jeudi 30 juin 2016

Rivière

Lorsque réunis autour d'une photo, tenue par quelqu'un qui y apparaît dessus, beaucoup plus jeune, il se trouve toujours quelqu'un, incapable de freiner une impulsion, qui dise "Oh wow! t'étais donc beau/belle!". Ce qui trahit la phrase qui n'est pas dite, mais qu'on entend tous "...par rapport à maintenant, où tu ne l'est tout à fait plus!" ou encore "...mais qu'est-ce qui s'est passé depuis?".

Cette personne doit souvent par la suite pédaler verbalement afin de sauver la face.

J'ai vécu un moment du genre cette semaine.

Une amie, enfin, une femme que nous cotôyons depuis quelques années et avec lequel, par le biais de nos filles respectives, autour de cette activité, nous nous sommes liés d'amitié, nous as appris son homosexualité. Nous avions bien compris que le père de ses deux filles ne vivait plus avec elle. L'amoureuse l'avait compris, pas moi. Car il y a deux ans, cette femme nous avait tous dit qu'elle serait absente de cette activité commune car elle allait se marier à l'étranger. Je crois même avoir félicité "l'ex" et fait au moins une allusion à ce voyage en pensant qu'il y avait été aussi. Ce que moi je croyais avoir compris, c'était que lui, avait eu une fille d'une autre, et elle une fille d'un autre et que maintenant, cette famille recomposée en redevenait une à l'étranger.

À la toute fin de l'année dernière, tous les gens impliqués dans cette activité s'étaient réunis à la crèmerie et on avait tous mangé de leur excellent produit. Elle nous avait présenté cette femme que nous avions pris pour la partenaire de l'autre. Et on trouvait l'harmonie entre les trois impressionnante.

Plus impressionnés avons-nous été cette année quand elle nous as révélé qu'elle et sa partenaire attendaient un bébé. Et ce bébé. est né. Un garçon. Qui aura deux mères. Impulsivement, et TOUJOURS niaiseusement, j'ai échappé la question stupide: "Lui avez vous choisi un prénom?"

QUE VOULONS NOUS FAIRE, DIEU DU CIEL, EN POSANT UNE TELLE QUESTION?

Cette curiosité malsaine se retourne TOUJOURS contre soi.

"Rivière" m'a-t-elle répondu.

Rivière.

Ri
Vière.

Calever.

Comment ne pas bégayer quoi que ce soit par la suite?

"Je...be...euh...Riv...Rivière Chatska ou Rivière Richer (le nom des deux femmes)?"

"Richer, c'était mon idée, plus que la sienne et si on fête la fête des pères, ce sera moi le père" a-t-elle dit en rigolant.

"Mais vous...vous...vous n'avez pas peur que les gens pensent que c'est simplement le nom d'une Rivière? La Rivière Richer existe peut-être?(does not)"

J'étais idiot, je m'enlisais. Où voulais-je en venir? j'étais en déni de leur choix de prénom. Rivière? n'existe-il pas une loi, dite "spatule" au Québec. inspirée d'une famille qui voulait appeler leur enfant ainsi du nom de l'oiseau échassier qu'on appelle Spatule, qui interdisait de donner de tel prénom trop étrange, et peut-être exposer l'enfant à des traumatismes précoces, et potentiellement durs à cicatriser? Ma mère, qui enseignait dans une école extrêmement défavorisée du 418, avait vu la loi spatule s'appliquer à la mère d'un(e) de ses élèves qui avait voulu appeler le nouveau petit frère Merlot. Le raisonnement de la mère avait été qu'elle voulait lui donner le prénom de la première chose qu'elle verrait une fois le trésor libéré de son ventre. Elle avait vu un merle dehors sur une branche. Je me souviens avoir répondu alors à ma mère à l'époque: "Et si ses yeux s'étaient plantés sur le calorifère, elle l'aurait appelé Calorifère?".

La femme m'a donné une explication pour Rivière.

