samedi 31 août 2019

Abandonné(s)

Je vous parlais de ma génération négligée y a pas longtemps.
Je revalide.

Nous sommes abandonnés.
Nous, directement, ma propre petite unité familiale.
Par les trois D.

Dermatologue.
Dentiste.
Docteur.

Par la santé finalement. On l'est trop, en santé. Pas payant ça, pour eux.

Le dermatologue.
Il s'agissait d'un bandit homme assez âgé, d'agréable commerce, son système de gestion des rendez-vous était aussi ancestral. Aucun ordinateur. Une machine à écrire. Des feuilles carbonnes. Des stensyls. Ça me rappelait beaucoup ma jeunesse des années 70. Tout, tout, tout était écrit au stylo. Même le petit système pour passer la carte de crédit exigeait que tout soit fait à la main. Schick, shlack. Tout ça permettait aussi de ne laisser que peu de traces...
Bref, notre dermato faisait ça "sur le side". Son bureau faisait le coin d'une rue et il nous recevait au bout d'un long escalier, seulement les mardis. Donc ne travaillant obscurément que les mardis, nos rendez-vous étaient annuels et éloignés les uns des autres. À moins d'une situation épidermique exigeant un rappel plus rapide. Mais ça n'a jamais été le cas pour personne chez nous. Mon fils a eu les plus importants problèmes cutanés, mais qui sont restés en somme assez sommaires. Jamais grave. Mais brûler une verrue, crever des points noirs, c'était notre homme.
Mon fils, ma blonde et moi on eu à faire avec lui. Des mardis. Toujours à l'aube. Pour passer plus vite et avant le travail. Et qui sait? peut-être se poussait-il avec sa vieille secrétaire à la machine à écrire vers 14h chaque fois. Fallait donc commencer vers 5h30 AM. Nous dormions dans la salle d'attente et passions premiers. Jamais en même temps. Une fois, mon fils et moi. Peut-être quelques fois ma blonde et mon fils. Jamais ma fille. C'est elle qui a hérité de la pureté de la peau dans la famille.

Donc, l'homme âgé a vu passer le temps. Et maintenant qu'on l'a aidé à payer son chalet, il a choisi de prendre sa retraite. Mais nous l'annonçant en disant qu'il avait référé nos noms à 4 autres dermato "collègues" ou anciens rivaux, et qu'il nous annonçait référenciés par lui.

Il nous avait conseillé de laisser des messages avec nos coordonnées à ses 4 endroits, ce que nous avons fait. Ajoutant ma fille qui ne pourra pas être pure tout le temps.

C'était en décembre dernier.

On a eu un premier rappel jeudi le 29 août. Pour l'amoureuse seulement. Rendez-vous avant la fin de 2019. Monkee, Punkee, moi, rien.

Et à la radio d'entendre que les listes d'attentes pour un dermato frôlait les 3 ans.
On est peut-être trois noms là-dedans, maintenant.

Le dentiste.
La dentiste que j'avais a quitté la dentisterie. Quand on avait fini de lui payer son patio. On m'a alors placé avec le plus jeune des trois autres dentistes. Un jeune qui ne me voyait que comme un guichet automatique. Chaque visite, il me présentait des scénarios burlesques dépassant les 1000 dollars pour de vraies pacotilles.
Je n'ai aucun problème majeur de dents. Mais en croquant un sandwich de subway (pourtant mou) une de mes dents est tombée. Une partie de cette dent. La fondation y est toujours, mais il y a plus de gencives que de dent. Le jeune dentiste me présentait des scénarios de couronne et de pont, dexu scénarios de plus de 1500$. C'est une dent qu'on ne voit pas. Dans une bouche qui ne la montre jamais quand elle sourit. Trop loin en arrière. Je lui ai demandé si on ne pouvait pas simplement enlever le bout qui traîne, coudre ce qu'il y aurait à coudre si y a des trous dans la gencives après. Ou laisser reprendre, je ne connais pas la procédure, il m'a dit que non. Ce que j'ai extraordinairement douté. Avec raison. Après m'être informé ailleurs, ça se fait très bien. Le jeune dentiste veut son nom d'associé sur la marquise. Il a besoin de gros sous. Il pèse toujours sur les mauvais pitons avec moi. Il voulait le gros lot. Il m'a trahi. Comme ma blonde et mon fils sont avec un autre, dans le même cabinet, j'ai demandé d'être aussi jumelé à ce dentiste. Le docteur Foksassaye Payant.

