jeudi 15 janvier 2009

L'Antichambre du destin


J’ai mon petit sac d’amandes d’ouvert sur le coin du bureau.

Depuis que l‘on sait que les amandes nous fait oublier du Cancer je pige dans le sac assez souvent. Depuis que j’ai clairé mon bureau de toutes mes affaire personnelles, convaincu que je serais sablé hier, mon bureau est plus vide. Donc le sac d’amandes plus facile d’accès. Je respire, je digère, je vide aux toilettes de l’amande. Où est-ce parce que je suis secrètement amoureux de la belle Amanda dans nos bureaux ? Je te mange tous les jours Amanda. I’m gonna take you by surprise and make you realise, Amanda.
C’est facile de devenir vulgaire quand le moral n’y est plus. Hier j’ai commis deux fautes d’éthique. Nous étions réunis autour du bureau d’une collègue fraichement flushée. Tous un peu déprimé du lourd climat dont le bureau est envahi depuis hier matin.
Un collègue récemment revenu de Cuba m’avait parlé de cigares qu’il avait pour moi si je le désirais. Je lui avais dit « non merci je ne fume pas » lorsqu’ils me les avaient offerts. Toutefois hier, justement parce que déprimé pour la collègue, j’ai voulu lui signifier à la blague que « je suis si déprimé que je fumerais » j’ai plutôt dit « je prendrais tes cigares, man » Sans réaliser que le cigare est généralement perçu comme un article à consommer dans le triomphe. Triomphe qui a facilement pu (et a dû)être interprêté comme un « Ouf ! célébrons nous sommes sauvés ! ». Ce qui étais l’antithèse de ce que je voulais énoncer.
« Nommez-moi une fruit dont la couleur est jaune »
« Une orange ! »
Pour ajouter l‘insulte à l‘injure les 8 personnes réunies à son bureau se sont tues pour m’écouter alors que je voulais m’adresser à quelqu’un en privé.

Très très TRèS indélicat.

Par la suite, une collègue sur la Rive-sud mais travaillant pour nous m’a appelé me demandant des nouvelles de l’état des troupes. S’inquiétant de son propre sort par le fait même . Comme notre patron nous avait formulé les mots « O.k. guys don’t worry anymore for us that is it ». Ce qui m’a fait lui dire qu’elle « devrait être correcte ». Ce qu’une autre collègue lui a aussi confirmé pour les mêmes raisons.

Ça c’étais avant que notre patron ne prenne la voiture, quitte pour la Rive-Sud et arrive face-à-face avec elle fumant une cigarette.
« comment vas-tu ? » lui a-t-il demandé
« Pas pire avant de te voir » a-t-elle répondu.

Quelques minutes plus tard on la remerciait de ses loyaux services. Deux semaines avant son trentième anniversaire au sein de la compagnie. Elle avait commencé à 17 ans.

La vie est si vache.

Le grand patron de mon côté de la division n’a pas été en mesure de nous parler hier en fin de journée. Il s’est étouffé en larmes et nous as dit que nous nous reparlerions vendredi matin. Quand le grand frère Ricain viendra nous voir. Tout pour nous inquiéter davantage.

WWW of my life.

Worst work week.

Quel climat insupportable. Dans le corridor de la mort on a toujours le choix de pleurer son chemin jusqu’à la mort, d’y faire face ou de fantasmer sur une possible libération. Mais attendre, assis entre toute ses options est la pire des tortures mentales. Surtout quand on a trop d’imagination comme moi. Je suis un partisan de la deuxième manière d’affronter ce type de choses. Face à face.

Je connais maintenant ce que ressentent les coachs de hockey de la LNH quand leur équipe ne va nulle part.

Je suis Michel Therrien.
Passez-moi les amandes que je les rotes.

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