"Avant de m'avouer comme je le suis, plus jeune, j'étais très amoureuse de l'acteur River Pheonix. Et quand on a appris que ma partenaire était enceinte, on regardait Stand By Me, qui mettait en vedette un jeune River Phoenix et l'année qu'il est mort, je vivais ma première relation vraie. Homosexuelle. Ce qui n'est pas rien. Mon prince meurt et je m'avoue amoureuse de princesses. En plus, on est tous deux de grands amants de la nature et l'idée que notre fils soit comme une rivière qui coule entre nous deux nous as beaucoup plu"

J'ai trouvé cela très joli. Mais en même temps je ne pouvais me résoudre à l'idée que leur fils allait s'appeler Rivière Richer! Même le vrai River Phoenix avait un autre prénom plus "naturel" (Jude) sur son baptistaire. Je n'ai pas posé la question si il aurait un "middle name", ça aurait été insultant de ma part, mais je souhaitais secrètement qu'il en ait un plus conventionnel comme "Charles" ou "Antoine". Ou encore, quelque chose d'exotique comme Rafael (avec un F) ou Calvin (Calvin Chatska eût été cool) mais bon, qui étais-je vraiment pour juger de leur choix de prénom? C'est toujours idiot de demander le prénom à venir. Curiosité inutile. On le saura bien assez vite.

Ta gueule Jones!

Je ne voulais plus de cette conversation quand elle m'a montré la photo:

"Ooooooh qu'il est beau!....je lui reconnais un petit air à toi!" ai-je dis comme un parfait olibrius.

Comme quoi, je tenais absolument à être imbécilisé au plus vite.

"Ma partenaire l'a eu d'insémination de la part d'un homme..."

"Je sais, je sais,,,je dis des niaiseries, vous avez accouché à  l'hôpital St-Gerald, j'y connais quelques docteurs, ma fille y est né, deux de ses cousins aussi, qui vous as accouché?"

Ben oui, comme si je connaissais TOUS les docteurs. Et le dernier né y était né il y a avait 10 ans! Bien des choses changent en 10 ans. N'importe quoi. je voulais sortir de ce moment où j'y étais poche, plus-que-poche.

"Le docteur Calorifère Cantin..."

mercredi 29 juin 2016

Jours de Diamants

Le 21 juin dernier nous assistions à la remise de diplômes de notre plus vieux. Il mettait fin à son secondaire 5. Ce fût une journée haute en émotion et en fierté qui s'est déroulée de 14h à 17h.

Par la suite, s'est improvisé un party piscine chez nous tout ce qu'il y a de plus spontané. Comme mon fils sera sauveteur tout l'été, il avait justement fait le plein de maillot et pouvait en prêter à ses amis. Sa blonde a été assez gentille pour faire un détour par chez elle et prendre deux de ses maillots pours aussi les prêter à des amies.

C'était tout ce qu'il y a de plus agréable et harmonieux. Sur fond d'Euro à la télé. tout le monde y a trouvé son compte et en soirée, la copine de mon fils avait un match de soccer où tout le monde a suivi pour aller l'encourager.

Spectacle de bonheur pour Punkee, notre petite de 13 ans, qui terminait elle aussi, son secondaire, son secondaire un celle-là. Plus recrue, leur fin d'année à elle s'est terminée par un repas dans un resto après le dernier examen, suivi du visionnement en gang d'un film. Beaucoup de plaisir, là aussi.

Deux jours plus tard, c'était le bal.

Journée débutant à midi (!) et se terminant passé 1h30 du matin. Midi, parce qu'il y avait avant bal, auquel nous étions invités. La famille d'un de ses potes avait préparé une délicieuse table dans leur résidence près de la rivière. La température était fameuse et les boys (ils étaient 7) très beaux dans leurs costumes. Le dernier, préparant son arrivée avec son costume, le plus original de la soirée, extrêmement voyant. Beaucoup de rires. Beaucoup de photos. Et l'arrivée de la blonde de l'un de boys en fin d'avant-bal, pour une nouvelle série de photos.

14h à 15h00, arrivée des parents et des gradués à l'église pour de nouvelles séries d'interminables photos. 16h00: Cérémonie religieuse suivie de remise de prix pour la talent académique et social de plusieurs d'entre eux. "My friends are higher than my grades" s'est défendu un de ses amis, allumé. se défendant de ne pas être parmi les méritants. Il n'y en avait que 12. Sur 388. Et 2 de ceux-là étaient les meilleurs amis de mon fils. Une troisième, la blonde d'un de ses deux gars-là. Ce n'était pas rien. Fierté et torses bombés partout.

