dimanche 31 juillet 2016

La Montre et le Bracelet de Puerto Rico

Pour mes vacances cette année je perds mon "partna".

Mon partenaire, mon complice, mon fils, Monkee. Pendant que nous partirons, trois familles et leurs enfants et nous, sans lui, il restera derrière avec sa blonde et travaillera là où on l'a engagé. C'est un mal pour un bien, les ados amoureux auront la maison pour eux tout seul, ils pourront se charger de l'entretien de la piscine, du chat centenaire et de la maison en général et il y aura toujours une présence chez nous.

Nous avons quitté pour LadyGaga City cette nuit. L'an dernier on avait fait la même chose en se rendant à Blanc Sapin, les trois mêmes familles, et l'expérience avait été très agréable. On répète cette année avec les trois même unités, répartis sur trois chalets différents. Je serai seul mâle avec les deux femmes de ma vie dans mon chalet, mais justement, j'ai hâte de passer du temps de qualité avec elles.

Je m'accorde peu le droit aux vacances. Mentalement, je veux dire. Quand je travaillais à l'entrepôt, de nuit, j'avais droit à 9 jours de congé de maladie par année. Pendant trois ans. J'en ai pris 2 et 1/2. Dont 1 et 1/2, vraies. J'avais aussi droit à des congés personnels, je ne sais pas combien, mais je n'en ai jamais pris. L'amoureuse me trouve con.

J'ai une montre sur le poignet droit et un bracelet noir sur le poignet gauche. Je ne les portais jamais à l'entrepôt car je risquais d'abîmer les deux tant le travail était physiquement exigeant. On nous interdisait d'ailleurs de porter la montre et autres bijoux de valeur.  Et comme je travaillais 5 nuits par semaine, je ne portais donc ma montre et mon bracelet que deux jours par semaine. Mais encore, seulement quand j'étais vraiment en congé mentalement. Donc parfois, souvent,  pas du tout quand dans mes deux congés, je courrais partout comme une poule sans tête.

J'ai cessé de travailler à l'entrepôt le dimanche 24 juillet dernier. Mais ce n'est que deux longs jours occupés jours plus tard que j'ai pensé à mettre et ma montre et mon bracelet pour la première fois.

La dernière semaine avant un départ à l'extérieur (on roulera 6h30 plus loin), on assomme une quantité d'ouvrage assez impressionnante. Je repense à la semaine laissée derrière et ça me semble un mois entier différent.

Et une valise d'inquiétude pour l'amoureuse.
S'occupera-t-il bien du chat?
Se nourrira-t-il bien?
Lavera-t-il son linge?
Est-ce que la maison sera en bordel?
Invitera-t-il tous ses amis?

Et alors? qu'il invite ses amis. Il a 17 ans. Qu'il vive ses 17 ans. Il a le droit d'avoir son âge.
Je m'inquiète peu dans la vie aussi. À propos de moi-même je veux dire. Je m'inquiète d'une Amérique sous la gouverne de Donald Trump, je m'inquiète d'une percée de la droite populiste un peu partout, mais m'inquiéter de moi, de nous, non. De mon grand mongol de 17 ans? Non, j'ai eu son âge et la maison à moi tout seul au même âge. Et j'en étais très heureux.

Je le saurai heureux pendant qu'on négociera à trois familles nos activités du jour.

Ne vous inquiétez pas non plus, aucune raison de le faire, des textes sont écrits pour vos yeux jusqu'au 8 août prochain. Les commentaires, si il y en a, ne seront peut-être pas mis à jour aussi promptement que si j'avais été au pays-qui-n'en-est-pas-un-encore, je ne connais pas les modalités d'internet à LadyGaga City, mais je revisiterai tout ça peut-être seulement dans une dizaine de jours.

Pour l'heure je roule avec l'amoureuse et Punkee. Nos trois voitures se suivent.
Au poignet droit, ma montre, au poignet gauche un bracelet acheté à Puerto Rico avec la belle.

Mon permis de vacances.

