samedi 30 juin 2018

Dommages Collatéraux Du Royaume du Harcèlement

Tweet de Donald Trump, en février dernier:

Les médias Fake News: NY Times, NBCNews, ABC, CNN, ne sont pas mes ennemis, ce sont les ennemis de tous les États-Unis!

Commentaire de déséquilibré.

Un de ceux-ci l'a pris au mot. Il est passé près du journal Capital Gazette, un très petit journal d'Annapolis, aux États-Unis, et a supprimé 5 âmes travaillant au journal. 

Robert Hiaasen, Gerald Fischman, John McNamara, Rebecca Smith et Wendi Winters seront les noms à retenir et à pleurer. 

David Simon, créateur de la fabuleuse et très intelligente série télé The Wire, dont l'action se situe justement à Baltimore, a retweeté les mots du sale Donald et lui a aussi dit:

Du sang aujourd'hui dans une salle de rédaction des États-Unis. En est tu fier maintenant, vile fasciste fils de pute? 
Hiaasen

Ses larmes à lui seront de rage. 

L'assassin était un harceleur. Il avait perdu sa cause contre ce même journal suite à un article exposant le fait qu'il était un harceleur sur Facebook. Ses meurtres étaient ciblés. Il a pris son fusil comme on le fait aux États-Unis, aussi facilement qu'on prend sa brosse à dents, et il a nourri sa propre rage. C'est une option dans ce pays.

Le harcèlement est un enchaînement d'agissements hostiles répétés visant à affaiblir psychologiquement la personne qui en est la victime. Ce type de comportement peut impliquer le statut social et physique. Les réseaux sociaux sont une caverne d'Ali Baba-baba pour les harceleurs. Un véritable château-fort. Le harcèlement peut être moral , et se manifester par des insultes ou des menaces ou des agressions physiques. La discrimination peut alors trouver sa source un peu partout. Comme dans la nationalité de quelqu'un, la couleur de sa peau, son sexe ou l'éducation qu'on a eu ou pas.
Fischman

Relisez le paragraphe et essayez de ne pas l'associer à un président...

Vous allez dire que je ramène tout à lui, que c'est moi l'obsédé, mais si ça sonne comme une mouche, ça ressemble à une mouche et que ça vole comme une mouche, c'est probablement de la famille des mouches. 

Apprenons à aimer les araignées. 

McNamara
Le terme de harcèlement est encore difficile à définir tant dans sa gravité que dans ses domaines d'application. Vincent Gratton envoyant la même question sur les paradis fiscaux à Justin Trudeau tous les jours, c'est du harcèlement? 

Robert Hiaasen avait 59 ans, était assistant rédacteur et chroniqueur du dimanche au journal local depuis 2010. Un géant physique, il était aimé de tous. 
Gerald Fischman était un homme discret, mais une encyclopédie vivante. Plus maintenant. Il avait 61 ans.
Smith
John McNamara avait tout fait sur plus de 20 ans au journal. Il écrivait, designait faisait du montage et était un être fantastique disent ceux qui l'ont connu. Il avait 56 ans.
Rebecca Smith avait 34 ans. Elle était assistante aux ventes depuis seulement un an. 
Wendi Winters avait 65 ans, était monteuse et journaliste. Elle était aussi propriétaire d'une boutique de New York. 
Winters

De bonnes personnes mortes pour rien dans un pays malsain, de manière absurde. 

Certains diront que le problème n'est pas les armes à feu, mais les gens qui les utilisent.

Ceux qui les utilisent. 

Dans un pays malade.

Dont les patients contrôlent les médicaments.

vendredi 29 juin 2018

Hey! Graffiteurs!

C'est un appel!

En 2015, peut-être avant, on annonçait, dans l'arrondissement de Montréal-Nord, le projet d'une murale, érigée dans le cadre des projets du centenaire de l'endroit. On échangeait avec des représentants de plusieurs organismes nord-montréalais et avec les citoyens afin de plaire à tous et de faire naître un projet vraiment communautaire. 

Très vite, un nom est trop souvent revenu: Fredy Vilanueva. La murale en serait une en honneur au petit gars tué par balle perdue en 2008. 

Hier, on a annoncé que le projet, en esquisse depuis 3 ans, a maintenant changé. On rénovera plutôt le parc Henri-Bourrassa. Et on crééra une onirique place de l'espoir. La mairesse était nerveuse à la radio pour en parler. Elle savait que ça ferait grincer des dents.

Murale aux chiottes.

