jeudi 31 décembre 2009

Mes dix films des années 2000


Puisque la tendance est aux top ten gna gna gna...

Après j'arrête.

10. La Vie Des Autres de Florian Henckel von Donnersmarck avec Ulrich Mühe, Sebastian Koch & Martina Gedeck. 2006.
En 1984 à Berlin-Est, un capitaine de la Stasi, se voit confier la surveillance d'un dramaturge, sans se douter au départ qu'il s'agit d'une intrigue orchestrée par le ministre est-allemand de la culture qui, amoureux de son amie, une actrice, souhaite faire disparaître l'écrivain qui vit avec elle. Un lieutenant-colonel espère, quant à lui, tirer de cette mission un bénéfice pour sa carrière. Cette histoire inspirée de réèl cas d'espionnage allemand est rendu d'autant plus dérangeante par le fait que le comédien principal a lui-même été victime de sa propre femme qui travaillait pour la Stasi.

9.Ghost World de Terry Zwigoff avec Tara Birch, Scarlet Johansson & Steve Buscemi. 2001.
Le film inspiré du roman et de la b.d. de Daniel Clowes suit au jour le jour la vie de deux adolescentes cyniques, intelligentes, et souvent pince sans rire qui viennent de terminer leur études dans le secondaire au début des années 90. Elles passent leur journées à errer sans but au sein de la ville américaine où elle vivent, critiquant la culture populaire et les gens qu'elles rencontrent tout en se demandant ce qu'elle feront du reste de leur vie. Au fur et à mesure de l'histoire, elles passent de l'adolescence à l'âge adulte et leur amitié s'effrite, chacune d'elle prenant finalement un chemin différent. Avoir connu ses deux filles à leur âge j'aurais tenté de les séduire sans relâche.

8.La Marche de l'Empereur de Luc Jacquet avec ...des pingouins. 2005.
Ce film, tourné en Antarctique, traite des manchots empereurs et de leur mode de reproduction. Le film s'inspire d'un documentaire en noir et blanc sur le même sujet, montrant les mêmes grandes lignes de cette migration polaire, qui avait été tourné juste après la guerre par Paul-Émile Victor et son équipe. Film romantique à la radieuse trame sonore d'Émilie Simon. Meilleur que bien des films romantiques de fiction.

7.The Royal Tennembaum de Wes Anderson avec Gene Hackman, Angelica Huston, Owen Wilson, Ben Stiller & Gwyneth Paltrow. 2001.
Pour réintegrer sa famille, Royal Tenenbaum fait croire à son ex-femme et à ses enfants qu'il est atteint d'un mal incurable et qu'il ne lui reste que quelques mois à vivre. Film au casting impeccable et à l'humour noir et absurde et décapant. Je vais me l'acheter prochainement j'en suis sûr.

6. Gosford Park de Robert Altman avec Helen Mirren, Ryan Phillipe & Michael Gambon. 2001. Ce film isnpiré de la série télé Upstairs/Downstairs relate une fête dans une grande propriété anglaise dans les années 1930. L'histoire s'intéresse autant aux aristocrates qu'aux domestiques, avec les intrigues, les potins… Puis le maître des lieux se fait assassiner ce qui ouvre sur une enquête de police où la justice n'est que pour les riches. Délicieux casting et excellente étude des rapports en maitres et serviteurs. Helen Mirren fait-elle de mauvais films?

5.C.R.A.Z.Y de Jean-Marc Vallée avec Marc-André Grondin, Michel Côté et Danielle Proulx. 2005. Ce film traite de relations père-fils. Le contexte, décrit de manière réaliste et minutieuse, est le reflet fidèle de la classe moyenne du Québec des années 1960 et 1970. Nous suivons le parcours de Zachary qui est le fils d'un père qui explique le fait d'avoir eu cinq garçons par son « surplus d'hormones mâles » et qui estime que l'homosexualité est un choix qui coupe du bonheur ; élevé avec ses quatre autres frères à la personnalité affirmée, Zachary, adolescent, tente de se définir. Il doit composer avec une crise d'identité sexuelle émergente et le désir intense qu'il a de plaire à un père bouillant et intransigeant qu'il adore par-dessus tout. Film Québécois qui a su intégrer des chansons ayant une réèlle connection avec le public. Brillant scénario qui rend fier d'être Québécois.

4.City Of God de Fernando Meirelles et Kátia Lund avec Alexandre Rodrigues, Leandro Firmino & Phelippe Haagensen. 2002.
Inspiré de réèls criminels dont certains font encore la loi au Brésil, le film raconte l'histoire de la Cité de Dieu, un quartier violent de Rio de Janeiro, sur une période allant de la fin des années 1960 au milieu des années 1980. Le personnage principal (et narrateur) est issu de ce quartier et veut devenir photographe. À la fois acteur et spectateur des événements, il témoigne ainsi de l'évolution de ce quartier, notamment en ce qui concerne les gangs, l'armement, la drogue et ses amis d'enfance qui ne suivent pas la même voie que lui. The Godfather version Brésil, version années 2000. Réalisation extraordinaire.

3.Atonement de Joe Wright avec Saoirse Ronan, Keira Knightley & James McAvoy. 2007.
En 1935, une fille de treize ans, Briony Tallis, et sa famille, vivent dans l'insouciance et les privilèges de leur immense demeure. Briony est décidée à devenir romancière, et, lorsqu'elle aperçoit sa sœur, Cécilia, dans les bras du fils d'un des domestiques, Robbie, sa naïveté va la pousser à accuser ce dernier d'un acte qu'il n'a pas commis. Robbie sera alors emprisonné et envoyé sur les champs de bataille de la Seconde Guerre mondiale. Les années suivantes, Briony tente d'expier sa faute...Ce film duquel je n'attendais rien m'a tout simplement jeté au sol. Ce plan à lui seul est un véritable tour de force.

2.The Virgin Suicides de Sofia Coppola avec Kristen Duntz, Kathleen Turner & James Woods. 2000.
Un quartier calme, des maisons sans histoires, une vie bourgeoise apparemment douce et parfaite dans une ville du Michigan, au cœur de l'Amérique puritaine des années 1970, Cecilia Lisbon, benjamine d'une fratrie de cinq filles toutes blondes et belles, se suicide. Ses sœurs en mal de vivre, soumises à l'autorité possessive d'une mère qui finira par les enfermer dans la demeure familiale, sont épiées jour et nuit par un groupe de quatre garçons, amoureux éperdus, qui tentent par tous les moyens de leur venir en aide, d'empêcher une série de drames qui risquent de les affecter à jamais. ce premier effort de la fille de l'autre adapté du roman de Jeffrey Eugenides à la trame sonore hantée de Air reste en nous longtemps, longtemps, longtemps...

1.Tout Est Parfait de Yves-Christian Fournier avec Maxime Dumontier, Normand D'Amour & Chloé Bourgeois. 2008.
Josh, un adolescent issu d'une banlieue ouvrière, découvre son meilleur ami Thomas pendu, sans vie. Puis Josh découvre trois autres de ses amis : l'un s'est noyé, l'autre a un projectile dans la tête et le dernier s'est immolé. Rapidement, on conclut à un pacte de suicide. Tourmenté par ces morts inexplicables, Josh trouve une oreille attentive en Mia, l'ex petite amie de l'un des suicidés, et en Henri, le père de Thomas. Une oreille attentive certes, mais également de dures relations chaotiques. Errant dans la ville, revisitant les recoins où il passait le temps avec ses amis, Josh a des réminiscences et des flashbacks heureux et tortueux, expliquant en partie les raisons qui ont poussé les quatre adolescents à poser l'ultime geste. Film trop parfait pour les Jutra, brillante utilisation de la musique de Blonde Redhead, photographie lumineuse pour un sujet noir.