Mon permis de lâcher prise.

À bientôt!


samedi 30 juillet 2016

Kate Bush

Catherine Bush est la plus jeune de trois enfants et la seule fille. Son père est médecin à Bexleyheath, dans l'ancien comté de Kent en Angleterre. Il est aussi excellent pianiste. La mère de "Kate" est une accomplie danseuse irlandaise Les deux grands frères de Kate sont respectivement fabriquant d'instruments de musique et poète/photographe. Les deux frères sont très impliqués dans la musique folk du secteur.

Kate Bush baigne donc dans les arts très jeune.

Kate fait du karaté, ce qui semblera être tout à fait intégré à ses mouvements de danse des années plus tard.

À 11 ans, elle s'apprend elle-même le piano, qui la mènera aussi à l'orgue et suit des cours de violon. Elle compose jusqu'à 50 chansons avant ses 18 ans.

Elle produit un demo qui passe par les mains et les oreilles de David Gilmour. Le guitariste de Pink Floyd paie pour qu'elle enregistre une meilleure qualité de démo et EMI la signe. Toutefois, elle n'a que 16 ans. Et si un premier album fait patate, EMI ne veut pas être tenu responsable de la déconfiture morale potentielle de la jeune fille. Ils attendront donc deux ans avant de l'enregistrer. Pendant ce temps Kate termine sa scolarité collégiale, compose quelques 200 autres morceaux, et prend des cours de danse auprès de Lindsay Kemp, ancien professeur de David Bowie.

Un band est monté pour la jeune Kate qui s'éprend de son bassiste. Elle a 19 ans quand est lancé son tout premier album. Déjà, elle s'implique beaucoup dans la conception et les arrangements. Ses frères jouent d'instruments exotiques comme le balalaïka et le didgeridoo. EMI veut lancer comme single la chanson la plus rock de l'album mais Bush ne veut rien entendre: ce sera Wuthering Heights.  La chanson devient #1 et en Angleterre et en Australie. Ce sera d'ailleurs la toute première chanson composée par une femme à se classer #1 de l'histoire de la musique en Angleterre. Sa détermination devient payante et respectée. Cette chanson sera son seul #1 à vie.

EMI veut capitaliser sur le succès et offre une pochette plus sexy pour l'Amérique où le seins de Kate Bush sont mis en évidence. Kate s'en offusque, trouvant affreux d'avoir à se présenter comme un corps et non comme une auteure-compositrice, pianiste, chanteuse et danseuse. EMI la pousse à enregistrer de nouveau très vite la même année, ce qui ne sera pas une belle expérience pour elle non plus.

Kate choisit donc de fonder sa propre maison d'édition Kate Bush Music et sa propre société de gérance afin de contrôler pleinement sa destinée. Sa famille y est toute intégrée. Elle se lance en tournée avec le magicien Simon Drake et effectue pas moins de 17 changements de costume sur scène en plus d'élaborer de complexes morceaux de danse. Elle est parmi les premières à utiliser sur scène des micros que l'on accroche à la tête pour pouvoir danser en même temps que chanter.
 À Noël, elle lance aussi un morceau.

Elle lance un troisième album en utilisant amplement les synthétiseurs, le violon et la machine à drum. Peter Gabriel la remarque et la demande pour un de ses morceaux qui restera l'un de ses plus populaires. Elle chante le titre en français.

En 1982, elle lance son premier album produit par elle-même. Mais on juge l'album trop lourd parce que très chargé musicalement et peu accessible. Bush avoue avoir voulu trop en montrer, mais l'album est celui qui, jusqu'à maintenant, s'est le mieux vendu en Amérique.

Elle se construit un studio maison pour l'album suivant qui sera celui par qui la renommée viendra.
Lancé en 1985, Hounds of Love la fait connaître partout dans le monde. 4 singles font très bien sur les palmarès et moi, j'ai 13 ans, la découvre et la trouve tout à fait fascinante avec ses danses et ses trames musicales loin des Tina Turner, Kim Wilde ou Madonna qui sévissent au même moment et qui ne sont qu'interprètes.

