jeudi 31 juillet 2014

Point G D'Émeu et Gland de Colibri

(Sexplicite)
Pour oiseaux érotiques.

30 confidences féminines sur le sexe.

"Une fois, j'ai gardé ma petite culotte et j'ai laissé mon partenaire simplement la tasser sur le côté avant de me pénétrer. De la façon dont il l'a tassée sur le côté, le tissu de la petite culotte touchait aussi mon clitoris et la sensation lors de le relation a tout simplement été sensationnelle" (C. 21 ans)

"Mon copain avait toujours prétendu vouloir jouer entre mes jambes avec sa bouche pendant des heures. Je l'ai donc pris au mot et une heure après un premier orgasme, il m'en offrait un autre. Ça a duré 4 heures! et j'ai eu 4 orgasmes! C'était fantastique de pouvoir se concentrer sur son seul plaisir personnel aussi longtemps!" (É. 28 ans)

"J'adore porter de la lingerie. Je trouve donc ridicule d'aussitôt l'enlever lorsqu'avec mon amoureux. Celui-ci frotte par dessus mon linge aussi longtemps que possible, ce qui n'est pas désagréable du tout." (L. 31 ans)

"Habituellement j'aime le sexe fort, intense et bruyant. Toutefois, en vacances en camping avec un couple d'amis, nous devions nous faire discrets. Nous nous y sommes pris si délicatement que l'expérience n'en a été que plus merveilleuse" (P. 23 ans)

"La position du chevauchement, quand il touche mes seins, formidable!" (T. 28 ans)

"Quelques fois, quand je reviens de travailler, je demande à mon partenaire de me déshabiller, ce qui est le code pour "j'ai envie de toi". C'est très excitant de savoir que le sexe est à l'agenda dès qu'on entre chez soi." (I. 27 ans).

"J'ai donné mon vibrateur à mon copain qui l'a installé en moi pour ensuite me pénétrer. Les vibrations ont servies de très excitantes préliminaires, et la pénétration qui a suivi fût la totale!" (A. 28 ans).

"Le sexe dans la douche a toujours été plutôt fade pour mon copain et moi jusqu'à ce que nous utilisions du lubrifiant. Le lubrifiant sur mon clitoris combiné avec la sensation de l'eau glissant sur ma peau...wow! j'ai déjà hâte à la prochaine douche commune!" (M. 24 ans)

"Ma position favorite est lorsque je place mes jambes sur ses épaules. L'angle offre une profondeur que mon chum comble à merveille!" (S. 35 ans)

"Une fois, il m'a pénétré par derrière face à un miroir. Nous pouvions voir nos visages respectifs. À la fois comment nous étions excités, ainsi que comment nos efforts influençaient nos visages et le rendaient". Drôle, honteux et excitant à la fois!" (J. 27 ans)

"Une nuit, après une séance de sexe fantastique, mon copain m'a tatoué temporairement des mots extrêmement non recommandables sur les seins. Je les ai gardé le lendemain pour aller travailler (sous mes vêtements bien entendu) m'excitant moi-même toute la journée et me faisant sentir comme une fille traînant un sale petit secret sexy. J'étais prête au retour à la maison pour la deuxième ronde." (J. 32 ans)

"L'été, j'aime me maquiller torse nu. Je vois bien que ça excite mon chum et je me sens alors belle et attirante. Ça me met aussi dans le beat de l'excitation sexuelle toute la journée" (N. 18 ans)

"J'adore quand mon chum plante ses ongles dans mon dos. Il y a un côté primitif, animal, qui me plaît là-dedans et je sens alors que je lui suis en ce moment indispensable." (M. 33 ans)

"J'aime beaucoup quand nous nous embrassons longtemps et flirtons ailleurs qu'à la maison, semi-publiquement. Comme nous sommes ensemble depuis longtemps et que nous vivons ensemble, se comporter comme deux adultes qui se fréquentent pour la première fois en public reste toujours excitant." (A. 24 ans)

"Récemment j'ai commencé à donner des ordres à mon chum comme si j'étais une dominatrice. "Embrasse-moi là!" "Prends mes seins!". Je suis de nature extrêmement timide et douce, je suis restée surprise de voir à quel point ce personnage de nuit s'est investi en moi et comment mon chum y réagit bien" (A. 34 ans)

