vendredi 31 janvier 2020

Angleterre dans l'Union Européenne (1973-2020)

England.

Une élection est tenue en décembre dernier. Presque hier. Les conservateurs anglais obtiennent une large majorité. Ils sont confortables. Boris Johnson, le même homme, si surpris par le résultat final du référendum sur le Brexit, une Brexit en faveur duquel il avait longuement milité, qu'il a tout simplement disparu pendant quelques jours. Comme un roi au sommet, ayant besoin de redescendre un peu, suite à un vertige. 

Ce vertigineux blond sera Premier Minus pour les 5 prochaines années, en Angleterre. Royaume Désuni de l'Union Européenne dès ce soir, minuit. 

Au petit matin, que se passera-t-il sur Abbey Road? Oxford street? à Picadilly Circus? Wimbledon? Probablement un gros rien. Que se passera-t-il avec la colère, l'amertume, la rancoeur des trois dernières années sur le sujet? Est-ce que la polarisation sociale en Angleterre disparaît avec la sortie de l'Angleterre de l'Union Européenne? 

Les chicanes autour du sujet ont brisé des amitiés, des familles, des relations de travail. Un humoriste anglais disait qu'il commençait 2020 en effaçant de son téléphone intelligent, les # de téléphone d'ancien amis. D'autres ont été stupéfaits de découvrir que leurs proches avaient non seulement des idées très différentes des leurs, mais aussi des valeurs extraordinairement différentes. Et que ne plus jamais parler à ces proches étaient la meilleure solution afin de passer une année convenable mentalement. 
Une journaliste avait invité de ses amis, la moitié pro-Brexit, l'autre anti-Brexit à un souper, pensant s'amuser. Ce fût une soirée tragique où presque toutes les amitiés se sont souillées à jamais. 

La plupart des Anglais vous dirait qu'ils ont assez hâte de mettre tout ça aux vidanges des sujets dont ils ne voudront plus jamais discuter. La tension sociale évoque celle des guerres civiles. Johnson a plaidé qu'il était temps de parler d'autre chose, d'emploi, de santé, d'infrastructure, de tout sauf du Brexit. Un poste de nouvelles en continu est né avec le seul slogan "All the news but never a word on the Brexit".  On veut envoyer toute la poussière de ce sujet sous le tapis. À partir de demain, presque rien n'aura vraiment changé. Le Royaume-Uni entrera dans une période de transition. Les lois du commerce, de gouvernance interne, les voyages, rien ne changera pendant au moins un an. Les politiciens britanniques n'auront plus à se rendre à Bruxelles tous les mois, mais la plupart des Anglais ne devraient pas trouver l'air du temps tellement changé.

La cicatrice s'est ouverte au résultat final du référendum sur le Brexit. Elle gale maintenant. 

Toxique et corrosif a été l'ambiance des dernières années, et l'Angleterre est très fatiguée. Regardez la famille royale non seulement se dépraver, mais elle aussi, se scinder

La campagne sur/contre le Brexit est passé d'excentrique frange urbaine à mouvement de masse qui en ont fait une question d'identité. 

Cette nouvelle identité naît cette nuit. 

Minuit.

Un accablant divorce. 

jeudi 30 janvier 2020

Dr.Lapin & Baby B.

Il y a presque 20 ans, une femme apprenait de sa mère adoptive, sur son lit de mort, quels parents l'avaient donné en adoption. Une femme, de 25 ans mon aînée, faisait des recherches et découvrait que parmi ses parents originaux, il y avait mon grand-père Jones. Dans sa deuxième vie, avec sa seconde partenaire de vie.

En fait, nous supposons que ce n'était que sa seconde. J'en sais peu sur mes grands-parents. Tout le monde en sait trop peu finalement.

