mardi 16 septembre 2008

La fille à pic

Elle avait choisit de partir pour New York avec sa mère.

De toute façon elle ne se trouvait pas d'amoureux à Montréal. Sa maman, séparée de son papa depuis 20 ans, semblait le choix logique puisqu'elle partageait elle aussi le même cynisme désabusé face aux hommes. Elle ne risquait pas de lui voler l'attention qu'elle recherchait.

Pas d'amoureux mais pourtant belle fille. Un corps à faire des jalouses, des yeux pétillants et des cheveux plein de ce facteur X qui rendent quelqu'un spontanément séduisant. Mais ce nez...ce pic, ce roc, cette péninsule!!! Avec son teint soigneusement entretenu au salon de bronzage on pouvait peut-être la prendre pour une Israélienne. Si on la découvrait de dos pour la première fois le parcours mental étais inévitablement un passage de la curiosité interressée au choc de la branche en dessous des yeux. Le mot sorcière venait si spontanément à l'esprit qu'elle a choisit d'attirer toute l'attention ailleurs avec ses reflets de rose- presque mauve- dans les cheveux. Attirer l'attention là où elle pourrait séduire et faire oublier ce pic! Séduire! Pff! c'étais de toute façon devenu quelque chose d'assez douloureux pour elle. C'étais toujours ses meilleurs amies qui partaient avec ceux qui lui plaisait. Elle en étais venu à haïr son père qui 1-avait laissé tombé ses responsabilités paternelles quand elle avait 9 ans 2-lui avait légué un manche à balai en plein visage par génétique et 3-lui avait laissé un goût amer des hommes en général pour le restant de ses jours.

A New York pour la première fois toutefois elle découvrait la ville de tous les possibles. Un style vestimentaire 100% farfelu. Des comportements superbement éclatés. Ses cheveux roses/mauves se fondaient parfaitement dans la foule bigarrée. Sa mère en était tout aussi impressionnée. De plus cette dernière qui, à 53 ans, parraissait extrèmement bien attirais beaucoup de regards masculins. Ensemble les deux femmes ne passaient pas innaperçue même si on pouvait trouver plusieurs versions de ces deux mêmes femmes un peu partout à Times Square. Ce qu'on trouvait en grande quantité aussi c'étais ses sans-abris hautement débrouillards trainant leur panier d'épicerie remplis de tous ce qu'on pouvait imaginer de traineries. Ses pauvres bougres on pouvait les sentir à distance, trainant leurs trentaines de sac comme autant de pièces d'une maison de banlieue. La roue toute croche sur leur carosse mais la roue qui roule quand même au même rhytme instable que le hamster dans leur tête.

La jeune fille et sa mère avaient bien choisi une visite de groupe de New York mais faisaient tout pour s'en défaire. Elles étaient toutes deux libres de leur activités de jour et n'utilisaient que l'autobus de groupe qu'occasionellement choisissant scrupuleusement les activités guidées. Elles avaient même toutes deux investis un petit supplément pour coucher à Manhattan au lieu de retourner au New Jersey avec le groupe.

Cet avantage leur a permis de rester plus tard sur l'Ile et de sortir au Rosie O'Grady's Pub où en peu de temps elles ont rencontrés deux hommes dans la quarantaine fort agréables. Elles n'ont payé aucune conssomation et les deux émules de John Kennedy Junior les ont toutes deux ramenés dans le condo de luxe de l'un d'eux mais la mère et la fille n'ont jamais osé découcher. Ça ne se faisait tout simplement pas. La mère étais toute excitée d'une attention vouée à sa personne qu'elle ne retrouvait plus(ni même ne cherchait) au Québec. La jeune fille étais un peu déçue de 1-L'attention irrégulière que semblait lui adressait les deux hommes plus interessés par sa maman 2-l'invitation de l'un des deux qu'elle aurait attendue si ce n'est à son appartement au moins pour un verre le lendemain, invitation qui n'est jamais venue 3- d'être avec sa mère alors qu'avec une amie(laideron) elle aurait finalement peut-être été plus téméraire dans ses gestes de séduction.

Le lendemain elles ont rencontré deux autres hommes. Plus beaux encore. La jeune fille avait mis sa jupe courte en jeans mais sa pudeur lui avait fait mettre des collants de jogging. Rapidement elle a à nouveau remarqué que les deux hommes semblaient s'interesser beaucoup plus à sa mère. Une fois sur la rue tous les quatres imbibés d'alcool à marcher la 7th avenue les deux couples (qui n'en étais pas) se sont scindés. La mère en avant, la fille en arrière. Forçant le deuxième Don Juan à avoir la conversation avec la fille qu'il n'avait pas eu dans le bar. Ils avaient beaucoup ri, beaucoup dansé mais oublié les questions incontournables.

Quand l'homme lui a demandé qu'elle âge avait "sa soeur" qui marchait devant, non seulement manquait-il totalement de classe à ses yeux en ne lui accordant pas toute son attention exclusivement à elle mais en plus il la vieillissait, ELLE, d'au moins 22 ans!

Elle a senti la rage monter aussi rapidement que l'ascenceur de l'Empire State Building fait passer du 1er au 80ème étage (60 secondes) et l'a frappé de toutes ses forces avec sa fausse sacoche Gucci achetée dans une cave humide du Chinatown.

Sacoche lourde de tous les hommes qui l'avaient fait chié dans sa vie. Lourde donc comme si un fer à repasser s'y trouvait.

L'homme a atteri dans les sacs de vidanges d'un pauvre type endormi ou mort mais chose certaine qui n'a pas réagi.

L'homme se confondant parfaitement avec le sans-abri avec ses quatre dents manquantes, son nez rouge et son regard diffu.

C'étais son dernier voyage avec maman. Prochain coup elle ira avec la grosse Nancy.





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