jeudi 8 janvier 2009

Small Talk


Au boulot je travaille principalement an anglais depuis plus de trois ans.

Élevé en franglais pour moi il ne s'agit pas d'un problème majeur. Toutefois j'ai passé la majeure partie de ma vie en français. A la maison, comme ailleurs. Ce qui fait que lorsque le moteur de réflexion s'agite c'est d'abord en français qu'il se fait.

Ça devient un handicap qui modifie légèrement ma personalité. Car ici, au travers de 400 employés majoritairement anglophones (même les Tremblay, Dubé, Chiasson), quand on fait du "small talk", mon sens de la répartie est ralenti. Le mot d'humour qui me viendrais me vient d'abord en français. Le temps que je le traduise et me demande si c'est aussi drôle ou de circonstances en anglais qu'en français me fait perdre la fraction de seconde qui rendrais la répartie pertinente et bien souvent le rhytme n'y est plus et la conversation devient absurde.

Ou simplement poche.

"Hey Jones what's going on?"
Traduction mentale: "qu'es-ce qui se passe?"
"Oh what's goin on? er...Lot's of stuff lot's of stuff...what do you want to know?"

Ça m'a pris du temps à comprendre que "what's goin'on?" ne demande pas de réponse précise.

Barrack Obama était hier en compagnie de 4 anciens Présidents. Jimmy Carter, George Bush Père, George Bush Fils et Bill Clinton. Les 4 derniers. Sauf Ronald Reagan décédé en 2004. Une réunion extraordinaire entre présidents passés, présent et futur où il devait être question autant de la guerre à Gaza que de la crise économique.

Dans ce type de rencontre, décontractée face aux médias, assurémment plus sérieuse entre 4 murs, George Bush Fils avait le tour de faire quelques blagues. Bill Clinton aussi d'ailleurs. Tout comme George Bush Père. Du small talk avec les journalistes ou les invités pour alléger l'atmosphère. Malgré ses multiples défauts et peut-être surtout grace à sa grande incompétence George Bush fils est même passé maitre de l'amusement pré-entrevue/rencontre. C'étais là le réèl moment où il brillait.

Barrack me plait mais m'inquiète un peu aussi. Il a prouvé plusieurs fois qu'il était capable de grand discours inspirés. Mais du small talk? Du "on-the-spot"? Du moins officiel? Moins grandiloquent? Ça ferais du bien non? Tout ce que je vois de lui est toujours soigneusement préparé. Même le doute sur Joe-The-Plumber peut maintenant être soulevé puisque le "plombier" est aujourd'hui correspondant au Moyen-Orient pour un poste de télévision. Était-il un comédien? La rencontre Obama/Joe était-elle "stagée"? Surement pas, mais bon.

Il est vrai que la pression sur Obama est titanesque. Certains lunatiques s'attendent à ce qu'il relève l'économie à lui seul rapidement. Économie dont on a l'assurance qu'elle chutera plus lourdement encore. Certains autres s'attendent à ce qu'il règle un conflit insoluble au Moyen-Orient qui sévit depuis plus de 60 ans. Cette pression gargantuesque venant de toute la planète sur le nouveau Président est peut-être la raison pour laquelle on le voit peu sourire.

Toutefois il serait rassurant qu'il nous raconte une blague, ne serais-ce qu'une fois. Qu'il ouvre une réunion comme celle d'hier devant les journalistes par un gag.

Pas "C'est l'histoire d'un gars..." mais juste du décontracté comme l'ambiance d'hier le suggérait. Ne serais-ce que pour montrer que le canard est à l'aise dans cette nouvelle eau.

Et non pétrifié de craintes...

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