Vous savez ce que ça veut dire, graffiteurs. 

Aux armes!

C'était la méthode bureaucratique, on passe par le comité de la mairesse, on étudie la chose, on marine la soupe.

Voilà! on a essayé par la voie traditionnelle. Il ne faut jamais trop compter sur nos élus.

La murale est aux chiottes.

C'est le signal de maintenant la faire de nuit. En une seule nuit. Bien coordonnée. Du Banksy sans Banksy. Je passe 4 jours sur 7 en face du parc où il a été tué. Deux fois par jour du lundi au jeudi.  Vers 5h45 le matin et en soirée, au retour. Entre 17h30 et 20h30. Presque chaque fois, je me joue la scène de sa mort. Une intervention sur son frère, la vraie crapule, celui qu'il faille surveiller. Une escalade verbale, une mêlée, un policier qui prend peur. Le coup qui part. Un corps d'ado qui tombe au sol. Le plus timide du lot. Le coup est parti du fusil du policier le plus emmerdeur du secteur. Tous les chauffeurs de taxi le connaissait. Ce policier était reconnu comme "baveux".  Fredy a reçu l'impact. Il avait l'âge de mon fils.

J'ai déjà la murale en tête. J’magine un mur d'édifice, de building, de blocs de logements, sur lequel, son visage trop connu, devrait apparaître. Cette route, sur Henri-Bourassa est pleine de logements terriblements laids. Sur lesquels le simple visage de Fredy Vilanueva rappellerait à la fois une triste erreur, mais aussi la fleur de l'âge. Quelque chose de beau. Fredy sera au moins mort beau.

Ça sent la bavure qu'on ne voulait pas exposer à vie, de la part de la municipalité. Peut-être même que le policier impuni y a mis du sien et n'a pas voulu y voir un rappel de ce qui restera pour lui aussi, un certain traumatisme.

Jean-Loup Lapointe change de poids si il circule à nouveau dans Montréal-Nord. Ce qu'il ne ferait plus jamais.
Si moi, nullement impliqué dans tous ça, me rappelle tout ça en ne faisant que circuler en voiture, intersection Pascal et Rolland, imaginez ce que se rappellent Jean-Loup Lapointe, Stéphanie Pilotte, Dany Villanueva, Jeffrey Sagor Metellus, Denis Meas, Yenwood Anthony Clavasquin, Jonathan Senatus, Martha Villanueva, Lilibeth Padilla Guerra, Gerardo Escobar, Samuel Medeiros et Mlle Cruz, tous présents ce triste 9 août 2008, tous témoins et/ou acteurs du grave incident.

Graffiteurs! Unissez vous! Montréal fait de splendides graffitis. Dessinez nous Fredy.

Dessinez nous un hommage à un dommage collatéral sociétaire.

Je ne sais plus qui disait "on reconnait la santé d'une ville à ses graffitis".

Prenez une nuit complète, car ça devra se faire vite (mais bien), un matin trop tôt, en silence, afin de communier avec son âme et dessinez nous Fredy Villanueva.

Parce que rien n'est plus vrai: Villanueva: nouvelle ville.

Montréal-Nord n'est plus tout à fait la même ville depuis l'été 2008.

J'aimerais tant avoir la surprise de découvrir une murale offrant un hommage à Fredy un matin vers 5h45.

Si on avait le culot de vouloir l'effacer, on remettrait la ville à feu et à sang. Et on confirmerait qu'on veut effacer ce nom de la région.

Il ne faut pas passer par la ville. Il faut passer par la nuit.
En toute liberté.

On vous as parlé hier, graffiteurs.
À vous de nous épater. Encore et toujours.

C'est une commande qu'on vous passait.

jeudi 28 juin 2018

Le Civisme appelle le Civisme

Qui a le droit de manger où?

Aux États-Unis, on se le demande.

Depuis 7 jours, on a accordé beaucoup d'attention à la commensalité des tables de restaurant.

Kirstjen Nielsen a tenté de manger en paix dans un restaurant mexicain la semaine dernière. Sans succès. Kirstjen est secrétaire à la sécurité intérieure des États-Unis. Elle a l'air assez folle par les temps qui courent. C'est elle qui doit inventer expliquer les problèmes de sécurité que son président invente évoque pour justifier les surtaxes douanières illégales et grossières de par le monde. C'est aussi elle qui a dû se présenter au bâton toute la semaine, pour faire face à la musique dans le dossier des enfants d'immigrés illégaux, arrachés à leurs parents et gardés à distance aux frontières. Des gens l'ayant reconnu, DANS UN RESTAURANT MEXICAIN, ce qui a rajouté une dose d'arrogance dans la tête de plusieurs, lui ont fait la vie dure.
Nielsen a été le visage de la honte pendant une semaine. Contredisant ses proches collaborateurs parce qu'on n'improvise pas en choeur dans le désordre de cette administration.