Dans une soirée lourde en émotions de toutes parts, les 8 Jones s'étaient réunis dans la maison de l'un(e) d'eux et avaient accueilli la petite dernière, qui aurait été la 9ème dans la lignée si Grand-Papa Jones n'avait pas quitté le foyer familial. Ses traits Jones étaient bouleversants. Elle avait même un tour de taille que les tantes avaient toutes. Bien généreux. L'année suivante (car elle était maintenant intégrée à notre famille avec ses deux belles grandes filles), elle nous était réapparue avec une superbe taille, qu'elle a conservé depuis.

Je l'ai souvent dit, je n'ai pas connu du tout mes grands-parents. Ma grand-mère maternelle pendant 10 ans, trop jeune et pourri pour réaliser la valeur qu'elle pouvait avoir dans nos vies. Mais les trois autres sont tous décédés avant mes deux ans. Ça m'a toujours manqué. Ces deuxièmes et troisièmes perspectives dans nos vies. On en sait aussi très peu sur leurs vies à eux. Mon père avait personnellement extraordinairement honte du divorce de ses parents. Au point de nous faire de nombreuses mise en garde par rapport à nos amis dont les parents étaient séparés, plus jeune. Ce qui était futile, ils l'étaient presque tous. Quand la mère et le père de ma conjointe allaient aussi divorcer, vers 2004, mon père en serait pratiquement le plus troublé. Il a fallu lui parler entre quatre yeux pour lui dire ne jamais s'en mêler.

Mon père a gravement souffert de l'absence du sien. Il a cru longtemps que si Dr. Jones avait quitté la famille une première fois après sa naissance à lui, (il était 4ème de 8 enfants) c'était en partie de sa faute. Ça l'a rendu, mon père, hyper protecteur de sa propre unité familiale quand il a parti sa propre famille à lui. Trop parfois souvent.
Dr. Jones est revenu dans le giron de la famille, ne serais-ce que pour avoir deux autres enfants, mais, médecin de village, il restait de plus en plus longtemps hors des villages. Et alors que la famille avait des raisons de croire qu'ils avaient de gros sous de médecin bien placés, Dr.Jones fuyait parfois certains villages avec des dettes...Comment un médecin de village en arrivait à avoir des dettes? Je ne sais trop. Mais Dr.Jones a ensuite fait deux dernières filles à grand-maman O'Reilly, avant de vraiment la quitter.

Pour aller vivre avec une autre avec laquelle, il a visiblement eu une autre fille. Qu'ils ont donné en adoption. Et qui nous as retrouvé.

Mercredi soir, le troisième de la famille, James, a été retracé par une certaine Barbara, qui, elle aussi, avait été placée en adoption, dans la première moitié des années 40.

C'ÉTAIT LE TOUT PREMIER ENFANT DE DR.JONES ET DE MISS B.O'REILLY!

Mais comme le jeune couple n'était alors pas marié, ils avaient vite donné baby B. en adoption. Quand ils ont eu leur premier enfant, une autre fille, Tante Janice, la soeur ainée de mon père, première des 8 "déclarés" enfants du couple Jones/O'Reilly de St-Pascal-de-Kamouraska/Amnor, le couple n'était toujours pas marié et a précipité des noces afin de justifier la présence de Baby J. dans le ventre de Miss O.

Vous suivez toujours?

Je me suis découvert une nouvelle tante de 77 ans, hier soir. J'ai reconnu nos faces dans la sienne sur une photo du net. Je ne connais que son prénom au moment d'écrire ceci. Je ne sais pas plus où elle a grandi. Combien d'enfants a-t-elle eu? De petits-enfants? Ce qu'elle a fait de sa vie.

Janice n'est plus la plus âgée de mes tantes. Tout comme on apprenait que Maggie n'était plus la plus jeune, il y a quelques 20 ans. Dr.Jones a enfanté au moins 10 fois. Un vrai lapin.

Et moi qui, ironiquement vous parlait "D'enfanter comme des lapins" pas plus tard que dimanche dernier.

J'ai passé une soirée relativement bouleversé. Je n'avais jamais écrit "grand-papa" en parlant du mien avant hier.

Ça m'a aussi bouleversé.

Y en a combien comme ça?

