'arrivait pas j'ai décidé de faire du génocide. J'avais bien mis une coupe de vinaigre depuis quelque temps qui avait bien piégé peut-être une vingtaine des ses mouches. Une autre dizaine est restée collée dans du papier collant posé à cet effet. Mais sur des milliards, il en restait encore pas mal...

Armé du cahier des affaires roulé en bâton assassin, je suis parti à la guerre.

Wow...

Je ne sais pas si c'était mon oeil gonflé ou merde mais je n'ai jamais vu un homme aussi poche pour tuer de si petites mouches. Elles sont si petites que je me disais que d'un seul coup je pourrais probablement en tuer entre 5 et 10, mais encore faut-il savoir viser! Je frappais continuellement quelque chose comme un pied ou deux à côté de mes cibles! Au bout de quatre à cinq ratés du genre je me suis faché et suis devenu plus agressif. Résultat j'ai cassé beaucoup de décorations, fait tomber deux pots à fleurs et démoli les 3/4 de la verrière. Il y avait de la vitre partout. Une véritable apocalypse. Et des mouches à fruits un peu partout qui dansaient dans l'air, ahuries.

Ça m'a fait chier tout ça, au sens propre et je suis allé poser mon séant sur le bol. Bien entendu c'est à ce moment, en plein milieu de livraison, que ma jolie technicienne a sonné à ma porte. J'ai accéléré tout ce qui aurait dû être paisible, me suis lavé les mains en fou, ai échappé de l'eau là où on penserait que je me serais pissé dessus, me suis vu dans le miroir et ai eu peur (Christ 'chu vraimment pas peigné!) et l'oeil torve, j'ai couru répondre...à un technicien.

Un vieux technicien slave qui répondait à des questions que je ne posais pas.
"Je n'aurais pas bizouin de le faire sur vos trois zo'dinateurs"
"Nonon je ne serai pas long, je vais prendre 10 minutes"
"Oui il faut attendre que les petites lumières soient vertes"

Pourtant je ne disais rien. Je boudais. Je pensais à la belle technicienne bien en forme qui n'existe que dans les fantasmes. Fuck CSI.

Le technicien a fait un visage de douleur avant de dire:
"C'est quoi cette odeur...?"
"J'ai fais un rôti qui a brûlé" lui ai-je coupé la parole.
Christ j'ai chié deux étages plus haut, calever

Il m'a regardé comme si j'étais un vieil alcoolique. (pFFF! il était nettement plus vieux que moi)
Comment aurait-il pu savoir pour mon alcoolisme anyway.
Les 13 bouteilles vides autour de l'ordi du sous-sol, peut-être...

Quand il est parti on avait notre modem TGV.
Je lui ai flanqué un coup de journal en pleine face avant qu'il ne parte. Je visais une mouche à fruits dans la vitre de l'entrée et il revenait à l'intérieur ayant oublié un outil.

Il n'a pas fait de cas, il me croyait sincèrement saoûl avec mes cheveux en bataille, mon oeil rouge et l'autre bouffi.

Pour légitmiser tout ça j'ai roté longuement quand il a quitté les lieux. En récitant l'alphabet en rot et en me rendant jusqu'à G. J'ai suivi, malgré moi, d'une série de 9 éternuements extraordinairement explosifs.

Ce ne serait pas une bonne journée.
Malgré le TGV.
Pour Très Gratuitement Vulgaire?


Et oui j'ai bien écrit alPÉNIS plus haut.

mardi 25 septembre 2012

Teintes d'Ingmar Bergman

Woody Allen:
"En tout et pour tout, c'était probablement le plus grand artiste cinématographique depuis l'invention de la pellicule filmée" (Another Woman, September, Husbands & Wives, surtout Interiors et quelques clins d'oeil dans Love & Death et Stardust Memories sont de clairs hommages à Bergman. Allen a aussi utilisé Max Von Sydow (dont il était très intimidé) dans Hannah & Her Sisters et Sven Nykvist pour New York Stories, Crimes & Misdemeanors et Celebrity)

Pedro Almodovar:
"J'ai fais Talons Aiguilles en pensant à Sonate D'Automne de Bergman"

Robert Altman fait dire à Geraldine Chaplin dans Nashville, dont le personnage entre dans un décor rappelant celui de Wild Strawberries, "Bergman! Du pure Bergman!". Quand des soûlons du Tennessee klaxonnent et lui rappelent qu'elle est bien aux États-Unis, elle rajoute "Bien entendu tout le monde se trompe sur Bergman n'est-ce pas?". 3 Women du même Altman est l'une de ses plus belles réalisations et évoque beaucoup Bergman.

Olivier Assayas s'est entretenu avec Bergman, a piloté un cahier spécial des cahiers du cinéma sur le maître Suédois en 1990, a publié un livre sur ces conversations avec lui en 2006 et s'est beaucoup inspiré de Ingmar dans sa propre cinématographie. André Téchiné a aussi collaboré à un # hors-série sur Bergman en plus de beaucoup se nourrir du cinéma de Bergman dans sa propre cinématographie.

Françis Ford Coppola:
"Bergman est mon préféré toute époque confondue puisque qu'il incarne la passion, l'émotion et la chaleur"
Guillermo Del Toro:
"Bergman en tant que fabuliste, mon fabuliste préféré, est tout à fait hypnotisant"

Asghar Farhadi a placé Scenes From a Marriage dans ses 10 films préférés de tous les temps. Son brillant film A Separation, primé un peu partout dans le monde, est cousin de ce film de Bergman , ne serais-ce que par sa trame de fond.