Peter Gabriel la ramène en studio pour un de ses morceaux quand Dolly Parton refuse son invitation, une initiative heureuse.

EMI lance alors une compilation dans laquelle Kate rajoute un nouveau morceau. De jeunes Dawn French (0:21) et Hugh Laurie (0:45) apparaissent dans le clip promotionnel.

En 1989,elle lance un album que je considère extraordinaire et dont je vous parlerai plus en détail dans une de mes chroniques de 2017. Elle fait entre autre appel au trio vocal Bulgarkia à qui elle fera encore appel pour l'album suivant lancé en 1993, son 7ème. Michael Kamen, Prince, Eric Clapton et Procol Harum participent à cet effort fort louable.

Elle lance, afin de mousser les ventes, un film dont elle partage l'écran avec Miranda Richardson et qui met en valeur 6 des morceaux de The Red Shoes.

Les trois derniers albums de Bush sont musicalement ses plus réussis, mais presqu'impossible à recréer sur scène. Elle perd sa mère et un de ses guitariste, épouse le guitariste Dan McIntosh avec lequel elle a un fils en 1998. Elle prend du temps pour elle. Pour son fils. Pour sa famille.

Elle compose plusieurs musique pour la boisson Fruitopia.

Un nouvel album ne réapparaît qu'en 2005.

Elle participe à la trame sonore du film The Golden Compass en 2007.

Elle lance un album en 2011 qui ne présente pas de nouveau matériel en soi, mais de nouveaux arrangements.

Son dernier album a 5 ans déjà, et offre 65 minutes de musique inspirée par la neige.

Kate Bush, artiste inclassable et unique, a aujourd'hui 58 ans.

vendredi 29 juillet 2016

États Désunis

C'est fou ce qu'on a entendu le nom de Bernie Sanders dans les premiers jours de la convention Démocrate à Philadelphie.

Bernie Sanders est le candidat qui a perdu contre Hillary Clinton et qui n'a plus comme titre que celui de gouverneur du Vermont, ce qui est déjà beaucoup.  Mais comme une bande d'ahuris refusant la mort de Jimi Hendrix, il se sont trouvés plusieurs voix pour continuer de nier l'évidence.

Votre homme sera une femme.

Sara Silverman, elle-même ancienne supporteur de Sanders, maintenant raisonnée à Hillary. a eu les couilles de leur dire "You are being ridiculous" de la scène, au micro et à la télé live, sans montage. Ce qu'elle aurait dû dire était "Grow up!, this is how it works, she won, he lost, get on with it!".
 Ou ce fût été mieux encore si Bernie l'avait dit lui-même à ses supporteurs.

Les femmes ne l'auront jamais facile.

Et d'ailleurs je crois que les États-Unis voteront Donald Trump surtout parce qu'Hillary est une femme.

Je ne le souhaite affreusement pas, mais je le sens comme on sent les vidanges sur le bord du trottoir quand il fait trop chaud.

J'espère vraiment me tromper. Mais les deux conventions nous présentent surtout une chose:
Un peuple nettement divisé.

Dur de comprendre d'ici (ou d'ailleurs) pourquoi tant de noirs sont tués par la police et que celle-ci soit à 99% exonérée de tout blâme.

À la lumière des deux conventions on peut conclure deux visions:
L'espoir et la haine.

La stratégie du terrorisme est de diviser. Aux États-Unis, on fait ça tout seul.
On s'auto-terrorise par la division.

C'est dérisoire.

Donald J. Trump, clown , bouffon, fier idiot, ignorant sociopathe, impulsif nul irréfléchi, agresseur, sera le prochain Président.
Je veux me tromper. Complètement.

Il le faut.

Mais un peu comme l'Étatsunien qui entend le bruit d'un pneu de voiture éclater ou d'un feu d'artifice parce qu'il n'a pas envie que ce soit le coup de fusil d'un homme sur un autre, je ne vois pas les États-Unis être assez unis pour élire la Première Femme Présidente de leur histoire.