Il m'a d'emblée proposé les deux mêmes solutions coûteuses. Ce qui était le moins cher était encore 800$.  4 fois trop ce que je mettrais sur une dent qu'on ne voit aucunement.

Il ne m'a jamais parlé de mon idée de simplement tout enlever. Et de laisser recoller ou whatever. Il a bien tenté de me dire que mon sourire en serait affecté, mais ne m'a pas servi d'autres arguments. Ça se fait, oui. Autour de 200$. Aaah! c'est déjà plus facile de s'entendre ici. Mais j'ai vu dans ses yeux la cuisine qu'il ne rénoverait plus cet été. Il m'a dit qu'il ferait probablement cela avant les vacances d'été...En mars...

On m'a rappelé depuis pour un nettoyage, j'en ai donc profité pour rappeler qu'on devait justement me rappeler, éventuellement, pour cette dent à simplement arracher autour de 200$. L'assistante a aussi tenté de me faire changer d'avis disant que mon sourire...
HEY! ÇA M'AFFECTERA MOI! BEAT IT!
Je n'ai pas dit ça, mais j'ai dit que mon budget se contenterait de l'arrachage. Ils ont dit qu'ils me rappelleraient à ce sujet.

Ils m'ont dit ça mi-avril dernier.

Largué again.

Le Docteur.
J'avais d'abord une femme. Il y a belle lurette. Elle m'avait escroqué de près de 400$ pour "ouverture de dossier", tests généraux, prises de sang dans leur labo, consultation unique d'une nutritioniste et nouvelle galerie adjacente à la piscine.  L'ouverture de dossier est toujours une tâche éprouvante pour ces gens. La même que quand je remplis le fiche personnelle au début. MAIS DANS L'ORDI!

Bref après trois ans à la voir une fois par année, et faire ajuster le niveau de mes pilules régulant mon cholestérol (ça court partout de mon côté de la famille), elle m'a un jour appelé pour dire qu'elle quittait la clinique et que si je voulais rester son cobaye client, il fallait que je la suive à Outremont. Je lui ai bien dit que le bébé ne pouvait pas être de moi.  J'ai compris qu'on avait fini de payer son nouveau condo et son bureau, à Outremont.
Si on ne voulait pas la suivre, elle offrait nos dossiers à son successeur, un médecin originaire du congo, le docteur Mango Plumo. Ce que j'ai fait. Je suis passé à Mango Plumo. Il m'a rencontré une première fois sommairement, afin qu'on se connaisse un peu. Et depuis, c'est une fois par an. Autour d'octobre, rencontre toujours initiée par les pilules régulant mon cholesterol arrivant à échéance.

Ce fût le cas il y a 12 jours. "Monsieur Jones, je pourrai vous dépanner une fois pour un mois, mais c'est officiellement le dernier renouvellement. Il faudra aller revoir votre docteur." m'a dit la pharmacienne. C'était tout juste avant les vacances. mercredi le 14 août, 8h15 du matin, j'ai appelé pour prendre rendez-vous. J'ai eu l'impression de réveiller sa femme. Qui avait pourtant bien répondu du nom de la clinique. Son accent trahissait l'Afrique en tout cas. Elle m'a dit qu'ils nous rappelleraient. Ce qui m'a grandement étonné, je n'appelais que pour prendre rendez-vous, c'est une affaire de quelques secondes, non? Bref, j'étais au travail, je n'ai pas insisté.

J'écris ceci, jeudi soir le 29 août. 16 jours plus tard. Je les rappelle demain. Sur la route, en direction de Québec, en direction d'un party de job qui ne me tente en rien.

Largué again?
Je ne veux que PRENDRE RENDEZ-VOUS!
Probablement en octobre.
Novembre si on repousse déjà à cette simple étape.