Todd Field:
"Bergman a été l'homme des tunnels construisant les aqueducs de notre inconscient cinématographique"

Krzyzstof Kieslowski:
"Ce cinéaste a été l'un des rares, sinon le seul au monde, à en avoir dit autant sur la nature humaine que l'on fait Dostoievsky ou Camus."

Stanley Kubrick:
"Je crois que Ingmar Bergman, Federico Fellini et Vittorio DeSica sont les trois seuls réalisateurs au monde qui ne soient pas de simple opportunistes artistiques. Ce que je veux dire ainsi c'est qu'il n'attendent pas une bonne histoire (comme moi) avant de mettre en images leurs veillétés artistiques. Ils ont d'emblée une vision qu'ils expriment en tout temps et à répétition et ils écrivent eux-même avec une signature impérissable"

Ang Lee:
"Selon moi, le réalisateur Ingmar Bergman est le meilleur acteur au monde"

Dans La Piscine de François Ozon on sent l'ombre monumentale de Bergman. Ozon n'en nie pas l'influence et s'étonne même qu'on ait pas trouvé Bergman ailleurs dans ses films.
Le réalisateur sud-coréen Chan-Wook Park s'est inspiré de la trilogie involontaire de Bergman (Through a Glass Darkly/Winter Light/ The Silence), pour lui aussi faire une trilogie plus ou moins volontaire, qui n'a pas de suite logique dans la narration, avec Sympathy For Mr Vengeance (2002), Oldboy (2003) et Sympathy for Lady Vengeance (2005) (les titres sont des adaptations anglaises qui vont dans le sens trilogiques) En 2009, un film de Chan-Wook Park porte aussi le titre d'un des premiers efforts de Bergman: Thirst.

Eric Rohmer:
"The Seventh Seal est le plus beau film jamais conçu"

Marjane Satrapi a rendu un bel hommage à Bergman en mars 2011.

Paul Shrader:
"Je n'aurais jamais fais de films, ni même écrit Taxi Driver si ce n'avait été d'Ingmar Bergman. Son héritage est plus large que n'importe quel réalisateur de ce monde. Je crois que, outre son impressionnante oeuvre, ce qu'on se rappellera de lui est la perfection avec laquelle il a fait du cinéma un médium d'introspection et de valeurs interpersonnelles."

Martin Scorsese:
"Si vous étiez d'âge adulte, adolescent ou en voie de devenir un homme dans les années 50/60, et que vous vouliez faire des films, je ne vois pas comment vous n'auriez pas pu être influencé par le cinéma de Bergman. Il aurait fallu faire un effort réfléchi afin d'éviter ses oeuvres et même là, vous en aurez peut-être encore retiré une certaine influence quand même."

Steven Spielberg:
"L'amour du cinéma d'Ingmar Bergman me donne pratiquement mauvaise conscience..."

Andrei Tarkovsky:
"Je ne suis intéréssé que par la vision de deux hommes: l'un se nomme Bresson et l'autre Bergman"
L'amour de Bergman pour Tarkovsky était réciproque. (Le dernier film de Tarkovsky a été réalisé en Suède avec le directeur photo fétiche de Bergman ainsi qu'avec l'un de ses fidèles acteurs)

Liv Ullman a non seulement joué dans plusieurs des grands films de Bergman mais elle a aussi été suffisament inspirée par l'homme pour avoir de lui une fille en 1966, Lynn. Elle a aussi pris la caméra en tant que réalisatrice elle-même en 1992, 1995, 1996 et 2000.

Ingmar s'était créé un entourage, une garde rapprochée comprenant les acteurs Max Von Sydow, Bibi Andersson, Harriet Andersson, Erland Josephson, Ingrid Thulin, Gunnel LindblomBengt Ekerot, Anders Ek et Gunnar Björnstrand qu ont tous apparu dans au moins 5 films de Bergman. La norvégienne Liv Ulmann a pour sa part joué dans 10 oeuvres du grand réalisateur en plus de partager sa vie privée. Le directeur de photographie Sven Nykvist a travaillé sur près de 20 films de Bergman de 1953 à 1982.

Ingmar Bergman s'est imposé comme l'un des plus grands réalisateurs de l'histoire du cinéma en proposant une œuvre s'attachant à des thèmes métaphysiques, à l'introspection psychologique ou familiale et à l'analyse des comportements du couple . Il a été le premier cinéaste à obtenir la Palme des Palmes au Festival de Cannes en 1997.

Tout son cinéma d'avant 1976, où il s'est alors exilé par mépris du système judiciaire suédois qui l'avait accusé à tort d'évasion fiscale, relève (à mon humble avis) du chef d'oeuvre.

Corpus choisi (cinématographique car il a aussi écrit/monté beaucoup de théâtre, écrit pour d'autres et tourné pour la télé) d'un grand sentimental:
1952:Secrets of Women
1953: Summer With Monika
1953: Sawdust & Tinsel
1954: A Lesson In Love
1955: Dreams
1955: Smiles of a Summer Night*
1957: The Seventh Seal*
1957: Wild Strawberries*
1958: The Magician
1960: The Virgin Spring*
1960: The Devil's Eye
1961: Through a Glass Darkly*
1962: Winter Light*
1963: The Silence*
1966: Persona*
1967: Hour of the Wolf*
1968: Shame
1969: The Rite
1970: The Passion of Anna
1972: Cries & Whispers*
1973: Scenes From a Marriage*
1975: The Magic Flute
(Il a encore tourné 9 fois, jusqu'en 2003, par la suite)

Ingmar est décédé en juillet 2007 à l'âge de 89 ans mais vivra en nous encore longtemps.

*vu, exploré, savouré