0h13.
Un chiffre inexistant, nihiliste, une lettre qui représente aussi une drogue, un autre chiffre, malchanceux celui-là.
Aujourd'hui, à cette heure, il y a 40 ans, il faisait tempête autour de l'hôpital d'Arthabaska. Sur toute la province aussi.
Douze mois, jour pour jour après "la tempête du siècle" il y avait suffisament d'élan de l'hiver précédent pour qu'une autre tempête importante paralyse les rues de Victoriaville. Mon père, culture générationnelle aidant, n'avait pas accès à la chambre d'où j'étais né à 0h13 (15 jours trop tard) et se faisait passer pour un ivrogne égaré pour arpenter les corridors jusqu'à sa tendre épouse qui mettait au monde son tout premier bébé.
Le fruit de leur amour. L'astuce avait fonctionné, intimidant ainsi le personnel de l'endroit mon père, entendant un employé dire qu'il faudrait "le chasser" de l'établissement me baptise aussitôt avec l'assentiment de maman, "Hunter".
Cette tempête était si grande qu'elle paralyserait tout le Québec. Un ami, Breaking Bad Marty, né en après-midi le même jour mais à Québec, verrait ses parents prisonniers de la même inertie routière. Ensemble, Marty et moi, nous jouerions au hockey, allant même jusqu'à reçevoir un gâteau d'anniversaire au beau milieu de la glace en plein tournoi.
Toute ma vie je tenterais d'imiter la tempête qui paralyserait le Québec.
J'étais un foetus qui réclamait un avortement mais en entendant Bowie 4 jours plus tard je réclamais soudainement le souverain droit à la vie. I never thought I'd need so many people.
Par la suite mon père m'aimera trop, au point de tailler les pattes des chaises afin que je puisses monter sur ce qui n'était plus...que des coussins avec des dossiers. Mes parents passeront de Victo à Hull parce que Dad étudiait à Ottawa, Ma soeur, Janiper Juniper (J.J.), y naîtra 13 mois après mon apparition sur terre. Solitude? connait pas. Mais aujourd'hui je la réclame souvent. Au point d'être pratiquement le seul éxilé de la tribu originelle.
44 mois plus loin: un bébé bonus, Greenjelly Jones. Née à Québec celle-là.
Je fréquenterai la petite école en deux temps. Une première moitié à Sillery où Sophie et Hélène "m'aimant" me forçeront à prendre conscience de ma personne en 3ème année. L'autre moitié dans une école privée pour garçons où les soeurs religieuses m'ont convaincu à jamais du bien fondé de l'athéisme. Je me rappelle ma sixième année où l'école secondaire voisine, celle à laquelle j'irais l'année suivante, accueillait des filles pour la première fois de son histoire. Je me rapelle guetter les passage de ses rares filles qui passaient près de notre cours de récréation. Déjà la libido qui se générait.
Secondaire: Intensité et bonheur. Rien à rajouter. Dans mon coffre à souvenirs intimes. Amitiés presque toutes nées de l'école secondaire j'aurai (ai toujours) une splendide bande de chummeys. Rainy-Day Girls & Clever Boys. Je ne sais pas ce que j'ai fais pour mériter d'être si bien entouré.
CEGEP: Rapide et furtif. La femme de ma vie s'y trouverait au moins une session en même temps que moi (elle a 2 ans de plus que moi) et je ne la croiserais jamais. Elle était parmi "les poules sans têtes". C'est-à-dire les filles qui n'ont jamais vu de garçons ailleurs que dans les catalogues (fréquentant des écoles non mixtes dans les plus belles années de découverte de leur vie) Elles ne nous intéressaient pas. En retard de 5 ans sur les relations garçons/filles nous les laissions aux attardés, c'est-à-dire aux garçons ayant fréquenté eux aussi les écoles non mixtes pendant les 5 dernières années.
Université (s): Quel bordel!...Donnez nous votre argent mais n'arrivez pas trop vite sur le marché du travail svp... j'aurai Sherbrooké, Montréalisé avant d'être (L)avalisé.
Bac, certificat, autre certificat, pour donner quoi? une dette. Et me ramener sur les bancs d'école pour 2 autres certificats aujourd'hui.
