mardi 21 février 2012

Stression

En parlant de ma session de cours du soir dans le cadre de mon deuxième certificat en traduction à l'Université de Montréal à un ami j'ai fait un lapsus plus-que-révélateur.

J'ai dis "stression".

J'en ai déjà causé, les cours dits "obligatoires" sont des cours extraordinairement dirigés là où débordent les besoins sur le marché de la traduction actuellement.

Des osties de cours plates.

Le premier, le lundi soir, est un cours de Traduction économique et commerciale. JAMAIS je n'aurais choisi de prendre un tel cours car je comprend relativement peu le monde économique. L'amoureuse travaille dans une banque en tant que planficatrice financière depuis presque 20 ans et je lui ai laissé, à la même époque, TOUTES les décisions économiques n'y accordant pratiquement aucune pensée. Je l'ai souvent dit l'argent a très peu d'intérêt pour moi. Probablement parce que mes parents n'en ont jamais manqué pour nous. Je vois l'argent comme un outil là où plusieurs le voit comme un but. Quand je prends le journal du samedi je mets les sections voyagesemploi, petites annonces et affaires avec les pubs de côté car je ne les consulterai même pas (la belle oui par contre). Ça m'intéresse très peu mais ça m'intéresse quand même un peu. L'économie internationale. Les joueurs. Les mouvements. L'économie en surface. Ses dérivés. Pas ses PRODUITS DÉRIVÉS, ses débordements ou ses insuffisances. Il y a une dimension sociale importante dans ce milieu. Je découvre aussi que la langue du secteur économique est plutôt poétique. C'est le cours qui me donne le moins de mal car j'y trouve un relatif lien avec ma personne. Ténu mais un lien quand même. Ce qui est toutefois extraordinairement ardu c'est que j'apprends un métier tout en apprenant un univers dont je ne sais que très très peu de chose. Double apprentissage, double effort mental.

Je n'ai jamais rédigé de rapport d'impôts, j'ignore à 100% comment ça fonctionne et ne saurais pas en lire un/remplir un. Je ne connais rien à rien au monde des valeurs mobilières. J'ai d'ailleurs écrit quatre fois valeurs IMmobilières dans mes notes de cours car c'est ce que mon oreille entendait. J'entends des mots, debantures, créances, fiducie, fiscalité, dont je ne connais pas le sens complètement. Le cours se déroule rapidement. Ce qui m'inquiète c'est que l'enseignant passe son temps à nous demander si il nous en as déjà parlé (car il enseigne plusieurs classes) et que je crains quelques fois qu'il pense nous avoir parlé de quelque chose sans révisiter cette matière peut-être inexplorée. Dans ce cours je suis sur la lune! j'ai TOUT à apprendre. Je viens de Mars je le répète! On a bien un Petit guide de l'autodéfense de l'économie-l'abc du capitalisme à lire pour nous guider, mais c'est une lecture (supposément initiatique) plutôt ardue. Au dernier cours, à la vingtième minute je réalisais que l'enseignant nous jasait depuis le début du cours et que je peinais beaucoup à comprendre le contenu de ses propos. À la 42ème minute de ce même cours, je regardais ma montre encore une fois en me disant, légèrement paniqué, que ça me prenait énormémment d'efforts à comprendre ce qu'il racontait. J'y mets de très profonds efforts mais j'y arrive. Très difficilement mais j'y arrive. Sans l'aide de la belle à la maison. Inutile de vous dire l'état de fatigue dans lequel je me trouve en fin de soirée.

Pour l'instant je navigue avec une terrrrrrrrrrrrrrrrrible moyenne de 74% dans ce cours.
Moi qui n'ai jamais eu en bas de 80% dans toutes les matières.

