Quand les nominations pour les oscars dans la catégorie du meilleur film sont tombées j'ai réalisé que j'en avais pratiquement vu la moitié cette année.
4 1/2 des 10. (10! quelle connerie!)
The Artist...Pas aimé.
Midnight In Paris...Adoré/acheté
The Descendants......Adoré
The Help...................Savouré mais n'a pas sa place dans cette catégorie
La demie? c'est le roman de Jonathan Safran Foer que j'ai lu, je ne crois pas que Extremely Loud & Incredibly Close-le film ne puisse rendre justice à l'oeuvre originale. Qui était en quelque sorte une réécriture de Everything Is Illuminated, excellente première oeuvre de l'écrivain.
En m'étonnant moi-même, je réalisais que je n'avais pas vu The Tree of Life de Terence Malick. J'adoooooooore le Malick d'Amérique, cet ours qui se terre dans le bois et qui communie avec la nature comme Paris Hilton trempe dans l'or. Il a horreur des photos et ne sera assurément pas au gala. Il tourne peu ( 5 films en plus de 40 ans) mais il tourne bien. Chacun des ses films trempe dans l'expérience davantage que dans le traditionnel film contemporain.
The Tree of Life ne fait pas exception.
En temps normal on parle d'une histoire et blablabla...Mais ce film n'a pas d'histoire au sens propre du terme, ce film est une impression, l'impression d'une enfance, peut-être la sienne, qui au travers de la poésie de Malick pourrait devenir celle de quiconque. D'Amérique ou d'ailleurs. Apprendre à marcher, apprendre à accueillir un petit frère, puis deux, apprendre l'autorité, apprendre l'autorité injuste, apprendre l'amour matriarcal, apprendre les rivalités fraternelles, apprendre à cohabiter avec un père abusif, apprendre à vivre avec ses démons. Apprendre comme seuls les enfants le font si intensément, des choses que nous prenons, adultes, pour acquis, mais qui nous forment, enfants, plus que nous ne le réalisons nous-même.
Ce film est un film de gestes et de mouvements. Un film tout en élan telle une balançoire qui se secouerait sans passagers dans le village de Smithville, Texas dans les années 50. Un film sur le bonheur incertain, sur apprendre à aimer et apprendre à craindre. Ce qui vient souvent ensemble. Voilà un film visuellement époustoufflant. Douglas Turnbull, responsable du visuel de Blade Runner et de 2001: A Space Odyssey, est la carte cachée de ce film. La cinématographie d'Emmanuel Lubezki nous offre un vol de chauve-souris (sans effets spéciaux- Tournée à Austin (toujours au Texas) la ville possède la plus grande population de chauve-souris au monde), un papillon qui se pose sur la fabuleuse Jessica Chastain (non truqué non plus) et des images d'une magie réaliste qui devrait lui valoir quelques honneurs à travers le monde. Chastain, devrait elle aussi, de par ses efforts combinés dans The Help et dans ce film, remporter la statuette aux prochains oscars (elle y est nommée pour The Help).
Le charme du film tient de la métaphysique philosophique et spirituellle, presque zen, de Malick, thèmes récurents du reclus réalisateur. Dès le départ, la mère(Chastain) d'une famille de trois garçons, et femme d'un mari sévère, quelques fois odieux (Brad Pitt), annonce que les religieuses lui ont toujours appris qu'il y a deux manières de traverser la vie: avec la nature ou avec la grace. Nous suiverons deux parents qui grandiront choisissant l'un et l'autre.
Ceci étant dit la "religion" n'étouffe ce film en rien.
Dans cet effort visuellement très riche, le montage musical fusionne admirablement bien avec les images tout ce qu'il y a de plus féériques. Le manque d'intérêt de Malick pour les dialogues semble toutefois se retourner légèrement contre lui, il faut donc approcher ce film comme on irait au musée sinon on sera décu. Je crois même qu'en général les gens seront déçus. 2h40 de film impressionniste c'est beaucoup demander au commun des mortels. Au niveau des images et du dialogue, il y a un lien de parenté avec Days of Heaven.
Mais pour voir une sacrément jolie expression du cinéma, en laissant de côté la narration traditionnelle et en enfilant ses pantoufles simplement émotives, ce film est à voir.
Malick, Chastain et Lubezki n'auront peut-être pas tous des oscars dans une vingtaine de jours mais ils le mériteraient amplement dans cette impresionnante fresque visuelle.
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