Penser que mes deux grands-parents ont eu 8 enfants, le coeur soudé par un secret commun d'une petite fille larguée dans une autre famille pour des raisons, de nos jours assez risibles.

Ou pour peu importe la raison. On ne la connait pas leur raison. Ils savaient ce qu'ils partageaient comme secret.

Y en a combien comme ça?

J'aurais tellement voulu connaître mes grands-parents.
J'aurais tellement voulu que mon père vivent ce que nous vivons comme découverte.
Il en aurait été facilement le plus excité.

Il doit trépigner là-haut.

On vit de sursauts.

Si il y a des gros rayons de soleil aujourd'hui, vous saurez d'où ça vient. C'est Daddy qui s'excite.

mercredi 29 janvier 2020

Démons Non Dissimulés

Difficile de ne pas prendre en grippe, la Chine.

En fait...on ne voudrait pas attraper la grippe de Chine.

Dans ce pays qui nous est désormais, vraiment maudit,  il y a ce coronavirus qui maintenant nous gagne. Deux en Ontario, un autre en Colombie-Britannique. Les deux plus grands foyers d'asiatiques au pays, c'est donc pas 100% anormal. Mais quel est le troisième plus grand foyer de gens originaires de Chine au pays? Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii Montréal...et le Québec en général.

Damned! Vais-je cesser de faire de la médisance sur le peuple de Confusius?

On nous as dit que c'était beaucoup moins violent que le SRAS de 2004. Qu'il y aurait moins de morts. Qu'on avait réagi plus vite. Qu'on allait contenir et neutraliser plus vite.
Puis, on a dit qu'il y avait eu 13 morts. Et ensuite, 56, puis 80, et 106. EN QUELQUES JOURS!

On ne peut pas CROIRE LA CHINE!
Les mêmes qui avaient nié le SRAS en 2004, avant de le combattre et le vaincre.
Les mêmes qui emprisonnent nos canadiens sous des accusations complètement inventées pour venger leur fraudeuse.
Les mêmes pour qui la fraude n'est pas du tout un crime si c'est commis par les "élus".

"Nous ne dissimulerons pas nos démons!" ont-ils clamé.
A-t-on des raisons de vous croire?
Vous transpirez toujours les vérités qui vous conviennent.

Parlant de démons.

Un monstre a encore sévit la semaine dernière. Un autre. Mi-janvier, un premier déguisait sa folie en fausse invasion de domicile et assassinait sa conjointe. Autour de Noël, un autre tirait sur celle qui ne voulait que le quitter. Ça faisait écho à deux autres gestes du même genre assez récent, chez nous.
La semaine dernière, le 23 janvier, un atroce démon supprimait de la terre l'innocente Marylène Lévesque. À coups de poignard.
Un homme, ayant tué sa femme à coups de marteau en 2004, condamné à la prison pour 14 ans en 2006, et sous libération conditionnelle, a répété son damné cycle de folie. Il l'a platement assassinée dans une chambre d'hôtel.

Quand les Libéraux de Justin on investi les bureaux à Ottawa,  en 2016-2017, pendant le premier mandat, ils ont aussi changé le processus de nominations des commissaires aptes à juger des libertés accordées et de leur supervision, ce qui a fait en sorte que pratiquement l'entièreté des commissaires déjà en place, ont quitté. Leur ancienneté étant de nouveaux réévaluée, ceux qui étaient là depuis 25-30 ans ont refusé de se soumettre aux nouvelles règles de reconduite de poste. Ils ont quitté. Faisant place à de nouveaux inspecteurs de dossiers, qui n'avaient, l'an dernier, que deux ans et moins d'expérience. La décision dans le dossier de l'assassin de Marylène s'est faite en mars 2019.
Il a été confirmé que les personnes qui on traité le dossier de l'assassin de Miss Lévesque, avaient tous moins de deux ans d'expérience.
1997-2020

Une dizaine d'anciens commissaires avaient écrit au gouvernement, ainsi qu'au bureau du Conseil Privé afin de faire part de leurs inquiétudes, mais tout est resté sur des tablettes qui font mal à dépoussiérer aujourd'hui.