Ce qui m'a beaucoup frappé c'est la qualité des robes que les jeunes femmes portaient. J'habite le 450. Mon oeil a vu le linge et les acoutrements les plus laids sur terre se porter depuis 2002 (et avant) ici. De plus, de mémoire, il me semble qu'à mon propre bal, en 1989, les souvenirs de robe en était surtout des souvenirs d'horreurs. Des filles déguisées en bonbons ou des erreurs de goûts majeurs. Du bien ordinaire à une époque pleine de fluorescent et d'excès de fixatifs. Non, bien au contraire, j'ai vu des robes tout à fait splendides, portées parfois par des filles qui aurait tout à fait anodine dans d'autres atouts, mais qui resplendissaient dans leur tenue.

Ces jeunes étaient franchement très beaux. Et ça nous faisait, parents, revivre nos bals respectifs avec une certaine nostalgie croisée de parfait bonheur renouvelé.

Avec les technologies qui n'existaient pas à notre époque, de téléphonie et d'images, nous pouvions aussi faire vivre en temps réel le lancer de mortier dans les airs, l'appel des noms pour aller chercher son diplôme, les différents moments de la journée, aux grand-mamans et aux tantes et oncles à distance, avec nos iphones.

D'ailleurs, en 1989, dans le 418, nous avions bel et bien pris une photo en début d'année avec un mortier sur la tête, mais jamais n'y avait-il eu de remise de diplômes en soi, ou encore de remise de quoi que ce soit. On avait tous reçu platement nos diplômes par la poste. Et le mortier n'a été vu que le temps d'une photo, et seulement en début d'année. Nos années étaient plates.

Mais pas nos partys.
Le leur était dans le même genre.

Vers 16h00, la cérémonie étant terminée, tout le monde se dirigeait vers un endroit à 10 minutes de voiture, pour aller souper ensemble, dans une soirée que l'on savait animée, mais pas dès le début.

Après avoir orchestré une entrée des élèves remarquable où tous les garçons entraient en premier, se plaçant en horde d'honneur et toitûrant un passage avec une rose sur la gauche comme sur la droite, pour laisser passer les filles par la suite, face à des parents qui luttaient pour une place pour filmer ou prendre des photos, le band sur scène s'animait tout de suite et nous mitraillait de ses sons qui ont donné le ton à la soirée.
Jamais n'avons nous pu tenir des conversations qui avaient de l'allure puisque nous devions crier de l'un à l'autre et bien assez vite, nous n'avions plus de voix. Ma journée avait débutée à 4h00 du matin, déjà, je peinais à me tenir éveillé.

Notre table étant tout la première près de la scène et la première aussi près de la piste de danse, on s'est senti impliqué toute la soirée. Et ce fût une soirée en feu!

De nouveaux couples se sont créés chez les jeunes et ça nous as rappelé ces élèves qui avaient pris 5 ans pour nous avouer une affection particulière dans les mêmes circonstances en 1989.

Monkee et sa copine, ainsi que leurs amis, semblaient au coeur d'absolument tout. En empoignant sa copine, dans un simple geste d'amour, par la taille, deux de leurs amis ont fait de même pour en rire ce qui a provoqué un effet domino, un malentendu aussi, et un petit train de plus de 100 élèves s'est mis en branle avec mon fils, sa blonde, et deux de leurs amis en tête, complètement ahuris.

La fête a battu son plein jusque vers 1h30 du matin.

Nous laissions, en tant que parents, de beaux diamants derrière nous, étoilés des yeux. L'avenir de notre monde Québécois dans les brumes de l'adolescence en or.

Et qui se préparait, dès le lendemain soir, à aller fêter, soir de St-Jean, un après-bal bien arrosé où dormir allait être une option négligeable.

Fameuse semaine.
Il nous as fait (re) vivre de beaux moments.

Vraie fameuse semaine.

Et début d'une nouvelle vie pour notre Monkee.




mardi 28 juin 2016

Peyo

Est né à Shaerbeek en Belgique en 1928, Pierre Culliford dans une famille bourgeoise. Ils ont un projecteur privé et écoutent des films muets. Enfant et pré-adolescent, Pierre dévore le journal de Mickey, les albums de Tintin, le séries télés des États-Unis, et les contes. Il est assez faible à l'école.

