lundi 22 septembre 2008

Notre cinéma très très en forme

Voilà plusieurs fois que je lis que l'année du cinéma Québécois fût assez pénible.

Je ne pourrais pas être plus en désaccord.

Si on analyse en termes de chiffres d'affaires peut-être n'a-t-on pas eu de Florida, ni de Ding & Dong ni de Boys mais ce n'est pas moi qui m'en plaindrais.

En terme de qualité du produit cette année est un très grand cru.

En Février dernier a paru l'adaption cinématographique des deux premiers romans de Marie-Sissi Labrèche (Borderline & La Brèche) sous le titre Borderline. Lyne Charlebois signe un pari audacieux où la folie est mise en scène avec grande intelligence et avec avec une rare vision artistique. Charlebois superpose habilement trois espaces temporels. Il y a donc Kiki à l'âge de 10 ans (qui est superbement campée par Laurence Carbonneau), de 20 ans et de 30 ans. En jouant sur trois décennies, la cinéaste dresse le portrait psychologique de sa protagoniste et des gens qui l'entourent. Et Isabelle Blais joue le personnage avec un abandon remarquable qui sera assurément récompensé quelque part.

Toujours en Février est apparu sur nos écran le magnifique Tout Est Parfait de Yves-Christian Fournier. Le film scénarisé par l'écrivain Guillaume Vigneault raconte le deuil d'un village qui perd 5 de ses ados dans un suicide collectif. Le sujet peut paraitre lourd mais la qualité de la cinématographie, le choix de la trame sonore, le brio du réalisateur dans sa qualité de direction des comédiens font de ce film un incontournable pour quiconque aime les films. Ce premier effort dans le long-métrage promets de grandes choses pour Fournier et son équipe dans le futur.

Ma Mère est Chez le Coiffeur de Léa Pool est arrivé sur nos écrans en avril. Pool n'a plus rien à prouver c'est une de nos plus grande cinéaste. Elle choisit ici de raconter l'histoire d'Isabelle Hébert qui nous raconte le Québec des années 60 mais surtout l'éclosion de la femme de l'époque. L'histoire se déroule l'espace d'un été alors que la vie rassurante et tranquille de la jeune Élise se voit bouleversée par le départ précipité de sa mère pour Londres. Aux prises avec un sentiment de culpabilité, elle s'efforce de reprendre le gouvernail d'une famille à la dérive. Avec la nature comme point de repère, la rivière, le champ de maïs et l'arbre penché, avec les jeux de l'enfance remplacés par la découverte de la sexualité. Élise parvient à surmonter son chagrin et traverse le passage, parfois douloureux, entre le monde de l'enfance et celui des adultes. Avec la jeune Marianne Fortier, pré-ado que nous avions découverte enfant dans Aurore et une reconstitution d'époque fanstastique.

Un Été Sans Point Ni Coup Sûr est sorti au mois d'Août presque 40 ans jour pour jour après que l'homme eût foulé la lune pour la première fois. L'action se passe d'ailleurs en 1969 année où les Expos faisait leur entrée dans les majeures et où le baseball, alors inconnu et impratiqué au Québec, y allait de ses premiers élans. Merveilleux film plein de candeur à voir en famille. Délicieux petit bonheur.

C'est Pas Moi Je Le Jure http://video.canoe.ca/?fr_story=2e2adfc46c2659a1a1208854061aadc40f86b0d0&rf=sitemap raconte le roman autobiographique de Bruno Hébert, Léon Doré est un garçon de dix ans de la Montérégie dont les parents viennent de se séparer. Nous sommes en 1968 et cet avènement semble être la goutte d'eau qui le fait basculer dans un monde parallèle. Son comportement se transforme du jour au lendemain, d'autant plus que la séparation de ses parents survient pendant les vacances scolaires. Léon a donc tout le temps voulu pour exprimer sa frustration en commettant des actes répréhensibles, tels le vandalisme et le vol. Avec une petite camarade d'origine espagnole, battue par son oncle, il organise un coup fumeux qui oblige le père à s'en remettre aux experts pour aider son fils. L'auteur Bruno Hébert est le frère d'Isabelle. C’est pas moi, je le jure ! se positionne de manière différente par rapport à Maman est chez le coiffeur. Le film que Léa Pool a tiré de la même histoire familiale, à partir du scénario écrit par Isabelle. Le souvenir de l’un influe forcément la perception de l’autre au départ, mais ces deux visions se distinguent quand même assez vite, tant dans l’esprit que dans la facture. L’apanage de bons cinéastes en somme
Phillipe Falardeau auteur de Congorama et du grandiose La Moitié Gauche Du Frigo est derrière la caméra pour ce film. Encore ce matin j'entendais quelqu'un dire qu'il avait ri, pleuré, bref qu'il avait eu le "total package" des émotions qu'un film peut nous procurer en visionnant ce film.

Le 28 Novembre sortira Babine de Luc Picard qui nous avait offert le chef d'oeuvre L'Audition il y a quelques années. Cette fois il adapte quelques histoires et personnages du très talentueux Fred Pellerin. Quand les grands esprits se rencontrent, ça ne peut pas se planter.

Sortira aussi d"ici la fin de l'année Dédé, à Travers les Brumes adapté du livre de Jean Barbe Autour de Dédé qui raconte la vision toute personelle de Barbe sur l'ancien chanteur troublé des Co-Locs. Sebastien Ricard de Loco Locass joue Dédé Fortin et Jean-Philippe Duval a tourné les images.

Moi tout ça, ça m'énergise à fond.

Ça me donne confiance en mon cinéma et je trouve qu'au contraire de ce qu'on raconte, ses médailles de bronze aux yeux des grand argentiers du pays, valent encore plus que toutes les médailles d'or que ces gens se souhaitent à toutes les années.


Et après le visionnement de cette splendide capsule, ça me fait aimer mes artistes du Québec et leur génie comme c'est pas permis.




















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