Je vois surtout 5 raisons qui mèneront le plus con sur le trône.

1-Les mathématiques du Midwest.
4 États généralement Démocrates dans le Midwest: le Michigan, l'Ohio, la Pennsylvanie, le Wisconsin. Vous pouvez parier que Donald y passera beaucoup de temps. En mars dernier plus de Républicains ont voté que de Démocrates. Trump est en avance sur Hillary en Pennsylvanie et nez-à-nez avec Clinton en Ohio. Comment est-ce soudainement possible? Parce que Trump a souligné (correctement, ce qui est rare) qu'Hillary avait été en faveur des accords de libre-échange, qui eux, ne sont pas de très bonnes affaires pour le Upper Midwest. Trump le répètera ad nauseam. Dans toutes les usines qui deviendront autant de menaces de déportation au Mexique ou ailleurs.
En 2012, Mitt Romney a perdu par 64 votes de grand électeurs. Michigan+ Ohio+ Pennsylvanie+ Wisconsin= 64 votes de grands électeurs. Si tous les États anticipés pour l'un et pour l'autre aujourd'hui suivent ce qu'ils annoncent, avec ses 4 seuls États, Trump fait pencher la balance de son côté.

2-Don est le dernier porte-voix de l'Angry White Man.
Comment pensez vous que Jean-Marie Le Pen, et sa fille, ont ramassés autant de votes en France?  La colère.  Le désoeuvrement. Les États-Unis n'accordent pas une place énorme à l'éducation, ils sont  même statistiquement sous éduqués. 240 ans de domination mâle et aujourd'hui Beyonce se pointe avec une armée de femmes, prêtes à conquérir, poings en l'air, dans LE SPORT DES HOMMES, le Super Bowl, Que se passe-t-il? on mettra sur le trône le sexe qui nous nous fera fléchir? Voilà ce qui se passe dans la tête ignoble de plusieurs hommes blancs fâchés. Après 8 ans d'un noir nous disant comment nous comporter, nous allons maintenant souffrir de se faire dire quoi faire et comment le faire par une femme? Ensuite on passera à quoi? Un homosexuel? Un transgenre?

Voilà des cheminements dignes de bien des Trompistes.

3-Hillary est impopulaire.
70% des voteurs la croient malhonnête et impossible à faire confiance. Le charisme Hillary est presque inexistant. Elle représente la politique fait à l'ancienne. Ne croyant qu'en ce qui te fera élire tout de suite. Voilà pourquoi elle lutte contre la mariage gay dans un État et officiera un mariage gay dans un autre. Je ferai ce que vous voudrez, je vous dirai ce que vous voulez entendre mais donnez moi le pouvoir. Ses plus grands détracteurs sont les jeunes femmes des États-Unis. Elles le savent qu'Hillary est restée avec Bill malgré ses aventures sexuelles ailleurs simplement pour le pouvoir et le avantages qu'un ancien Président lui amenait. Elles méprisent Hillary pour cela. Elles ne seront pas excitées de voter pour Hillary comme le furent ceux qui votaient pour Obama ou qui auraient voté pour Sanders. Elles oublieront peut-être de voter le 8 novembre. Parce que l'un ou l'autre: franchement trop moche.

4-Les votes des Berniacs déprimés.
90% des anciens supporteurs de Bernie Sanders sont derrière Hillary. Mais le 10% en déni est nocif. Même si ils votent tous pour Hillary, ce sera un vote désenchanté. Donc ils n'amèneront pas 5 voteurs avec eux qu'ils auront convaincus, ils ne donneront pas 10 heures par mois pour Hillary, ils ne parleront jamais avec excitation d'Hillary, Ils voteront déprimés. Parce que jeunes, on a aucune tolérance pour la bullshit ou les merdeux. Retourner à un Clinton serait comme payer pour de la musique ou utiliser MySpace. Oh! ils ne voteront pas plus pour Trump, ils voteront pour un tier parti qui n'aura jamais le pouvoir. Et ça aidera Donald en tout point. Ou on ne voteront pas du tout. Hillary devra leur donner des raisons de voter pour elle. Les Berniacs et les jeunes. Et choisir une tête blanche modérée et presque conservatrice comme co-listier ce n'est pas leur dire "votre vote, les jeunes, compte pour moi".

