Je jouerais du piano sur leurs cuisses ébène et ivoire.
Probablement invité par les appétissantes cuisses promises de Julie Bélanger et d'Isabelle Raçicot dans la publicité de l'émission Ça Finit Bien la Semaine, je me suis vissé devant la télé, dans le divan en soirée, jeudi dernier, après une semaine fort occupée.
Je crois que, pepsky** en main, je l'avais bien mérité.
Le jeudi soir je suis monoparental. La belle travaille jusqu'à 21h à la banque. La puce était en classe neige et le plus vieux a comme amoureuse, la Xbox.
J'ai d'abord zappé sur Infoman. J'oublie, chaque fois que je tombe sur l'émission de Jean-René Dufort, qu'il est pratiquement toujours plus drôle et intelligent en 4 minutes que 125 ans de radio "d'humour" au Québec*. Ses revues de fin d'année sont souvent plus agréables que les multiples essais ailleurs. Ses montages qui ridiculisent nos personalités publiques sont toujours de véritables bijoux. Le maire Tremblay qui répète 7 fois en 7 moments différents "je ne savais pas..." ou la variation "'je ne suis pas au courant..." empêche le pauvre maire de Montréal de prétendre qu'il n'est pas toujours le dernier informé de ce qui se passe...dans son administration. Le montage de certains témoignages gênants de la commission Bouchard-Taylor est un classique. Des images qui ont bien mal fait paraître plusieurs lutins mentaux de chez nous.
Plus tard, la zappette m'a guidé sur une station qui offrait une émission animée par Sophie Durocher. Je le dis d'emblée je déteste Sophie Durocher. Son accent français m'agresse. Je trouve généralement ses positions stupides et bien qu'elle ait passé quelques années en France je la trouve parfaitement déplacée de parler des Québécois en disant "...vous..." comme si ses quelques années passées là-bas l'avait dédouané de son statut de Québécoise à jamais.
Mais je sais qu'elle est folle de lingerie. Et je trouve ses yeux très très jolis. Ça alimente mes fantasmes de poivrot. Mais dès qu'elle ouvre la bouche...tout s'éteint. À sa table il y avait Mathieu Bock-Côté, un intervenant particulièrement coloré, Jean-Michel Duffaut, un chroniqueur perpétuellement égaré, Marie Plourde, que j'ai trouvé fort jolie il y a longtemps dans une autre vie (vers la fin des années 80) mais qui est devenue 100% gourde avec une coupe de cheveux qui rappelle Gertrude Stein et des lunettes noires qui rappelait le schtroumpf affublé de la chose: double whammy! Mais ce qui m'a gardé à la station c'est Jean-François Lisée qui ploguait son livre: Comment Mettre La Droite K.-O. En 15 Arguments.
Lisée était en tournée médiatique depuis 3 jours. Je le croisais à la radio autant chez Desautels que chez Medium Large. Cette fois je le croisais à la table de Durocher à jaser du duel droite/gauche au Québec (et potentiellement ailleurs) qui se trouve à être le coeur de son dernier effort littéraire. L'ironie a voulu qu'au moment de tomber sur cette station communautaire, je lisais justement aussi un article dans un journal culturel qui le faisait parler, Lisée, de son livre. Alors que je l'avais toujours classé dans la catégorie des fouilles-merdes, je dois avouer que depuis deux ans mon opinion sur le bonhomme a complètement changé. Voilà un bon et utile fouille-merde. Il faut revisiter son face à face avec Mordecai Richler, qu'il a mis complètement k.o. en 1992 (tout en lui faisant savoir que son coeur saignait car il adorait l'oeuvre de fiction du juif de mauvaise foi de Montréal.) pour comprendre à quel point Lisée est un excellent orateur, un homme bien informé, toujours bien préparé, très allumé et tout à fait capable d'encaisser autant que de puncher.
Un boxeur politique très sain. À découvrir. Lisez Lisée. De la Malbaie aux Champs Élysés.
Mais le véritable plat de résistance (dans la catégorie fast-food) était cette nouvelle émission de télé-réalité qui allait débuter en soirée sur la station V. L'Amour est dans le Pré est une émission achetée de la France (ou d'ailleurs?) qui nous présente 5 fermiers désirant trouver l'amour de leur vie. Ces 5 jeunes hommes, qui travaillent 12 heures par jour, 7 jours sur 7, devront co-habiter avec 3 femmes de leur choix sur plusieurs semaines, parfois (souvent semble-t-il) toutes en même temps et au final, choisir leur candidate idéale.
L'émission est animée par la chanteuse Marie-Eve Janvier, artiste dont la carrière a ce petit côté 1955 depuis toujours.
Cette curiosité m'intrigue beaucoup. Qui sont ces filles qui ne veulent jamais voir leur chums? Comptent-elles participer au roulement de la ferme? (Une obligation en général) Sont-elles simplement parmi les multiples desespérées du célibat forcé?
Le désespoir est toujours fort intéressant à documenter. Certaines de ses filles sont dans la naiveté la plus opaque, ignorant tout de la galère dans laquelle elles se plongent. Les boyz aussi. L'un des candidats a étonnemment choisi de garder une jeune femme qui aime beaucoup voyager (ce qu'il a promis qu'il ne ferait jamais plus de deux jours de suite, travail oblige) et qui a une enfant en chaise roulante. Étonnant défi, brave homme ou grand naïf? Une jeune journaliste de Gatineau au prénom génétiquement modifié de solide brillant (Krystale) ne cadre en rien avec le foin. A-t-elle le gêne de la ferme? Une autre (Valérie) est déjà vachère. Parmi toutes ses infirmières, cosméticiennes, entraineure et autres étudiantes en esthétique bleachée, comment pourrait-elle ne pas plaire au cow-boy?
Ces braves jeunes hommes, 100% investis dans leur travail, ne sont pas des artistes du verbe et encore moins des champions de la socialisation, c'est ce qui ajoute à leur charme, un brin juvénile. Eux-même ne semblent pas complètement convaincus de savoir dans quel manège ils se sont embarqués. Une chose est certaine, cette publicité ponctuelle, chaque jeudi soir, fera naître toute une autre série de candidates devant leur téléviseur dans leur salon. Je ne suis donc pas inquiet pour leur coeur. Ils ont, à mon avis, tous déjà gagné peu importe l'issue de l'émission. De plus, il se gagneront peut-être aussi des travailleurs pour les aider si on les découvre surchargés à la télé. Ils inspireront sûrement.
Et c'est aussi ça des fois la télévision: l'inspiration.
'Me suis rendu compte sur le tard que l'émission qui nous dévoilait les délicieuses cuisses de Bélanger et Raçicot c'était pour le lendemain.
Pas grave, je m'amusais bien ce soir-là, des petites robes noires et des talons hauts dans la plaine de Tingwick, ville (champs?) en banlieue voisine de celle qui a vu mes premiers 12 mois de vie sur cette planète: Victoriaville.
C'est le bébé de Victo en moi qui m'a envoyé dans le pré.
Je retournerai communier à cette télé plus tard en soirée.
Par curiosité.
*L'émission Le Sportnographe étant probablement l'exception. Drôle, brillante et fort habile dans un milieu (les sports) où ce n'est pas toujours facile de briller intelligemment.
**Pepsi+Whisky
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