Son père décède quand il n'a que 7 ans et la famille, non pas dans le besoin financier, se referme beaucoup sur elle-même.  Pierre doit abandonner ses études quand les Nazis envahissent la Belgique, pourtant neutre. La famille ne se sauvera pas. Son grand frère travaillera même pour la résistance.

Forcé d'organiser sa vie autrement à 15 ans, il se trouve un poste d'assistant projectionniste dans un cinéma. Il est horrifié de devoir passer des films de propagande allemande, mais est ébloui par Les Aventures Fantastiques du Baron Münchausen ou Les Visiteurs du Soir.  Il se sait alors artiste, mais artiste de quoi?

Il est engagé comme gouacheur chez une société qui produit des dessins animés. Y travaillent aussi André Franquin (Spirou/Gaston Lagaffe), Morris (Lucky Luke) et Eddy Paape (Jean Valhardi/Marc Dacier/Luc Orient). Quand la société ferme ses portes, ses collègues sont engagés chez Dupuis pour y faire de la bande dessinée, mais lui reste sans emploi.

Pour combler son déficit en dessin par rapport à ses copains, il s'inscrit à l'Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles. Il n'y restera que 3 mois, peu convaincu de la démarche et fera un peu de contrats de dessin en publicité. Il rencontre Janine (dite Nine) qui sera l'amour de sa vie. Elle est alors mécanographe. Il soumet un projet sur le scoutisme à ce qui deviendra le magazine Tintin, projet qui est rejeté.

Pierre devient Peyo, surnom trouvé par un de ses petits cousins incapable de prononcer ses "r" altérant du coup son prénom en "peyo". Il soumet et fait publier des planches dans les suppléments jeunesse du quotidien l'Occident.  Les aventures d'un jeune amérindien, Les Aventures de Johan et sa série sur le scoutisme. Ce sont les aventures du petit page du moyen âge, Johan, alors blond qui obtiennent le plus de succès dans ses projets.

Son dessin gagne en maturité et il signe des planches de Poussy le chat avant de revenir à ses personnages du moyen-âge, Johan & Pirlouit, Johan maintenant aux cheveux noirs et son ami nain, aux cheveux blonds. Peyo contacte Franquin chez Spirou pour que celui-ci l'y fasse entrer. Avec succès. Guidé par son ami Franquin, il apprend à soumettre des 44 planches qui deviendront des albums. Il épouse Nine et la convainc de devenir sa coloriste. Ce qu'elle sera, encore de nos jours.

Pour remercier Franquin de son coup de main, Peyo scénarise plusieurs des courtes histoires du Marsupilami.

Il publiera 13 albums de Johan & Pirlouit entre 1954 et 1970. 

À la 9ème histoire, il introduit de petits personnages (bleus-une idée de Nine) appelés les Schtroumpfs. En mangeant avec Franquin, grisé par l'alcool, il veut lui demander la salière mais ne trouve pas le mot. Il demande alors la "schtroumpf". Franquin et Peyo utilisent le mot schtroumpf toute la soirée à toutes les sauces, en font même un verbe et le langage schtroumpf est né. Les personnages sont intégrés à une histoire de Johan & Pirlouit mais le courrier des lecteurs marque un fort intérêt pour ces petites créatures à bonnet. Alors qu'ils ne les avaient prévu que pour une seule présence dans une seule histoire, Peyo est forcé de réintégrer le Grand Schtroumpf dans l'histoire suivante.

En 1960, il introduit un nouveau personnage: Benoit Brisefer, un jeune garçon à la force surhumaine qui perd toute sa force quand il a un rhume. La revue Pilote naît et sous-contracte des auteurs. Afin de garder les siens, Dupuis les gâte. Peyo est autorisé à publier aussi des Poussy, le Chat. Il créé aussi deux adolescents, Jacky & Célestin. Il est débordé. Il fait appel à Will, auteur de Tif & Tondu, pour l'aider dans ses décors et dans les idées.

Tout fonctionne pour Peyo mais son histoire suivante de Johan & Pirlouit ne contient pas de schtroumpfs et le public lui fait savoir sa déception. Peyo les ramène donc au coeur de la 12ème histoire. Il doit maintenant créer une vie parallèle et autonome à ses bêtes bleues.