Dans les conditions de remise en liberté du dérangé assassin, il y a celle de ne pas fréquenter de femmes, mais de pouvoir se payer une travailleuse du sexe, au besoin.

Erreur de jugement IMPARDONNABLE. On savait la condition risquée, on a perdu un pari qu'on aurait jamais JAMAIS dû prendre. On a accordé le droit de posséder un briquet à un pyromane. PIRE! un/des commissaire(s) a/ont suggéré quelque chose d'illégal au pays (payer pour des services sexuels) aux conditions du libéré. Un commissaire d'expérience aurait levé un drapeau rouge tout de suite là.

L'enquête (il y en aura plusieurs semble-t-il) montrera si le service correctionnel a mal guidé ses commissaires. Ou si un/des commissaire(s) a/ont erré. Et pourquoi a-t-on tant échappé le ballon!

C'est bouleversant de penser qu'un tel ogre a eu le droit de se retrouver dans l'intimité avec une femme, ça choque autant que ça peine. Ça fait monter des colères.

Rien n'était imprévisible.
La passé était garant de l'avenir.

Cet homme était malade. L'est toujours. Sa peine était de celles qui auraient dû en être une à vie POUR VRAI.
Il EST malade. Incurable. Il doit être coffré à vie.

En ce jour de causeries sur la maladie mentale, il faut parler des incorrigibles désordres aussi. Des incurables.
Certaines réinsertions sociales sont impossibles.

La maladie mentale n'est pas dangerosité.
Mais dans cet horrible cas. Christ que les têtes ont mal mariné leurs idées.

Demain, un mélange de rancoeur, de rage, de peine et d'espoir, planera autour d'un rassemblement à la mémoire des brutales disparitions de femmes qui ne le méritaient absolument pas.

Ne serais-ce que pour leurs vaines disparitions ne le soient plus jamais.

Le destin de la petite fille de Granby nous disait qu'on gérait terriblement mal nos affaires. Le destin de Marylène nous le confirme.

Des jours comme ça, ça fait pleurer des lourdes larmes par en dedans.


mardi 28 janvier 2020

L'Alphabet de la Désolation (Aux États-Unis)

Tel qu'appris dans les écoles des États-Unis d'Armérique.

Sic.

Sick.

A pour Alice, reine des sciences.

B pour Brian, murissant une vengeance.

C pour Connor, dans sa classe d'anglais.

D pour Dana, se cachant dans les haies.

E pour Eve, dislexique mais qui travaille si fort.

F pour Frank Jr, qui heureusement, a évité la mort.

G pour Greg, premier dans sa matière.

H pour Hiro, qui multiplie les prières.

I pour Ike, capable de tout réciter.

J pour June, trop jeune pour voter.

K pour Kim, lisant Hemingway.

L pour Liam, de par la fenêtre, il va sauter.

M pour Megan, pro en maths.

N pour Nathan, qui ne fera jamais oublier cette date.

O pour Owen, qui apprend les États.

P pour Paula, qui contre la porte se plaqua et toute sa classe ainsi, sauva.

Q pour Quentin, à l'orée de sa vie.

R pour Ryan, moins important qu'un fusil.

S pour Stephen qui prépare le bal de fin d'année.

T pour Tom, textant sa mère, sous une table caché.

U pour Uma, à l'école toujours un peu en retard.

V pour Vincent, confiné dans un endroit pour longtemps, quelque part.

W pour Wendy, qui n'en croit pas ses yeux.

X pour Xena, dont les parents lui disent adieu.

Y pour Yan, tué dans une fusillade au secondaire.

Z pour Zoé, qui ne sera par la dernière.

Même au primaire.

Chacun a droit à son fusil.
Les États-Unis raisonnent ainsi.

lundi 27 janvier 2020

10 X Star Wars

Je ne me classe pas comme fan absolu de la saga de George Lucas.

En 1999, Lucas disait qu'il se faisait voler ses films par un public adulte, alors qu'il avait visé les enfants 22 ans plus tôt.

