jeudi 30 juillet 2009

Les féronomes phénoménales des cochons


Robert Boudkriss était content.

La science venait de prouver depuis la veille que les féronomes phénoménales des cochons étaient contenues dans la sueur de cochon. Pour attirer la femelle et l'exciter dans les périodes de rut, le cochon suait et ça copulait à tout coup.

PLUS IMPORTANT ENCORE!

Les scientifiques avaient fait le rapprochement avec les Hommes et chez les Hommes aussi la sueur inspirait le désir.

Avec l'épouvantable canicule qui sévissait depuis trois jours Robert lui avait trouvé une soudaine valeur insoupçonnée. D'autant plus qu'il n'avait pas baisé depuis son secondaire 5, soit 1987. C'était entre autres parce qu'il avait 25 livres de moins et que la fille avec lequel il avait fait couchi-couchi était saôule morte (et elle avait toujours nié en bloc l'accusation de ce qu'elle considérait comme un fantasme éhonté) sinon jamais il n'aurait pu goûter aux joies de la luxure.

Robert depuis trois jours suait intensément en montant les marches, en préparant le souper, en conduisant sa voiture. Aujourd'hui il baiserait.

En se rendant au Wal-Cash tout près il avait croisé une splendide blonde de son âge. Une belle camisole épousant ses dunes, une jupe en jean juste assez courte pour titiller son titillon, fendue sur le côté droit qui découvrait une cuisse bein galbée et agréablement musclée. La femme avait bien des lunettes fumées qui tentait de la placer au-dessus de la mêlée mais cette fois, peut-être pour la première fois de sa vie, Robert se disait que toutes les filles étaient dans sa ligue puisqu'il suait comme tout le monde. Peut-être même un peu plus avec son obésité.

Il suait comme un cochon. Les filles lui trouverait quelque chose de désirable c'est sûr. Il abien tenté de la rejoindre dans le stationnement du magasin mais elle avait trop d'avance.

Il a donc choisi de la suivre en voiture.

Il faisait 27 dehors mais il devait bien faire entre 40 et 50 dans sa voiture. "Ne pas mettre l'air climatisé, suer" se répétait-il. Il se rapellerait de passer au salon de bronzage plus souvent dorénavant. Son t-shirt était une guenille mouillée. Si il avait eu des cheveux, ils seraient détrempés mais son crâne chauve était tout de même ruisselant tel un oeuf fraichement sorti de l'eau bouillante.

Il avait peine à la suivre mais il y parvenait. En faisant d'habiles dépassement sur la 440 puis la 640. C'est qu'elle venait de loin la belle blonde. Il remarqua soudain qu'elle l'avait remarqué. C'est vrai que sa voiture était dangereusement rendue proche de la sienne et c'était surement parce qu'elle aussi le trouvait agréable qu'elle se jouait de ses lunettes fumées dans le rétroviseur de sa voiture.

Robert ne réalisait pas que sa langue sortait de sa bouche et qu'il bavait sur le volant. Il s'imaginait ses cuisses ouvertes sur la banquette derrière le volant avec la jupe ramenée encore plus haut sur ses belles jambes.

Soudain, la voiture devant a ralenti, forçant Robert a ralentir lui aussi. Puis une accélération sans précédent sur une route de campagne suite à un détour rapide de la belle dame. Robert a bien tenté de la rejoindre mais non seulement l'a-t-il perdu mais il s'est perdu lui-même également dans le processus.

Où était-il? Mascouche? St-Eustache? On lui aurait dit Shawinigan il l'aurait cru.

Il a donc dû s'arrêter à une maison perdue dans le champs pour demander des directions. Le bon monsieur qui lui a répondu n'avait pas souvent de visites et il a été pris au dépourvu. Il a laissé malencontreusement l'enclos de ses cochons ouverts. Ceux-ci se sont échappé et ont sauvagement attaqué Robert Boudkriss suant comme un Jésuite chez les pygmés.

Les truies en rut autant que les verrats se sont rués sur lui et l'ont dévisagé complétement le piétinant en essayant de la monter de partout.

Robert a tout juste eu le temps de se sauver à quatre pattes dans sa Tercel 1989 où s'était déjà installé quelques cochons fuyards.

En voulant conduire malgré la présence de cochons, de la sueur plein les yeux et paniqué il a embouti un arbre et s'est tué sur le coup.

R.I.P. Boudkriss

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