Il est peut-être trop occupé à superviser les rénovations qu'on lui a financé.

vendredi 30 août 2019

PKP Scott

Micheal Scott est un personnage fameux de la télévision. Il est incarné par Steve Carrell aux États-Unis. Mais sa genèse et son réel créateur est l'increvable britannique Ricky Gervais que je respecte beaucoup et dont je respecte à peu près toute l'oeuvre.

Micheal Scott aura duré plus longtemps, David Brent, en Angleterre, n'a créé pour la télé que deux saisons et un épisode de Noël.

Mais les deux personnages, issu du même créateur, avaient la même ritournelle toujours amusante, mais toute aussi déplorable, soit l'envie de complicité dans un moment où la caméra les surprend en interaction, un moment de complicité souvent peu partageable.

J'ai pensé à Micheal Scott l'autre tantôt quand un matin, assez tôt, c'était peut-être à l'émission de Michel C.Auger, donc peut-être pas si tôt, j'ai pensé une seconde, en entrant et sortant du camion, que j'avais peut-être changé de station par erreur.  Pierre-Karl Péladeau y était en parfait monologue et contrôlait absolument mal son ton. On m'aurait dit qu'il était en boisson que je l'aurais peut-être cru. Il discutait de la situation des médias en péril et cachait mal sa satisfaction à voir les bateaux couler quand son propre navire se porte pas si mal.

Péladeau pateaugeait tel un poisson en mer agitée. Il soliloquait. Voilà pourquoi je ne me rappelle plus à quelle émission il jasait, mais, sans le dire ouvertement, il était animé d'une certaine joie mal contenue en parlant des déboires de Capitales Médias.

Je trouve que Micheal Scott/David Brent a/ont beaucoup de points en commun avec PKP.
Même type de maturité. 

Puis, je l'ai réetendu cette semaine, témoignant dans le cadre des auditions sur la crise des médias, qu'on voyait venir comme le Hindenberg de 1937, est maintenant devenu quelque chose de plus urgent pour les créateurs de ses médias, en péril depuis plus de 10 ans, mais prêchant dans le désert ou regardant passer les trains. Ce qui reste plutôt rare dans le milieu du journalisme. Les trains, on les conduits, les construits ou les étudient en général. Parfois les trois en même temps.

On a sensiblement tous dit la même chose: taxer les maudits GAFAM. (Google/Amazon/Facebook/Apple/Microsoft)
Surtout Google et Facebook. Tuant directement les médias imprimés.

Les versions papiers se dirigent vers la mort, on le sait depuis un bon bout de temps. On a pas voulu le croire. On est aujourd'hui forcé de le faire. Tout le monde souffre. Même Le Devoir, La Presse et Québécor. Ce que personne n'avouera présentement, mais c'est le cas. La gratuité de la Cyberpresse était une erreur mortelle. Le Devoir est extrêmement niché et pourra survivre. Le Journal de Québec et le Journal de Montréal ne survivent que grâce aux autres propriétés de Québécor. Ce sont deux choses qui ont gardé le Journal de Q et celui de M au sommet de la pyramide depuis toujours.
1) Le format.
2) La facilité toute Québécoise de s'insurger de quelque chose tous les jours. Le sensationalisme.

En ce qui concerne la qualités et la précision des textes, on tourne les coins ronds, mais de très bons écrits ont été faits dans ces deux journaux, mais beaucoup moins souvent que le contraire.

Donc les entreprises de Péladeau ne sont pas sous respirateur artificiel (yet). Il s'est donc présenté cette semaine pour monologuer plus que pour répondre à des questions, a plus ou moins pointé tout le monde, les accusant de mal gérer leurs affaires, et a clairement traité tout le monde de "quêteux".
La vérité étant que les magazines de Québécor ont profité du tier des subventions des gouvernements et le centre vidéotron est un éléphant blanc largement payé par le gouvernement et les citoyens eux-mêmes.
Quand Catherine Dorion, députée du cabinet fantôme de Québec Solidaire concentrée sur la Culture, et ancienne blogueuse sous le giron de Québécor s'est inquiétée de la concentration de l'info si une offre de Québécor était acceptée, PKP a réagi en moron.