"Quand nous regardons la télévision, je prends la main de mon amoureux et la glisse sur mes seins. Une heure de caresses sur mes seins me place dans un parfait état d'esprit pour plus sexy ensuite au lit. J'aime beaucoup l'équilibre Confort du salon/excitation du lit." (D. 24 ans)

"J'aime beaucoup sucer mon chum et je gémis beaucoup quand je le fais. Plus je gémis, plus je m'excite moi-même dans mon rôle. Ça l'excite autant que moi. C'est plaisant de se laisser aller à ce qui nous fait plaisir" (C. 28 ans)

"J'adore quand nous sommes à moitié endormis et en cuillère au lit, que nous y allons extrêmement lentement, sans urgence, mais passionnément. Nous ne pouvons pas être plus en communion l'un avec l'autre qu'en ces moments." (K. 25 ans)

"Je garde mes cuisses extrêmement tendues quand il me pénètre et ça me donne pratiquement toujours un orgasme sur-le-champs." (É. 26 ans)

"Avant de passer sa langue sur mon clitoris, mon partenaire passe toujours une glace dessus, le froid de la glace, suivi de la chaleur de sa langue est un feeling incroyable!" (J. 27 ans)

"Quelques fois, on met un film de fesses pendant qu'on s'envoie en l'air. Je croyais que ça nous rendrait distraits ou jaloux mais c'est extrêmement excitant" (M-C. 55 ans)

"Quelques fois mon partenaire s'arrêtera lorsqu'il est en moi. Je contracte alors mes muscles ce qui l'excite alors autant que moi" (B. 30 ans)

"Je n'ai jamais cru au dialogue lorsque je faisais l'amour, mais mon chum est un tel narrateur, il peut décorer d'un texte très excitant l'endroit où il place sa main, il peut décrire mes seins et me faire rire (ce qui me séduit toujours), l'entendre et le sentir est extraordinairement hot" (M. 41 ans)

"Mon chum et moi nous nous textons les choses que nous avons le plus appréciés de la nuit précédente. Ça nous fait revivre une expérience très agréable et nous fait savoir ce qui nous plait chez l'autre" (K. 18 ans)

"J'adore être sur mon chum et lui coincer les mains au-dessus de sa tête. Je ne serai jamais plus forte que lui, mais ce sentiment que là, je le suis peut-être, me plait beaucoup" (R. 30 ans)

"Quelques fois, mon chum et moi mettons le cadran trois heures avant l'heure où nous nous serions normalement levés. Nous faisons l'amour, puis dormons une autre heure. Bonheur" (H. 27 ans)

"J'adore faire l'amour quand la lumière est ouverte. Non seulement je sens que je fais quelque chose d'interdit mais en plus, j'aime voir ce qui se passe." (L.34 ans)

"J'aime faire ça partout ailleurs que dans un lit. C'est tellement inaproprié et ça oblige des accommodements" (J. 29 ans)

"J'aime quand il arrive derrière moi, m'embrasse derrière les oreilles et dans le cou, glisses un de ses bras sous mes seins en passant son autre main dans mes cheveux. je comprends ce dont je lui donne envie." (T. 44 ans)

"J'aime qu'on ne se parle pas du tout et que l'on aille droit au but. Comme deux animaux qui ne se quitteraient pas des yeux mais qui apprendraient à se connaître seulement ensuite." (M-J. 40 ans).

Mesdames, messieurs, prenez note.

Coquinement vôtre.

mercredi 30 juillet 2014

14 mois avec Crosby, Stills, Nash & Young

Mars 1970.

Il y a un an, David Crosby, Graham Nash & Stephen Stills unissent leurs efforts avec un album qui les rend extrêmement populaires dans une Amérique post-Woodstock.

David Crosby ce sont les harmonies et l'incroyable musicalité.
Graham Nash c'est l'anglais, style Henry VII, plus soft que rock.
Stephen Stills c'est le blues, les compositions à la guitare, un certain leadership et le penchant rock du trio.

Ça n'est pas supposé fonctionner mais la marijuana réunit tout ça. Et c'est un gros hit.

Neil Young, ancien pote de Stills dans Buffalo Springfield se joint au trio et l'album qui est lancé en mars de 1970, Deja Vu, deviendra si important que la plupart des compilations des meilleurs albums de tous les temps le retiendront, principalement dans les 60 premiers.