Deux films traitant de suicide, n'ayez crainte, ce n'est qu'un hasard.

Mention honorables: Lost In Translation, In the Mood For Love, Little Miss Sunshine, The Smartest Guys in the Room, All the Real Girls, Mullholland Drive, Juno, The Whale & The Squid & Adaptation.

Bon Cinéma.

mardi 29 décembre 2009

Mes dix découvertes musicales des années 2000


Bon je me répète mais cette période de l'année est propice aux top ten.

Les années 2000 m'ont fait me procurer un Ipod et m'ont donc quelque peu obligé à me rebrancher sur autre chose que The Cure, The Pixies ou Bowie.

J'ai été à la pêche au son grace entre autre à des sites comme Icebergradio et voici mes dix découvertes par ordre de plaisir d'écoute.

10.The Strokes avec les albums Is This It? (2001) et Room on Fire
(2003). Ses gosses de riches qui joue la carte des rock n' rollers arrogants et débauchés ont toutefois une agressivité musicale qui rapelle certains sons des années 80 et un ton de voix dramatique à souhait. L'étonnante utilisation de What Ever Happenned? dans le film Marie Antoinette de Sofia Coppola lui a donné une touche surnaturelle et désespérante. Un band rock comme je les aime.

9.Franz Ferdinand avec les albums Franz Ferdinand (2004), You Could Have Done So Much Better (2005) & Tonight (2009). Ce band aux chansons en 3 temps nous as offerts tant de diversité en seulement trois albums qu'ils en ont perdus des fans qui recherchait le son qu'ils avaient aimé dans le premier effort. 4 écossais qui ont un plaisir évident à travailler leur musique et à faire bouger leur public. Je les ai vus deux fois en spectacle et retournerais les voir une troisième fois sans problèmes.

8.Beirut avec Gulag Orkestrar (2006). Ce groupe c'est surtout Zachary Francis Condon natif de Santa Fe au Nouveau Mexique mais dont le passage en France l'a marqué à jamais. Il en a gardé un vif amour pour la langue et la culture française et bien qu'il chante en anglais (mais aussi souvent en français) c'est le savant mélange d'instruments à saveur tzigane croisé avec des trompettes et des sons des années 2000 qui fait de ce groupe une fascinante carte postale internationale qui donne envie de se dandiner dans son salon.

7.Blonde Redhead avec Misery Is a Butterfly (2004) et 23 (200x). Ce trio New Yorkais (of course) est composé de la bassiste et chanteuse d'origine japonaise Kazu Makino et des frères jumeaux Simone Pace à la batterie et au chant et Amadeo Pace à la guitare. Ils chantent en anglais, en français, en japonais et en Italien. Les jumeaux ont été élevés à St-Léonard avant de quitter pour New York. Le batteur a une voix si haute que certains (donc moi) n'avaient jamais remarqué qu'il chantait la moitié des chansons du band avant de les voir en spectacle. Remarquablement desespérés lors de leurs interprétations le trio me transporte littéralement ailleurs quand je les écoute. Les reverrais en spectacle anytime.

6.Vincent Delerm avec Vincent Delerm (2002) et Kensington Square (2004). Ce pianiste, fils d'écrivain et d'illustratrice nous offre de délicieuses harmonies à cheval entre le classique et le contemporain avec toujours des textes impressionistes où le name-dropping refait surface de temps à autre. Moins chanteur que musicien, il a fait appel à Dominique A, Irène Jacob et Keren Ann pour l'épauler dans le chant. J'écoute toujours avec une certaine fébrilité certains morceaux qui m'amènent presque inévitablement les larmes au yeux certaines nuits.

5.Ladytron avec 604 (2001), Light & Magic (2002), Witching Hour (2005) & Velocifero (2008). Un groupe composé de deux belles filles au chant, D'un son très 80's et d'un nom de groupe faisant référence à Roxy Music. J'étais gagné. Le suis toujours.

4.Damien Rice avec O (2002) et 9 (2006). Le troublant et fort intense Irlandais a pondu un bijou en 2002 avec sa partenaire Lisa Hannigan et me traine dans ses délires noctambules et alcoolisés depuis. Entre Irlandais on se comprend lui et moi et même si la belle Lisa fait maintenant cavalier seule, il nous restera toujours la fille du joueur de cor anglais.

3.Interpol avec Turn on the Bright Lights (2002), Antics (2004) & Our Love to Admire (2007). Le groupe New Yorkais(again) renvoi à un Joy Division harmonieux et rock'n roll. Tout en teintes de gris er noir, ce groupe m'accompagne en jour de pluie et en ciel menaçant. Si j'avais un film à touner en noir et blanc de nuit c'est ce groupe que j'engagerais pour la trame sonore (avec surement un morceau de Portishead quelque part). Je rêve de les voir en spectacle un jour. Les trois albums sont tout à fait dans le même régistre: le plaisir auditif.

2. Radiohead avec Kid A (2000), Amnesiac (2001) et In Rainbows (2007) (bien qu'à mon avis leur meilleure chanson soit sur Hail to the Thief (2003)). Les années 2000 ont vu le band d'Angleterre prendre des risques dans le son, dans la manière de présenter leur amour de la musique, dans leur manière de la composer et dans leur manière de la vendre. Ces véritables avant-gardistes de la musique sont dans une incomparable catégorie à part et j'ai l'impression encore aujourd'hui que l'on dira d'eux dans 10 ans qu'ils étaient les plus grands. Je ne les ai pas "découverts" comme tel dans les années 2000 mais j'ai découvert leur talent qui se plaçait au-dessus des autres, leur audace et leur génie. Long live Radiohead.

1.Bright Eyes avec Fever & Mirrors (2000), Lifted or The Story Is in the Soil, Keep Your Ear to the Ground (2002), I'm Wide Awake, It's Morning (2005) & Cassadaga (2007). Ce band découvert par pur hasard grace à un ami qui voulait en fait me faire découvrir autre chose a été et reste encore une révélation. Le band c'est d'abord et avant tout Conor Oberst et les multiples musiciens qu'il fait graviter autour de lui. Oberts c'est une intensité grave et bouleversante. Le kid du Nebraska fait de la musique depuis ses 14 ans et les multiples directions musicales qu'il emprunte peuvent désorienter l'auditeur moyen. Mais le personnage brouillon et intense que je suis parfois a reconnu un frère et ne se passe plus de sa compagnie depuis 5 ans. Sage et effronté à la fois, c'est tout à fait moi.

Mentions honorables mais encore trop jeunes pour mon oreille: Bang Gang, Chinatown, Ferraby Lionheart, Arcade Fire, Gogol Bordello, Vampire Weekend, Bloc Party, Death Cab For Cutie, Malajube, Émilie Proulx et La Patère Rose.

J'espère vous avoir fait découvrir quelque chose qui vous rejoigne.

lundi 28 décembre 2009

Mes dix séries des années 2000


Comme la tendance est au top ten de la décennie, et que quand je me force je suis full tendance, j'ai choisi cette soirée de décembre pour livrer mes 10 séries télé préférées des années 2000.