"One side wants to shut down the other, right now..." a dit, le plus sérieusement du monde une reporteur aveugle de Fox News. Non, elle ne parlait pas de Donald Trump voulant écraser le reste du monde au niveau économique. Elle parlait des méchants partisans démocrates qui brimaient la liberté civile des gentils Républicains.

"C'est incroyable quand la liberté de l'un devient source de haine pour l'autre". Non ce n'était pas Justin Trudeau qui parlait de son droit absolu de dire calmement, nous ne nous laisserons jamais faire face aux injustifiés intimidateurs. C'était Mike Huckabee, père aveugle de Sarah Huckabee Sanders, porte mensonge parole de la Maison Blanche, quand est venu le temps de commenter l'expulsion de sa fille du restaurant The Red Hen, en Virginie, le week end dernier.

On espère crier à la honte et faire écho. Mais la honte est ailleurs. Elle est au pouvoir.

Le restaurant Red Hen  est un restaurant qui n'existerait pas et dont le succès serait inexistant si ce n'était des travailleurs mexicains qui y bossent. Ils en sont extrêmement fiers. De voir le visage de celle qui défend les absurdités du gouvernement en place, un gouvernement raciste et fier de l'être, intolérant, n'a fait que naître l'intolérance. On l'a invitée à manger ailleurs.

Le même jour, ou le lendemain, Pam Biondi, La procureure générale de la Floride, qui avait pris position en faveur de l'abolition de l'Obamacare et en faveur des atrocités aux frontières, a été tant huée lorsqu'elle a voulu aller voir un film qu'elle a dû changer d'avis et quitter la salle de Tampa, lorsque reconnue.

L'ironie était aussi grotesque puisqu'elle comptait voir le film "Won't You be My Neighbor?", un film sur le sympathique Mister Rogers.

Pourquoi ne serais tu pas mon voisin?...

PARCE QUE VOUS ÊTES LES ÉTATS-DÉSUNIS!

Un grandissant ennemi mondial #1.
Vous désunifiez!
Vous ne savez pas être voisin sans vouloir dominer le gazon de l'autre.

Peut-être allait elle tenter d'apprendre les rapports de bon voisinage?
Quelque chose que l'administration actuelle ne comprend pas du tout.

La rage devra être traduite en vote aux élections un jour, et une telle intolérance n'est pas gracieuse. Quand on commence à choisir dogmatiquement qui a le droit de faire quoi, dans des lieux publics, on commence tranquillement à se déshumaniser.

Mais d'un autre côté, dans un service PUBLIC, si nous ne sommes pas satisfaits de ce qu'on se fait servir comme service, il est de notre devoir de le mentionner. Et Sarah Huckabee Sanders est un affront à toutes les intelligences. Et ce, tous les jours. Elle protège les nombreux mensonges de son équipe. Elle les nourrit. Elle est robotiquement programmée pour dévier les propos précis et les noyer dans le diffus. Elle est humainement largement méprisable. Elle était chez des mexicains d'origine dont elle viole la dignité à temps plein.

Il ne s'agit pas d'un noir à qui on exige qu'il s'assoit dans le fond de l'autobus parce qu'il est noir. Dans une situation du genre, le choix est tout simplement arbitraire. Il s'agit du rejet d'une femme qui a choisi de défendre l'indéfendable. Choi-si.

La beauté de la démocratie est de pouvoir cohabiter civilement ensemble. Mais cette administration est le sommet du contraire. Et pas juste aux États-Unis, partout dans le monde libre. On flirte avec les tyrans, les bourreaux, les menteurs, les despotes et les fascistes et on insulte les démocraties libres.

Cette administration sera atypique. Historique oui, parce qu'en constante agression sur la civisme.
Mondialement.

Ce qui se produit, c'est le fruit de l'arbre qu'ils font pousser.

Si vous pensez que Trump et ses sidekicks ne sont pas un assaut civil, un viol perpétuel des décences normales, vous êtes aveugles.

Afin de détruire la légitimité de la démocratie cette administration doit faire du mensonge, quelque chose de respectable.

Sarah Huckabee Sanders en est le rempart.