Stephen Stills est l'auteur de trois morceaux, le premier, 4+20 et le dernier, co-écrit avec Neil Young.
Neil Young est l'auteur de trois morceaux aussi, Helpless, Country Girl & le dernier morceau co-écrit avec Stills.
Graham Nash est l'auteur de Teach Your Children (un gros hit) et de Our House (l'une des plus belles chansons ever! bien que lourdement inspirée de deux morceaux des Beatles).
David Crosby est l'auteur de deux morceaux: Almost Cut My Hair & la chanson titre.

Woodstock est une composition de Joni Mitchell, ancienne amoureuse de Neil Young et copine de coeur de Graham Nash qui a inspirée le texte de Our House.

Dallas Taylor collabore à la batterie et au tambourin sur Teach Your Children.
Greg Reeves est bassiste sur 6 morceaux.
Jerry Garcia des Grateful Dead joue de la guitare électrique à la pédale sur Teach Your Children.
John B. Sebastian joue de l'harmonica sur Deja Vu.

Le succès est tel que chaque membre aura les reins assez solide pour y aller de son propre projet en solo sur les 13 mois suivants.

Septembre 1970.
Dans le but avoué de tenter de fusionner son band Dark Horse et les membres de CSNY, Neil Young les invite en studio et sera le premier à livrer un album en solo avec une musique inspirée d'uns script hollywoodien de Dean Stockwell & Herb Breman qui ne sera jamais tourné.

De CSNY, Young retient finalement Greg Reeves à la basse et Stephen Stills aux voix. Dark Horse y sera au grand complet: Ralph Molina à la batterie et aux voix, Danny Whitten à la guitare et aux voix, Nils Lofgren (à 18 ans!) au piano, à la guitare et aux voix, Jack Nitzsche au piano sur certains morceaux, Billy Talbot à la basse sur certains morceaux et Bill Peterson au bugle.

After the Goldrush est plus ou moins bien reçu à sa sortie, mais gagnera en estime avec le temps. Aujourd'hui on en parle comme d'un incontournable de l'oeuvre de Young.

Novembre 1970
Stephen Stills, tirant lui aussi beaucoup la couverte côté leadership autant avec Buffalo Springfield (avec Young) qu'avec Crosby, Stills, Nash & Young, lance deux mois plus tard son premier effort solo.

Dallas Taylor, Ringo Starr, Jimi Hendrix, Eric Clapton, Booker T. Jones, David Crosby, Graham Nash, John B. Sebastian, Rita Coolidge, Mama Cass Elliott apparaissent sur l'album qui fait belle figure sur les palmarès d'Amérique sans réellement produire de hit.

Il n'y manque finalement pratiquement que Neil Young, avec lequel les relations ont toujours été tordues.
Il lui envoie même une légère pointe en chantant "we are not helpless" en référence au déchirant morceau Helpless de Young sur l'album de CSNY.

Cet album sera le seul de l'histoire de la musique à réunir les deux grands artistes de la guitare Clapton & Hendrix. Ce dernier mourra avant la sortie de l'album qui lui sera dédié par Stills.

Février 1971
David Crosby  rassemble son Great Planet Earth Rock and Roll Orchestra dans lequel se cachent Neil Young, Joni Mitchell, Jerry Garcia, Mickey Hart, Phil Lesh et Bill Kreutzmann des Grateful Dead, Jefferson Airplane au grand complet, Gregg Rollie et Micheal Shrieve de Santana, son frère ermite Ethan Crosby et Graham Nash.

(Crosby fera aussi 4 albums plus tard avec Nash sous l'appellation Crosby & Nash.)

Ce qu'il lance en février 1971 est reçu très modestement par la critique et les fans, mais le journal officiel du Vatican, L'Osservatore Romano, relance sa popularité en 2010 quand il le place dans les 10 meilleurs albums de tous les temps (au second rang derrière Revolver des Beatles)

Avec le temps, l'effort solo de Crosby est comparé aux oeuvres baroques de Nick Drake et de Fairport Convention.

Avril 1971
Crobsy, Stills, Nash & Young lancent un album en spectacle titrant la réèlle unité récente du groupe: 4 Way Street

Mai 1971

Avec l'aide de mon père et de ma mère, je suis conçu.


