jeudi 27 août 2009

J'ai tué John Lennon


Je me rapelle le 19 septembre 2005.

J'entrais pour la première fois dans les bureaux neufs de Hamm International récemment déménagés de Toronto à Ville Saint-Laurent.

Mon premier jour était marqué par le passage de mon visage au travers d'une toile d'araignée géante qui aurait tout de suite dû m'aviser que je passais par les portes du château de l'enfer.

Autre signe d'un drôle de départ je me faisais fouiller et j'étais listé à l'aéroport dès mon premier jour car ma valise toute neuve contenait apparement de la poudre de TNT...comment faire une bonne première impression...

Jeune prodige d'une armée nouvelle qui attaquerais les marchés internationaux du jambon de toutes sortes on m'offrais salaire, chambre à Boston, chambre en Ontario, horaire flexible et zéro surtemps de payé pour les 4 années à venir.

J'aimerais dire que je me suis fait beaucoup d'amis chez Hamm International que je garde de bons souvenirs de mon passage dans cette compagnie, je l'ai même écrit dans mon CV "laisse un bon souvenir partout où il passe" mais il n'y a rien de plus faux.

Je pourrais quitter cet endroit aujourd'hui en clamant justement que je ne m'y suis forgé aucune amitié durable. Sur 400 employés. Je suis tombé en amour 14 fois mais placez moi ailleurs et je tomberai en amour tout aussi souvent. peut-être plus. Je baisserais même lâchement mes critêres afin de me soustraire aux lois du désir. Ce que je retire de mon passage chez Hamm International c'est que nous sous-estimons beaucoup l'importance de la "chimie" d'une équipe. En amour, en amitié, au travail. Les Canadiens de Montréal l'ont compris sur le tard l'an dernier.

J'étais un joueur de guitare électrique dans un ensemble classique.
Un Rolling Stones aux côtés de Barry Manilow.
Un Beatle dans les pattes de Dean Martin.

En entrant travailler la semaine dernière une coccinelle m'atterissait sur l'avant-bras. Je l'ai baptisée John Lennon. Je suis monté voir Billybob Brunswick aux ressources humaines et je lui ai souverainement remis ma démission. En quittant les lieux de mes tourments la même coccinelle me revenait sur le bras droit.

J'ai assassiné d'une pichenotte John Lennon.

En double.

Car si des quatres mousquetaires que nous étions dans le département nous aurions été Beatles, j'aurais facilement été Lennon.

Grâce à mon immaturité, mon culot, mon indiscipline, ma voix haute perchée quand je pousse la note et ma concubine asiatique.

Et maintenant mon départ avant tous les autres.

Je me rappellerai le 19 août 2009.

Aura commencé le premier jour du reste de ma vie.

Et vous m'en voyez salement ravi.

Je ne décroche de rien, je me raccroche à moi-même.
Quel beau baptême.

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