Écouter en rafale des séries télé à son rythme, sans pub télé est un bonheur difficile à accoter que je n'aurais jamais fait dans les années 90.

"Meuh! pourquoi payer pour quelque chose que j'ai gratis?" aurais-je dis tel un abruti.
Pour les raisons nommées plus haut ainsi que pour le bonheur de se coller avec sa douce en dévorant des histoires savoureuses, saignantes, intelligentes, divertissantes.

Et salement bien écrites!

10. Big Love (de Mark Olsen & Will Sheffer)avec Bill Paxton, Jeanne Triplehorn, Chloë Sevigny, Ginnifer Goodwin & Amanda Seyfried. 2006.
Cette série met en scène une famille polygame d'Utah, membre de l'Église Fondamentaliste de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, un mouvement religieux issu du mormonisme. La première et seule épouse légale de Bill est Barb, mais il partage aussi son lit avec sa « femme moyenne », Nicki, et sa « plus jeune femme », Margene. Bill a également trois nouvelles maisons contiguës à Sandy, Utah, sept enfants, et une entreprise de bricolage et d'outillage pour la maison en plein essor. Cette série jouée avec une précision chirurgicale semble nous fait découvrir un style de vie de l'Utah franchement peu enviable mais jamais ennuyant.

9.Dexter (de James manos Jr mais tiré du roman de Jeff Lindsay) avec Michael C. Hall, Jennifer Carpenter, James Remar, Julie Benz & Erik King. 2006
Expert en analyse de traces de sang dans la police le jour, tueur en série la nuit, Dexter Morgan n'est pas exactement un citoyen américain comme les autres. Il porte, en effet, un lourd secret. Traumatisé dans sa plus tendre enfance puis recueilli par un officier de police de Miami, il se dit incapable de ressentir la moindre émotion. Incapable... si ce n'est lorsqu'il satisfait les pulsions meurtrières que son père adoptif lui a appris à canaliser : de fait, Dexter ne tue que les autres tueurs qui sont parvenus à échapper au système judiciaire, afin de protéger les innocents. Dexter se pose donc comme un véritable justicier de l'ombre, et bien que sa soif de tuer lui pèse, il parvient à mener une existence relativement normale et à sauver les apparences auprès de ses collègues, amis et petite amie. Cette série aurait pu épuiser facilement sa trame narrative dès la deuxième saison mais à au contraire réussi à trouver un extraordinaire filon pour faire durer le plaisir. Il y a une troisième saison et je n'arrive pas encore à deviner quel tangente les histoires prendront.

8.The Office (de Ricky Gervais & Stephen Merchant) avec (aux États-Unis)Steve Carrel, Rainn Wilson, John Krasinski, Jenna Fisher, B.J.Novak & Angela Kinsey. 2005.
Cette série met en scène le quotidien des employés de bureau d'une société de vente de papier, Dunder Mifflin, à Scranton en Pennsylvanie et de leur fantasque responsable, Michael Scott, dont le rôle est tenu par un hilarant Steve Carell. Pleurer de rire en reconnaissant tristement des traits de gens de notre entourage. Encore, encore et encore.

7.Ugly Betty (adaptée par Silvio Horta et Salma Hayek de la série colombienne Yo soy Betty, la fea de Fernando Gaitán) avec America Ferrera, Eric Mabius, Alan Dale, Rebecca Romjin, Becky Newton & Vanessa Williams. 2006.
Parler de la supposée "laideur" en nous présentant la supposée "beauté". Merveilleusement interprété par Ferrera. La plus belle d'entre toutes. Venons de reçevoir la saison 2 à Noël YES!!!!!!!!!!!!!!

6.True Blood (de Alan Ball d'après la série de romans The Southern Vampires Mysteries de Charlaine Harris) avec Anna Paquin, Stephen Moyer, Alexander Skarsgard, Ryan Kwanten, Rutina Wesley, Sam Trammell, Nelsan Ellis & Carrie Preston. 2008.
La série décrit une coexistence entre vampires et humains au cœur d'une petite ville de Louisiane. Au cœur de cette coexistence se trouve le « Tru Blood », une boisson à base de sang de synthèse qui permet aux vampires de se nourrir. Si certains essaient de s'intégrer, d'autres au contraire, refusent ce sang synthétique et continuent à se nourrir de sang humain. Quant aux humains, la peur de l'inconnu les envahit et le racisme anti-vampires augmente au fur et à mesure que les meurtres se succèdent. Au cœur de ce conflit, l'amour entre Sookie, serveuse au Merlotte's, et Bill, un vampire. Tout ce que touche Alan Ball (sauf au lit:) me plait. Anna Paquin a un accent du Sud impeccable et Ryan Kwanten ,acteur anglais est tout simplement magistral. Jamais je n'aurais cru que les vampires (traité ici comme on traite l'homosexualité ou le racisme)puissent un jour m'intéresser. Anna Paquin est de plus, croquable à souhait...qu'es-ce que c'est que ces crocs qui poussent dans ma bouche?...(cette série à le générique d'ouverture le plus cool au monde by the way)

5.La Vie, La Vie (de Stéphane Bourguignon) avec Patrick Labbé, Julie McClemmens, Normand Daneau, Vincent Gratton & Macha Limonchik. 2000.
La série raconte l’histoire de cinq adultes, drôles, intelligents et sexy, unis par les liens sacrés de l’amitié, qui tentent ensemble d’améliorer leurs vies amoureuses et professionnelles. Rarement une série aussi zen, aussi près de nos réalités de trentenaires n'aura touché autant la belle que moi-même. Au point de pleurer toutes les larmes de notre corps lors d'un épisode où deux personnages quittaient leur emplois pour simplement vivre ensemble. Quand la télé reflète sa propre vie...

4.Les Invincibles (de François Létourneau & Jean-François Rivard) avec François Létourneau, Pierre-François Legendre, Catherine Trudeau, Rémi-Pierre Paquin, Patrice Robitaille, Richard Drolet & Germain Houde. 2005.
Quatre amis à l'aube de la trentaine, décident de conclure un pacte : à partir de 21 heures le lendemain, ils devront effectuer une rupture simultanée avec leur copine respective. Par ce pacte, les gars espèrent combattre le démon du midi et profiter au maximum de leur jeunesse. La réalité finira cependant par les rattraper...un nouveau pacte est conclu et sera tout aussi désastreux. Les filles prennent finalement les choses en main mais les catastrophes se multiplient jusqu'au déchirant épisode final.
90% des références de cette série, musicales, visuelles ou autre visaient si juste dans ma vie et celle de mes potes qu'il était physiquement impossible de se détacher de cette série. À revoir, trop délicieux.

3.Minuit, Le soir (de Claude Legault & Pierre-Yves Bernard) avec Claude Legault, Julie Perreault, Julien Poulin & Louis Champagne. 2005.
Tournée et située dans un Montréal qui n'a jamais paru plus beau, la série suit les aléas de trois videurs de bar, tant au travail que dans leur vie privée.
Écriture réglée au quart de tour, imagination fascinante, exploration du monde de la nuit exquise, réalisation de Podz sensationelle, il y a de quoi être fier de série du genre venant de chez nous.