5-L'effet Jesse Ventura.
Il existe peu de place au monde où il n'y a aucune caméra de sécurité, aucun micro, aucune supervision, pas même son amoureuse à ses côtés, pas de patron, pas de police, pas même un temps limite pour faire ce que vous avez à faire. Seul dans l'isoloir, vous pouvez alors vous convaincre d'être anarchiste et fuck it! qui le saura? je vote pour Mickey Mouse et Donald Duck! ce système est à démolir, anyway!. Et parce que la plupart des Étatsuniens sont fâchés, ils ne voteront pas pour Donald Trump parce qu'ils l'admirent, ni même l'aiment, mais ils le feront parce qu'ils peuvent le faire sans qu'on le sache. Et ça donnera un bon show avec moumoute au pouvoir. Vous vous rappeler quand dans les années 90 le Minnesota s'est voté un lutteur professionnel comme gouverneur? Ils ne l'ont pas fait car ils croyaient que Jesse Ventura était inspirant. Ils l'ont fait juste pour voir...Parce qu'ils le pouvaient.

Comme Bill Clinton pouvait baiser toutes les femmes parce qu'il était Président.

Et qu'Hillary regardait ailleurs parce que ce ne serait pas payant pour sa carrière de s'en plaindre.

Souhaitons qu'il y ait du vent pour chasser l'odeur de vidange le 8 novembre prochain.

I don't want Trump anywhere but on the losing side.

Juste pour voir...

J'espère les États-Désunis intelligents.
Votez une femme, justement juste pour voir...

jeudi 28 juillet 2016

Gym Blues

Voilà, c'est confirmé, Justin Trudeau a signé au bas de la missive, il nous coupe les quelques 1000$ par année de redevances parentales car nous avons trop de succès. Fils de rat.

Ça nous apprendra à réussir.

1000$ de moins par année à investir sur nos enfants alors. Ça inclut le gym que nous avions payé à Monkee en octobre 2015 jusqu'à Novembre cette année. Mais voilà, Monkee y allait très régulièrement jusqu'à la fin janvier où il s'est bêtement blessé. Ça a rallongé son abonnement jusqu'en novembre, mais par la suite, sa blonde dont il est amoureux fou, a pris toute la place et aller au gym ne semble plus une priorité pour lui.

Après avoir payé Mars, Avril, Mai, Juin et maintenant juilllet dans le beurre, j'ai décidé de lui prendre son abonnement, De me le transférer à moi. Je suis le payeur après tout. Pas tellement compliqué. Et il était d'accord avec l'idée.

Je ne travaille plus de nuit, je suis donc davantage dispo de jour, et plus allumé. En me rendant au dit gym, la gentille boss qui m'a fait le transfert de dossier a anticipé ma date de naissance en croyant deviner que j'étais né en 1978. Flatteur. Elle me donnait 6 ans plus jeune. Même avec ma barbe poivre et sel.

C'est d'ailleurs l'une des raisons pour laquelle je choisis de faire affaire avec le gym. Il y a quelques mois, je me laissais pousser la barbe jusqu'au stade "p'us capable" et me la rasais entièrement par la suite. Mais je ne m'aimais pas la face pendant deux trois jours. Et l'amoureuse me soulignait continuellement mon léger surpoids de manière peu subtile:

"Faudrait que tu fasses attention à ce que tu manges..." me disait-elle tout le temps je jour même où je me rasais. Immanquablement. Et c'est vrai. La barbe longeant ma mâchoire ne longe plus rien lorsque rasée et ma mâchoire est moins facile à distinguer de mon cou.

