vendredi 18 décembre 2009

Dad (1947-2009)


La journée était trop froide pour être normale.

Vers 18h50 hier, 273 kilomètres trop loin, mon père au 62 printemps jouait au hockey.

Il s'est effondré à sa sortie du match et ne s'est plus jamais réveillé.

Soudain comme le fût à peu près tout dans sa vie.

Il n'a pas souffert. Il était méconnaissable. Cet hyperactif avait l'air d'un jouet sans ses batteries sur son lit de mort. Habillé en joueur de hockey. Les yeux ouverts. La langue cherchant à sortir de la bouche. Le teint pâle. Raide mort.

Il laissera un grand trou autour de lui. La vie sera plus lente. Plus tranquille. C'est le grand livre de l'intranquilité qui s'est terminé avec le départ du padre.

"papi y a une vie excitante" me disait Monkee la semaine dernière.

"Il lui arrive toujours plein d'affaires" avait-il rajouté. C'est vrai que depuis 6 ou 7 ans mon père connectait merveilleusement bien avec ses 6 petits-enfants. Des tempéraments et des intérêts communs au monde des enfants. Fallait le voir il y a deux semaines porter le flambeau olympique. "C'est le sommet de ma carrière" proclamait-il tout en courant. Sur le coup j'avais trouvé cette déclaration un peu déplacée. Mais ce fier ancien athlète ne pouvait pas dire plus vrai.
Il avait même dit en blague par la suite que maintenant il pouvait mourir en paix car il avait accompli tout ce qu'il voulait dans la vie. Personne ne savait alors qu'il prédisait l'avenir à court terme...

Il était heureux comme un enfant de 6 ans. Il rendait heureux tout le monde autour tellement il rayonnait lui-même de bonheur.

C'est un grand champs vide que ce moulin à vent maintenant tombé laisse derrière lui.

Trois enfants fiers de lui aussi.
Une veuve qui l'aimera même par dessus la mort.
Et 6 petits enfants à qui il aura laissé des souvenirs immortels.

Comme cette fois où il a volé en parachute au dessus de la mer des Caraibes avec deux mousses.
Comme ce voyage à Hawaii avec sa petite colonie de 12 apôtres.
Comme cette croisière toujours à 13.
Comme ce chalet d'hiver loué l'an dernier.
Comme le Père Noel qu'il devait faire à l'école des deux plus jeunes aujourd'hui.
Comme ces matchs de hockey des trois plus vieux auquel il assistait presqu'assis derrière le banc des joueurs.

Sa vie n'aura été qu'un long cri d'amour. Un appel au père qui lui a tant manqué.
Il me manquera aussi.
C'étais le meilleur, c'étais le mien

Repose en paix Dad.
Puisque tu ne l'a jamais fait de ton vivant.

Repose-toi et amuse-toi là-haut.
Tu as donné tout ce que tu pouvais.

C'est là que tu excelles.

La générosité et le fun à l'état pur.

Le fun presque juvénile de l'ado que tu auras été toute ta vie.

Tu auras réussi ce à quoi j'aspire: être vieux sans être adulte.

Mais 62 ans...c'étais vieux ça?...

Je t'aime Dad.
La flamme brûle en nous pour toujours grâce à toi.
See you!
XXXXXXXXXXXXX

3 commentaires:

Goyette a dit...

Repose en paix, ti-Vey.

Cybèle a dit...

Je suis peiné pour toi et aussi pour ton Père Jones. Je ne le connaissais pas, mais en lisant ce billet... Je trouve cela malheureux, il m'avait l'air d'un homme extraordinaire.

62 ans, c'est jeune Jones!

fafoin a dit...

Jones,

Ton père aura marqué ma vie à sa façon au cours des 30 années où j'ai eu la chance de le côtoyer de près ou de loin...

Tout d'abord quand j'étais ti-cul où il m'a montré comment constamment dépasser mes propres limites en tant que joueur de hockey... par la suite j'ai eu la chance de découvrir sa grande générosité lorsqu'il m'a offert un toit (et pas n'importe lequel!) pendant une période difficile de ma vie... et finalement toutes ces belles activitées qu'il aimait tant orchestrer seulement pour le plaisir de regrouper ensemble les gens qu'il aimait (séjour au chalet, parties de hockey, Super Bowl entre amis, R&O foot entre amis, fêtes d'enfants, etc...)...

Je pourrais faire une longue liste des événements avec ton père qui m'ont marqué mais si je me contentais d'un seul j'aurais envie de me rappeler à jamais ces longues minutes passées avec lui autour d'un feu de joie au chalet le 1 janvier 2000... déjà à cette époque ses paroles et son regard resplendissaient de bonheur!

Repose en paix Ti-Vey! Continu à faire le bien là où tu es maintenant comme tu le faisais si bien lorsque tu étais parmi nous...