samedi 9 janvier 2010

Kate & Cam


J'ai lu je ne sais trop où que le film Avatar de James Cameron allait être une grandiose expérience, que les effets spéciaux seraient inégalés/galables que ce serait splendide, extraordinaire, partout et à tous égards.

Tout de suite je savais que ça ne m'intéresserait pas.

Je comprends l'utilité du cinéma "plein la vue" qu'on peu aussi appeler "in Your face" où l'on pousse des oooh et des aaaah! mais vous l'avez surement compris de par les films que je consomme en général ce type de film n'est pas du tout ma tasse de thé.

Pour les mêmes raisons je n'ai jamais vu Jurassic Park ou ses multiples dérivés. Parce que je ne n'en ai jamais ressenti le besoin et si je n'en ai jamais ressenti le besoin c'est parce qu'on ne me parle pas d'histoires et que c'est au travers de bonnes histoires que je vis tout ce que l'on veut me faire vivre avec des effets spéciaux.

James Cameron m'a déjà hautement trahi de toute façon et je ne lui ai pas encore pardonné. Avec Titanic il avait annoncé "une bonne histoire où les effets spéciaux seront au service du scénario".

Bullshit.

Titanic était une exceptionelle réussite technique servie par une histoire cul-cul qui nous servait tous les clichés possibles. Une véritable merde narrative.

Avatar n'aura pas plus mon attention cette année. Ça me fait trop penser à cette annonce de Ford où les acteurs de l'UDA me parlent de leur cahr comme si c'était la grosseur de leur pénis. "J'ai besoin d'un gros pénis", "J'ai un gros pénis", "Moi c'est seulement les gros pénis", "Je pourrai chevaucher le meilleur pénis au monde".

L'ex-femme de James Cameron par contre commande toute mon attention avec son nouveau film.

Je viens d'écouter The Hurt Locker de Kathryn Bigelow.

Freakin' good.

On est rapidement plongé dans la tension armée de l'inquisiteur Étatsuniens dans le conflit Irakien. Guy Pearce & David Morse nous font des apparitions éclair, Ralph Fiennes et Evangeline Lilly aussi. L'ambiance lourde et tendue est perpétuelle. Dès la vingtième minute ça devient insoutenable. Jeremy Renner, Anthony Mackie et Brian Geraghty nous offrent des interprétations plus vraies que vraies. On y croit. Ses personnages imparfaits campés dans une histoire tout à fait 2009/2010 nous terrifient dès la cinquantième minute de ce film de 2 heures avec des propos qui font annoncent le pire.

Même si c'est pratiquement inimaginable dans l'horreur de la guerre, on trouve dans ce film des élans de poésie. Dans l'effet de ralenti d'une cartouche de fusil qui tombe au sol pour marquer la mort d'un ennemi ou dans la beauté d'un troupeau de chèvres dans l'apparent silence du désert.

Cet équilibre entre le silence, les pétarades et les chants religieux arabes est d'ailleurs une jonglerie parfaite de la part de Bigelow et son équipe.

L'angoisse est soutenue et en devient insoutenable pour le spectateur.

"I fuckin' hate this place" dit un soldat dans le dernier droit.

C'est ce que doivent dire les nôtres là-bas.

Le même personnage dit tout de suite après:
"I'm not ready to die, bro"

C'est ce qu'ils doivent tous penser.

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