2.Six Feet Under (de Alan Ball) avec Peter Krause, Michael C. Hall, Frances Conroy, Lauren Ambrose, Rachel Griffiths & Freddy Rodriguez. 2001.
La série raconte le quotidien d'une famille, les Fisher, dont la particularité est de détenir une société de pompes funèbres à Los Angeles, Fisher & Sons, fondée par le père de famille. À la mort de celui-ci, les deux frères prennent le contrôle de l'entreprise. Pour le meilleur comme pour le pire, jusqu'à ce que la mort qui les unissait ne les sépare. Cette série aurait bien ou être ma meilleure, surtout avec ce que je vis depuis quelque temps, certaines répliques me sont encore très chères, surtout de la bouche de Nate, dangereusement près de ma personnalité. Une chanson finale à faire pleurer les statues et des directions narratives qui ont changé le télévision à jamais.

1.Mad Men (de Matthew Weiner) avec Jon Hamm, January Jones, Elisabeth Moss, Vincent Kartheiser, Christina Hendricks & John Slattery. 2007.
Dans le New York du début des années 60, l'agence publicitaire Sterling Cooper Advertising Agency est une enseigne qui monte. Don Draper en est un des dirigeants, un homme au passé mystérieux et à l'instinct sûr qui séduit à la fois les femmes qui l'entourent et les entreprises qu'il courtise.

Une série tout simplement parfaite.

Mentions spéciales aux Sopranos et à Sex & the City qui ont toutes deux débutées dans les années 90 mais qui se sont poursuivies pour notre plus grand ravissement dans les années 2000 et aussi à Desperate Housewives dont je grignote la première saison avec l'amoureuse et dont nous ne pourrions juger avec justesse la qualité sans l'avoir complètement dévorée. Elle aurait facilement sa place ici.

Bien entendu nous n'avons pas tout vu...

Pushing Daisies, Weeds & The Wire sont aussi en cours de traitement...

samedi 26 décembre 2009

Norbert et moi


Mon cousin Norbert Nash, un étrange oiseau sauvage du Canada anglais, pianotait sur l'ordi de ma maman chérie pour la mettre sur Facebook et autres choses "indipensables" du genre.

Plus sauvage que moi dans la famille c'est rare, alors si ça se trouve, on peut être dans la même pièce et rester muets pendant de longues minutes comme maintenant. À se demander tous les deux quel type d'effort nous pourrions trouver afin de mettre en place un sujet de conversation dans ce mariage forcé.

Sa fille, Marie-Muguet a le même âge que ma Punkee. Le hasard a voulu que ce mariage-là soit tout à fait parfait. Dès leur premier contact il y a deux ans elles se sont entendues comme larrons en foire. Se tenant par la main toute une soirée du temps des fêtes avec comme seul jeu de se sourire l'une et l'autre et de marcher en harmonie synchronisée, heureuses d'être contentes.

Elles étaient toutes les deux à dessiner sagement comme seul la fatigue du temps des fêtes peut contrôler deux petites tannantes. J'étais tout près à gosser sur l'ordi portable de ma soeur et je lui mettais Tracy Chapman qu'elle voulait dans sa bibliothèque Itunes. Ma soeur malgré sa relative jeunesse est encore assez junior avec le concept du MP3.

Deux sauvages dans la même pièce avec deux ordis il y a de fortes chances que l'on saute sur la chance de s'isoler sur un écran cathodique. Ce que nous faisions tous les deux avec comme prétexte nos deux filles qui dessinaient tous près.

C'est là que les propos de ma Punkee sont venus nous réunir envers et contre tous.

Le plus calmement du monde, sans même relever la tête de son dessin et tranchant dans le silence du sous-sol-au-deux-sauvages ma fille a tout simplement dit à Marie-Muguet:

"Moi mon papa, il pête toujours..."

Le papa en question (moi)a soulevé la tête et rougi d'humiliation. En barrant mon regard dans celui de mon cousin pendant trois secondes qui on paru des heures j'ai eu le temps de me demander "comment au monde pourrais-je sauver la face et me relever de ce désonorant affront public?" c,est alors que Marie-Muguet a rajouté, prenant elle aussi le ton de la maman qui parle de son petit dernier:

"Moi aussi mon papa pète toujours et ça sent mauvais"

...plongeant Norbert dans une honte encore plus sublime qui l'a presque fait tomber de sa chaise.

On a souri, car rire ensemble nous est interdit par un ordre moral quelconque puis je me suis senti obligé de rajouter:

"On sait très bien que c'est faux"

"Absolument" a dit Norbert se frottant vigoureusement le nez comme si celà enlevait l'extrème rougeur de son visage. Sa fille a toutefois semblé inspirée.

"...Il se décrotte le nez pas mal souvent aussi..."

"ÇA SUFFIT!!!" a beuglé Norbert mourant de honte.

Sa radieuse blonde est alors apparue.

"Que se passe-t-il de quoi parlez vous?"

"De transmission automatique et de bras de vitesse" a tout de suite dit Norbert.

"...et de tuyaux d'échappement" ai-je senti le besoin de préciser...

Les deux puces se tortillaient de bonheur.

vendredi 25 décembre 2009

Nuit de paix


Bing, les légers flocons, le Père Noël qui gère une crise en un mot ("J'enregistre"), les yeux pétillants des enfants, les yeux toujours pétillants de ma jolie Twintwin.

Le sentiment d'appaisement après la foudre du chagrin.

Tiens? il était 5 heures du matin quand nos corps sont tombés au lit.

Quelle heure est-il maintenant? quel jour de la semaine sommes-nous?

Peu importe. Ce sont des coeurs remplis qui s'étreignent l'un et l'autre un 24 heures à la fois. Des coeurs presqu'aussi remplis que ceux du padre quand il est parti pour de bon.

Joyeux Noël à tous.

On reprend les sentiers débridés rapidement.

lundi 21 décembre 2009

"S'il vous plaît papa!"


Je discutais de choses profondes avec mon fils de 10 ans, Monkee.

Nous parlions donc de la nature du jeu Call of Duty sur Playstation II.

"S'il vous plaît papa!"

J'ai entendu ses mots si souvent...Il les as en fait dits si souvent que quelques fois il a même oublié de faire sa demande et a directement commencé avec "S'il vous plaît papa!"

"Quoi Monkee?"

"Je veux que tu m'achètes Call of Duty sur Playstation II pour Noël, c'est trop cool!"

"Un instant c'est pas le jeu de zombie ça?"

"Oui c'est le jeu que je jouais chez Nicolas tantôt"

Nicolas est un de ses potes depuis qu'il est en maternelle. Le type de ti-cul ben ben fin devant les papas mais qui passe son temps au bureau du directeur à l'école et qui s'est fait refusé le voyage à New York par la direction pour cause d'écart de comportement.

"Monkee ce jeu là est 18 ans et plus ce n'est pas une bonne idée"

"Non papa c'est...c'est 16 ans et plus!"

"C'est encore 6 ans plus vieux que toi, Monkee"

"Oui mais ça me fait pas peur des zombies papa!"

"Peut-être pas à toi mais ta soeur de 6 ans, oui et tu ne pourras pas toujours jouer en cachette de ta soeur de 6 ans"

"Punkee aura pas peur des zombies non plus"

"Elle hurle et pleure quand son personnage se fait piquer par une abeille dans Animal Crossing..."

"Oui mais c'est pas des zombies 'sont cools les zombies!"

"Pour toi, par pour elle. D'ailleurs pour elle ce ne sont pas des zombies ce sont des gens qui marchent tout croches, sales, avec des gros yeux méchants et qui grognent au lieu de parler en se faisant menaçants"

"...tu penses?..."

