vendredi 17 juin 2016

Blonde & Idiote Bassesse Inoubliable*****************************Si On Avait Besoin d'une Cinquième Saison...d'Harmonium

Chaque mois, je vous garde une journée pour vous parler d'un album de ma gang d'albums.

Un album que je considère très humblement incontournable pour toute sortes de raisons. Les raisons, outre la plaisir auditif, je vous les détaille du mieux que je le peux, ici.

Le titre de la chronique est tiré de 4 albums fétiches pour moi:

Blonde on Blonde de Bob Dylan
The Idiot d'Iggy Pop
Low de David Bowie
The Unforgettable Fire de U2

Ces albums font partie de mon ADN et je les connais note par note. B.I.B.I. c'est moi.
C'est aussi la terminaison de "je t'aime" en dialecte irakien qui se dit habibi.

La musique est inspiration.
La musique est muse.
La musique est maîtresse.

Plongeons en 1974 alors que Serge Fiori (22 ans), Michel Normandeau (25 ans) et Louis Valois enregistrent leur premier album qu'ils voulaient d'abord faire en anglais. Ils enregistrent leur premier effort en 6 courts jours. L'album à saveur folk progressif est principalement composé dans l'appartement que partagent Fiori et Normandeau. Il se vendra à plus de 125 000 exemplaires. Des aspirations souverainistes pointent dans les textes. ("Des inconnus vivent en rois chez moi/moi qui avait accepté leurs lois" dans Pour un Instant.).

La maison de disque réclame une suite au plus vite. Fiori et Normandeau souhaitent moins de folk et plus de progressif. On veut du musicalement plus complexe. Pierre Daigneault est engagé aux flûtes, saxophones et clarinettes. Serge Locat au piano et synthétiseurs. Marie Bernard aux ondes Martenot, nouvel instrument extrêmement rare en Amérique et commandé directement de Londres dont les effets peuvent encore être magiques de nos jours. Judy Richards de la formation Toulouse et épouse d'Yvon Deschamps, est aussi engagée à la voix pour le dernier morceau.

Fiori avait déménagé à Outremont avec son amoureuse avant la fin de l'enregistrement de l'album précédent (Il y enregistre les voix des enfants dans la cour d'école en face de chez lui pour un morceau). Entre janvier et Mars 1975, on enregistre le second album de la formation Harmonium, un album de transition entre le premier, très folk, harmonieux et populaire, et le dernier lancé en 1976, coûteux (90 000$, un record pour l'époque) ambitieux, orchestral et trop progressif pour rejoindre autant le public que le premier effort.

Un album parfait de seulement 5 chansons. Lancé l'année de la naissance de ma petite soeur Greenjelly. Un bébé surprise pour mes parents.

Le lancement est prévu dans un petit restaurant de la rue Prince Arthur à Montréal, le 15 avril 1975, mais bien assez vite, la foule y est tellement grande que le tout est déplacé dans la rue. 50 000 exemplaires seront vendus en seule prévente et 200 spectacles seront au programme pour les mois à venir. Ils feront tous salle comble. Le succès est encore au rendez-vous.

SI ON AVAIT BESOIN D'UNE CINQUIÈME SAISON... d'HARMONIUM

1975.

La première chanson, c'est le printemps, une saison que j'ai en horreur, mais une de mes chansons préférées de toute l'oeuvre d'Harmonium. Voilà une rare composition principalement écrite par Normandeau. Les harmonies vocales vocales sont très agréables. Il s'y trouve un côté planant très bienvenue. L'instrumentation (flûte, base, guitare 12 cordes) la relance vocale entre Normandeau et Fiori, tout y est fameux sur ce morceau. Normandeau reprend le morceau 38 ans plus tard avec Daigneault pour un projet personnel.

La chanson qui aura le plus succès de cet labum est aussi l'une de mes préférées de toute l'oeuvre du band. Dixie est composée et interprétée dans le style dixieland de la Nouvelle-Orléans. Au volant de ma voiture je deviens tout simplement fou sur ce morceau. Le piano est formidable, les voix arrières, dignes des  Beatles, rien de moins.. Vers 1:13, la folie s'empare de moi, 1:37 je suis possédé, 2:13 l'ensemble devient tout simplement colossal. 2:33 je voudrais jouer de la mandoline, 2:47 danser de la claquette, 3:05 je tape des mains et ne tiens plus le volant, 3:27 je fais un accident de voiture. Daigneault y enregistrera son solo de clarinette dans la cage d'escalier du studio trouvant que le son y est meilleur. Formidable pièce que l'on jouait essayait de jouer en secondaire deux dans le stage band. Dixie c'est l'été d'Harmonium. Le soleil de l'album.

La chanson qui clôture la face A commence aux ondes Martenot de Marie Bernard. Le tître en évoque l'automne. Les paroles, le souverainisme: "Depuis que j'sais qu'ma terre est à moé, l'autre i'est en calvaire, eh! clavaire on va s'enterrer!" ou "Si c't'un rêve, réveille-moi donc, Ça va être notre tour ce s'ra pas long, reste par icitte parce ' ça s'en vient". Les synthétiseurs de Serge Locat, le sax de Pierre Daigneault, le piqué de Fiori à la 12 cordes, le dulcimer de Normandeau, l'épique finale. Parfait côté de disque.

La Face B ouvre avec l'hiver. Le génie de Fiori fait encore rage. Il est harmonieux, doux, mélodique, fameux. Normandeau brille à l'accordéon. Le prestigieux magazine Rolling Stones placera l'album au 36ème rang des meilleurs albums de musique progressive de tous les temps.

La saison imaginaire durera 17:12. Il s'agit d'un morceau instrumental fractionné en 5. Le premier mouvement (0:00 à 2:42) se nomme L'isolement. Le second (2:43 à 3:16), L'appel, le troisième (3;17 à  5:04) La rencontre, le quatrième (5:05 à 13:00) L'Union et le dernier (13:01 à 17:12) Le Grand Bal. Judi Richards y fait la seule voix, mais c'est drôle, bien qu'instrumentale, dans ce magnifique morceau j'y entends des tonnes de mots, tous plus beaux les uns que les autres.

Cet album parfait aura été concocté par des gens d'une population de tout juste 6 millions ( 330 milles, 303 en 1975).

Pour amateurs de musique folk, classique, jazz, progressive, symphonique, pour jeux de voix comparables aux plus grands (Beatles, Lennon, Beach Boys, The Who). pour amateurs de musique de chez nous et pour amoureux de mélodies variées.

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