lundi 27 février 2012

Maniwaki

La belle s'était magasiné son inquiétude du lendemain la veille.

"Vous nous appellerez quand vous serez arrivés, ils annoncent pas beau".

"On va te le dire si on est morts dans un accident, inquiète-toi pas" lui avais-je répondu.

Elle ne m'avait pas trouvé drôle.

Je n'écoute jamais la météo pour ça: parce que ce sont des prévisions. Et moi quand je prédis que les Canadiens vont gagner, je me trompe toujours.

La route était parfaite, ça nous as pris trois heures au lieu des 4 d'annoncées par le GPS.

Monkee avait un tournoi de hockey dans le très éxotique Maniwaki. Les deux filles ont refusé de nous accompagner parce que 4 matchs en trois jours c'était franchement trop de hockey et un "trip de boys". Pas faux. Entre papas de joueurs on a beaucoup bu...à l'abri des regards de pré-ados. Les tournois à l'extérieur, avec séjour dans les hôtels, ça forme l'esprit d'équipe mais c'est toujours un trip d'adultes aussi.

Maniwaki c'est pas beau. La route pour s'y rendre, oui, Rivière Rouge, Lac-Des-Écorces, Notawissi, parce que l'hiver les sapins pleins de neige c'est très beau mais la ville? c'est pas beau du tout. On entendait, du centre des loisirs comme une sorte de braiement, très très fort dehors. On a cru à un orignal mais en même temps le cri était trop récurent, et trop près de la ville. Puis on a cru à une scierie. Non c'était un ski-doo. Comme il y en beaucoup dans le secteur. Et quand vous n'avez pas de ski-doo, vous vous habillez en ski-doo pareil. Sinon on sait que vous êtes pas du coin et que vous logez à l'hôtel. Le ski-doo était si loin et on l'entendait si fort, je ne pouvais imaginer le vacarme que son conducteur devait endurer là-bas. Peut-être que pour effrayer l'ennui faut-il tonner dans le désert.

C'est ce que j'ai dis d'ailleurs à la belle une fois dans la chambre d'hôtel quand je l'ai appellé.

"On doit être mort l'amoureuse, car y a rien ici, c'est le désert."

Il y avait une bonne dose de vulgarité émanant de la ville mais nous n'y étions pas là pour jouer au snob. Et on ne va pas à Maniwaki pour la ville. On y va pour la chasse ou l'exploration dans les bois. L'un de nos joueurs arbore un début de mohwak, on avait l'air des gars de la place. Et se passer le Johnny Walker dans les gradins entre parents, ce sont des habitudes de poivrot du Grand Nord. On cadrait bien.

La chambre d'hôtel du Château Logue était bien. Toutefois, j'ai laissé Monkee (12 ans) placer un sous-marin dans le frigo tout seul. Ce sous-marin se trouvait à être mon diner du lendemain quand il dinerait lui, avec l'équipe. Il a placé le sous-marin sans le remarquer dans un petit réceptacle dans le frigo qui semblait probablement à ces yeux, prévu à cet effet. C'était un contenant plein d'eau pour faire de la glace. Du pain mouillé c'est absolument dégueulasse. Et comme la ville de Maniwaki est pleine de visiteurs inhabituels, les prix dans le quartier sont obscènes. J'ai donc mangé du pain détrempé. Passant près de vomir trois fois.

J'ai ouvert la télé samedi après-midi et c'était "les funérailles privées" de Whitney Houston. Difficile de trouver plus vulgaire. Qu'y a-t-il de privé à nous montrer tous ses gens pleurer madame? Je les saluais d’emblée d'avoir souhaité une cérémonie privée mais de savoir que ce n'était peut-être finalement qu'une stratégie pour faire grimper le montant à signer sur le chèque...aaaaaaaaaargh! VULGAIRE!!!!!
Trempant dans la même vulgarité, plus tard en soirée, Juliette Lewis, en fait je pense que c'était Juliette Lewis sous ce visage tout recomposé à la potée et au botox. Dans la pub de la série, on est convaincu qu'elle effraiera on l'a complètement évacuée de la bande-annonce...ouch!...

 Heureusement découverte d'un petit bonheur en fin de soirée. 
Soleil de nuit sur Maniwaki avec Monkee.

Dans la chambre Monkee avait touché à la climatisation et avait réglé ça franchement trop chaud au point que tout ce qui pouvait fondre avait fondu. Je préfère mes saunas suédois. C'est fou ce que la soustraction de deux têtes dans la famille fait toute la différence.


Ça explique pourquoi j'ai oublié le sac d'école de Monkee dans le 450. Ça explique aussi pourquoi j'ai pas prévu un maillot de bain dans les bagages pour qu'il se baigne à la piscine de l'endroit (on s'est débrouillé pareil). Ça explique finalement ce petit moment de panique qui m'a fait appeller la belle, longue distance, afin de savoir si le ipod que je cherchais depuis une heure était resté sur la recharge à la maison (il l'était).

Quatre têtes (deux de filles) valent mieux que deux (de gars).

Ça nous as aussi donné de délicieux moments de gars. Entre buddys.

De notre chambre on voyait la piscine et les gens qui s'y baignaient. Les rires que Monkee et moi avons eu en inventant des vies aux baigneurs que nous apercevions de loin. À se demander si le cheveux de Roanic Milos à la télé c'étiat vraiment une motte de gazon plantée sur le crâne et teint en noir.

Et ce silence commun soudain quand une mère s'est pointée dans la piscine en bikini.

"à quoi tu penses papa?" m'a demandé Monkee.

"À ta mère".

C't'ennuyeux, Maniwaki.

Zont perdu en finale mais zont été franchement bons.

Ça a quand même fait drôlement du bien de rentrer à la maison.


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