jeudi 7 juillet 2016

Sting, Peter Gabriel & Moi

J'ai d'abord connu Sting comme le fou dans Dune**.

Il avait d'ailleurs le même look dans le clip de Synchronicity* avec son band The Police en 1983. Band que j'aurai découvert. exploré et aimé, à rebours m'y intéressant pour vrai alors que Sting, Andy & Stewart se séparaient.

Sting se lançait en solo au zénith de mon adolescence et son premier album serait l'une des toutes premières cassettes que je m'achèterais tout seul, sans l'influence d'un tiers, sinon celle de l'effet que la musique me faisait.

Le Rêve des Tortues Bleues est un de mes albums préférés à vie. Un album qui flirte avec la pop, le jazz, la musique du monde et le classique. Un album équilibré. Ado (et aujourd'hui, adulte) dans un désordre organisé, ce type d'album me replace les sens. L'album suivant, double, sera tout aussi fameux. J'ai une théorie qui se défend sur les albums-double que Sting confirme aussi.

Je crois même que j'aime davantage, avec le recul, son album-double de 1987. À la fois sombre (Sa mère était maintenant décédée), profond, international, mélodique, touchant, lyrique et diversifié. Inspiré comme Sting ne le sera jamais plus à mes oreilles.

Par la suite, pour moi et mes amis, il est plutôt devenu Stinks.

Tricoteur de musique pour "madames", oui, oui, avec tout ce que ça impliquerait d'injustement péjoratif.

Sting était maintenant quarantenaire. père 6 fois, marié.

Plate.

Je ne sais trop quel Sting sera ce soir sur scène pour ouvrir le Festival d'Été de Québec, mais mes amis et moi y serons.

Avec tous les baby-boomers du 418 et d'ailleurs pour qui cette musique a beaucoup fait écho passé 1990.

Nous serons donc peut-être des millions à l'écouter des Plaines d'Abraham.

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J'ai eu mes premiers contacts auditifs avec Peter Gabriel trois ans après mes premiers contacts auditifs avec Sting.

Avec son album So.

J'ai alors tant aimé que j'ai réexploré le Peter Gabriel passé, de Genesis à 1986.

La trame sonore qu'il a signé pour Martin Scorcese me l'a présenté encore plus riche sonorement. La compilation qui a suivi annonçait le pire et l'album Us de 1992 était si fielleux que, malgré d'excellents moments, je sentais qu'il avait beaucoup de colère à gérer, ce qui ne correspondait pas à mon état d'esprit, l'année où je rencontrais l'amour de ma vie.

Il mettra un autre dix ans avant de lancer un nouvel album studio. Ce qui sera trop long pour moi, ses albums de 1977, 1978, 1980 et 1982 étant toujours alors pour moi, des écoutes savoureuses touchant leur cible.

J'ai perdu Peter Gabriel vers 1992. Il a forci, est devenu chauve, arbore la barbe des gourous et me rejoint beaucoup moins qu'il ne l'a déjà fait.

J'ai perdu tout intérêt et pour Sting et pour Peter Gabriel quand ils ont franchi le 40 ans d'existence sur terre.

On devient tellement intéressant passé 40 ans, je ne comprends donc pas mon désavoeu.

Pete Gab est devenu Pete Drabe pour mes amis et moi passé 1992.

C'est pour corriger tout ça que je me plante sur les Plaines ce soir, en compagnie heureuse, pour un Peter Gabriel que je souhaite avec trop de naïveté, pré-1993.

Ce qu'il ne sera assurément pas.

Mais les deux me feront voyager.

Ce à quoi la musique sert souvent.

Et ça, pour moi, ça vaut plus que toute forme d'argent.



*Video devenu introuvable
** Notez à 0:59, un jeune Micheal Bolton alors inconnu et cherchant sa voie à coup de tambours...

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