Dorion a été avertie, lorsque sous emploi de Québécor, de ne jamais parler contre le patron ni l'entreprise, son inquiétude était légitime. Sa lumière, pertinente. Son ton, toujours à mieux travailler.

PKP a choisi de répondre, faussement en maîtrise de ses émotions, (qu'est-ce que le jupon dépassait!), que madame voulait faire son spectacle et qu'il n'avait qu'à lui dire bravo devant une telle performance. Le mot "condescendance" est 100% applicable ici. Dorion a tout de suite répondu que c'était une vraie question qu'elle posait. "doit-on s'inquiéter de la liberté de presse si on fini par céder aux propositions d'achats de Québécor?". PKP a répondu du tac-au-tac, (donc impulsivement, sans contrôler ses émotions) qu'il lui avait donné une vraie raison...

En-fan-til-la-ge.

Dorion n'a pas été offusquée outre mesure. Mais PKP, qui aurait dû la connaître puisqu'elle avait travaillé pour lui, si il avait été un brin plus vif d'esprit, mieux entouré, si il avait usé d'une meilleure intelligence, aurait pu la revirer comme une crêpe sur ses anciens écrits, de manière beaucoup plus habile. Et le clip retenu aux nouvelles aurait plutôt tourné à soin avantage.

Mais PKP n'est pas des cette racine futée.

En entendant sa manière de dire "quêteux" à la radio  toute la journée, toujours dans le même extrait des l'audience,  ses accents toniques, je ne voyais qu'un visage qui n'était pas seulement le sien.

J'entendais son père.

Un autre qui aimait faire aller sa gueule, un peu colon, et qui était aussi convaincu de la complicité des gens qui le regardaient, même si il n'avait pas été aussi plein d'esprit qu'il le pensait lui-même.

Comme Micheal Scott.

jeudi 29 août 2019

À La Recherche Du Temps Perdu*******************Kim de Rudyard Kipling

Chaque mois, dans les 10 derniers jours, tout comme je le fais pour le cinéma (dans les 10 premiers) et tout comme je le fais pour la musique (vers le milieu),  je vous parle de l'une de mes trois grandes passions (outre les Femmes), la littérature.

Lire n'est pas un réel effort pour moi. Je suis traducteur et c'est pas mal une nouvelle manière de respirer de temps à autre.

Lire c'est entrer dans un monde nouveau, c'est ouvrir les vannes de l'esprit et de l'imagination. Lire c'est s'ouvrir les yeux. C'est zoomer sur autre chose que soi. C'est aussi, parfois, se comprendre soi-même. Lire c'est voir le monde différemment.

Lire c'est un souffle, c'est respirer différemment. C'est donc vivre.

KIM de RUDYARD KIPLING

Indien, mais aussi britannique, le génie de Rudyard était admiré par d'autres génies comme Goerge Orwell ou Henry James. Kipling sera le plus jeune lauréat du prix Nobel de Littérature de langeu anglaise, le gagnant à 42 ans, en 1907.

Mais 6 ans avant, il signait un fameux livre géostratégique, mettant en vedette un jeune Indien, qui donne son nom au titre, trempé dans un monde masculin impérialiste, dominé par le voyage et l'aventure, dans un monde où la question de la séparation des blancs et de non-blancs n'existe pas.

Deux Hommes, un jeune et un vieux, sont au centre du roman. Kim est indien, mais blanc, comme Rudy. Il est séduit par le grand jeu, une géostratégie bien peu de son âge, et dans lequel il sera plongé. Camaléon, il se meut entre deux cultures, avec le but avoué de réconcilier les visées sociales opposées. Le vieux lama cherche la rédemption spirituelle dans le cycle de la vie.

Le livre est une célébration de l'amitié entre frères, une ode à le beauté dans un environnement souvent hostile. Kilpling saisit l'opulence de l'exotisme indien, qu'il connait depuis sa naissance. On sent le menace de l'impérialisme britannique et le doute russe, perpétuel. Le charmant et le fébrile se côtoient. Le poétique et le sordide. On y sent la lourde influence colonialiste britannique avec cette facilité à utiliser le terme nigger pour quiconque n'aurait pas la peau aussi blanche que le britannique.
Le livre est de 1901 et pourrait ainsi passer pour raciste avec certains passages. Mais il faut le lire avec un esprit de début de siècle. On mentionne d'ailleurs beaucoup de stéréotypes raciaux, mais les personnages ne les incarnent en rien. Et Kipling nous laisse les juger de par leurs actions.

