samedi 6 février 2010
Suprême beauté et effluves de vulgarité
Vu deux films récemment.
Deux époques différentes.
Mais je ne crois que ceci ait rapport avec cela.
1957: Wild Strawberries
2008: Filth & Wisdom
Le premier est un solide film suédois d'Ingmar Bergman. Le second est le tout premier film écrit et réalisé par Madonna.
Il semble que dans les films d'Ingmar Bergman il n'y ait jamais eu de sorcières. Bibi Andersson, Liv Ullman, Harriet Andersson, Ingrid Thulin, toutes des femmes remarquablement belles.
Wild Strawberries met en vedette un autre grand réalisateur, mais qui fait cette fois l'acteur: Victor Sjöström. Ce film nostalgique commence la veille de la cérémonie qui doit honorer et célébrer sa longue carrière de médecin. Le professeur Isak Borg (Sjöström) fait un rêve étrange. Le matin, il décide de changer ses plans et plutôt que de prendre l'avion, choisit de se rendre à l'université de Lund avec sa voiture. Sa (très)belle-fille (Thulin) qui fait un séjour chez lui l'accompagne pour rentrer chez elle. Durant le trajet, le vieux professeur est assailli de souvenirs.
Délicieux film, étonnamement simple et touffu quand même.
Ingrid Thulin m'a hypnotisé. Beauté nordique, froide et mystérieuse, chaque plan nous la montrant me glaçait le sang. Quiconque me connait sait que je suis un démesuré amant de la froideur. Quand mon sang se glaçe, ce sont de délicieux frissons qu me parcourent le corps.
J'étais complètement sous l'emprise de cette actrice dont c'était alors le deuxième film seulement. Elle en fera 9 avec Ingmar par la suite. Dont le grandiose Cries & Whispers.
M'en reste 6 à voir avec elle (et sous Ingmar).
Puis, tard hier soir, j'ai visionné le premier film écrit et réalisé par Madonna. Filth & Wisdom. J'avais mis la main dessus par hasard à la bilbliothèque alors que j'attendais que mon fils ne passe ses livres au comptoir. C'était à la fois par curiosité et surtout aussi pour mon amour inconditionnel envers l'un des plus grands entertainer que j'aurai connu de mon vivant (et vu deux fois en spectacle!): Eugene Hütz.
Eugene crêve l'écran. Il domine toutes les scènes. Tout le contraire d'un téléroman Québécois. Vous savez quand on voit une de ses annonces du prochain épisode de La Promesse ou de Toute La Vérité et que vous avez comme un inconfort tellement le jeu était mauvais.
Ben Eugene c'est tout le contraire. Il relève tout ce qui menace de s'effondrer. Et le film de Madonna est un effondrement total. Un collage de n'importe quoi digne d'une production finale d'école secondaire mais qui de tant à autres est relevé par une chanson de Gogol Bordello chantée au complet, sans explication et qui n'a rien à voir avec rien dans le film. Livrée avec le splendide enthousiame de ce flamboyant jeune homme et de son merveilleux band.
On se surprend même à ne pas avoir eu plus de trois chansons du band, à la fin du film.
Si l'oeuvre de Madonna se rapproche de la merde totale dans les idées, le développement et la direction donnée à son film, la présence de Eugene et de sa musique vient quelque peu sauver le naufrage. Même si j'ai eu peur que le fim ne se termine sur un "pause" à la toute fin d'une prestation (magnifique encore) de Gogol Bordello dans le dernier chapître.
En deux films j'ai eu l'impression d'effleurer la beauté suprême pour ensuite cotôyer la laideur latente d'une femme qui a fait beaucoup pour le marketing de la musique.
Parce que ce n'est pas une actrice, Woody Allen lui ayant donné son meilleur rôle à mon avis comme avaleuse de sabre (une seule scène)dans un cirque dans Shadows & Fog (bien que je n'ai pas vu Evita qui semble rendre justice à son travail de chanteuse, quand même).
Ce n'est pas une réalisatrice ni une scénariste non plus.
C'est tout juste une chanteuse, qui a fait beaucoup je le répète, pour les communautés gaies entres autres, pour l'émancipation des chanteuses, pour la manière de présenter et vendre la musique.
Et ce qui est bien c'est qu'elle continue de faire la promotion de la musique en quelque sorte.
Dans le cas ici: la musique de Gogol Bordello/Eugene Hütz. Et elle est à faire pleurer de bonheur.
Avec des toniques du genre, impossible de prendre la vie du mauvais côté.
Mais les débordements cinématographiques de madame Ciccone gagneraient à ête tenus secrets.
Le clip peut-être.
Mais laisse-faire le film, Maria Louisa.
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