J'ai disloqué mon épaule dans une vague gargantuesque à Boston, rêvé à New York, Hurricane Bob m'a gardé enfermé dans une chmabre d'hôtel du Massachussetts, j'ai gravé mes initiales et celles de l'amoureuse sur la Tour Eiffel, dormi dans le Busch Garden en Colombie Britannique, frissonné en écoutant le spectacle The Wall de Roger Waters suite à la chute du mur de Berlin dans un sous-sol d'Edmonton, dévalé une montagne en vélo en Suisse, fait caca aux toilettes du Louvres, bandé à Londres, escaladé une rivière en Jamaique, nagé sous la pluie en Haïti, surfé à Hawaii, fait du parachute aquatique à Monaco, nagé avec les dauphins à Cuba, fait du catamaran au Mexique, volé un verre de bière en Allemagne, mangé de la choucroute en Belgique (mais pas la langue), pris des belles photos du Luxembourg, ait été impliqué avec la police de Miami, ai goûté à l'extrême luxe de trois croisières qui n'ont pas fait naufrage.
J'aurai: passé des étés au camping à entendre la voix de Jacques Doucet commenter les matchs des expos, aimé Nadine, écouté Samantha Taylor à la fin des classes me présenter 5 ou 6 vidéoclips, ri aux mêmes endroits que Rock Et Belles Oreilles, vomi à 16 ans dans l'entrée au lendemain de la Saint-Jean Baptiste quand mon père m'aura donné les clés pour conduire jusqu'au chalet, me serai rasé pour la première fois en 1990 avant de me rendre à la première de Cyrano de Bergerac et avec un gros diachylon entre le nez et la lèvre supérieure, fais un voyage avec deux supers chummeys à L.A. pendant l'été, aimé Julie, aimé Sarah, aimé Corinne, aimé Karyne, aimé Véro, Clo me brisera le coeur, fais du ski nautique sur le plus beau lac du 418, fais des partys mémorables entre amis au même endroit, gagné une fortune dans un camp de vacances qui aura fermé ses portes parce qu'il payait trop ses employés qui, eux, dans le bois tout l'été, n'avait rien à dépenser et commençait septembre riche comme crésus; j'aurai fais beaucoup de points au hockey, catché au baseball, fais du saut en hauteur, de l'athlétisme, de la gymnastique, de l'équitation, du badmington, du ski alpin et nautique (beaucoup, beaucoup)deux pratiques de football, de la natation, du plongeon, du patin de vitesse, du basket dans l'entrée chez nous mais surtout pas du soccer. J'aurai travaillé dix ans dans la télé et plusieurs autres ailleurs à me faire chier. On critiquerais mes suggestions d'idées cadeaux pour mon anniversaire, on continue de la faire.
(C'est vraiment ça, ça ou ça qui me ferait franchement plaisir, pas plus, 40 ans ou pas)
J'aurai presque eu comme amoureuse Manon Rhéaume mais celle qui était en mission pour "tater le terrain" pour elle en m'approchant sera si ravie de ce qu'elle découvre (et vice-versa) que c'est avec elle que je partirais. (brisant l'amitié entre les deux autres).
Dans un scénario presqu'identique je rencontrerais la femme de ma vie par ami interposé, et je la corromperais en la faisant passer du 418 au 514.
Ensemble nous ferions les deux plus beaux bébés du monde.
C'était...hier non?...
12 ans et demi déjà pour le premier.
8 et demi pour la petite dernière.
19 entre la belle et le truand.
20 le 21 décembre prochain.
40 ans la belle il y a deux ans.
40 ans moi aujourd'hui.
J'ai prêté ton prénom par erreur à la Josiane de la météo que je trouve si époustoufflante.
J'ai prêté ton nom de famille par erreur à la Gingras de Québec qui est assurément l'une des plus belles filles avec laquelle j'ai été en présence dans ma vie.
C'est toujours toi la plus belle. La plus vraie. L'amoureuse.
J'ai crié ton nom
dans une pièce vide
J'ai crié ton nom
dans une pièce vide
Toute ma vie, est avec toi
Toute ma vie, est avec toi
Je ne suis rien sans toi.
Bienvenue au premier jour du reste de ma vie.
3 commentaires:
Bonne fête!
Bon anniversaire cher Hunter, la suite devrait être aussi formidable, c'est ce que je te souhaite sincèrement.
:)
Merci merci merci, c'est fou ce que je suis gâté!
Pourri.
Sale.
...et en sandale...dans un spa glacial...
Merci encore!
Publier un commentaire