Et il avait visé juste.
En 1980, âgé de 8 ans,  je voyais dans un programme double aux Galeries de la Capitale, un endroit far far away pour le petit Sillerois que j'étais, le film originalement appelé simplement Star Wars (rebaptisé : A New Hope des années plus tard), suivi de The Empire Strikes Back, sa suite.

Pour les enfants que nous étions, le ciel s'ouvrait. On ne regarderait plus les étoiles de la même manière. Derrière celles-ci, se déroulaient peut-être de nombreuses poursuites désormais démasquées.

De retour à la maison, certains d'entre nous allaient plonger dans les collections de cartes, puis/ou dans les figurines et les accessoires de jouets comme les vaisseaux, les bases, etc. D'autre se contentraient du simple souvenir d'agréables films qui les auraient amusé et/ou fait voyager de belle manière. D'univers les ayant soufflé.

J'ai été des deux premières catégories. J'avais les cartes (l'ancêtre de Google images) rejouaient les scènes avec. J'avais quelques figurines. 2 Han Solo (celui du 1 avec la chemise blanche et le jacquard noir et celui du 2, pantalon brun veste bleu foncée.) 2 Luke (celui du premier blond et dans un costume blanc et celui du deuxième, en brun pilote). 1 princesse. 1 R2D2, 1 C3PO, un autre argenté, un Chewbacca. Un Lando Carlisian (ami ou ennemi?). J'avais un Darth Vader, bien entendu, 1 Yodadeux Stormtroopers. Un Hammerhead. Mais assez peu de vaisseaux sinon le véhicule brun utilisée sur Tatooine. J'ai joué avec de mes 8 à 11 ans peut-être. Le temps que le film de Muppets sorte.

Mais en 1983, le hockey, la musique, les filles prenaient alors toute la place. Et The Return of the Jedi ne semblait pas du tout se passer dans l'espace, mais plutôt dans la forêt, et avec des muppets. Je n'en ai jamais eu envie. Le souvenir des deux premiers étaient trop beau, je ne voulais pas le souiller du "film de trop". Je ne le verrais que beaucoup pus tard, plus de 20 ans après sa sortie, et j'avais eu raison. Le film n'était plus de mon âge. Et y en aura eu autour de 7 de trop.

Tout ce qui a suivi par la suite, j'y ai été, mais plus souvent qu'autrement, à reculons. Rarement séduit. Le plaisir n'a jamais accoté l'impact des (anciens) premiers, vus à 8 ans. Mon fils, en revanche, est né l'année de sortie du premier prequel: The Phantom Menace. À rebours, il a vite embarqué dans les trois prequels. On l'a accompagné. J'ai revisité avec lui les trois de ma génération. Devenus les 4,5 et 6ème de la série de films. Puis, L'amoureuse, Punkee, Monkee et moi, avons  fréquenté les trois derniers, le 7,8 et 9 et Rogue, l'entre 3 et 4, ensemble. Une histoire parallèle, avec de nouveaux personnages, cousant le fil narratif entre deux films dont les réalisations étaient séparées de 30 ans.
Mon fils et moi étions les guides narratifs pour les filles. Mais on apprenait plein de choses en même temps aussi, et pour dire vrai, on s'est surtout amusé.

Après avoir vu le 9ème et prétendu dernier (L'argent reste sans fin), mon fils m'a lancé le défi de classer les 10 qu'on a vu et de les placer en ordre de préférence. Je lui ai demandé de faire la même chose. Et ensemble, avec nos 2 top 10, on a combiné un nouveau top ten réunissant nos deux palmarès.