Graham Nash lance le dernier son effort solo, mais il s'agit aussi, à mes oreilles, du meilleur effort du lot.

Il n'est pas si seul sur cet album puisqu'il engage les services de David Crosby, Dallas Taylor, Bobby Keys au saxophone, Jerry Garcia & Phil Lesh de Grateful Dead, Dave Mason guitariste de Traffic, David Lindley, guitariste de Jackson Browne, Rita Coolidge & Neil Young.

Nash n'est plus en couple avec Joni Mitchell et l'album en traite beaucoup, lui donnant un côté spleen de plus en plus imposant au fur et à mesure que l'oeuvre se développe.

L'activisme politique de Nash est très évident et c,est ce qui l;'unira plus longtemps que les autres à David Crosby, tout aussi activiste que lui et militant généralement sur les mêmes positions.

Un de mes bands préférés, Dead cab For Cutie (avec l'aide de Neil Young & Gillian Welsh ici) ont repris Millitary Madness en 2006.

Crosby, Stills, Nash & Young ne feront plus d'albums ensemble avant 1988.
Il lanceront bien un album en 1977 mais redevenant Crosby, Stills & Nash puisque Young se débrouille fort bien tout seul.

L'Amérique est toujours intéressante avec ces harmonies dans les tympans.

mardi 29 juillet 2014

Bruits et Silences à Tokyo

Ayako et Ryo étaient passés de leur milieu rural à la grande ville.

Aveuglante était la grande ville de Tokyo avec son déluge de lumière la nuit.
"Mais vivez alors de jour, jeunes gens!" leur disaient leurs amis.

Facile à dire pour celui ou celle dont le logement ne se situait pas au-dessus d'un parloir de pachinko.

Croisement entre une machine à boule et la machine à sous, le jeu du pachinko est un jeu où le participant achète des billes en métal qu'il devra insérer dans les machines. Les billes tombent alors sur une surface de jeu verticale cloutée. Les billes circulent souvent pour rien et s'engouffrent dans un trou, mais quand tout va bien, les billes activent un jeu de roulette qui doit faire paraître trois logos identiques. Si tel est le cas, le joueur gagne plus de billes encore et à la toute fin, si il lui reste encore des billes, il peut les échanger contre un prix au comptoir. Les jeux de hasard faisant gagner de l'argent sont interdits au Japon, mais très souvent, on peut échanger ses billes contre de l'argent liquide dans des centres à proximité des parloirs de pachinkos, des centre contrôlés par une certaine mafia japonaise (tolérée par les autorités puisqu'aucune arrestation n'a jamais été faites à ce niveau).

Ayako & Ryo vivaient dans ce tout petit logement au-dessus d'un parloir de pachinko au coeur de Tokyo et la nuit, le bruit était incessant. Ils en profitaient pour faire l'amour, écouter la télé, sortir, jouer eux-même au pachinko.

Si Ayako aimait beaucoup la ville et s'y découvrait elle-même plus belle avec les semaines qui passaient, Ryo pour sa part en souffrait. Il s'isolait de plus en plus et se renfermait sur lui-même. Comme si le bruit, les immeubles, les foules, l'étouffaient peu à peu. Il avait proposé à Ayako un retour en milieu rural, ce qu'elle avait refusé. Plutôt que de la quitter et de refaire sa vie avec une autre ailleurs, Ryo avait choisi de rester avec elle. Par peur de la solitude mais aussi par jalousie. Ayako était sienne. Et de l'imaginer avec un autre le rendait malade.

Tokyo avait un effet malsain sur Ryo, mais il ne s'en rendait pas compte complètement encore.

Plus Ayako s'éclatait, plus Ryo s'effaçait.

Peu à peu se plantait un mur entre eux deux.

Peu à peu il y avait soleil et nuit, silence et bruit.
Ayako, était si attirée par le bruit qu'elle s'était dénichée un job de danseuses acrobatique dans un restaurant-bar, le Mr Roboto. Dans la cacophonie des soirées de souper musicaux, elle effectuait des chorégraphies en compagnie d'autres danseuses sur des airs internationaux. Se suspendant au plafond en clôture de numéro pour le plus grand plaisir du public principalement mâle.

Ryo, broyait de plus en plus de noir, seul à l'appartement. Il travaillait comme concepteur graphique sur son ordinateur et passait le plus clair de son temps face à celui-ci. Tentant d'oublier que son amour se donnait en spectacle devant des inconnus, presque nue.