Terrible en tout point de vue.

J'ai donc choisi de garder ma barbe et de la tailler de temps à autre jusqu'à ce que je sois satisfait de mon poids. Mais je ne le serai jamais sans changer mes habitudes. Et je ne travaille plus physiquement de nuit, ne brûlerai donc plus autant de calories tous les jours, l'entrainement en salle est donc bien synchronisé.

Je le fais pour pouvoir me raser sans regret. Parce ma barbe: P'us capable.
Et ma face en dessous lorsque rasée: p'us capable non plus.

Pour ma santé et mon bien-être mental aussi, bien entendu.

Je ne me suis jamais entraîné en salle depuis le CÉGEP. Et je l'avais alors fait parce que c'était un cours obligatoire en éducation physique. J'étais tombé amoureux de Miss V, mais pas du gym. Le tapis roulant, oui, les exercices qui travaillent les pectoraux, peut-être un peu. mais lever des haltères, quelle inutilité. Et les gens torchaient si mal les machines que ça en devenait exaspérant. Tout autant que ceux qui attendaient en se plantant devant vous en épiant vos moindres mouvements afin de vous faire comprendre qu'ils voulaient la machine, eux aussi.

Et comme partout ailleurs, il y avait ceux qui se regardaient sans cesse et qui faisaient un show.

Not for me.

Je voulais y aller le même jour que je quittais Rye & Dye, dimanche, mais voilà, c'était dimanche et les gens sont surpeuplés partout le dimanche. Surtout au Gym. J'ai donc choisi d'y aller à l'anticipé plus tranquille lundi matin. Ce qui était faux. Plein de gens. Baby-boomers surtout. J'ai fait mon jogging de 30 minutes sur le tapis, mais quand est venu le temps de faire une machine, un homme, puis une jeune femme et finalement une instructeur ont voulu converser avec moi. En l'espace de moins de 6 minutes. Ce sera la seule machine que je ferai ce jour-là.

Je ne vais pas au gym pour faire des rencontres. J'y vais pour une rencontre entre moi et moi. L'instructeur, je peux comprendre, j'utilise ses machines et je ne suis pas un visage régulier probablement pour elle, mais les autres? Je ne cherche pas un club social.

Non, le sauvage en moi commande la paix. J'exercice dans le silence en écoutant de la bonne musique. Je pense à quelqu'un d'haïssable, Justin Trudeau genre, et ça me motive à me défoncer.

Ce gym ne fera pas exception. Je m'entraîne en loup solitaire.

En me rendant prendre ma douche, deux hommes âgés se plaignaient qu'un baby boomer ne laissait jamais la machine aux autres. Je soupirais de l'intérieur. Un troisième homme qui se rendait à la douche aussi me dit soudainement, pénis au vent: "y en a qui sont jamais contents, pas facile être vieux!" et il a souri de toute ses dents. Ce devait être le possessif coupable de la machine.

Je lui ai répondu: "Ik ben hier niet om vrienden te maken mij noch"

Ça lui a fermé le sourire,

Don't talk to me.

You talkin' to me?

Au Gym je suis un vase clos.

Néerlandais.

Wooch!



mercredi 27 juillet 2016

Composer Avec La Nouvelle Turquie

Vengeur, rageur, irascible, coléreux, autoritaire, cruel, le Président Recep Tayyip Erdogan était tout ça AVANT la tentative de coup d'État contre lui.

294 morts le jour même, 6000 arrestations, 2839 soldats en prison, 2745 juges arrêtés. maintenant qu'Erodgan a survécu au coup, ses pires instincts vont se gonfler tel un chat féroce face à un autre.

Erdogan était un allié particulièrement fou et instable pour l'Amérique et l'Europe par le passé. Il est maintenant une véritable bombe à retardement.

En retirant tout ces gens de leur poste, il créé de multiples trous dans la société Turque. Trous qu'il bouchera par des gens qu'il aura probablement choisis. Mettant ainsi en place un régime parfaitement totalitaire.