"Je sais...Ce sont des Claude Poi'ier lâchés lousses"

"C'est qui Claude Pwayé?"

"Le vieux monsieur qui cri dans son micro à la télé et qui parle comme Marie-Soleil dans la classe d'adaptation à ton école, allez oublie cette idée de Call of Duty et dis-toi que tu as une nouvelle raison d'aller jouer chez Nicolas (le terrible)"

"S'il vous plait papa!"

"De quoi qu'on parlait déjà?"

Comme j'avais fait mon devoir de père et que mon point était clair, j'ai donc quitté la maison pour quelques commissions au magasin.

C'est là que j'ai croisé un ami de longue date, Marsupial Lélluhia de la petite école primaire. Après avoir fait les gestes de stupeur de reconaissance "Hé! t'as pas changé! Pas vendeur chez Amway? toi? aaah moi je suis en congé de maladie, je retourne à l'école, trois kids? moi deux, J'cherchais un jeu pour mon fils Call of Duty un jeu d'assassin" je lui confessé que ce serait un Noël particulier sans le padre pour agiter la maisonnée.

"Hey Jones! mon père est aussi décédé l'an dernier! Je sais ce que tu ressens vieux, donnes-toi du temps tu verras l'eau coulera sous les ponts"

"Qu'es-ce que tu veux dire?"

"Tu vois moi ça m'a fait réaliser que la vie est si courte j'ai changé toutes mes habitudes"

"Ah oui?"

"J'ai quitté ma femme pour baiser des plus jeunes ramassées dans les nightclubs de Laval..."

"..hein?..."

"...avant c'était la masturbation à temps partiel maintenant c'est à temps plein..."

"Euhbeuh...je..."

"...je triche mes impôts comme tout le monde, j'ai recommencé à fumer..."

"ah...o.k...."

"...Me suis même parti une petite compagnie Import-export on the side tu veux tu des bikinis su'l marché noir?"

"Ton?...Ton marché est noir?"

"Nenon je veux dire t'as tu besoin de bikinis?"

"Pas vraiment je...je porte encore le maillot, assez long même ça me fait des cuisses assez blanches..."

"En tout cas sans dire que ce fût une bonne chose, la mort de mon père m'a fait réalisé que la vie vaut la peine d'être vécu"

"Oui je vois, avec forte insistance sur ta dernière syllabe"

"Hein? dekessé?"

"Scuze faut j'y aille Marsupial, content de t'avoir croisé, joyeuses fêtes" ai-je dis en quittant précipitemment.

"Joyeuses fêtes Jones! t'es encofre avec ta blonde toi right?" M'a t-il crié de loin.

"Oui...pourquoi?"

"Dildo buddy, Dildo pour la bête à deux dos ça passe où ça casse!" a-t-il hurlé amenant l'attention de tout le monde sur ma face rouge d'incompréhension.

"S'il vous plaît papa! kesséssa ce zombie là?? aide-moi!!!"

samedi 19 décembre 2009

Signes


Avons dormi deux heures de jeudi à vendredi.

Peut-être quatre la nuit dernière.

Cherchions quelque chose que nous ne trouvions pas, que seul le disparu savait où il avait mis la chose. Ma mère lui a demandé à voix haute de nous aider. À la toute fin de sa phrase elle a aussitôt trouvé. Faisait deux jours qu'on cherchait. Il écoutait de là-haut. Il était avec nous. Nous guidait encore. Organisé même là-haut.

Ma soeur cherchait un cadre. Mon autre soeur sans même le chercher avait la main dessus. Pendant qu'on écoutait l'extrait radio de 3 minutes d'hier où on parlait de lui en direct en ondes. Il nous aidait encore.

Je pars faire retravailler des photos dans un lab que je ne connais pas. Auquel je ne suis jamais allé. Je marche dans le froid sybérien sans tuque et sans mitaines la crinière dans le vent. Je n'ai pas froid. J'arrive directement au lab sans même que l'on m'ait donné les directions pour m'y rendre. Comme si j'y étais toujours allé. Il m'accompagnait le bougre de bougre. Deux photos à faire retoucher. La dernière de 5 membres de notre famille et l'autre plus précieuse encore. Une photo du premier janvier 1974 où mon père avec sa tête de Phil Esposito dort sur un divan rouge/brun et moi couché sur son ventre. Avec tellement de cheveux qu'on dirait une fille. Couche au cul à l'âge de 1 an, 11 mois et 3 jours. Mon père a 26 ans là-dessus. Il a l'air d'un jeune pouilleux. Moi qui était convaincu que je n'avais jamais porté de couche...

Ma soeur fait une commission et joue dans le magasin la chanson Happy Xmas de John Lennon. la chanson préférée de mon père. Hasard pense-t-on c'est quand même presque Noël, les chances sont bonnes de l'entendre. Mais lors de sa deuxième commission, ailleurs, commence là aussi la même chanson. L'attraper à mi-chanson aurait été acceptable mais la chanson qui commence ENCORE au moment où elle entre dans le magasin...weird...À sa troisième commission, car elle doit s'occuper pour faire passer son deuil, Happy Xmas qui commence à nouveau! Ma soeur est flabergastée. Et ravie. Elle confesse au caissier que c'était la chanson préférée de notre père maintenant disparu. Le caissier sans tact lui répond avec dédain "C'te maudite chanson là on est tellement écoeurée de l'entendre!". Ma soeur a sa balloune pétée mais n'en fais pas un plat. Ce qui est plutôt rare dans son cas. En quittant le magasin commence All My Loving des Beatles. La chanson que mon père mettait pour faire danser ma soeur sur son pied 30 ans plus tôt. "Pourquoi cette chanson là?? ce n'est même pas une chanson de Noël?"

Tu veillais encore, gredin.

C'est elle qui compose le plus mal avec ton départ, Dad. Tu le vois, tu le sais, tu le sens.

Tu nous guettes, t'inquiètes plus pour nous.

On te rendra fier là-haut.

T'avais peur qu'on t'oublies? on a parlé de toi à la radio Dad.

À la radio, 3 minutes...

C'est dire...

Tu comptais. Tu comptes encore.

vendredi 18 décembre 2009

Dad (1947-2009)


La journée était trop froide pour être normale.

Vers 18h50 hier, 273 kilomètres trop loin, mon père au 62 printemps jouait au hockey.

Il s'est effondré à sa sortie du match et ne s'est plus jamais réveillé.

Soudain comme le fût à peu près tout dans sa vie.

Il n'a pas souffert. Il était méconnaissable. Cet hyperactif avait l'air d'un jouet sans ses batteries sur son lit de mort. Habillé en joueur de hockey. Les yeux ouverts. La langue cherchant à sortir de la bouche. Le teint pâle. Raide mort.

Il laissera un grand trou autour de lui. La vie sera plus lente. Plus tranquille. C'est le grand livre de l'intranquilité qui s'est terminé avec le départ du padre.

"papi y a une vie excitante" me disait Monkee la semaine dernière.

"Il lui arrive toujours plein d'affaires" avait-il rajouté. C'est vrai que depuis 6 ou 7 ans mon père connectait merveilleusement bien avec ses 6 petits-enfants. Des tempéraments et des intérêts communs au monde des enfants. Fallait le voir il y a deux semaines porter le flambeau olympique. "C'est le sommet de ma carrière" proclamait-il tout en courant. Sur le coup j'avais trouvé cette déclaration un peu déplacée. Mais ce fier ancien athlète ne pouvait pas dire plus vrai.
Il avait même dit en blague par la suite que maintenant il pouvait mourir en paix car il avait accompli tout ce qu'il voulait dans la vie. Personne ne savait alors qu'il prédisait l'avenir à court terme...

