jeudi 13 août 2009

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Maintenant que je suis devenu le Danny Heatley de mon entreprise d'usine de Jambon International je m'interroge.

Sur le monde dit "professionnel".

Surtout quand je vois Marina Orisni avec un casque de bain couleur peau jouer la mourrante à la tivi.

C'est quoi un "professionnel"?

Mes contacts accélérés avec le monde adulte m'ont fait grandir dans une enfance "par la bande" aux visées imprécises. Me plaçant, souvent volontairement(encore aujourd'hui des fois), sur les voies d'accottement par les chemins de terres en évitant les autoroutes.

Mais quand ce sont les autoroutes qui bousculent tes boussoles...

Ceci a fait de moi un être ingénieux et débrouillard. Je respecte mes engagements et suis intègre. Je souhaite être un employé pris au sérieux. Dans la mesure où être honnête est considéré comme sérieux.

Ma méfiance des institutions a fleuri au fur et à mesure que celles-ci nous ont prouvé leur manque flagrant d'humanité au travers des années. L'indépendance a poussé comme du chiendent en moi. Elle s'est créée toute seule. J'ai développé, comme plusieurs de ma génération, l'instinct de survie et la capacité de manipuler(traiter) peu importe la résistance(l'élasticité) disponible. Les gens de mon âge maintiennent et entretiennent instinctivement des portefeuilles d'options et de réseaux multiples. Minoritaire dans mon groupe d'âge l'aliénation de mon environnement immédiat a toutefois rapidement croîssé aussi.

L'expansion de la technologie m'a permis de me développer comme aucune génération auparavant n'avait pu le faire. 10 ans plus tard je suis déjà dépassé par tout ça et je bande encore sur de vieux solos de guitare de Santana...


Je croyais fonctionner confortablement dans un monde global, mondial et numérique. Mais voilà que notre compagnie de Jambon battera pavillon chez les Hollandais bientôt. J'ai beau me considérer comme hautement multiculturel, je ne suivrai pas. Je resterai chez moi. Je reviendrai à la nage et ne regarderai pas le navire derrière moi.

La vie m'attend ailleurs alors pourquoi endurer plus longtemps cette odeur de mort?

Mais ce ailleurs lé où?

Et comment je me présente à mon futur employeur?

Jeune con cherche pas de patron et horaire flexible pour faire ce qu'il veut.

Ça s'écrit dans un CV?

2 commentaires:

Unknown a dit...

J'aime bien ton style et tes opinions même si je ne les partage pas toutes.

D'accord avec toi pour les Franco. J'ajouterais que le peuple est prêt à ce quereller pour des peccadilles, mais il a déjà oublié qu'on a gâché presque 50 milliards de son argent et personne N'OSE PARLER AUSSI OUVERTEMENT DE CE SUJET.

L'argent est encore TABOU au Québec. Très Tabou.

***

Tu parles de ton âge, je suis curieux de savoir. Tu dois être dans la fin trentaine... Je suis plus jeune et je me reconnais quand tu parles de liberté, d'envie de changement, de besoin d'avoir un travail qui veut dire autre chose que juste salaire, revenu ou argent. Une motivation plus complète quoi.

Jones a dit...

Je suis un grand cru de Février 1972...