Le pas était facile à faire pour dire que ce coup en était peut-être un faux pour justement mettre en place, une dictature et faire le ménage.

Dans un moment de télévision surréaliste, Erdogan est apparu à la télé dans le rôle d'une tête sur Iphone en mode Facetime.  Ça a suffit pour annihiler les envies poutchistes.

Les pays de l'OTAN, dont font partie la Turquie, s'attendent à ce que le gouvernement se comporte selon les principes de droits et de démocratie à l'égard du peuple, mais rien n'est moins sur.

Erdogan a le coeur en feu.

Les structures parallèles auquel il fait référence ont tout de suite été comprises. Il accusait son ennemi, ancien allié, Fethullah Gulen, terré en Pennsylvanie tellement sa vie en Turquie est un risque.

Ce dernier s'est dit insulté d'être associé à une telle chose alors qu'il a lui-même survécu à des dizaines de coups et continue de tenter de survivre en exil.

Mais que s'est-il donc passé entre Erdogan et Gulen?  Le charismatique prêcheur a beaucoup aidé Erdogan dans les premières années de sa présidence. Ses proches le surnomme Hocaefendi c'est-à-dire le respecté enseignant. Il a aujourd'hui 75 ans et a la santé fragile. Mais comme imam, dans les années 60, son influence était grande. Il est entre autre partisant d'un islam qui cohabiterait avec les autres religions. Erdogan est islamoconservateur. Gulen met en valeur l'éducation et ses ses alliés sont souvent des gens de bureaux. Les proches d'Erdogan sont principalement des gens d'affaires et des islamistes purs et durs. La présence de Gulen a beaucoup servi pour Erdogan a intégrer l'islam dans les services de police, de justice et dans les professions administratives auparavant anti-islamistes.

Les supporteurs de Gulen opèrent plusieurs écoles en Turquie et à l'international. Gulen est aux États-Unis depuis 1999, mais la crise entre lui et Erdogan a vraiment pris toute son ampleur en 2013 quand Gulen s'est opposé à l'accession de la Turquie à l'Union Européène (chose loin d'être faite). Erdogan l'a alors coupé de son environnement.

Depuis, il l'accuse chaque mois d'être derrière quelque chose contre lui. Contre la Turquie.

À tort ou à raison.

Ce que l'on sait c'est que des militaires ont tenté de transformer le pays en autre chose.

Ce qu'il devient tranquillement.

Pour le meilleur ou pour le pire?
Ça reste à dire.

L'OTAN regarde tout ça de loin. Mais attentivement.

Ça marmite.

Mais qui sont les cuisiniers derrière quels plats?

Pas clair tout ça.

mardi 26 juillet 2016

Diane Arbus

Diane est née Diane Nemerov, de parents d'origine russe et de confession juive à New York. Ses parents étaient propriétaires du grand magasin Russek sur la Cinquième Avenue.

Sa famille était donc très riche et protégée quand Diane, à 7 ans, a vu le crash de 1929 faire planter l'économie pour l'ensemble des années 30. Mais elle a déjà un regard différent de la moyenne. Et est marquée par les effets de la dépression.

Diane a un grand frère qui sera poète et une plus jeune soeur qui sera sculptrice. Son père, quand il se retire des affaires, devient lui-même peintre. Les arts sont omniprésents dans la famille.

Sa mère a d'atroces chutes de dépression et Diane ressemble beaucoup à celle-ci.

Quand son père engageait Timothy O'Sullivan, Mathew Brady, Paul Strand. Bill Brandt ou Eugene Atget pour des photos publicitaires pour le magasin, Diane s'intéressait beaucoup à leur talent. Mais surtout à ce qu'ils faisaient tous, hors des commandes de magasins. Son art à elle sera la photo. Elle épouse elle-même un ami de longue d'enfance, lui-même photographe, Alan Arbus, dès ses 18 ans. Photographe militaire pendant la Seconde Guerre Mondiale, il lui montre ses photos et elle est exposée à des images parfois atroces. Ensemble, Diane & Allan, lancent leur propre studio de photos. Diane est la directrice artistique, Allan, le photographe. Allan est tout le contraire de la parfois très taciturne Diane. Il est très dynamique, enjoué, toujours allumé et bon vivant. Il sera comédien dans M*A*S*H, la série télé, jouant presque son propre rôle pendant la guerre.