Il était heureux comme un enfant de 6 ans. Il rendait heureux tout le monde autour tellement il rayonnait lui-même de bonheur.

C'est un grand champs vide que ce moulin à vent maintenant tombé laisse derrière lui.

Trois enfants fiers de lui aussi.
Une veuve qui l'aimera même par dessus la mort.
Et 6 petits enfants à qui il aura laissé des souvenirs immortels.

Comme cette fois où il a volé en parachute au dessus de la mer des Caraibes avec deux mousses.
Comme ce voyage à Hawaii avec sa petite colonie de 12 apôtres.
Comme cette croisière toujours à 13.
Comme ce chalet d'hiver loué l'an dernier.
Comme le Père Noel qu'il devait faire à l'école des deux plus jeunes aujourd'hui.
Comme ces matchs de hockey des trois plus vieux auquel il assistait presqu'assis derrière le banc des joueurs.

Sa vie n'aura été qu'un long cri d'amour. Un appel au père qui lui a tant manqué.
Il me manquera aussi.
C'étais le meilleur, c'étais le mien

Repose en paix Dad.
Puisque tu ne l'a jamais fait de ton vivant.

Repose-toi et amuse-toi là-haut.
Tu as donné tout ce que tu pouvais.

C'est là que tu excelles.

La générosité et le fun à l'état pur.

Le fun presque juvénile de l'ado que tu auras été toute ta vie.

Tu auras réussi ce à quoi j'aspire: être vieux sans être adulte.

Mais 62 ans...c'étais vieux ça?...

Je t'aime Dad.
La flamme brûle en nous pour toujours grâce à toi.
See you!
XXXXXXXXXXXXX

jeudi 17 décembre 2009

Attrapez-le si vous le pouvez


Ce n'est ni le mal incarné, ni Robin des Bois.

Mais les chances sont excellentes pour que Colton Harris-Moore fasse de sa vie une vie de criminel endurci.

Où qu'il meurt bien avant l'âge.

Pour l'instant Colton Harris-Moore n'a que 18 ans. L'âge de la majorité. Mais pas partout aux États-Unis. Certains États réclament au moins 21 printemps pour toute sortes de choses. Mais le jeune Harris-Moore en a bavé. Ses 18 ans valent peut-être les 28 ans d'un autre.

Issu d'un milieu familial difficile où son père a quitté la famille après avoir tenté de l'étrangler, sa mère l'a élevé au meilleur de ses habiletés dans une maison mobile. Il est actuellement l'adolescent le plus recherché des États-Unis. Ses crimes? Il est soupçonné d,avoir fait au moins une centaine de vols dans la région de Washinton, en Idaho et au Canada. Volant d'abord des vélos, puis des voitures, élevant la barre jusqu'à voler des bateaux moteurs pour finalement voler au moins trois fois des avions (!!) qui chaque fois on été retrouvés écrasés (et démolis) à l'atterrissage. Car si Harris-Moore vole les avions, il ne sait pas trop les conduire. Il a en fait commandé un livre de "pilotage pour les nuls" sur l'internet avec une carte de crédit volée mais n'est jamais venu cueillir sa commande. Il semble de plus se sortir indemne de tous ses crashs !

Il est "soupçonné" de tout ça car il réussit toujours à s'en sortir.

À 6 pieds 5, le jeune homme est même devenu une légende dans l'ouest. Des t-shirts disant "Fly Colton, Fly" sont un gros hit à Seattle et sur le net. Il a un fanclub de 8000 supporters sur Facebook et une chanson sur Youtube lui rend même hommage. En ces temps de crises économiques ses supporters voient en lui un rebelle qui tente de s'amuser et de rattraper son enfance difficile, un survivant qui se débrouille comme il le peut en narguant la police qui le recherche.
En effet il a envoyé la note "La police me cherche?, je leur propose la guerre" et s'est lui-même pris en photo (voir ci-haut)lui-même avec un appareil digital volé.

Il vole sans distinction. Autant chez les riches que chez les pauvres. Il ne volerais pas pour l'argent autant que pour le rush d'adrénaline que l'occasion procure. Souvent, il s'introduirait dans les maisons innocupées afin de simplement prendre un bain chaud ou encore pour voler quelques bouchées de crême glacée dans le congélateur. La photo plus haut a été retrouvée dans une Mercedes Benz qu'il avait volé. Il est maintenant considéré comme armé et dangereux car il aussi eu l'audace de voler une carabine dans la voiture d'un policier.

Dommage que l'hélicoptère TVA soit maintenant crapou...

mercredi 16 décembre 2009

Mourir d'inutilité


"Ha papa!!! je mourridshow" a dit Punkee prise en pain dans habit de neige.

"quoi?"

"Zé trop chaud!"

"Peanut, c'est "je meurs de chaleur" qu'il faille dire pas Jmouridshow"

"Ze meurs de saleur d'abord"

"T'es encore jeune mais ça ne te donne pas le droit de parler comme Benoit Brunet, jeune brebis"

Mouridshow...

C'est quand même beau. On dirait un nom d'arrondissement en Mauritanie. Ma fille fait souvent semblant de parler en anglais et ça donne des mots de la sorte qu'elle invente. Mourridshow, yabitchasé, lovyplanchi, mekondontsé.

Inutile mais bon, comique.

Je me souviens plus jeune, quand j'avais à peu près 7 ans, je traduisais les noms des chanteurs ou des groupes de musique pour le plaisir et je chantais les paroles de leurs chansons en français sur le chemin de l'école. Ainsi Supertramp devenait SuperClochard et leur chanson Breakfast in America devenait "Déjeuner en Amérique"

"Jette un regard à ma blonde,
C'est la seule que j'ai trouvée,
Pas grand chose comme blonde,
Toujours l'air un peu écoeurée...
"

Bon sang que je devais être détestable. Presque aussi détestable que celui qui a inventé le mot "gourgane" (je ne sais pourquoi mais ce mot me met hors de moi).
Avoir eu 15 ans j'aurais voulu taxer le petit cul qui se trouvait fin à traduire les chansons du genre si je m'étais croisé.

C'est ce qu'un ado d'à peu près 15 ans a voulu faire en me croisant. Il m'a entendu chanter comme un imbécile en coupant sur le terrain des pères Jésuites et a voulu me faire un mauvais parti. Comme j'étais effectivement plus rusé que lui je l'avais battu de vitesse et m'étais faufilé en courant à toutes jambes vers la rue Vauquelin derrière. Ce faisant j'avais passé très près de me faire frapper par une voiture sorti de nulle part. En fait pour moi elle était sortie de nulle part mais c'était plutôt moi qui était sorti de nulle part pour elle.

Je me disais que j'avais passé très près de mourir pour absolument rien.

Mort d'inutilité.

C'est ce qui est presque arrivé à Réjean Léveillé et Antoine Léger ce matin. Léveillé c'est ce journaliste rose de TVA, qui peut rapporter une nouvelle le coeur sur la main et la larme à l'oeil. C'est le journaliste "human interest" par excellence du réseau. Antoine léger c'est le pilote de l'hélicoptère TVA.