Kimball O'Hara à lui seul est une bonne raison de lire ce livre. Il est extrêmement intéressant. Aimable, pertinent, attachant. L'école de la rue de Rudyard Kipling a servi les dialogues brillamment. Il est rusé, fin renard, a le sens de la répartie, bien que toujours un enfant, capable d'ennui, de manque d'imagination, de solitude et de frayeurs. Il est aussi riche en complexités. En exemple, tôt dans le livre, il est vite établi qu'il n'est pas au dessus de l'idée d'exploiter la foi et certaines superstitions religieuses afin d'arriver à ses fins, mais il laisse tomber ce côté opportuniste afin de lui-même croire aux prophéties et au idées supernaturelles.

On y parle quête spirituelle mais ce livre est aussi un thriller d'espionnage.  Rare combine. Le contrôle de l'Inde au 19ème siècle est au coeur de ce récit. Impliquant Britanniques, Russes et Indiens. C'est aussi un livre qui fait se côtoyer hindous, jainistes, sikhs, musulmans et chrétiens avec de variés degrés de respect et de tolérance.

C'est un livre de plus de 100 ans, qui parle encore de nous, aujourd'hui.

Et de nos beautés croisés de nos travers.

Intelligent, drôle, touchant. Un grand auteur, un grand livre.

Kipling, a qui on avait demandé d'écrire un truc sur les ingénieurs, écrira si brillamment sur le métier, que le Canada en fera le passage obligé de tous les ingénieurs lors de la remise de leur bague. 

Un immense auteur qui est beaucoup plus que son Livre de la Jungle.

mercredi 28 août 2019

Si Tu N'aimes Vraiment Plus Rien

C'est drôle comme les deux leaders de la génération x du G7, Manu Macron et Justin Trudeau, ont été traités en parfait "X".

C'est-à-dire comme des gens qu'on prendrait de haut et avec lesquels la condescendance serait naturelle. Deux enfants, tolérables à la table des "grands". Deux noms sur lesquels mettre un "X" ne serait pas tellement grave.

Il est difficile pour nos parents et leur génération de cesser de nous traiter comme des enfants. Jair Bolsonaro, le Donald Trump des pauvres au Brésil, a refusé les millions offerts par la communauté internationale afin d'aider à vaincre et rebâtir les forêt d'Amazonie qui brûlaient. Au préalable, il s'était moqué de la femme de Manu Macron en appuyant un tweet qui suggérait de manière infantile que la femme de Bolsonaro était plus jeune et jolie que celle de Manu.

Bolsonaro, probablement secoué par des proches lui rappelant que quelques 50 millions de dollars, on accepte et on place ailleurs si il le faut, mais on ne refuse jamais, a poussé l'odieux jusqu'à dire qu'il accepterait peut-être les millions de la France, si Manu s'excusait pour avoir...PEU IMPORTE!  MACRON NE DEVRAIT JAMAIS S'ABAISSER À S'EXCUSER FACE À CE COROSSOL MOISI!

Et se torcher d'au moins un billet de un million ayant le visage de celui qui se moque de sa femme comme un gamin de l'école primaire, d'imprimé dessus.

Bolsonaro (64 ans) pense vraiment qu'il peut traiter Manu (41) comme un enfant?

Al poto!

Ça m'a rappelé un souvenir douloureux avec ma propre famille. Mon père, qui n'aura toute sa vie vu que des enfants en voyant ma génération, nous invitait sans arrêt à des partys de famille où s'y trouvaient ses frères, ses soeurs, mes cousins, mes cousines. Mais on était, les trois enfants chez nous, les trois plus vieux cousins de la famille (ou presque), les autres de notre âge étant principalement en Ontario, en Espagne ou ailleurs. On a donc jamais été enthousiasmé par les fêtes de famille du côté de mon père ni du côté de ma mère, dont la famille est plus petite, plus discrète, et moins encline à célébrer en groupe (ils ne sont que 3, mon père, 8). Les rôles de tous changeaient dans ses soirées là. Même si on avait 15-16 ou 17 ans, on nous traitait comme des enfants de moins de 11. Nos parents eux-mêmes redevenaient des adultes de la jeune vingtaine et déployaient leur ego haut et fort comme une famille italienne le ferait.