Je n'ai pas de peine à le voir secoué de temps à autres. Partout.

Beau Travail, Dong,

Le meilleur moyen de se faire respecter au civil est de ne pas agresser la dignité humaine tous les jours.

mercredi 27 juin 2018

3 Gars Dans Les Cables

Tony, Dummy & Selfie

Tony.

Il ne fait aucun doute, mais AUCUN doute que Tony Accurso était le parrain du marché de la construction à Montréal et ses environs. Si le premier procès à déraillé c'est qu'une juré avait un oncle, impliqué de loin dans certaines affaires et qu'elle avait causé du procès en cours avec lui. On a repris le procès, Tony et son équipe ont joué de la flûte, mais le serpent ne s'est pas mis à danser.

On l'a enfin trouvé coupable de ce qui semblait une évidence de toute part. D'être le grand vizir d'un système de corruption impliquant plusieurs mairies, plusieurs gouvernements et la Fédération des Travailleurs du Québec.

Il risque maintenant l'emprisonnement. Oh! il était si puissant, il a tant d'amis chez les politiciens bien placés, une crapule ne se fait pas mettre en prison facilement par un royaume de crapules. Pourquoi lui si tout le monde était complice? Il tombe dans le cordes, mais il ne se laissera pas faire. Il continuera de se battre. C'est dans sa nature. Il trouvera des motifs d'appel. Il étirera tout ça. Les familles des témoins devront regarder au-dessus de leurs épaules.

Denise mouillera-t-elle encore sa culotte avec son Tony en menottes?...
Des menottes, ça excite certains.

Pour Denise Bombardier, femme d'une ère ancestrale, Antonio Accurso a tout de l'homme qui lui plairait. À mes yeux, Tony est le contraire d'un homme. C'est un petit garçon, qui s'est bâti une cour de récréation où c'est lui qui contrôle les billes. Lui et plein de bénéouiouis avec lesquels il partage d'autres billes. Des billes impartageables sinon entre eux. Une formule populaire dans le parti Libéral.

Tony me rappelle un petit gars qui sera en punition bientôt.
Pour tricherie perpétuelle et tentative de nous faire avaler d'immangeables couleuvres.

Dummy.

Je n'ai besoin de personne, Dummy Donald Trump (sur l'air de Brigitte et Serge).

Les manoeuvres économiques étaient les seules choses que savait faire avec un latent talent, Donald avant de devenir président. Mais comme président, il n'est franchement pas bon faire quoi que ce soit. Pas bon du tout. Il essaie de faire croire au monde entier des tonnes de menteries. Et plusieurs les croient. L'une des plus tenaces est que l'économie des États-Unis ne va pas bien (elle va trrrrrrrès bien) et que ceux-ci se font perpétuellement rouler dans les transactions par les autres nations.

Donald a inventé des "problèmes de sécurité" avec le Canada (rires ici) et imposera des taxes douanières sur l'acier et l'aluminium ce dimanche. Il fera la même chose avec d'autres choses avec les pays d'Asie et l'Europe et le Mexique. Tous des bandits pigeant dans le banque des États-Unis aux yeux de Donald Trump. Qui ne doit piger dans aucune poche, je suppose, les vidant plutôt souvent auprès de dames travaillant à genoux.

Dummy Trump a vu les pays intimidés répliquer. Un jab, deux coups de poings. Et Dong est tombé dans les câbles lui aussi. Tomber dans les câbles, ce n'est pas perdre. C'est momentanément perdre pied.

L'Europe, comme le Canada, a répliqué avec des surtaxes abusives sur les surtaxes abusives des États-Unis.

Ce qui a forcé la fabrique de moto Harley Davidson à déclarer qu'ils déménageront leur pénates en Europe afin d'éviter d'avoir à payer la surtaxe outrancière douanière. Trump n'a pas vu venir le camouflet. Il est tombé dans les câbles. En parfaite tête commotionnée, il a dit tout et son contraire. "Harley sera taxé comme jamais auparavant!" a -t-il menacé sur sa tribune effaçable Twitter. La veille il s'était dit surpris (traduction: Déçu) de la décision. Toujours dans sa diplomatie haineuse Twitteuse.

Dummy n'a pas encore perdu. Et quand il aura perdu, dans sa tête débordante de démence, il n'aura pas perdu. Il aura laisser gagner.

C'est ce que disent les enfants dans les cours de récré.

Ta guerre commerciale est un pétard qui va bientôt pêter de partout. En commençant par chez vous.