Il se consolait quand tard dans la nuit, elle rentrait à la maison, que dans les bruits de joueurs de pachinko plus bas se mêlait ses cris à elle lorsqu'il la prenait pour lui faire l'amour et lui faire oublier les hommes qui la désiraient au resto-bar. Ryo se consolait en se disant que comme ça, il la faisait sienne.

Au contraire, Ayako imaginait au lit un autre homme vu en soirée ou une star de la télé pour s'émoustiller avec Ryo. Il était de plus en plus mort pour elle.

Mais elle se sentait incapable de le quitter. Ryo était un peu sa création et elle était aussi grandement la sienne.

Même si elle prenait racine dans la ville, alors qu'il devenait beige.

Un soir d'été où les astres s'étaient effondrés pour former une ménagerie aveuglante de soleil qui, par amour, formait des caniches sur les terres neuves de l'immensité, Ayako revint à l'appartement, le coeur encore plein de vivaces et les jambes enracinées dans une ville qu'elle ne cesserait jamais d'aimer.

Elle monta les escalier affreusement difficilement jusqu'à l'appartement. Elle ouvrit la porte pour découvrir que Ryo était devenu une partie du mur de brique du salon. Elle se demandait encore si c'était une bonne nouvelle puisque cela voulait peut-être dire qu'il s'enracinait enfin lui aussi en ville ou bien si c'était parce qu'il était devenu si ennuyant et longeant les murs que les murs l'avaient recrutés parmi eux, quand elle s'aperçut soudainement dans le miroir.

Ayako était devenue une plante.

Après quelques heures de réflexion elle en vint à la conclusion que:
a) Elle était bien vivante
b) Ryo était bien mort.

Des bruits incessants de Pachinko reprirent de plus belle.

Ayako aurait bientôt besoin d'eau.

lundi 28 juillet 2014

Graham Greene

Fils du directeur de l'école qu'il fréquentait, G.G. a vite obtenu un statut unique. C'est au Balliol College d'Oxford qu'il écrira un premier recueil de poésie, publié lorsqu'il aura 20 ans en 1925.

Enfant au tempérament sujet à de profondes dépressions, il tente de se suicider à plusieurs reprises. À 16 ans, ses parents l'envoient en psychanalyse, ce qui est considéré comme rare chez les adolescents des années 20.

Il se joint brièvement au parti communiste et ceci lui donne l'idée de proposer ses services comme espion pour...les allemands! Il veut espionner les français et rapporter tout ça aux Allemands. L'auteur Evelyn Waugh, qui fréquentait les mêmes classe que lui, dira de Greene qu'il regardait pas mal tout le monde de haut, convaincu de sa supériorité, et qu'il ne se mêlait à personne.

G.G. épouse Vivien Dayrell-Browning en 1927, avec laquelle il aura une fille en 1933 et un fils trois ans plus tard. Pour la marier, il doit se convertir au catholicisme. Il était toutefois agnostique avant de le faire et le questionnement sur le catholicisme resteront un thème clé de la suite de son oeuvre.

Greene sera journaliste au Notthingham Journal, puis secrétaire de rédaction du Times de Londres.

Il publie en 1929 un roman ("Désespéremment romantique", dira-t-il) traitant de trahison et d'une relation freudienne entre un protagoniste et son père décédé. La réception est si bonne que Graham Greene lâche tout et devient romancier à temps plein.

Il reste critique occasionnel de livres et de films pour le journal politique britannique The Spectator, puis il co-édite le journal Night & Day qui fait faillite lorsque Greene suggère que Shirley Temple au cinéma n'est que "coquetterie pour hommes mûrs et gens d'église. L'article fait scandale et les clés sont vite dans la porte.

Tout va plutôt mal pour Greene au début des années 30 alors que ses deux romans suivants sont affreusement reçus. Greene les reniera et les éditions deviendront inaccessibles. Dans le but avoué de plaire et que son prochain livre soit adapté au cinéma, (le premier le fût, mais en 1947)  il publie Stamboul Train (devenu Orient Express en Amérique) et gagne son pari sur les deux fronts, le livre est adoré et est fait en film en 1934.