La mère de ma conjointe, dans les mêmes circonstances, est quelque chose à voir!

Même exilé à Montréal, mon père continuait à nous inviter chez ses frères et soeurs et souvent, avait déjà confirmé qu'on y serait comme moyen de chantage. Eux logent à Québec, nous, 273 km plus loin.  J'ai été obligé, une fois, d'être brutal. Je leur avait envoyé notre "calendrier des week-ends de l'été". Inventant même quelques activités afin d'éviter les rencontres dans SA famille.  Ce que je disais, pas assez clairement, semble-t-il, était qu'à 27 ans, avec bébé en couche et de la fatigue plein les crevasses des yeux, on ne pouvait plus se donner aux mononcles et aux matantes comme avant. Je comprends que c'était surtout de l'orgueil de grand-parent et principalement bébé qu'ils voulaient probablement voir, mais fallait alors venir le chercher.

Je disais non merci.

"Il" a insisté une seconde fois dans un second courriel. Ça m'avait mis en furie. J'avais répondu assez violemment. Avant de comprendre que ce que c'était plutôt ma mère qui avait écrit par le courriel de mon père, qu'elle ne méritait pas toute la hargne que j'avais placé dans la réponse, bref, que j'avais vraiment infligé de la peine chez mes proches parents.

Mais fallait couper le cordon.
C'est pas facile pour un parent je présume de voir ces enfants devenir adulte.

Pourtant...

Il y a cette chanson d'interpol qui me parle beaucoup depuis qu'on a déménagé.
What part of betrayal do you wish to deny.

Je l'écoute avec un plaisir renouvelé chaque fois. Tentant de me dire que le titre ne me colle pas trop à la peau comme un tatou par rapport à la maison.

Mon fils a fait un "chill" avec une vingtaine de ses amis sauveteurs de piscine qui a décollé dès le départ et où tout le monde a ri, dansé et s'est follement amusé pendant qu'on dormait dur plus haut.

Ma fille, dimanche dernier, a fait la même chose, avec 17 de ses ami(e)s. Ils ont investi la piscine, sont allés joué au volley au parc, sont revenus dans la piscine, on bu, ri, dansé.

J'étais très heureux pour eux deux.

Si je n'aime vraiment plus rien, ça, j'ai aimé.
Papa a aimé sans sentir le besoin ni l'envie de s'imposer.
Enfants, peignez de vos propres couleurs, pas des miennes.

Le chat qui n'a jamais été aussi heureux.
Mes enfants, libres de leurs parents, et allumés comme je devrais l'être aussi.
L'amoureuse, happy avec son tapis "this is my happy place".

Reste moi.
Et le fantôme de Réjean Ducharme qui m'habite*.


*OOOOOOOOOOOOOOH! que je ne suis pas en train de me comparer! Je parle de l'enfanttôme pas de l'homme qui collectionnait les trophoux

mardi 27 août 2019

Barbet Schroeder

Né à Téhéran, en Iran, il est le fils d'un géologue suisse et d'une physicienne d'origine allemande.

De l'âge de 6 à 11 ans, il grandit en Colombie où son père devient diplomate pour le gouvernement suisse. Sa famille quitte pour la France, où il y sera étudiant à la Sorbonne, à Paris.

À 23 ans, il fonde la maison de production Les Films du Losange qui fera sa fortune avec pratiquement tous les films de la Nouvelle Vague Française.

Il passe lui-même derrière la caméra, sous un scénario explorant les effets de la contreculture américaine, co-écrit par lui et Paul Gégauff, et dont la trame sonore est assurée par Pink Floyd, en 1968, au coeur de son époque. Son film est un succès sans retenue. En 1972, Pink Floyd refait le coup de la trame sonore avec Barbet qui tourne La Vallée, un film marquant pour le réalisateur qui y trouvera, sous l'oeil de la caméra, dirigée par sa main, l'élue de son coeur: l'actrice Bulle Ogier.