Les Schtroumpfs seront un succès immense. 34 bande dessinées dans la série originale, de multiples séries télévisées en plusieurs langues dans le monde, des jeux vidéos, des films, des figurines, et des millions de produits dérivés. Peyo fait fureur.

Peyo est même approché par TVA Dupuis qui fait depuis peu de l'adaptation de bande dessinée en court-métrage animé. La Flûte à 6 Trous de Peyo devient La Flûte à 6 Schtroumpfs à Noël, 1975.

En Amérique, et en anglais, les smurfs font un tabac dans les séries télés toute les années 90 et une partie des années 2000.

Peyo aura toutefois une série de mésaventures d'affaires qui lui font perdre beaucoup d'argent dans les années 80 et au début des années 90. Et lui font perdre aussi son contrat d'édition.

Les Schtroumpfs créent aussi la polémique. On étudie l'oeuvre et y découvre un chef au pouvoir absolu, un méchant aux traits juifs, au chat au nom presque d'Israël (Azraël) et aux intérêts capitalistes véreux, des noirs cannibales, une seule et unique femme, bimbo, superficielle, capricieuse et nunuche, raciste, misogynes et antisémites Peyo?

Peyo décède à Noël 1992 d'une crise cardiaque à l'âge de 64 ans.

Il devait publier 4 histoires de Schtroumpfs, 3 de Johan & Pirlouit et 2 de Benoit Brisefer. Il n'aura eu le temps que d'une seule histoire de Schtroumpfs.

Ses enfants et sa femme assurent la suite avec des dessins d'amis de la famille.

Le tout premier livre de BD des schtroumpfs, "Les Schtroumpfs Noirs" a récemment été modifié aux États-Unis pour The Purple Smurf, alors que tout les schtroumpfs qui devenaient noirs et menaçants dans l'histoire, sont devenus violets. Pour ne pas que des liens obtus ne se fassent avec la communauté noire des États-Unis.

Peyo aurait eu 88 ans le 25 juin dernier.

lundi 27 juin 2016

La Fin Du Mauvais Esprit Sur Cleveland

Il existait une superstition entre les équipes sportives en Ohio qui tenait la route depuis 52 ans.

Au Basketball, dans la NBA, les Cavaliers ont eu une fiche gagnante seulement trois fois dans les 16 premières années de leur existence. Soit entre 1970 et 1986. En 1989, les Cavaliers étaient même éclipsés en séries par un Micheal Jordan au sommet de sa forme. Les Cavaliers ne se sont jamais rendus en finale à cette époque (1988-1994) étant défait 5 fois par les Bulls de Chicago de Micheal Jordan & Scotty Pippen.
Quand les Cavaliers repêchent la jeune sensation LeBron James, tous les espoirs sont permis. James propulse son équipe en finale en 2007 contre les Spurs de San Antonio, mais ceux-ci n'en font qu'une bouchée en 4 matchs. Trois ans plus tard, LeBron testait le marché des joueurs autonomes et quittait la ville qui l'avait repêchée, associée à des perdants.

Parce qu'au baseball, les Indians de Cleveland sont tout aussi mauvais. Le film de 1989 Major League est inspiré des Indians qui alors. avaient terminé troisième de leur division ou pire depuis officiellement 30 ans. En 1995, les Indians ont atteint la finale contre les Braves d'Atlanta mais l'ont perdue en 6 matchs. Deux ans plus tard. ils atteignaient encore la finale, mais perdaient une avance en fin de partie pour faire gagner la série mondiale aux Marlins de la Floride.

Ayant pourtant gagné 6 championnats de division en 7 ans entre 1995 et 2001, ils n'ont jamais gagné beaucoup en séries d'après-saison. En 2007, Les Indians mènent la série 3-1 contre les Red Sox mais perdra les trois matchs suivants, les laissant filer en finale. Trois ans plus tard. les Indians font un formidable sprint final et gagne ses 10 derniers matchs pour terminer à égalité au second rang, avec Tampa Bay. Match qu'ils perdront au profit des Devil Rays. bien entendu, lors du bris d'égalité, les écartant ainsi des séries.

