dimanche 14 février 2010

14 Février (Colleux dans les montagnes)


C'est un jour spécial aujourd'hui.

Cupidon?

Non.

C'est le jour de l'an chinois.
C'est aussi le jour de l'an Tibetain.

C'est bien la seule fois où ses deux pays, dont l'un n'existe pas officiellement, dansent la même danse.

Depuis 1987, plus de 214 tentatives de manifestations pour l'indépendance du Tibet ont été réprimées par la Chine et les manifestants arrêtés expédiés dans des camps de travail. Tous ont été condamnés à des peines allant de 3 à 20 ans de prison.

Le totatilarisme Chinois à l'égard des Tibétains est si lourd que l'information qui filtre de l'endroit est extrèmement difficile à corroborer.

Certains prétendent qu'en 1989, une manifestation de Tibétains finit dans un bain de sang où plus de 400 personnes furent tuées. Une estimation de plus 450 personnes tuées par les forces de sécurité avait été donnée par un journaliste chinois dissident, qui affirma aussi que la police avait reçu l'ordre de Pékin de provoquer un incident.

Les autorités chinoises ont installé des caméras de surveillance à Lhassa pour contrôler les manifestations éventuelles mais aucune chance pour quiconque de mettre la main sur ses images. De nombreuses associations internationales dénoncent une répression de la religion au Tibet, comme l'illustrent par exemple la mise en résidence surveillée du 11e panchen-lama par le 14e dalaï-lama en 1995, ou la destruction en 2001 de l'institut bouddhiste de Serthar fondé par Khenpo Jigme Phuntsok, également mis en résidence surveillée, puis décédé dans des circonstances douteuses, ou encore la condamnation à une peine de prison à vie de Tenzin Delek Rimpoché en 2005, un lama bouddhiste de l'est du Tibet arrêté par les autorités chinoises sur la base d'accusation d'attentats à la bombe. La plupart des grands maîtres du bouddhisme tibétain ont été contraints à l'exil, comme l'ont illustré la fuite de Rigdzin Namkha Gyatso Rinpoché en 1998, et celle à la veille de l'an 2000 du 17e Karmapa, Orgyen Trinley Dorje.

La Chine ne reconnaît pas le Tibet. Et les détestent.

Pire que les croulants de la série Montréal-Québec se détestent.

En mars 2008, des manifestations de moines contre le pouvoir chinois à Lhassa dégénèrent en violentes émeutes dirigées contre les habitants non tibétains et leurs biens. Elles surviennent quelques mois avant les Jeux olympiques d'été de 2008. Les gens qui attaquaient les porteurs de flamme cette année là, c'était en appui aux Tibétains.

Dans les années 50, La CIA, dans la visée anticommuniste des États-Unis, apportent leur soutien à la guérilla tibétaine opposée au parti communiste chinois, entraînent les guerriers tibétains, leur livrant des équipements militaires, et incite le dalaï-lama à s'exiler en Inde. Le nombre de victimes tibétaines dûes à ces différents conflits, un important sujet de désaccord entre la Chine et le gouvernement tibétain en exil, est généralement estimé à plusieurs dizaines de milliers de personnes.

La République populaire de Chine considère le Tibet comme un territoire relevant de sa souveraineté et avance des arguments historiques, politiques et économiques et stratégiques. Cette vision, qui est intégrée dans la politique d'une seule Chine, est celle admise par tous les pays de la communauté internationale. Par ailleurs, l'indépendance ferait perdre 25 % de son territoire à la Chine et pourrait donner des idées comparables de sécession à d'autres entités chinoises.


Le gouvernement tibétain en exil considère la présence chinoise comme une occupation étrangère ayant débuté lors de ce qu'il appelle l'invasion de 1950-1951 par l'armée populaire de libération. Il accuse la politique de la Chine d'avoir été responsable de la mort de 1 200 000 Tibétains, de pratiquer un transfert massif de population Han et de détruire la culture tibétaine, induisant une sinisation culturelle et démographique du Tibet. Depuis 1979, le 14e dalaï-lama ne demande plus l'indépendance, mais une autonomie réelle pour l'ensemble des régions de population tibétaine.

Un peu comme Israël et la Palestine nous sommes face à deux peuples 100% convaincus de la légitimité de leurs actes.

L'un relativement tortionnaire, rigide et intransigeant.
L'autre plus pacifiste, qui a tout à gagner à jouer les victimes quitte à gonfler les statistiques pour mener à bien leur cause comme le font tous les peuples qui aspirent à leur indépendance.

Drôlement ironique tout de même que le jour où les becs, les caresses et les accolades soient de mise soit aussi un jour de la sorte pour deux peuples qui aimeraient ne se fréquenter qu'en cauchemar.

1 commentaire:

Cybèle a dit...

C'est malheureux à dire, mais je suis certain que dans 100 ans on va parler de ce peuple comme on parle aujourd'hui des indiens d'Amérique.