Greene publie ensuite un roman à l'intrigue politique qui vend peu mais est très prisé par la critique (Ezra Pound entre autre). Son roman suivant le compare à Hemmingway, Faulkner et Malraux. Rien de moins. A Gun For Sale en 1936 sera un grand succès populaire, adapté en film en 1941 aux États-Unis, en 1961 en Turquie, en mini-série en Italie en 1970 et en téléfilm aux États-Unis en 1991. Greene voyage beaucoup (Au Liberia en 1935, au Mexique en 1938, partout plus tard) et écrira aussi des observations, des guides et des livres de voyage.

En 1938, Brighton Rock, écrit dans la continuité d'A Gun For Sale,  le rend encore plus populaire et le thriller meurtrier sera aussi adapté au cinéma en 1942 et pour la télé en 1991. Un groupe canadien de rock de la fin des années 80 s'inspire de Greene pour le nom de son band.

En 1939, inspiré de ses observations au Mexique, il publie le récit The Lawless Roads (Another Mexico en Amérique) et la même année The Confidential Agent, écrit sous l'effet des amphétamines et en pleine relation d'adultère. Ce dernier est très bien reçu par le New York Times. Greene, non seulement devient alors un trompeur amoureux maladif, mais il est aussi recruté par sa soeur dans l'espionnage (celle-ci travaille pour le SIS) sous la houlette du MI6. Kim Philby sera son superviseur. Pendant la guerre, Greene sera installé au Sierra Leone.

En 1940, toujours inspiré de ce qu'il a vu au Mexique, il publie un de ses chef d'oeuvre : The Power & The Glory, traitant des chemises rouges et des prêtres catholique dans les années 30.

Il publie The Ministry of Fear, mêlant espionnage et Allemagne Nazie, en 1943, livre qui sera adapté en film par Fritz Lang.
Inspiré de son séjour au Sierra Leone, il écrit The Heart of the Matter traitant d'une importante crise morale du principal protagoniste.

Toujours attiré par le cinoche, Graham Greene écrit The Third Man en tant que roman, alors qu'on lui avait commandé un film. Carol Reed en est très satisfait, car le livre établit une atmosphère, un contexte, une couleur au chef d'oeuvre qu'il mettra en images la même année. Le film et le roman rendent tous ceux qui ont travaillé dessus ou autour très célèbres. Greene multiplie les conquêtes hors-marriage, dont une plus sérieuse avec Catherine Walston, mariée au baron Henry Walston et mère de 5 enfants. Aussi tricheuse que lui, Walston a aussi une liaison avec un important ministre du parti travailliste anglais. Greene et Walston pousse l'exercise de l'humiliation jusqu'à faire l'amour sur la banquette arrière de la voiture tandis que le Baron est au volant (!) La liaison parallèle, qui durera 4 ans, deviendra The End of the Affair, un fameux film de 1999 également (aussi adapté en 1955).

66 titres de Graham Greene seront adaptés au cinéma. Plusieurs autres sur scène.

Greene, clairement bipolaire, publiera encore 13 autres romans entre 1954 et 1990, 4 recueils de nouvelles, deux autobiographies, un autre roman post-mortem en 2005 et un récit sur ses rencontres avec le général de Panama.

Parmi ses romans, The Comedians en 1966, sur son expérience en Haïti, alors sous la dictature de "Papa Doc" Duvalier. Il quitte l'Angleterre cette année-là après avoir été piégé et floué dans un guet-apens financier. Il s'installe à Antibes sur la Côte d'Azur, où il se rapproche d'une autre de ses maîtresses. Il fera une apparition dans La Nuit Américaine de Truffaut dans le rôle d'un agent d'assurances en 1973.

Il publie en 1982 un livre exposant la corruption à Nice chez les hauts dirigeants de l'endroit. Il est alors poursuivi en diffamation, cause qu'il perd. Toutefois, trois ans après la mort de Greene, l'ancien maire de Nice est accusé, prouvé coupable et emprisonné pour tout ce que Greene avait exposé dans son livre. Lui donnant raison dans la mort.

Il passe ses vieux jours en Suisse avec ses amis Charlie Chaplin et Peter Ustinov. Greene se désintéressera tristement de son mariage et de ses enfants toute sa vie.

Bien que cocue, Vivien Dayrell-Browning refusera de le divorcer jusqu'à sa mort.

Graham Greene meurt de la leucémie le 3 avril 1991.