samedi 19 décembre 2009

Signes


Avons dormi deux heures de jeudi à vendredi.

Peut-être quatre la nuit dernière.

Cherchions quelque chose que nous ne trouvions pas, que seul le disparu savait où il avait mis la chose. Ma mère lui a demandé à voix haute de nous aider. À la toute fin de sa phrase elle a aussitôt trouvé. Faisait deux jours qu'on cherchait. Il écoutait de là-haut. Il était avec nous. Nous guidait encore. Organisé même là-haut.

Ma soeur cherchait un cadre. Mon autre soeur sans même le chercher avait la main dessus. Pendant qu'on écoutait l'extrait radio de 3 minutes d'hier où on parlait de lui en direct en ondes. Il nous aidait encore.

Je pars faire retravailler des photos dans un lab que je ne connais pas. Auquel je ne suis jamais allé. Je marche dans le froid sybérien sans tuque et sans mitaines la crinière dans le vent. Je n'ai pas froid. J'arrive directement au lab sans même que l'on m'ait donné les directions pour m'y rendre. Comme si j'y étais toujours allé. Il m'accompagnait le bougre de bougre. Deux photos à faire retoucher. La dernière de 5 membres de notre famille et l'autre plus précieuse encore. Une photo du premier janvier 1974 où mon père avec sa tête de Phil Esposito dort sur un divan rouge/brun et moi couché sur son ventre. Avec tellement de cheveux qu'on dirait une fille. Couche au cul à l'âge de 1 an, 11 mois et 3 jours. Mon père a 26 ans là-dessus. Il a l'air d'un jeune pouilleux. Moi qui était convaincu que je n'avais jamais porté de couche...

Ma soeur fait une commission et joue dans le magasin la chanson Happy Xmas de John Lennon. la chanson préférée de mon père. Hasard pense-t-on c'est quand même presque Noël, les chances sont bonnes de l'entendre. Mais lors de sa deuxième commission, ailleurs, commence là aussi la même chanson. L'attraper à mi-chanson aurait été acceptable mais la chanson qui commence ENCORE au moment où elle entre dans le magasin...weird...À sa troisième commission, car elle doit s'occuper pour faire passer son deuil, Happy Xmas qui commence à nouveau! Ma soeur est flabergastée. Et ravie. Elle confesse au caissier que c'était la chanson préférée de notre père maintenant disparu. Le caissier sans tact lui répond avec dédain "C'te maudite chanson là on est tellement écoeurée de l'entendre!". Ma soeur a sa balloune pétée mais n'en fais pas un plat. Ce qui est plutôt rare dans son cas. En quittant le magasin commence All My Loving des Beatles. La chanson que mon père mettait pour faire danser ma soeur sur son pied 30 ans plus tôt. "Pourquoi cette chanson là?? ce n'est même pas une chanson de Noël?"

Tu veillais encore, gredin.

C'est elle qui compose le plus mal avec ton départ, Dad. Tu le vois, tu le sais, tu le sens.

Tu nous guettes, t'inquiètes plus pour nous.

On te rendra fier là-haut.

T'avais peur qu'on t'oublies? on a parlé de toi à la radio Dad.

À la radio, 3 minutes...

C'est dire...

Tu comptais. Tu comptes encore.

Aucun commentaire: