mercredi 19 août 2009
Trop de cuirassés, pas assez d'écrevisses pour la fricassée.
Dans la grande gamelle des entreprises, il y a plusieurs chefs.
Personellement j'en ai 4.
Quand on me dit "Ton boss gnagnagna..." j'ai 4 visages qui me viennent spontanément à l'esprit. Aucun qui n'a de réèlle prise sur ma personne mais 4 faces qui ont autorité sur moi pareil.
Alors que Miss K.-Costello me sussurais des mots doux à l'oreille et que le magic hour drapait sa belle ombre sur les allées vertes autour de notre building mon boss numéro 3, Phillibert Nash, est venu briser ce moment magique avec sa voix de fausset et nous a convié à une réunion impromptue.
Il y a un mois il avait fait de même pour nous dire qu'il ne tolèrerait plus que nous gossions sur l'internet sur nos heures de travail. Il avait fait rire sans le vouloir quelques uns d'entre nous en utilisant un mot à contre-sens.
C'est connu les patrons de nos jours ont souvent moins d'éducation que les employés qu'ils dirigent. Dans le cas de Phillibert Nash, il a quitté l'école en secondaire 3 pour devenir DJ, puis a travaillé dans un magasin de sports à vendre du running shoe avant d'en devenir le gérant puis d'être transféré un jour dans notre département de fesse de veau à l'érable.
Pour sa défense toutefois Nash est un Étatsuniens de naissance qui a appris le français sur le tard et le parle généralement très bien. Avec des mots savants comme "Particulièrement" et "clavicule". Ça parait con comme ça mais trouvez-moi un anglophone d'origine qui ne dira pas naturellement "collar bone" en parlant de sa clavicule. Pour compenser son manque d'éducation il semble s'être forcé en double pour trouver les bons mots dans la langue de Molière.
On étais tous réunis dans le petit local et le gros Potvin n'avait pas mis d'anti-sudorifique. On a tous sacré intérieurement. Nash avait des flamèches dans les yeux. Si j'avais eu la même chose j'aurais mis le feu au cul de la belle Sandrine.
"Je dois vous dire que nous avons vraiment 'stéppé to the plate' le dernier mois bravo à tous..."
Les fleurs.
On n'y a pas cru personne, on a souri gentiement et attendu le pot. C'est que Nash navigue toujours entre le "Ils sont plus intelligents que moi, je dois les laisser aller car ils peuvent me peinturer dans le coin assez vite" et le "Ils sont plus intelligents que moi mais je dois leur montrer qui est le chef ici". La constante réaliste dans sa tête c'est qu'il sait qu'il est un peu plus gnochon que nous le sommes tous.
"But!..." à-t-il ponctué ne faisant référence au cul de personne.
"...vous continuez de surfer sur le net si il faut que je vous le coupe je vais le faire!"
"Un instant boss, moi j'en ai absoluement besoin pour tracker mes colis sur Puro ou sur Fedex et je ne niaise JAMAIS sur le net de toute façon" ai-je menti effrontément faisant s'étouffer la moitié des collègues à qui j'avais montré ce délicieux clip hier.
"Je sais que certains d'entre vous sont fiables, a-t-il mordu, mais laissez-moi savoir qu'à partir de maintenant je ne tolèrerai plus d'écart par rapport à l'internet JE SERAI EXTRÈMEMENT INDULGENT!..."
Les trois francophones, moins le gros Potvin et Nathalie Lagourde, se sont échangés des regards en se retenant de ne pas pouffer de rire. Un mois plus tard, personne ne lui avait parlé de sa compréhension et de son utilisation du mot "indulgent". Les anglos n'ont rien saisi de son propos et n'ont retenu que le mot "internet" et le ton. Les asiatiques avaient déjà choisis de baisser la tête dès l'annonce de la réunion.
Sandrine, Karynn et moi on est allé s'enfermer dans les bécosses pour exploser de rire.
J'ai eu des problèmes avec la sécurité parce que j'étais allé dans la toilette des filles et que la grosse Rita est allée se plaindre mais bon.
Un autre boss (des bécosses) dont je me moque.
Nos chefs n'ont pas passé assez de temps écrevisses.
Cette fricassée inspire la rigolade.
Urgence d'indulgence.
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