Selfie.

Heureux (comme toujours) week-end au condo du nord en famille (moins Monkee, sa saison de piscine étant commencée).

RDI, avec surement ses équipes d'été, passait en boucle les mêmes reportages. Un de ceux-là ne me déplaisait pas du tout. Celui où on montrait, jour de la St-Jean-Baptiste, fête des Québécois, Selfie Trudeau tentant des bains de foule au Québec. Pour se faire un capital politique Parce que, rappelait-il chaque fois, il est Québécois après tout. On mettait l'accent sur deux interventions publiques de gens autour de lui. Un premier homme, très irrité par la présence de l'opportuniste, au Parc Jarry, lui d'abord demandé si il était venu leur parler en anglais. Puis si sa fête à lui n'était pas plutôt la semaine prochaine. Finalement l'ascenceur de la haine a monté et un premier sacre est tombé. "T'es venu nous narguer mon ostie?" Les garde du corps l'ont tenu à l'écart. Ils lui reprochaient exactement ce que cet homme reprochait à Trudeau, un nom qui ne rime pas avec Québécois: Ce n'était ni le moment, ni l'endroit. Justin a fait dévié vers l'intolérance ce à quoi l'homme a craché "Je n'ai pas à être poli avec un traître! ce n'est pas de l'intolérance!".

Ce qu'il y avait dans l'oeil de Justin sur les Selfies qui suivaient valait de l'or. Une envie de boxer freinée.

C'est que Justin a un passé de boxeur. Et son père aimait boxer verbalement. Justin ne déteste pas les échanges de coups. Il est tombé dans les câbles depuis quelques mois lui aussi. Son voyage en Inde est resté mémorable pour les plus mauvaises raisons qui soient.  Le même jour, fête des Québécois, un autre lui a demandé, plus gentiment:
"Tu t'es pas déguisé aujourd'hui?"
"Pas besoin, je suis chez moi" a répliqué Justin, ne réalisant pas qu'il était insultant pour toutes les nations qu'il avait un jour visité costumé.

T'es pas complètement Québécois pour plusieurs d'entre nous Just.

Toi qui a la larme facile et l'excuse toujours toute prête, on attend encore celles pour les crimes de ton père en Octobre 1970. Des centaines de victimes d'emprisonnement et de séquestration digne des pires républiques de banane qui ont coûté la vie à Pierre Laporte. 

Des Québécois. Punis pour avoir eus des convictions Québécoises.
Sur des impressions douteuses dignes des pires errances mentales de Trump, de nos jours.

Le jour où t'en excuseras, on repensera tout ça peut-être un peu différemment.

Multiculturalise pour mieux nous effacer, Selfie.

On sait que jamais ne viendront ces excuses.

J'aime alors beaucoup qu'on te pousse dans les câbles. 

Personne des trois n'est K.O.
Simplement dans les câbles.
Ce qui est un bon début si on considère qu'on en est respectivement aux rondes 2, 2 et 3 de chaque combat.

Pouvant s'arrêter n'importe quand. Quand le bon coup portera. 



mardi 26 juin 2018

Pickton

En 1992, Robert William Pickton et son frère David, sont propriétaires d'une ferme à Port Coquitlam en Colombie Britannique. À 27 kilomètres de Vancouver. Bill Hiscox y a travaillé et il dira de cet endroit que c'était extrêmement sinistre, et qu'un titanesque sanglier de plus 600 livres erraient sur les lieux, vous pourchassait afin de vous mordre les mollets et couraient avec les chiens sur la propriété. Il décrit son patron, Robert Pickton, comme un homme discret, très difficile à faire parler, où à tenir une conversation. Il a des comportements erratiques, mais la preuve d'usage de drogue n'est pas claire pour lui.

Les frères Pickton se lancent en affaires et fondent "une oeuvre de charité", The Piggy Palace Good Times Society, co-financé par le gouvernement canadien de 1996. Ils prétendent alors organiser, gérer et coordonner des événements publics, comme des soirées de musique, de danse, des spectacles, des expositions, des raves surtout, toujours en partenariat avec des groupe sociaux d'envergures sportifs, culturels ou sociaux.

Les Hells Angels y prennent goût. Des travailleuses du sexe y affluent. Pendant un temps, Pickton organise des raves dans ce qui servait autrefois d'abattoir. En vérité, les frères Pickton n'ont pas grand chose de fermier, sinon le site. Et ils le négligent beaucoup. Ses raves dans l'abattoir avec les travailleuses du sexe feront un fatal amalgame dans sa tête dérangée.
Parfois, plus de 2000 personnes sont sur les lieux.