Le second a lieu le mardi: Traduction juridique et administrative. JAMAIS O' JAMAIS DE MON VIVANT je n'aurais abordé ce cours ne serais-ce qu'avec une perche de plus de 100 pieds. Des contrats? des lois? je me suis appliqué à ne jamais les respecter depuis 40 ans, et là je les rédigerais? De plus, notre enseignant est la plus grosse enflure au monde. Un homme à l'égo surdimensionné qui a choisi de faire de chaque jour de sa vie une nouvelle bataille, de chaque heure une argumentation et de chaque phrase de sa bouche un écho de fierté. Ce qui l'amuse m'agresse au point que j'en tremble quelquefois physiquement. Il nous raconte des anecdotes qui le place continuellement en confrontation avec quelqu'un ou quelque chose. Il est mortellement épuisant. En plus d'être si anal qu'il corrige à l'occasion en se justifiant par un bête "C'est laid". "Ce cours est trop dur pour que vous le fassiez de manière condensé comme ça, vous allez tous le couler" nous a-t-il tous dit la dernière fois. Chaque cours (nous en sommes au 6ème) il nous dit qu'il avait mis ou qu'il metterait ZÉRO dans telle ou telle situation. C'est un sale caniche qui jappe continuellement. Fier de son imbécilité. Il a une place importante dans la hiérarchie de l'Ordre des Traducteurs et ça m'a convaincu de na jamais adhérer à ce club. Le langage légal m'est chinois. J'ai encore le métier à apprendre en plus d'avoir un univers parfaitement nouveau dans lequel me plonger. Je ne comprend bien souvent rien de ce que je traduis.

Si bien que j'ai un tristement historique 53% dans ce cours jusqu'à maintenant.

Moi qui n'a jamais nagé en d'autres eaux que les 80% et plus...

Le cours du mercredi se nomme Révision et contrôle de la qualité. L'enseignante y est plus ouverte, la classe plus intéressante, quoiqu'étrange. Nous corrigeons des textes mal traduits en français. Comme je suis 100% bilingue, que j'ai une langue plus familière que soignée; que je suis meilleur en anglais qu'en français, je passe par-dessus beaucoup d'anglicismes. Je suis pénible. J'ai un horrifiant 53% dans ce cours aussi en ce moment.

Le jeudi, je me réveille le matin comme si je sortais d'un gros accident de voiture. Avec toutes ses bouteilles vides qui trainent autour de l'ordi.

Moi qui...
...me demande si je suis assez armé pour faire face à tout ça.

On nous as confirmé que c'est tout à fait normal que nous nous sentions comme la truie qui doute devant ses petits*. Que le contraire à ce stade de notre "évolution" serait même anormal.

Je regarde toutefois devant moi et je vois d'autres déserts.

Traduction scientifique et technique est un autre cours obligatoire que j'ai pris pour cet été. En condensé en 6 semaines. Peut-être qu'intensivement, ça rentrera davantage. Je suis scientifiquement et techniquement aussi épouvantable dans mes connaissances que Scott Gomez est habile à marquer des buts pour les Canadiens.  Un ram un meg, un logiciel, l'informatique en soit me sont passablement étrangers. Bien que j'y travaille chaque jour, je dois utiliser/comprendre 15% de son potentiel. Mais comme une voiture, de laquelle je n'exige que de me transporter du point A au point B, peut-on vivre avec simplement ce 15% comme traducteur?

Pour l'instant oui. Mais mon garage est vide d'outils.
Et je ne suis pas du tout certain d'être armé pour escalader toutes ses montagnes.

Heureusement, pour cet été, de la mi-avril à la mi-juin, je me suis aussi gréffé à un cours de rédaction publicitaire. Ça j'ai tout tout tout ce qu'il faut pour le faire. Et en plus le cours se donne à un jet de pierre de chez moi.

Mon avenir se joue cet été.
À moins que des lignes de piquetage ne viennent mettre le feu à tout ça.

Pour l'instant je me noie dans la bouette.
Et ne reconnaît pas mes petits.
*Une truie, apparement, après avoir accouché en vient à un certain moment, un peu comme un post-partum porcin, à douter que ses petits soient bien les siens. 

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