Au hockey, l'Ohio est représentée par les Bluejackets de Columbus. Un club lamentable depuis toujours. Ils ont pris 9 ans à faire les séries pour la première fois, et ce, pour seulement 4 matchs contre Detroit. Une seule autre fois ont-ils fait les séries, soit en 2013-2014, encore le temps d'une seule ronde, contre Pittsburgh, perdant la série en 6 matchs.

Columbus est si mauvais par tradition que de les voir repêcher parmi les 10 premiers n'est jamais étonnant. Ils ont repêché 3ème le 24 juin dernier, pour la saison prochaine.

Seuls les organisations Thrahers/Jets sont aussi pires pour la participation en séries avec seulement 2. Les plus mauvais après eux y ont participé 5 fois.

En 1976-1977 et en 1977-1978, les Barons de Cleveland ont fait une brève présence dans la LNH, (devenant principalement les North Stars par la suite), et on été une réelle risée avec des fiche épouvantable de moins de 26 victoires par saison (sur 80 matchs) durant leur deux seules saisons d'existence.

Le Cleveland Crunch et sa première incarnation, le Cleveland Force, au soccer, ont connu d'excellentes saisons, terminant premiers en 1988, 1993. 1994. 1996, 1997, 1999 et 2000. Mais ne gagnant jamais le match ultime.

Les Browns de Cleveland, au football de la NFL, sont les derniers vrais champions, en 1964, à avoir gagné l'ultime trophée: le Super Bowl.

Mais un spectre sportif régnait au dessus de la ville depuis des lustres.

LeBron James a mené Miami 4 fois de suite en finale, gagnant la finale la moitié des fois. Revenant à Cleveland pour la saison 2014. il amène son club dès l'an dernieren finale contre les Warriors de Golden State. Finale qui, comme le voulait la tradition, a vu Cleveland baisser pavillon face à Golden State.

Cette saison, les deux mêmes clubs se retrouvaient en finale de la NBA. Golden State se dirigeait vers un autre titre menant la série finale 3-1. Toutefois, les Cavaliers ont causé une première en remontant le déficit et en gagnant les trois derniers matchs.

Mettant ainsi fin à la disette de 52 ans de la ville dans le domaine du sport.

Mais ça ne s'arrêterait pas là. Les Monsters du Lac Érié, club de la AHL, ligue de hockey qui doit déjà vivre dans l'ombre de la LNH, duquel tous les clubs-écoles des équipes sont issues, ont dû déplacer et espacer plusieurs de leurs matchs en séries éliminatoires puisque les Cavaliers avaient trop du succès et que les deux organisations partagent le même amphithéâtre.

Lac Érié a aussi gagné la Coupe la plus importante de sa ligue, annonçant peut-être non seulement la fin du cycle de mauvais succès sportif dans le secteur de Cleveland, mais aussi le début d'une ère de gagnant.

(Bonne nouvelle pour les tristes BlueJackets, il s'agit de leur club-école, l'espoir est de mise alors)



dimanche 26 juin 2016

PTA

Paul Thomas avait comme père l'acteur Ernie Anderson, animateur de l'émission d'horreur de fin de soirée Ghoulardi, un nom qu'il donnera à sa propre compagnie de production plus tard.

PTA est le 6ème de 9 enfants. Si il a de la difficulté avec ses relations avec sa mère. Ernie lui, l'encourage à se lancer dans la même business que lui à L.A.: la télé et le cinéma. PTA est inscrit à plusieurs écoles de télé/cinéma, très tôt. Il commence à tourner en Betamax vers l'âge de 12 ans, puis en 8 millimètres 5 ans plus tard. PTA grandi à San Fernando Valley. Après des années d'expérimentation avec une Bolex 16 millimètres, il scénarise et tourne comme projet final scolaire à l'âge de 18 ans, un faux documentaire intitulé The Dirk Diggler Story, inspiré par la vie de la vraie porn star John Holmes.

Le film rencontre beaucoup de succès à l'école. Il se greffe alors comme assistant de production sur des shows de télé, des films pour la télé aussi et réalise lui-même quelques clips de musique à L.A. Avec 20 000$ gagné au Casino. la carte de crédit de sa blonde et l'argent que son père avait placé de côté pour ses études, il tourne un autre court métrage de 20 minutes sur un 20$ qui nous guide personnage en personnage.