En voici le résultat.
Du pire au meilleur:

The Panthom Menace (1999)
Monkee, mon fils, a donné son tout premier coup de pied dans le ventre de sa mère pendant le visionnement de ce film. Il manifestait déjà son intérêt. Ce premier prequel était toutefois, selon moi, extraordinairement raté. Nous assistions à l'enfance de Darth Vader. Ce qui allait faire de lui, le mal ultime. L'affiche nous promettait ombre de mal. Mais on nous as présenté du "cute" et du cabotin avec Jar-Jar Binks. Une course à la Ben Hur, ben ça ne m'accrochait pas du tout. Et quand Darth Maul se bat avec un Jedi en toute fin. on a une superbe occasion de nous montrer Annakin (Futur Darth Vader) sembler être attiré par le mal, impressionné, fasciné, troublé d'une quelconque manière. Mais non. Lors de la scène finale il est bien présent, mais est traité avec humour, tentant de stationner, sans succès, un vaisseau, cabotin, pendant le combat si important. Accessoire à un duel duquel il devrait être au coeur des intérêts. Bref les mauvais choix étaient très nombreux. Mon fils l'a classé dernier sur 10, moi, avant-dernier. Ça lui donne 3 pts.

Attack of the Clones (2002)
Oh que ça n'augurait pas bien pour le prequel, après la catastrophe du premier, le second allait être aussi pire. Ewan McGregor en jeune Obi-Wan allait offrir beaucoup de bons moments. Nathalie Portman en Palmolive Padmé était aussi très bien, mais Hayden Christensen allait hériter d'un texte digne de téléromans d'après-midi, aux États-Unis. Dommage, car Christensen est meilleur que ça. On est introduit à la famille des Fett et au comte Dooku, mais Yoda se battant au laser ne m'a fait qu'exploser de rire. J'étais trop vieux pour prendre ça au sérieux. Long, maladroitement à l'eau de rose. Ennuyeux. Monkee l'a placé 7ème, moi dernier. 5 pts.

The Last Jedi (2017)
Le premier effort de la dernière trilogie, devait faire un tour de force. Mais de nos avis commun, on avait presque tout oublié de ce film. Il y a des chocs, des clins d'oeil intéressants, des retours de personnages, de nouveaux personnages et de surprenantes twists dans le scénario, mais au final, les parents de Rey restent insignifiants, les intrigues, bien que nuancées, ne développent pas suffisamment le troublant Stoke et la trame narrative autour de Luke contredit ses lignes de pensées des films précédents. Le choix de féminiser le héros principal ne reste pas fâcheux, dans cette franchise nous ayant présenté, dès 1977, la princesse la plus cool et caractérielle dans la fiction cinématographique. Monkee l'a placé 7ème dans sa banque d'intérêt, moi, 8ème. 5 pts.

The Force Awakens (2015)
Un pas mal bien équilibré mélange de clins d'oeil aux idées du passé et de belles projections sur des personnages plein d'avenir. Mais plusieurs ont reproché au film, avec raison, d'avoir appliqué les ingrédient du tout premier film de 1977. Un hommage aux films du passé, et à leurs univers et décors, mais la science-fiction, selon moi, devrait être à propos d'explorer l'inexploré, ce qu'avaient beaucoup été les deux premiers films (devenu les 4 et 5). Pas recalquer ce qui avait été fait. Mon fils l'a placé 5ème. Je l'ai placé 6ème. 11 pts. 

The Return of the Jedi (1983)
Vraiment pas aussi excitant que les deux (anciens) premiers, si je l'avais vu à 11 ans, comme j'aurais dû, j'aurais probablement mieux savouré. Mais ce film reste le moins spectaculaire des trois (anciens) premiers, et le moins facile à "upgrader" par la suite. La bataille entre Ewoks et Stormtroopers dans la forêt semble interminable et on attend de voir apparaître Kermit ou Miss Piggy. Difficile aussi d'acheter l'idée que des petites cérature armées de roches et de bâton réussissent à repousser "l'élite des soldats galactiques". Une idée inspirée du film que Lucas voulait faire sur le Vietnam. Mon fils a mis 6ème, moi, 5ème.