Allan & Diane détestent tous deux le monde de la mode, mais y contribuent largement pour les magazines Vogue, Glamour, Seventeen ou Harper's Bazaar. Leurs photos sont jugées de qualités moyennes par l'ensemble du milieu de la photographie publicitaire.

Diane et Allan ont une fille, Doon, qui deviendra écrivaine, et une seconde fille, Amy, qui deviendra elle aussi, photographe. Amy n'a que 2 ans et Doon, 10, quand Diane choisit de quitter la boutique pour faire de la photo comme pigiste. Elle a de réguliers contrats avec Harper's Bazaar, Esquire et le Sunday Times Magazine. Allan et elle se séparent en 1959.

Le style de photo de Diane se précise. Elle aime le côté glauque de la vie. Les gens dits étranges. Les imperfections. Les gens différents. Les laissés pour contre. Les gens qui pourraient faire peur. Les erreurs de la nature. L'insolite. Elle troque son appareil Nikon 35 mm pour une rolleiflex à double lentille.

En 1963, elle applique pour une bourse de la Guggenheim Fellowship et l'obtient pour un projet appelé "Rites Américains, Manières et Coutumes". Le succès est tel que la bourse est renouvelée trois ans plus tard. 

À partir de 1964, Diane utilise aussi une Mamiya, mais surtout, établit des relations très personnelles avec ses sujets, dont plusieurs accepteront d'être rephotographiés par elle au travers des années. Elle enseignera la photographie à la Parsons School of Design, à la Cooper Union de New York et à la Rhode Island Scholl of Design à Providence.

En 1967, sa première exposition d'importance a lieue au Musueum of Modern Art de New York. L'exposition, du curateur John Szarkowski, présente aussi le travail de Garry Winogrand et de Lee Friedlander dans un bouquet de nouveau talents, une nouvelle génération de photographes documentaire.

Pour Esquire, en 1968,  elle a beaucoup de succès avec une commande sur les métayers de la Caroline du Sud. Arbus adore le travail de son collègue Arthur Fellig qui se faisait appeler Weegee. Quand Szarkowski la réengage en 1970 pour une exposition photojournalistique appelée From the Picture Press, elle y inclut plusieurs des photos de Weegee, qu'elle admirait tant et qui est décédé il y a deux ans.

Elle a comme bons amis, Marvin Israel et Richard Avedon.

Elle fait une série sur les handicapés mentaux qui la bouleverse. Elle utilise une lumière plus douce pour cette série de photos, qu'elle trouve belle, lyrique et tendre avant de les détester quelques mois plus tard.

Ses humeurs changent violemment et un soir d'été 1971, elle ingurgite une quantité importante de barbituriques et se tranche les veines des poignets avec un rasoir. C'est Marvin Israel qui la retrouve morte dans son bain deux jours plus tard. Elle avait 48 ans.

Ses photos offrait un regard cru qui défiait celui qui la regardait. Certains se demandent encore aujourd'hui si les photos de Diane Arbus avaient pour but d'humilier le sujet photographié ou celui qui regarde la photo.

Elle fait réagir. Et c'est le propre d'un(e) artiste.
Sa photo des jumelles de Roselle au New Jersey reste sa plus célèbre et a inspiré Kubrick et bien d'autres.

Steven Shainberg (qui aime aussi les sujets tordus), a tourné un film, tout ce qu'il y a de plus fictif, sur ce que lui inspirait Diane Arbus et mettant en vedette Nicole Kidman et Robert Downey Jr. 

Diane Arbus commettait l'irréparable aujourd'hui, il y a 45 ans.