En 1974, il tourne le formidable documentaire General Idi Amin Dada: a Self Portrait, avec la large participation de son sujet, le dictateur ougandais qui ne semble pas réaliser l'odieux qu'il révèle à sa caméra. Il ne fait aucun doute qu'il est un criminel de guerre international et il domine à peu près tous les plans, assurant même la direction par moments en ordonnant que l'on film un hélicoptère. Dada met en scène plusieurs moments, révélant sa totale domination sur les gens qui l'entourent. Schroeder tourne une version d'une heure et demie pour Dada, qui plaira au dictateur. Mais pour l'international, il monte une version différente montrant Dada, plus outrancier, grossier, et on le voit enguirlander vertement son ministre des affaires étrangères tout en faisant des blagues quand il réalise qu'il est filmé. Deux semaines après la sortie du film, le corps du ministre est trouvé mort, flottant sur le Nil.

Dada exige un nouveau montage quand il envoie un espion voir son film en Angleterre. Shroeder refuse. Dada prend alors en otage 200 citoyens d'origine française, vivant en Ouganda, et menace de les délivrer seulement si les coupes sont faites comme il le souhaite. Shroeder s'exécute. Mais remonte le film comme il l'entend, quand le régime de Dada est forcé à l'exil, en 1979.

Shroeder provoque la controverse en 1975 en tournant avec Depardieu et Bulle Ogier une comédie sur l'univers du sado-masochisme et des dominatrices. Le film sera coté X jusqu'au début des années 80, où les moeurs sont de plus en plus tolérantes. Il tourne toujours avec Bulle, et Jacques Dutronc cette fois, des arnaqueurs de première, en 1984. Un an plus tard il tourne un documentaire avec Charles Bukowski où celui-ci, à un certain moment, réagit violemment face à sa femme. Ce documentaire mènera à son film suivant, une autobio de Bukowski, magnifié par lui à l'écrit, avec Mickey Rourke l'incarnant.

S'intéressant souvent aux sujets tordus, il choisit comme projet suivant le flou autour de Sonny von Bulow, femme liée à une grande fortune, qui sera rendue neurovégétative par surdose d'insuline. Son époux Claus est accusé du drame. Le film donnera à Jeremy Irons son Oscar du meilleur acteur.

Shroeder sera conseiller pour Patrice Chéreau pour l'excellent et brutal La Reine Margot.
Il tourne un thriller avec Bridget Fonda et Jennifer Jason Leigh. Il tourne avec Nicolas Cage, Meryl Streep, joue le président de la France pour Tim Burton et tourne aussi avec Micheal Keaton.

Il produira l'adaptation d'un scénario Colombien et tournera ensuite avec Sandra Bullock. Il tâte encore du documentaire, et fait un peu l'acteur chez son ami Rivette ou chez Wes Anderson. Il tourne l'isolement puis, ne lâche pas le documentaire, plantant sa caméra chez les bouddhistes, la terreur, encore.

Barbet n'a jamais eu froid aux yeux.
Il a aussi tourné le 12ème épisode de la saison III de Mad Men.

Il a eu 78 ans hier.

lundi 26 août 2019

Tu Ne Seras Jamais Autrice

Ni dans ma bouche, ni dans mon blogue, ni ailleurs.

Ce n'est pas platement une question de "Ça sonne pas beau". Ce serait trop ridicule. L'un trouve beau, l'autre non, la discussion n'existe déjà plus. C'est plutôt une question de "Kébékitude".

Tu seras toujours Auteure.

Depuis février 2019, l'Académie Française, se donnant la tâche de parfois régir le langage francophone mondial, a autorisé le retour du terme "autrice" pour définir une auteure ou une écrivaine.

Autrice divise.

Soyons clair: L'Académie Française ne sert absolument à rien. C'est un groupe de ronfleurs, presque 100% (5 sur 40) masculin, qui de temps à autre, se réveille pour parler de ses drôles de rêves.

