mercredi 6 janvier 2010

Des araignées sur le plastron de son smoking


Trop roturier pour festoyer avec les gens chics. Trop chic pour fraterniser avec la plèbe. Armstrong tombait toujours en amour avec l’inaccessible rêve. La trop belle, celle qui faisait tourner toute les têtes.

Son immaturité sexuelle lui faisait toujours choisir la plus jolie dans une pièce, la plus jolie dans une réunion, la plus jolie dans un département, dans une équipe de volley-ball, dans un groupe de musique féminin, dans une série télé.

Et ce depuis toujours.

La plus belle dans les camps de vacances, dans la classe de gymnastique, dans la rue, dans la classe de math enrichie, dans les employées du dépanneur. Si bien que sa vie entière était composée de palmarès de filles désirables. Jamais il ne s’était même arrêté à l’idée que lui, avec sa mèche folle dans le toupet, pouvait être dans le palmarès secret du désir d’une quidam.

Arriva Fionetta.

Trop ronde parmi les blondes, trop raffinée chez les sportives elle n’avait jamais vraiment su où se cadrer. Si bien que ses meilleures amitiés avaient toujours été masculines. Par tempérament, elle réagissait comme un homme de toute façon. Elle se donnait dans le sport les yeux fermés. Elle pouvait aussi avoir des pulsions sexuelles généralement attribuées à la gent masculine. Elle se pointa d’ailleurs seule au bal comme un homme le ferait. Comme un cowboy errant. Tout de suite elle a remarqué Armstrong accoudé au bar. Faussement décontracté. Un brin tendu dans le cou mais voulant du regard prouver qu’il maitrisait bien la situation. Ce qu’il ne faisait manifestement pas car il ne remarquait pas que l’un de se cols de chemise était sous le débardeur et pas l’autre. La mise en place était donc inégale. Et trahissait l’absence d’ami pour le lui souligner. Fionetta fonça.

« Je peux me tenir avec vous puisque qu’on ne cesse de tenter de me séduire depuis tantôt? » avança-t-elle.
Après avoir étudié la beauté des traits de son visage, Armstrong, satisfait de son effet sur une si jolie donzelle lui lança :
« ..et qu’est-ce qui vous ferais croire que je ne serai pas tenté vous séduire à mon tour…Karyne?...Katherine?...Karina?...Kristina…? »
« Fionetta, coupa-t-elle, pourquoi tous ses essais avec la lettre ’k ‘? »
« N’est-ce pas un « K » sur cette bague? Serais-ce pour honoré votre fiancé? »
Elle sourit avant de dire « C’est en l’honneur de ma région natale Kamouraska, rien à voir avec autre chose »

Une fille des régions, probablement une cochonne évalua mentalement Armstrong.
« Est-ce que ça a fait mal? » a–t-il dit.
« Quoi? » dit-elle-même si elle avait très bien entendu.
« Est-ce que ça a fait mal quand tu est tombée du paradis? »
Elle fit semblant de trouver ce mot d’esprit amusant même si elle le trouvait lamentable. Ils se guidèrent l'un et l'autre vers la chambre à coucher, le regard coquin.

Armstrong fût très allumé de cette initiative et tâta aussitôt son alliance dans la poche intérieure de sa veste. Comme pour se dire « si tout ça ne mène nulle part je pourrai quand même me rabattre sur ma femme qui me croit en réunion tardive.

Mais tout indiquait maintenant le contraire. La chambre 124 semblait si près du bar de l’hôtel il se demanda soudainement si ceci n’était pas un guet apens. C’étais trop beau pour être vrai, trop pratique, trop efficace. Une homme, une femme, du désir, une chambre facile d’accès.

Elle ferma la porte comme une sauvage et le saisi par le collet le forçant contre la porte l’embrassant avec vigueur. Ceci donna l’angle à Armstrong pour regarder de ses 6 pieds la chambre qui ne semblait avoir rien d’anormal.

Rien sinon cette appétissante femme pleine de désir sexuel.

Fionetta planta son regard fermement dans les yeux d’Armstrong, des yeux pleins de confiance rencontrant des yeux d’envie. Elle glissa ses lèvres le long du cou d’Armstrong qu’elle souhaitait toujours tendu afin de le détendre de ses caresses. Armstrong se laissa amadouer en se demandant si elle ne lui ferait pas une incommodante sucette.

Puis…elle mordilla le cou, ce qui le fit rire.
Puis plus fort encore, jusqu’à la bouchée qui lui fit l’effet d’un vaccin.
« Qu-es-ce que…? »
« Cchuuuuuuuut! » fit-elle en souriant le rouge à lèvres scintillant soudainement.
Puis elle pris une seconde mordée qui fit plier les genoux de Armstrong.
Et une troisième toujours plus creuse, plus savoureuse pour Fionetta, plus étourdissante pour Armstrong qui regardait avec des yeux hagards ce qui ressemblait à des araignées sur son smoking mais qui devait être de son propre sang de type A Négatif.

Fionetta étais en transe.

Armstrong intoxiqué à jamais.
C’étais qui déjà la plus désirable en classe de sixième?

Du Jazz jouait au loin dans le bar ou étais-ce de la musique gothique?

Tout semblait maintenant si loin…

Aucun commentaire: