dimanche 8 février 2009

Le droit de Junior


Quand j'ai entendu parler de cette femme des États-Unis qui avaient accouché de 8 enfants j'ai eu un haut le coeur.

Tout d'abord en pensant aux imbéciles qui l'ont insiminés en ne voyant que leur intérêt financier. Puis en réalisant que cette jeune femme mal équilibrée n'a pas d'emplois, ni même de logement puisque ce sont ses parents qui l'héberge.

J'ai passé deux jours à ne pas croire que cette mère de huit enfants en avait déjà 6 autres à sa charge avant de me rendre à l'évidence que oui, cette nouvelle donnée rendait la première annonce encore plus folle.

Cette graine de rien élèvera 14 enfants avec ses vieillissants parents.

Je me suis aussitôt informé à Houston et à Cap Carnaveral afin de savoir si de nouvelles navettes spatiales n'étaient pas en mesure de me faire changer de planète. Car, de manière très évidente, je suis sur la mauvaise planète, je n'en reconnais pas les codes d'intelligence.

Je me suis consolé en me disant que ce type de rapace, ce type d'irresponsable moral prêt à vendre sa mère pour faire des sous, doublé de cette race d'affreux ignorants qui prennent leurs fantasmes criminels pour des réalités se passaient aux États-Unis.

Royaume de tous les possibles. Des rêves sains comme des bêtises.

Puis ceci:
Une femme de 60 ans vient de donner naissance à des jumeaux dans un hôpital de Calgary.

Relisez-bien:
Une femme de 60 ans vient de donner naissance à des jumeaux dans un hôpital de Calgary.

Elle a été traitée en Inde. Au Canada, les médecins refusent responsablement les traitements de fertilité aux femmes de plus de 50 ans, l'âge approximatif de la ménopause.

Oui il y a un petit "miracle" médecinal mais ils sont nés ici, chez nous. Ces enfants ne sont pas nés sans aide. Une batterie de médecins a encadré leur mère, qui les a mis au monde sept semaines avant terme. Les deux poupons sont aux soins intensifs et nécessitent l'attention de plusieurs spécialistes. Leur santé demeurera peut-être fragile au cours des prochaines années, et même peut-être toute leur vie.

L'égoïsme dans ce désir de vivre la maternité à n'importe quel prix m'étourdit tellement j'en ai la nausée.

Cette femme ne verra probablement pas les 20 ans de ses deux garçons. Ou si elle le fait il faudra l'aider beaucoup à grimper les escaliers qui mêneront à leur appartment car ses 80 ans pourraient faire abandonner les forces de son corps.

Le droit de vouloir un enfant est merveilleux, sain, louable et plus que légitime mais passer 60 ans sans le faire et choisir de mettre 60 printemps entre soi et sa progéniture est d'une irresponsabilité criminelle. C'est placer ses propres droits (comme celui d'avoir une enfant) en avant des droits des enfants que nous mettons au monde. Quels sont les droits de ses nouveaux-nés? celui d'avoir une mère qui ne peut pas les suivre dans leur apprentissage des sports? celui d'avoir la maman différente
de toutes les autres parce que 40 ans plus féroce que les autres mamans (et tellement moins patiente avec les amis qui viennent chez nous, man!)? Le droit ultime d'avoir le coeur brisé à l'adolescence ou avant, pas par l'amoureuse mais par la mort de celle qui était tout pour eux?
Comprend-t-elle complètement le monde dans lequel elle les plante? Comprendra-t-elle l'univers scolaire dans lequel ses jumeaux nagerons dans 6/7 ans? Sera-t-elle vivante dans 10 ans? Aura-t-elle la patience d'endurer leurs immaturités alors que la sienne ne peut être que plus-que-discutable?

Et là je n'aborde même pas l'autre nouille qui a eu 14 enfants.

Voilà deux personnes qu'il faille prendre au mot lorsqu'elle répondent : "rien"
à la question "mais à quoi tu penses??"

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