En mars 1997, Wendy Lynn Eistetter, une travailleuse du sexe, est menottée et Pickton la poignarde à plusieurs reprises. Elle réussit néanmoins à le désarmer et à le poignarder en légitime défense. Elle survit. Les deux seront traités au même hôpital. L'attention est portée sur Pickton qui est libéré sous cautions de 2000$ pour tentative de meurtre. Mais comme Miss Eistetter est une accro des drogues, donc peu fiables dans ses allégations, les accusations tombent en 1998.

Mais la police a Pickton à l'oeil. On lui sert une amende pour avoir dérogé de la zone permise en agrandissant la ferme pour y tenir ses activités et pour avoir lourdement négligé les lieux. Sales.

Et hantés. Ce qu'on ne sait pas encore.

Peu importe, le party du jour de l'an 1998 sera immense tout de même. Si bruyant qu'on lui sert une injonction, le bannissant des nouvelles soirées, permettant à la police d'y arrêter qui que ce soit, les frères Pickton perdent leur statut d'organisme de charité en 1999, n'ayant de toute manière produit aucun documents fonciers à cet égard.

Pendant les trois années suivantes, l'employé Hiscox remarque que les femmes qui visitent les lieux réapparaissent comme des femmes disparues à la télévision, pas longtemps après. Il en avise les policiers qui investissent les lieux en février 2002. Officiellement pour y trouver des armes non enregistrées. Ce qu'ils trouvent. Ça leur donne également un avant-goût visuel des lieux. La BC Missing Women Commision of Inquiry fait obtenir un second mandat pour qu'on y cherche les lieux encore, puisque des articles de femmes disparues sont trouvés sur les lieux. 

20 jours plus tard une accusation de meurtre est portée contre Pickton. On a prouvé que des restes humains de Mona Wilson et Sereena Abotsway, deux travailleuses du sexe, on été trouvés sur place. Le 2 avril, on l'accuse des meurtres de Jacqueline McDonell, Diane Rock, Heather Bottomley. Trois jours plus tard, on rajoute le meurtre de Andrea Joesbury. Puis Brenda Wolfe, Georgina Papin, Patricia Johnson, Helen Hallmark, Jennifer Furminger, Heather Chinnock, Tanya Holyk, Sherry Irving, Inga Hall.

Ça devient la plus longue liste de victimes d'un tueur en série au pays.

Cara Ellis, Andrea Borhaven, Debra Lynne Jones, Marnie Frey, Tiffany Drew, Kerry Koski, Sarah De Vries, Cynthia Feliks, Angela Jardine, Wendy Crawford, Diana Melnick, Jane Doe s'y rajoutent.

27 possibles meurtres.

Les restes sont parfois si décomposés qu'il est difficile d'identifier rapidement ce qu'on découvre comme cadavres. On retire vite le peu de produits alimentaires que les Pickton avaient mis sur le marché, pensant qu'on aurait peut-être mélangé de la chair humaine avec du porc. On sait que le massif sanglier a de l'humain dans l'estomac. Plusieurs autres porcs peut-être aussi.

Dès 1998, un appel anonyme avait guidé l'attention des policiers à la ferme, mais on a jamais réussi à avoir les effectifs avant 2002, afin d'investir les lieux comme il se doit.

Au lieu de faire une vingtaine de causes, risquant un alourdissement pour les jurés et le procès de plusieurs années, on prend  le risque de traiter en cours seulement 6 cas, prenant le pari que de toute manière, il sera en tôle pour le reste de ses jours.

Les 6 cas choisis sont différents de la vingtaine d'autres et seront les plus aggravants. Pickton, en prison, confesse 49 meurtres à un agent double, déçu de ne pas voir fait un beau chiffre rond comme 50. Mais ce ne sera pas admissible en cours.

Il écope de la prison à vie sans possibilités de libération avant une consultation à cet effet dans 25 ans. En 2032. Quand il aura 83 ans.

Si il s'y rend.

Une large partie de ces femmes avaient des racines autochtones.
Elles étaient majoritairement issues d'un secteur défavorisé de Vancouver, le Dowtown Eastside.

Pickton a été transféré il y a quelques jours ici, à la prison de Port-Cartier.

"C'est une peine de mort déguisée" a dit le père d'Alexandre Bissonnette le même jour, en parlant lui, de son fils.

Oui.

Oh oui.