dimanche 31 juillet 2016

La Montre et le Bracelet de Puerto Rico

Pour mes vacances cette année je perds mon "partna".

Mon partenaire, mon complice, mon fils, Monkee. Pendant que nous partirons, trois familles et leurs enfants et nous, sans lui, il restera derrière avec sa blonde et travaillera là où on l'a engagé. C'est un mal pour un bien, les ados amoureux auront la maison pour eux tout seul, ils pourront se charger de l'entretien de la piscine, du chat centenaire et de la maison en général et il y aura toujours une présence chez nous.

Nous avons quitté pour LadyGaga City cette nuit. L'an dernier on avait fait la même chose en se rendant à Blanc Sapin, les trois mêmes familles, et l'expérience avait été très agréable. On répète cette année avec les trois même unités, répartis sur trois chalets différents. Je serai seul mâle avec les deux femmes de ma vie dans mon chalet, mais justement, j'ai hâte de passer du temps de qualité avec elles.

Je m'accorde peu le droit aux vacances. Mentalement, je veux dire. Quand je travaillais à l'entrepôt, de nuit, j'avais droit à 9 jours de congé de maladie par année. Pendant trois ans. J'en ai pris 2 et 1/2. Dont 1 et 1/2, vraies. J'avais aussi droit à des congés personnels, je ne sais pas combien, mais je n'en ai jamais pris. L'amoureuse me trouve con.

J'ai une montre sur le poignet droit et un bracelet noir sur le poignet gauche. Je ne les portais jamais à l'entrepôt car je risquais d'abîmer les deux tant le travail était physiquement exigeant. On nous interdisait d'ailleurs de porter la montre et autres bijoux de valeur.  Et comme je travaillais 5 nuits par semaine, je ne portais donc ma montre et mon bracelet que deux jours par semaine. Mais encore, seulement quand j'étais vraiment en congé mentalement. Donc parfois, souvent,  pas du tout quand dans mes deux congés, je courrais partout comme une poule sans tête.

J'ai cessé de travailler à l'entrepôt le dimanche 24 juillet dernier. Mais ce n'est que deux longs jours occupés jours plus tard que j'ai pensé à mettre et ma montre et mon bracelet pour la première fois.

La dernière semaine avant un départ à l'extérieur (on roulera 6h30 plus loin), on assomme une quantité d'ouvrage assez impressionnante. Je repense à la semaine laissée derrière et ça me semble un mois entier différent.

Et une valise d'inquiétude pour l'amoureuse.
S'occupera-t-il bien du chat?
Se nourrira-t-il bien?
Lavera-t-il son linge?
Est-ce que la maison sera en bordel?
Invitera-t-il tous ses amis?

Et alors? qu'il invite ses amis. Il a 17 ans. Qu'il vive ses 17 ans. Il a le droit d'avoir son âge.
Je m'inquiète peu dans la vie aussi. À propos de moi-même je veux dire. Je m'inquiète d'une Amérique sous la gouverne de Donald Trump, je m'inquiète d'une percée de la droite populiste un peu partout, mais m'inquiéter de moi, de nous, non. De mon grand mongol de 17 ans? Non, j'ai eu son âge et la maison à moi tout seul au même âge. Et j'en étais très heureux.

Je le saurai heureux pendant qu'on négociera à trois familles nos activités du jour.

Ne vous inquiétez pas non plus, aucune raison de le faire, des textes sont écrits pour vos yeux jusqu'au 8 août prochain. Les commentaires, si il y en a, ne seront peut-être pas mis à jour aussi promptement que si j'avais été au pays-qui-n'en-est-pas-un-encore, je ne connais pas les modalités d'internet à LadyGaga City, mais je revisiterai tout ça peut-être seulement dans une dizaine de jours.

Pour l'heure je roule avec l'amoureuse et Punkee. Nos trois voitures se suivent.
Au poignet droit, ma montre, au poignet gauche un bracelet acheté à Puerto Rico avec la belle.

Mon permis de vacances.

Mon permis de lâcher prise.

À bientôt!


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