Avant le 17ème siècle, le mot autrice existe parce qu'il est utilisé. Mais ironiquement des femmes qui écrivent, il y en a pas. Quand celles-ci se mettent à écrire, toujours au 17ème siècle, est formé l'Académie Française. Comme il y a résistance dans un monde encore plus misogyne (oui, ça se peut) que celui de nos jours, on interdit complètement l'utilisation du mot. Avec l'inconscient objectif que s'éteigne toute seule cette tendance qu'ont les femmes, Oh! pardi!, de maintenant oser écrire!

Et quoi encore? Elles voudront qu'on les respecte comme les hommes?

On approuvait pas non plus écrivaine. Une femme était écrivain. C'est l'Afrique, puis la Suisse, puis le Québec qui a commencé à utiliser écrivaine. En 1979, le parti Québécois choisit de féminiser des noms de métiers que les Femmes pratiquent autant que les hommes, parfois plus, dans le but d'égalité entre Hommes et Femmes, mais surtout afin d'être en communion avec son époque. Sauveteur devient salvatrice, facteur devient factrice, écrivain devient écrivaine, auteur devient auteure.

On vit sur une planète où il semble convenu que la langue la mieux parlée serait issue de Paris (PFFFFFFFFFFFhahahaha!) et qu'il y aurait en plein centre 40 bachi-bouczouks, AUCUN d'entre eux linguiste!, qui parleraient encore mieux. Et qui décideraient, du pays de la misogynie profonde, comment les Femmes devraient s'appeler entre elles. 30 hommes, 5 femmes et 5 morts. Car ils sont archi vieux  les académéciens (Dany Laferrière, 66 ans, est le deuxième plus jeune) et 5 d'entre eux sont morts et leurs sièges sont en ce moment à prendre.

Sur les ondes de Radio-Canada, radio, on utilise le mot autrice souvent. Je ne suis pas contre. Tant mieux si on se sent mieux en le prononçant. Mais je ne vois pas pourquoi l'ancestrale Académie Française, issue d'un pays qui a encore des vues ancestrales sur le rôle de la Femme en société, viendrait nous dicter notre féminisation des mots. Nous féminisons déjà mieux que la France à bien des endroits depuis plus de 40 ans. Et là on viendrait nous dire que auteure ou écrivaine ce serait erroné?

Jamais.
Tout comme espadrilles ne sera jamais baskets dans mes traductions.
Dans mon métier de traducteur, Hidalgo Jones de la Mancha se bat continuellement contre les vieux moulins français. C'est une réelle dualité. 
Une caisse pour parler d'une voiture c'est de l'argot de France. Pas d'ici. Ici on parlerait d'une bagnole ou d'une carlingue. Deux mots qui sont aussi issus de la vieille France.

Mais autrice...ce serait un rappel qu'au Québec, ce serait la France qui féminiserait nos voix.
Fuck no.

Ironiquement c'est une femme de l'académie française qui a porté le dossier du mot autrice en disant, de manière stupéfiante, sommes nous vraiment en 2019 là-bas?, que les Femmes ne savent plus comment se nommer, pharmacien ou pharmacienne? Et dans le même souffle, elle a aussi dit qu'elle trouvait difficile de porter le mot "féministe", que ça la rendait donc inconfortable...et gnagnagna...ce qui a dû amadoué les 30 hommes pour faire accepter cette petite douceur.

Dominique Bona, êtes vous sur le bon siège?

Au nom du féminisme QUÉBÉCOIS, j'utiliserai toujours auteure et écrivaine.

Jamais autrice.

Trop proche de triste.

Et la France doit non seulement cesser de nous dire comment parler, mais aussi cesser de gérer le féminin pour nous.

Là dessus, c'est nous qui sommes 400 ans en avance sur eux.

Les mots auteure et écrivaine ne sont pas retirés. Autrice est ajouté.
C'est l'usage qui décidera de la vie d'autrice.

Mais moi, traducteur, mon choix est fait.
Autrice si ça te tente, mais je ne t'appellerai jamais ainsi.

Tu seras immortelle quand même. 
Et auteure toute en HAUTEUR!