 Hard Eight est soumis à Cannes et y sera présenté. Phillip Baker Hall, Gwyneth Paltrow et John C.Reilly, qui jouent dans son film, investissent avec lui sur la distribution.
Le film est présenté aussi à Sundance en 1994 et attire l'attention du réalisateur Micheal Caton-Jones qui lui prodigue quelques conseils.  Anderson prend confiance.

PTA termine la rédaction de l'adaptation en long-métrage de The Dirk Diggler Story. C'est une plus grande maison de production, New Line Cinema, qui choisit d'investir sur le film et Boogie Nights sera un énorme succès. Le film offre une galerie de personnages très intéressante, un coup d'oeil comique, touchant et brutal du monde de la pornographie, relance la carrière de Burt Reynolds et donne une vitrine exceptionnelle à Julianne Moore, John C.Reilly et Mark Whalberg. Le film sera nommé pour le meilleur scénario, la meilleure actrice de soutien (Moore) et le meilleur acteur de soutien (Reynolds).

Après ce grand succès, on lui offre alors le total contrôle créatif de son prochain film. Voulant d'abord faire un petit film intime, PTA s'emballe et signera un film chorale qui nous guidera au travers d'une douzaine de personnages tous reliés les uns entre les autres à San Fernandino Valley. La musique d'Aimée Mann sert d'inspiration dans le film et tapissera la trame sonore. Trois autres nominations aux Oscars naissent: Meilleur acteur de soutien (Tom Cruise), meilleure chanson originale (Aimée Mann) et Meilleur scénario. PTA s'investit tant intimement qu'il déclare que pour le meilleur ou pour le pire, ce sera son meilleur film.

Convaincu de vouloir faire une comédie d'une heure trente, il choisit Adam Sandler pour son projet suivant. Inspiré en partie par David Phillips, un entrepreneur et ingénieur qui  a profité des promotions offertes par la compagnie Healthy Choice Foods en 1999, l'histoire d'amour entre Sandler et Emily Watson à l'écran ne fait pas mouche. PTA gagne tout de même le prix du meilleur réalisateur à Cannes et y est inscrit pour la Palme d'Or.

Il sera réalisateur de soutien à Robert Altman, qui a 80 ans, sur le tournage de A Prairie Home Companion.

PTA se penche sur les explorations pétrolières du début du siècle en Amérique, sur la religion et sur la manière de faire des affaires en s'inspirant en partie du livre Oil d'Upton Sinclair. Le film devient There Will Be Blood. Un film qui coûtera 25 millions mais en rapportera plus du triple. Daniel Day-Lewis y gagne l'Oscar du meilleur acteur.

Il tourne des vignettes et cosécnarise une pièce de théâtre où la musique y sera joué en direct avec Maya Rudolph et Fred Armisen au Largo Theater de L.A.

PTA est intrigué par les magouilles de l'Église de la scientologie depuis longtemps. Il fera son prochain film  sans mentionner la secte mais bien sur la religion et surtout autour du pouvoir charismatique d'un leader de secte. Le film est remarqué et offre trois nouvelle nominations aux Oscars: meilleur acteur (Joaquin Phoenix & Phillip Seymour Hoffman) et meilleur rôle de soutien féminin (Amy Adams).

PTA travaille à nouveau avec Joaquin Phoenix pour son projet suivant qui voit le très réclus auteur Thomas Pynchon lui laisser, pour l'unique fois de sa vie, signer l'adaptation de son livre Inherent Vice.

L'an dernier, PTA réalise un documentaire de 54 minutes sur l'enregistrement d'un album solo du membre de la formation Radiohead Johnny Greenwood, qui avait signé la brillante trame sonore de son film There Will be Blood, et avec lequel il s'est lié d'amitié,  à Rajasthan en Inde.

PTA annoncé qu'il travaillait sur l'histoire de la mode dans les années 50 et de sa jungle de personnages, dont Daniel Day-Lewis en serait en quelque sorte, le grand leader.

Il signe aussi le dernier clip de Radiohead.

J'aime bien suivre ce qu'il fait. Il a deux ans de plus que moi.
J'aurais pu être PTA à plus petite échelle.

Il a aujourd'hui 46 ans.