vendredi 11 juillet 2014

Sexe en Banlieue

Avec le temps, il devient de plus en plus difficile pour l'amoureuse et moi de se trouver des espaces pour faire l'amour. Des moments autant que des lieux.

À l'étage des chambres, celle de Monkee, 15 ans (depuis hier), est tout juste à côté de la nôtre. Le mur de notre garde-robe est le mur du sien de l'autre côté. Ça fait quand même une seconde porte avant le mur mais on l'entend si bien hurler son extase quand il gagne à la XBox en jouant à Call of Duty ou à la FIFA que nos gémissements se rendraient surement à ses oreilles aussi. Le fait qu'il porte bien souvent un casque avec micro qui le fait rejoindre ses amis en direct ou qui le font jouer avec des inconnus internationaux nous aide grandement, mais nous ne voulons pas prendre le risque d'être entendu.

La chambre de Punkee, 11 ans, est tout juste à côté de celle de Monkee et est toute petite. C'est la seule qui soit sur le flanc Nord de la maison et on y entend très bien le vent frappant les flancs même si ce mur est en brique. Sa chambre me semble la moins bien insonorisée. Et comme il y fait souvent trop chaud, sa porte est continuellement ouverte afin que l'aération centrale la rafraîchisse. Mais une porte ouverte peut aussi ouvrir des oreilles. Et nous ne risquons pas d'être dévoilés là non plus.

Si bien que quelques fois, quand nous réalisons tout les deux que nous sommes seuls ensemble quelques heures/minutes, il n'en faut pas plus pour que le t-shirt soit lancé sur la télé, que la brassière soit lancée contre le lave-vaisselle et qu'un cul atterrisse sur un comptoir ou un mur, entraînés par mon bassin.

C'est particulièrement difficile ces temps-ci alors qu'il fait beau et chaud, que je suis excessivement bronzé et très blond,  ce qui fait que mes yeux hyper foncés ressortent beaucoup et que l'amoureuse, comme la plupart des filles l'été, expose énormément de peau ce qui active facilement les phéromones phénoménales entre elle et moi. Je vois bien dans ses yeux et dans ses gestes qu'elle me trouve agréable (elle me prête des airs de Neymar Jr-pas vraiment) et elle sait que je la trouve délicieuse en tout temps et nue, formidable.

Mais ce jour béni là, Punkee était chez les grands-parents à Québec et Monkee avait été débranché de son XBox pour passer la journée à la ronde avec des amis.

J'avais travaillé la nuit précédente, j'étais crevé, mais ça n'a jamais paru. Nous avons eu un après-midi sensationnel ce jour-là.

Quand Monkee est revenu de sa journée entre amis, il était sur un "High" et avait visiblement eu beaucoup de plaisir lui aussi avec sa gang. Il parlait sans cesse devant un père qui ne devait plus rien avoir dans les couilles et une mère qui avait les joues rosées comme si Monkee savait ce que nous avions fait tout l'après-midi. Elle en était si honteuse qu'elle a fini par quitter, prétextant un besoin soudain à l'épicerie (que j'avais fait la veille).

"Mais vous l'avez pas faite hier?" a dit Monkee avec raison.
"Oui mais j'ai oublié de t'acheter du lait au chocolat"
Quick thinking de ma part, en improvisant sur l'improvisation de l'amoureuse avec un produit chéri de Monkee, je suggérais à la fois quoi acheter à la belle embarrassée et je fermais le clapet du fils sur ses questions.

Une fois l'amoureuse partie, Monkee dans la cuisine me demande:
"Que fait la brassière de maman sur le frigo?"
"HEIN? heu...j'ai fait le lavage, j'ai dû l'égarer..."
"Sur le frigo?"
"Je pliais le linge dans la cuisine en préparant le souper..."
"Il est où le souper?" dit-il regardant autour la cuisine avec rien nulle part, sinon un J-String sur le chantepleure au-dessus de l'évier, sous-dessus féminin que Monkee a aussitôt repéré.
"Pis qu'est-ce que ça fait là ça? wach!"
"Maman avait trop envie de se baigner tantôt, faisant chauuuuuuuuuuuuuuuud! elle s'est empressé de sauter dans son maillot et hop! dans la piscine, la petite culotte a dû..."
"Et là sur le fan?"
Le regard de mon fils était nettement plus mature que mon faible filet de voix d'adolescent mentant à ses parents qui lui racontait n'importe quoi. Il a semblé tout comprendre d'un coup, il a un peu souri malgré lui, et m'a demandé:
"Qu'est-ce que vous avez fait vous, cet après-midi?" cette fois en baissant le regard comme si il n'avait pas vraiment voulu savoir non plus.
Je n'ai donc pas répondu et comme pour me donner raison, il n'a pas attendu de réponse. Il a tout de suite enchaîné en me demandant:
"Qu'est-ce qu'on soupe anyway?"

J'avais travaillé plutôt physiquement toute la nuit à l'entrepôt. Et fait encore plus d'efforts physiques une bonne partie du reste de la journée. Sans dormir. Mon cerveau était en mode "très très moyen". J'ai téléscopé la réponse à sa première question et la réponse à sa deuxième en répondant:

"Stex"

Qui aurait du sonner comme "steak" mais qui se traduisait par l'équivalent de papa/maman tout nu, surpris dans la cuisine par les yeux de leur adolescent de 15 ans.

Il a explosé d'un rire nerveux et je crois moi-même avoir pété dans le but de rendre ce moment le moins sexy possible pour lui. Il a encore plus ri.

"Dégueulasse" a été son dernier mot étouffé dans un fou rire avant d'aller se terrer dans sa chambre.

Je ne sais pas si il parlait de sa mère et moi ou du pet.

J'ai besoin de repos.

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