The Rise of Skywalker (2019)
La "conclusion" (money never sleeps) nous propose de répondre aux critiques des fans finis, plutôt que sur l'idée de nous épater avec de nouvelles idées. Pendant longtemps, on est presque dans la peinture à numéro, mais la fin, les performances de Riley et Driver, sauvent la mise à la fin. Et jamais rien, entre personnages, n'est rejoint. Pendant 75% du film, on reste un peu sur sa faim, ce qui confirme une déception sous nos yeux. C'est élégant et de mieux en mieux fait, mais encore faut-il s'intéresser aux effets spéciaux. Mon fils, inspiré par une écoute récente, je présume, l'a placé 4ème. je l'ai placé 7ème. 11 pts.

A New Hope (1977)
Le film qui a tout parti. Un splendide moment d'évasion dans nos yeux d'enfants. 6 personnages on trouverait vite la figurine en magasin tout de suite après pour rejouer les histoires. Un robot en or qui parle et qui présent Wikipedia et l'internet à venir, un beau blond, une belle brune, un beau brun, un chien loup de 7 pieds, un robot nain qui ne fait que des sons que le robot en or comprend. Les déserts de Tunisie. Une nouvelle planète. Après 2001: A Space Odyssey, on trouvait aussi fort. Lucas aura le génie de faire des ententes commerciales autour de son univers, il devient multimillionaire assez vite. Mon fils, trouvant les effets spéciaux datés, l'a placé 8ème sur 10. Moi, avec mes yeux de 8 ans, 3ème. 11 pts. 

Revenge of the Siths (2005)
George Lucas a réalisé lui-même les trois premiers prequels. Ce qui nous faisait comprendre Darth Vader et Obi-Wan Kenobi. Ce qui les unissait et qui ce qui les divisera. Et pourquoi. Ce troisième épisode est le plus fort des trois premiers. Le duel final entre Darth et Obi-Wan est aussi bien joué que spectaculaire, le décor est fabuleux, et l'explication des poreux poumons et du port du masque par la suite est légitimement exposée. Les dialogues voulus romantiques font encore mal à entendre, mais les scènes dramatiques sauvent la mise. Lucas lui-même, avec humilité, avouera sa propre médiocrité dans les dialogues.  Fiston l'a placé premier parmi tous les films, il a embarqué dans le train à 6 ans. Je l'ai placé 4ème. 17 pts.

Rogue One: A Star Wars Story (2016)
Nouveaux personnages et brillantes intrigues répondant à la question: Que s'est il passé avant que Darth Vader embarque de force dans le vaisseau de la Princesse Leia? Formidable histoire parallèle, cruelle pour la plupart des participants du film, mais fameusement raccord avec le début de A New Hope. La fin apporte même des larmes aux yeux avec Leia, rajeunie (3:15 à 3:29), et même un acteur mort depuis 1983, présent TOUT le film. FORMIDABLE à mes yeux, voilà pourquoi je l'ai placé 2ème parmi mes préférés. J'ai toujours aimé les petites histoires autour des grandes. Ici, on a une grande autour d'aussi grand. Monkee l'a placé 2ème. So did I. 18 pts.

The Empire Strikes Back (1980)
Il aurait été con de placer comme film préféré une histoire parallèle de la saga. On a d'ailleurs jamais vu l'autre histoire parallèle, celle de Solo, lancée en 2018. Aucun intérêt. Mais le volet 5, l'ancien 2, nous propose de nouveaux décors, dans la neige en ouverture, dans la débauche chez Jabba The Hut, Darth Vader se dévoile père, Luke en perd une main, Han Solo est trahi. Yoda, son drôle de langage, un brumeux décor sont introduits. Irvin Keschner prend l'univers sous sa gouverne et c'est une merveilleuse idée. Lawrence Kasdan signe aussi le meilleur scénario de toute la lignée. Je l'ai placé premier. Fiston l'a placé 3ème.

Faudrait voir Solo. Par curiosité.
Mais personnellement, j'aimerais aussi que ça arrête.

dimanche 26 janvier 2020

À La Recherche du Temps Perdu****************Rabbit, Run de John Updike

Chaque mois, dans les 10 derniers jours, comme je le fais pour le cinéma (dans les 10 premiers) et tout comme je le fais pour la musique (vers le milieu) je vous parle de l'une de mes trois grandes passions: La Littérature.

