jeudi 2 juin 2016

Robins des Noix

Il est plutôt difficile d'avoir une forme de sympathie pour ceux qui se sont pris pour des Robins des bois et qui ont pillé, vandalisé et voler un (des) commerce (s) de St-Henri samedi dernier.

Ils étaient masqués, ce qui est déjà une première forme de lâcheté.

Les pilleurs ont laissé des indices comme quoi ils remettraient certains des produits volés à des gens dans le besoin.

Existe-t-il quelque chose de plus vague que "des gens dans le besoin"?
Sur papier gouvernemental, je serais quelqu'un qui serait dans le besoin. Mon salaire est sous le seuil de la pauvreté. Est-ce que ça me donnerait le droit d'aller voler chez l'épicerie fine du coin de la rue? Non, je n'achète tout simplement pas.

Il n'y a absolument aucune vertu à perpétrer des actes de violence intrusifs de la sorte. Ce n'est pas du tout un acte de justice sociale que de voler le fruit du travail d'un autre et de le donner à d'autre. C'est de la révolte avec malsaine avec insistance sur les trois lettres du milieu du mot révolte.

Ces gens pensent que les voleurs se sont les commerces. Boycottez-les, ils mourront d'eux-mêmes!

Depuis plusieurs mois, des graffitis annonçaient ce dérapage. On y attaquait ce qu'on appelle la gentrification du quartier. (Gentrification: tendance à l'embourgeoisement d'un quartier populaire).  Le vendredi précédent la casse, des gens masqués (les mêmes?) ont lancé des bombes fumigènes dans le High-End Juice Bar qui ouvrait alors ses portes au coin de Notre-Dame Ouest près de St-Philippe. Un membre masqué a aussi poivré le propriétaire de l'endroit.

Dans la nuit de samedi à dimanche, on a aussi vandalisé des commerces sélectionnés en brisant des vitres avec bars de métal et des boules de billard. La pauvre employée qui gérait seule l'épicerie du comédien Maxime Tremblay, pillé et volé samedi, a été solidement secouée par l'expérience, cousine du terrorisme.

Les nouveaux condominiums près du canal Lachine, ainsi que l'ouverture d'un site hospitalier appartenant à l'université McGill a attiré des résidents légèrement plus fortunés. À la Justin Trudeau, des gens ont choisi de s'attaquer au succès des autres.

Un quartier diversifié est un quartier sain.

Plusieurs résidents vivent de l'aide sociale mais justement, la rage est mal calculée. Les nouvelles entreprises investissent dans des endroits inoccupés, ils ne poussent pas les résidents qui ne peuvent se payer leurs produits hors de chez eux. Même que la venue de ces nouveaux commerces augmente la valeur des propriétés autour. Il existe des protections, protégeant le locataire de soudaine augmentations de loyer, mais il n'existe pas la même chose pour les entreprises.

La gentrification amène inexorablement du changement, mais il stimule aussi l'économie, créé des emplois, paie des taxes, des taxes essentielles aux programmes sociaux comme l'aide sociale.

Ils se mordent la queue.

Ces casseurs n'ont rien de justiciers ou de Robin des Bois, ils ne sont qu'éperdus qui se sont convaincus de la logique du pire.

La meilleure réponse que ces commerces pourraient offrir à ces gens serait d'engager certains de ces désespérés pour les employer dans leur business.

St-Henri n'est ni Fallujah, ni Damas.

C'est encore moins Dubaï.

Et pas du tout Notthingham,

Il y a encore plus d'une douzaine de locaux vacants pour de nouveaux commerce dans St-Henri.

Des commerces, il y en aura d'autres.

À moins que ces gens ne veulent rebaptiser leur quartier Shithole.

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