Depuis toujours cet hélicoptère frise l'inutilité. Non seulement coûte-t-il une légère fortune d'utilisation mais de plus, quand O.J. Simpson ne se sauve pas des autorités sur la route ou que les bateaux Cubains ne circulent pas côte à côte avec les bateaux Étatsuniens en pleine crise des missiles, l'hélicoptère TVA flotte au-dessus de la ville pour nous entretenir sur la construction d'un building ou la forme d'un dôme Montréalais. Tentant de capter du vrai en direct, presque toujours on nous livre du rien. Son seul moment de gloire a été de capter en direct l'arrestation musclée d'une jeune tête folle par deux policiers. L'ironie a alors voulu que ce soit la soeur du patron de la station qui eût été la "méchante" des images saisies en direct...

Et bien ce matin, l'hélicoptère TVA, probablement écoeuré d'ennui, a choisi de se planter en bordure de l'autoroute Bonaventure, près de la sortie menant au Technoparc.

Il a fallu 45 minutes pour dégager le journaliste Réjean Léveillé. Il aurait subi des blessures au bas du corps et au thorax. Antoine léger, le pilote, une fracture du dos.

Quand l'inutile fait presque mourir...

Content toutefois de voir que l'hélicoptère est rangé pour de bon.

Balade au paradis pour Valérie


Valérie est acheteuse d'objets rares ou précieux pour une boutique spécialisée de la rue St-Denis à Montréal.

Elle a quitté pour un voyage en Nouvelle Guinée afin d'y acheter des masques et des plumes dans une région montagneuse.

Elle y a rencontré un Australien qui avait la bouille de Mick Jagger. Tranquillement, il y a eu détournement de voyage. Il l'a embarqué dans sa Jeep et ils sont partis à l'aventure.

Ensemble ils se sont enfoncé dans la jungle dans une expédition imprécise. Il a sorti sa guitare, elle lui a demandé de jouer du Rolling Stones, il a rigolé. Elle a improvisé un tam-tam et ils ont jammé dans la jungle. Il a sorti sa liqueur de dyonysus et ils ont trinqué. Valérie se sentait proche du paradis. Elle se couchait sur le sol de la jungle avec le soleil brûlant qui pointait d'entre les immenses feuilles des arbres et venaient chauffer son visage. Elle n'avait qu'à étendre le bras pour que sa main trempe dans une rivière et la rafraichisse. Ses longs cheveux blonds ont aussi carressé l'eau. Val et Mick ont fait l'amour dans la jungle.

Valérie s'est ensuite levée, grisée et enveloppée de sensations qu'elles ne se connaissait pas. En tout cas pas comme ça. Elle est allé s'assoir au travers des racines géantes d'un arbre de Nouvelle-Guinée. Comme sur un nuage, avec l'ivresse du moment plein les yeux, elle s'est glissé en position du foetus dans le creux d'une racine. Ses genoux osseux presque sous le menton. Ses gestes auraient pu rappeler ceux d'une ivrogne. Oui elle était ivre mais aussi ivre de bonheur. Elle s'est mise à sourire largement pour l'exprimer en écoutant les différents oiseaux de la jungle chanter autour.
Comment une mission commerciale pouvait elle être détournée de la sorte? Elle a pensé à l'ancien ministre Pierre Petigrew qui avait amené son amoureux en tant que "chauffeur" officiel en mission d'affaires à l'étranger. Ça l'a fait rire. Elle s'était différent, elle partait acheter du matériel unique pour la boutique et croisait le paradis dans un sentier de la Nouvelle-Guinée. Et elle n'avait pas trainé son amoureux sur place c'est la passion du moment qui l'avait trainée ailleurs.

En flattant les feuilles au sol comme pour y trouver un trèfle à quatres feuilles, Valérie a plutôt trouvé un serpent.

Sans même se demander si il était dangereux, comme dans un état second qui lui garantissait l'immortalité, elle s'en est approché et l'a doucement saisi par le cou. Elle a d'abord voulu se le passer autour du cou mais a hésité. Comme si la raison était venu momentanémment lui rapeller qu'elle ne connaissait rien aux serpents de l'endroit. Ce qui ne l'a pas empêchée de le regarder en pleine face et d'attendre sa réaction. Au bout de quelques secondes de tortillement de la part du serpent elle se l'est enroulé autour du cou avec assurance. Pas même l'ombre de la peur dans son regard. Comme protégée par une transe inconsciente.

Elle a remis le serpent face à son regard à elle et lui a dit:

"Je suis heureuse tu sais, très heureuse, je ne veux plus que ça s'arrête"

Et du coin de l'oeil elle voyait son beau Mick Jagger qui arrivait du fond de la jungle, torse nu.

Elle est restée en Nouvelle Guinée une semaine de plus que prévu. Le temps de se laisser une empreinte pour l'éternité.

Ça avait très peu à voir avec le déneigement de la rue st-Denis.

Elle avait conscience qu'elle goûtait à une tranche de paradis.

Elle l'a savouré jusqu'au dernier rayon de soleil brûlant l'épiderme de sa peau.

Elle ne s'est jamais trouvée aussi belle.

mardi 15 décembre 2009

Terreur et violence en Décembre 1971 (sur pellicule)


Il y a des ses mois cinématographiques qui font impact.

En Décembre 1971 en l'espace de 10 jours sortaient sur les écrans cinématographiques d'Amérique trois films qui hanteraient les spectateurs pour longtemps. Trois films habités par une violence incroyable qui feraient frémir des gens qui comme moi n'ont pas peur des monstres synthétiques, des extra-terrestres ou qui restent de glace devant de effets spéciaux qui essaient d'en mettre plein la vue. Mais qui frissonne devant le folie de l'homme.

Le 19 décembre 1971 Stanley Kubrick nous livrait son adaptation du roman de Anthony Burgess publié 9 ans plus tôt A Clockwork Orange. Dans cette vision atroce de l'avenir, Alex et ses amis vole, viole, agressent comme on se prendrait un verre d'eau. Eux toutefois boivent un cocktail de speed, de crack et de mescaline synthétique. Alex est trahi par ses "amis" et fera de la prison. Là, on le traitera avec un nouveau système de traitement expérimental. Le traitement est basé sur un principe semblable à celui des réflexes de Pavlov. Il s'agit d'amener Alex à associer certains stimuli (des scènes de violence ou de sexe projetées sur un écran qu'il est forcé à regarder) aux douleurs provoquées par les drogues qu'on lui administre au cours de ce traitement. Après sa remise en liberté, il apparait totalement inadapté et sans défense face au reste de la société. Il fait face à ses anciennes victimes et se fait remettre la monnaie de sa pièce.
Le film a fait scandale dès sa sortie. Une scène de viol inspirée du viol réèl de la femme de Burgess alors qu'il était soldat à la seconde guerre mondiale répugne et révolte.
Après la sortie du film, plusieurs délinquants britanniques ayant perpétré des actes de violence gratuite ont déclaré avoir pris exemple sur le film. Les lettres de menaces envahissent alors la boîte aux lettres de Stanley Kubrick (qui avait quitté les États-Unis pour l'Angleterre), qui prend peur pour ses enfants. Il demande à Warner de retirer le film des salles de cinéma britanniques en dépit du grand succès du film. Fait unique, la société de production obtempère et le film est retiré. Ce n'est qu'en 2000, c'est-à-dire après la mort de Kubrick, que le film est à nouveau projeté au Royaume-Uni.

Reconnu pour ses incroyables qualités artistiques ce film est toujours un incontournable du cinéma.