Lire c'est s'ouvrir à un monde, un univers, une époque. C'est plonger dans la tête d'un autre. Confronter ses idées, ses croyances. C'est explorer, s'ouvrir sur le monde.

Je lis pratiquement tout le temps, ça fait partie de mon métier (de traducteur). Pour moi, c'est à peine travailler. C'est tout simplement respirer différemment. Et respirer, c'est vivre.

RABBIT, RUN de JOHN UPDIKE.

Harry "Rabbit" Angstrom est une ancienne gloire du basketball locale dans ses États-Unis drabes. Il a 26 ans. Il est marié et père d'un petit garçon de 2 ans. Il est vendeur sans envergure et la vie l'appelle ailleurs. Il quitte tout ce qu'il a, dont sa femme enceinte, se perd en voiture, revient, mais ne reviendra plus chez lui. Il visitera son ancien entraîneur de basket, figure paternelle dans sa vie, et fera la rencontre d'une jeune femme, prostituée à temps partiel. C'est avec elle qu'il commence une aventure et s'installe en appartement.
La pasteur local tente de la raisonner, mais rien n'y fait. Il tente un rapprochement avec la mère de ses enfants. Mais il n'arrive plus à décoder les signes que leur envoie les Femmes. Y est-il seulement sensible?
La mère de ses enfants se saoûle de désespoir causant un drame. La désorientation devient totale. Le livre se termine sur une apparence de renaissance, mais Angstrom reste incapable de commettre oû que ce soit.

Le livre est paru (et situé) en 1959-1960. À une époque de grands bouleversements sociaux aux États-Unis. Le surnom de Rabbit (lapin) est choisi afin d'évoquer tous ses Étatsuniens qui font des bébés comme des lapins sans y penser et sans considération, en grande quantité. Les lapins ne sont pas reconnus comme des bêtes trop intelligentes parmi les animaux et Harry en sera un bon écho.

Upidke avait rencontré, en 1959, de nombreux jeunes hommes égarés, refusant de s'engager en quoi que ce soit, des jeunes qui avaient été de superstars scolaires, mais qui se plantaient peu à peu en société adulte. Leur idée du bonheur étant de rester jeune. En 1959, un certain modernisme tardif prend fin et Updike en devient un peu l'héritier aux États-Unis. Ne serais-ce que dans la manière de présenter l'érotisme dans un roman. On y va pas par 4 chemins. Le livre et le personnage sont très sexuels. Les repères moraux sont toujours largement spirituels, mais on flaire la rupture. Le livre n'est ponctué de ruptures et de retrouvailles. Mais là où tout le monde marche, Rabbit Angstrom choisit de voler.

Le sexe, l'engagement, la religion et son pouvoir en 1960, la recherche d'identité, une certaine vision voilée des États-Unis, la fragilité de l'existence, tout ces thèmes sont présents dans ce livre qui est ce que j'appelle "une capture d'époque".

Updike était un maître portraitiste des citoyens Étatsuniens. Il prétendait avoir écrit son roman en réplique au On the Road de Jack Kerouac. En se disant: "voici ce qui arrive quand un homme de famille prend la route, tout le monde abandonné derrière en souffre".

Le nom de Angstrom a pris sa source des lectures de Kierkeegaard d'Updike, de la crainte suggérée en Rabbit (Angst). Un Angstrom, en physique, est une très courte distance. Une fraction de millimètre. Suggérant aussi moins la distance dans la "course" de Rabbit, et plutôt l'inertie. Le surplace toute sa vie.

Comme un homme voulant geler le temps entre 17 et 20 ans.

Premier de 5 livres faisant la circonférence autour de cet être très très facile, encore aujourd'hui, à trouver, ici et là, aux États-Unis.

Et ailleurs.

Ces gens qui veulent toujours être ailleurs.
Oubliant parfois d'être là où il faut.

Une erreur mâle (et femelle, mais surtout mâle) que nous commettons souvent trop souvent.