mercredi 8 février 2012

La Situation Doit Changer (afin qu'elle reste la même)

La quête du feu.

C'était le nerf de la guerre des gens de l'ère préhistorique.

Une lutte à n'en plus finir afin de s'approprier, seul, l'énergie.

Les temps changent, mais pas tant que ça.

Tout l'international chichi autour de la potentielle obstruction dans le détroit d'Ormuz promise par le maître chanteur Mahmoud Ahmadinejad a, au coeur des pourparlers, le traffic du pétrole.

Frapper l'Iran serait insensé et ébranlerait la planète entière. Ce serait une grande porte ouverte sur la troisième guerre mondiale. Un effet domino qui nous lancerait dans la chaos mondial. D'autant plus que le soutien de la Chine et de la Russie n'est pas clair. Pour l'instant le soutien de ces pays logent chez les producteurs de pétrole. Encore hier les diplomates russes prenaient le thé en Syrie.

Syrie, qui est devenue, la cible de périférie. Et à la base de la lutte promise par Sarkozy et Obama : le pétrole, toujours.

Le président Bashar al-Assad n'est pas près de quitter son poste.
Il y est peut-être même, pour encore très longtemps.
Les journaux du moyen-orient sont remplis d'articles parlant de la fin de Al-Assad ou du jour imminent où il aura son moment "Benghazi" (par référence à la chute du régime de Khadafi en Lybie). Ces articles sont inévitablement écrits de Washinton, Londres ou Paris mais du point de vue de la Syrie, la situation est sentie bien différemment.
 L'Égypte n'était pas la Tunisie; le Bahreïn n'était pas l'Égypte ; Le Yémen n'était pas le Bahreïn; La Lybie n'était pas le Yémen.

Et la Syrie n'est défnitivement pas la Lybie.

Il y a présentement une parade d'images, sur le net à la télévision et dans les journaux, toutes plus horrifiantes les unes que les autres. Avec en grosses lettres noires des titres qui parlent de massacre d'innocents et autres drames du genre. Hillary Clinton a même ajouté une petite touche burlesque en se disant "outrée" de voir que la Russie ferme les yeux sur la souffrance syrienne qui leur est voisine. Comique de la part de gens qui ne perdent pas une nuit de sommeil sur la même souffrance en Palestine, comme les 1300 morts dans la dernière boucherie israélienne à Gaza.

De toute façon les Russes étaient sourds aux massacres de la Tchétchénie, dans leur propre cour, alors chez le voisin...Hillary...please...

Oui nous savons que les services d'intelligence syrien ont commis des abus. C'est un régime et non un gouvernement élu, il se passe donc de sales affaires qui ne se qualifient en rien dans les droits humains. La corruption règne. Comme partout en fait. Même ici, c'est la norme. Mais probablement plus grossièrement là-bas, dans le désordre du régime chiite.

Mais que vois-t-on des vitrines du palais où trône Bashar al-Assad?
La Turquie qui s'est tournée contre la Syrie tout en offrant une refuge dans l'ancien empire ottoman à al-Assad. Pas un gros ennemi, disons.
Et en regardant vers l'Est que voit Al-Assad?
La loyale Iran, le nouveau meilleur ami du monde arabe, qui refuse d'imposer des sanctions.
Vers l'Ouest?
Le loyal Liban qui refuse aussi d'imposer des sanctions contre la Syrie.
Ainsi, de la frontière de l'Afghanistan jusqu'à la Méditérranée, Al-Assad peut compter sur une franche ligne d'alliance et de protection empêchant un potentiel effondrement économique.

Mais de ce côté ci du globe nous avons été si inondé d'histoires sur le nucléaire Iran, l'Irak infidèle, la vicieuse Syrie et le terrorisé Liban qu'il nous est presqu'impossible de ne pas imaginer ses gens autrement qu'en monstres isolés dans leur folie.
Mais Bashar Al-Assad n'est pas tout seul.
Je ne suis pas partisan de la continuité de son règne mais soyons réalistes, il a des appuis importants.

Khadafi avait de réèls ennemis en avion.
Les ennemis de la Syrie ont des Kalashnikovs et n'ont pas l'appui de l'ONU.
Ni celui de la Chine et de la Russie.

Les ennemis de la Syrie ont Barrack et Sarko qui arment la rébellion en cachette.

Al-Assad a Damas, Alep, deux villes fort importantes en Syrie. Ses principales unités militaires sont toujours à ses côtés. Le Liban, l'Iran, l'Irak, l'Afghanistan, la Jordanie, les Émirats des Arabes Unis. Peut-être la Chine et la Russie...au moins pour la business...

Les États-Unis à eux seuls pourraient effacer la Syrie de la carte si ils le voulaient.
Comment se passera la suite?

Le cycle de la quête de l'énergie est sempiternel.

Le prix de l'essence ne baissera pas.
Ça c'est une promesse qui tiendra.

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