Trois jours plus tard sortait Dirty Harry. Harry Callahan joué par Clint Eastwood, est un inspecteur de police de San Francisco, connu pour ses méthodes brutales, dangereuses, parfois proches de l'illégalité, mais en général efficaces. Son surnom de Dirty Harry est d'ailleurs une référence à sa réputation de s'occuper des affaires les plus « pourries » et de les résoudre même si cela implique la violation des droits des criminels. Il se retrouve aux prises avec un tueur en série, Scorpion. Le film de Don Siegel et l'interprétation donnée par Eastwood ont donné lieu à certaines polémiques, remettant notamment en cause la vision de l'Amérique décrite dans de nombreuses scènes du film. Le personnage de Callahan est clairement dans certaines scènes du film, un "justicier héros" bravant l'interdit et faisant passer la justice avant la loi. Dans une Amérique encore en pleine lutte pour les droits civiques, notamment ceux de la population noire, la position de ce film reste très controversée.
C'est, avant tout, toute forme de dérive de la société traditionnelle américaine qui est dénoncée à travers L'inspecteur Harry. L'exemple le plus criant reste la dernière scène du film où le spectateur remarque sans peine la boucle "Peace and Love" attachée au ceinturon du psychopathe alors qu'il flotte mort dans le lac, la production dénonçant très clairement les dérives libertaires et anticonformistes de l'époque dont faisait partie le mouvement Hippie.

La réplique "make my day" pour défier un ennemi est encore une référence dans les répliques les plus populaires du cinéma.

6 jours après la sortie de Dirty Harry sortait Straw Dogs. Le réalisateur Sam Peckinpah était lui-même violence. Maniaco-dépréssif, alcoolique, drogué, en venant aux coups régulièrement avec des membres de son équipe de tournage ou des producteurs, ses frasques sont souvent venus faire oublier son talent. Pour Straw Dogs, tourné en Angleterre (parce qu'à Hollywood sa réputation était faite) l'acteur T.P.McKenna a joué son personnage avec un bras en écharpe suite à une partouze impliquant deux filles de joie organisé par Peckinpah. La sortie du film a aussi été compromise car Peckinpah a attrapé une pneumonie suite à une interminable brosse en compagnie de l'acteur Ken Hutchinson.
Straw Dogs est un film sur une réaction instinctive aux attaques des villageois, par un homme qui au départ refuse de recourir à la violence. Ainsi le viol de sa femme n'est pas le motif du déchaînement de violence dans les scènes finales, puisque durant tout le récit il ne sait pas que son épouse a été violée. Ce sont à la fois cette scène de double viol et l'extrême violence des scènes finales par Dustin Hoffman qui dérangeront.

Le film sera banni pendant plusieurs années.

De l'avis de plusieurs il reste toutefois le chef-d'oeuvre de Sam Peckinpah.

Heureusement nous ne faisons plus de films violents de la sorte...

lundi 14 décembre 2009

Le Premier Homme


Albert Camus fait parti même du tissu de mon existence.

Le 4 janvier prochain on fêtera le 50ème anniversaire de sa mort.

En 2013 le centième anniversaire de sa naissance.

À mes yeux il a écrasé intellectuellement le vingtième siècle. Il a imposé de par son intelligence et sa rigueur toute une ligne de conduite morale qui encore aujourd'hui, sinon plus qu'avant, est d'une pertinence incroyable. Cet homme était un devin.

Le point de départ de Camus c'est l'absurde, ce divorce entre l'individu et le monde, ce choix "contre nature" qui, à l'encontre de toute logique, rejette tout ce qui est évident, raisonnable, confortable, qui accepte l'impossible comme une condition sine qua non.

Ce que m'a appris Albert Camus c'est que la vie est absurde. Camus m'a appris à me battre. Il m'a appris que la vérité n'est pas un absolu mais doit être recherchée dans le bonheur, le tourment de la contradiction. De l'importance d'avoir une voix contradictoire. Ce qu'il m'a appris c'est la liberté. A la lecture de ses écrits je suis un oiseau qui sait qu'il a le droit de voler.

Camus c'était ces femmes qui l'ont tant aimés (Maria Casarès entre autres) et auxquelles il ne résistait pas, l'engagement et la jeune célébrité, la solitude et les honneurs, l'Algérie cette plaie ouverte et la force et l'angoisse d'un homme tout en force et en fragilités.

Écrire c'est s'exposer au malentendu et à ne pas être entendu, Camus le sait. Sartre lui fait sentir. Camus se sent comme un voyou des rues autour de Sartre et De Beauvoir de laquelle il repousse les avances sexuelles.

L'interprétation que donne Camus de Sisyphe, qui assume sa tâche écrasante non pas le coeur lourd ou résigné, mais avec un étrange sentiment de joie, d'exaltation est fascinante. Il ne s'agit pas là d'un geste de désespoir ou de défaite, mais d'un choix créateur. Et en cela, bien sûr, Camus a fourni une défintion du héros de notre temps à laquelle toute une génération a pu s'identifier de par le monde, de James Dean à Vladimir et Estragon, et de Vaclav Havel et Lech Walesa à Barack Obama. Non pas le héros qui conquiert ou qui triomphe, mais celui qui persiste. Il n'est pas étonnant que le "révolté" de Camus définisse sa conception de la dignité humaine et des droit de l'Homme. Je me révolte donc nous sommes. Dans un monde qui a connu Auschwitz et le Rwanda, la Somalie, la Birmanie et combien d'autres à venir, l'homme révolté est devenu une figure plus emblématique encore qu'à l'époque où Camus en brossait le portrait.

La liberté humaine qu'enseigne Camus n'offre qu'une chance d'être meilleur et le seul moyen d'affronter un monde sans liberté est de devenir si absolument libre qu'on fasse de sa propre existence un acte de révolte. Le bonheur et l'absurde sont deux fils de la même terre. Ils sont inséparables.

Nous sommes sortis de l'ère idéologique. Aujourd'hui le temps a donné raison à Camus. Albert avait critiqué très puissamment le capitalisme, la déshumanisation de toute politique à droite comme à gauche. La justice sans la liberté, c'est la dictature; la liberté sans la justice, c'est la loi du plus fort; il voulait ET la justice ET la liberté, ce qui faisait de lui un libertaire.
La légitimité de Camus, 20 ans après la chute du mur de Berlin qu'il n'avait pas connu, ferait de lui aujourd'hui un maitre à penser dans un monde qui n'a plus grand chose à voir avec le sien. Camus nous as appris à se méfier des directeurs de conscience. On médite ses réflexions sur le terrorisme sous la menace d'Al-Qaïda, on se demande entre deux scandales financiers si le suicide n'est pas en effet pas le seul prôblème philosophique vraiment sérieux. Et on se refile La Peste sous le manteau comme un bréviaire par temps de grippe A H1N1.

Albert Camus détestait la vitesse et trouvait "absurde" de mourir dans des draps de tôle froissée. 5 ans après que James Dean se fût tué au volant de sa Porsche et trois ans après que Françoise Sagan eût démoli son Aston Martin et frôlé la mort, Camus et son ami Michel Gallimard s'enrubannaient autour d'un platane dans la Facel Vega de Gallimard qui roulait à plus de 160 KM/h.

À 47 ans le monde perdait un grand homme.

Dans ma vie, le premier homme.

11 ans et un mois jour pour jour avant ma naissance.