dimanche 13 juillet 2014

Le Canada de 1955 de Stephen Harper

Le 1er juillet dernier, pour la fête dite Canadienne, on avait caché Peter MacKay dans la garde-robe "1953", et le premier ministre, corsaire dans l'âme, a fait un discours patriotique devant quelques pelés et deux tondus.

Stephen Harper a rappelé au bon peuple qu'il était un peuple de "guerriers courageux".

"wut?" a roté la graine d'obèse pancanadienne d'un océan à l'autre. "You ta'kin' to me?"

Comme Lénine, Harper a revisité l'histoire en inventant des hauts faits de guerre, lors du rappel du conflit de 1812, en se magasinant du héros en finançant une publicité du patrimoine sur Laura Secord, en s'amusant comme un banlieusard sans imagination sur ses joujous de F-35, les même que l'on cloue au sol aux États-Unis pour des raisons de malfonctionnement des moteurs (incendies multiples dedans entre autre, rien que ça).

Quand un peuple souligne sa fête nationale à grand coup de rappel de renforts militaire (comme ils le font aussi en Corée du Nord), règle générale, la démocratie s'efface petit à petit.

En 2017, ce sera la 150ème anniversaire de la confédération au Canada. C'est une enveloppe de 33 millions de dollars que le mercenaire Harper a prévu pour couvrir de 2013 (rétroactivement donc) à 2012, des guerres auxquelles le pays au drapeau à la feuille d'érable rouge a participé.

Le but avoué des pirates de l'Ouest est de renforcer la fierté nationale du pays. Toutefois, historiquement au Canada, il n'existe pas une seule guerre où le Canada entier s'est entendu. C'était même chaque fois le contraire de l'unité souhaitée par les combattants conservateurs. Quand ce n'était pas une division entre francophone et anglophone (1ère guerre mondiale), c'était une division entre ruraux et urbains (guerre de Corée).

C'était 42 millions que les conservateurs avaient englouti  dans un plan patriotique appelé "en route vers 2017", et 35 autres millions consacrés au bicentenaire de la guerre imaginaire de 1812.

42 millions + 35 millions + 33 millions = 110 millions.

Dans de la fumée de boucaniers.

Et on saigne Radio-Canada et CBC.

Vous savez chez les dictatures, on s'empare des ondes de la télé en en devenant propriétaire et on contrôle la diffusion des images et des idées en ondes.

À défaut de pouvoir faire ça chez nous, on saigne.

Et on injecte 110 millions dans l'abject.

La guerre ne fait QUE des victimes.

S'énorgueillir de guerres où nous avons été passager de train c'est prendre les voyageurs pour des mécaniciens.

Et dans le Canada de 1955 que nous concocte Stephen Harper, nous ne sommes pas les héros de Lester B. Pearson, casques bleus, symboles international de paix dans le monde, portant pourtant le costume du soldat, mais plutôt les héros qui ont sauvé la Corée du Sud à eux tout seuls. Héros qui n'ont jamais existé bien entendu, mais que les créationistes de Stephen scénarisent en ce moment pour 2017 et/ou 2021.

Heureusement, d'ici là, un changement de gouvernement pourrait faire couler cet argent ailleurs.

Et rassurons-nous un peu, 1955, c'est encore deux ans de plus progressistes que le Canada de Peter MacKay, lui en 1953.

Le monde est une boule fort désordonnée et Harper a raison quand il souligne que la planète se complexifie. Mais soyons clairs, la complexité n'est pas en soi une menace. Les révisions simplistes des conservateurs et les rappels vagues et tordus de nos (faibles) participations dans les conflits mondiaux devraient simplement nous rappeler que le Canada est devenu si mineur sur le plan international sous le gouvernement Harper, qu'il ne siège même plus sur le conseil de Sécurité de l'ONU.

Le Canada ne m'a jamais paru si éloigné de mes réalités.

Étranger.

Grossier.


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