En me rendant chercher le film Yogi Oh Tome 4 pour Monkee je me suis permis deux films pour moi. Ça me faisait 2$ par films et une semaine pour les écouter.
Comme je venais récemment de jaser films Québécois, que j'ai bossé un brin dans ce domaine et que j'y ai encore beaucoup d'amis je me suis loué Cheech et Congorama. Quand Monkee a quitté pour aller jouer chez un ami et que l'amoureuse est partie faire du shopping avec Punkie j'avais alors le champs libreet me suis retrouvé devant le plaisir d'écouter un de ses films.
Un bon livre doit se gagner dès la première ligne. Un film passe de "bon" à "excellent" en souscrivant avec succès à la même règle.
Dès la 7ème minute de Cheech j'étais gagné.
Non seulement avions nous la signature d'un auteur (Patrice Sauvé, brillant) mais la trame sonore (de Normand Corbeil) étais si admirable que toute suite on est happé dans l'intrigue. Car le scénario du comédien François Létourneau la rend diablement intéressante cette intrigue. En multipliant les faux-semblant et les pistes qui s'entrecroisent nous sommes forcés à une écoute interessée ne serais-ce que pour essayer de deviner où nous mènent ses pauvres et tendres bougres. Létourneau le fait tout aussi bien avec la série Les Invincibles (dans lequel il joue aussi et dans les traces du même personnage que dans Cheech) on a droit a des multitudes de points de vue et des "punchs" innatendus à gauche et à droite. De véritables trouvailles scénaristiques mais aussi une intelligence de réalisation qui a un lien de parenté absolu avec la série Six Feet Under. Ne serais-ce que dans la technique de nous guider quelque part et de donner un coup de volant complètement ailleurs. L'adroite et délicicieuse réalisation de Patrice Sauvé (L'Héritière de Grande-Ourse) offre beaucoup de moments de grâce. Des moments de grâces qui planent dans un univers sale, grotesque, pathétique, drôle par moents mais toujours relativement pitoyable. Filmé dans un hiver trop rare (mais toujours splendide)au grand écran Cheech nous raconte l'histoire de multiples solitudes qui tentent de s'en sortir avec le peu de moyens à leur disposition.
On en sort soufflé.
D'abord de par les images (Yves Bélanger), ensuite par la trame sonore, la trame narrative, le casting impeccable (Lucie Robitaille) et la direction artistique hautement réussie à une perruque près (David Pelletier). Mais ce que je retiens surtout de ce bijou de chez nous c'est une équipe, une chimie qui a fonctionné parfaitement et qui a fait de ce film un véritable trésor de cinéphile à découvrir.
J'avais entendu de bien vilaines choses sur ce film lors de sa sortie et j'avais lu pire encore et pourtant je crois avoir vu une des plus brillantes réalisations Québécoises depuis longtemps.
Patrice Robitaille, Maxime Denommée, Fanny Mallette, Annick Lemay, François Létourneau, Maxim Gaudette, Gilles Renaud et Normand d'Amour forment un casting exceptionnel pour un casting du même acabit.
Je suis plus que fier de mes artistes quand je vois des réussites du genre. Le film n'a pas trouvé son public à sa sortie mais ça on s'en moque. L'argent et la qualité ne vont pas nécessairement ensemble. Sinon Donald Trump pourrait se payer une bien meilleure moumoute.
Et le visionnement de cet oeuvre de grande finnese me confirme ce que je croyais avoir deviné depuis un temps mais que je me refusais de croire complètement: Normand Provencher du Journal Le Soleil est une sévère andouille.
Je donnerais un de mes scénarios à Sauvé et à son équipe n'importe quand.
Justement j'en ai peut-être un qui me fera aller cogner à sa porte ...
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