mardi 27 janvier 2009

Lieux & Décors


Ma façon à moi de voyager à peu de frais c'est de me taper des films.

Récemment j'ai été en Roumanie, à Washinton, dans le Paris des années 30 jusqu'aux années 60, au Québec dans les années 60 en passant par un petit village des États-Unis d'aujourd'hui.

D'abord la Roumanie. 4 Mois, 3 semaines et 2 Jours m'a fait découvrir la Roumanie échangiste qui ne peut vivre sans troc, sans se négocier des échanges sur une base quotidienne. La Roumanie en mode survie. Du paquet de gommes au rouge à lèvres en passant par l'avortement. Un 24 heures dans la Roumanie des années 80 sordide et totalement déraçinant. Des ciels gris et du bitume. Quiconque me connait sait que j'adore ce type de décor. Aucune
musique sinon celle vue à l'image ce qui rajoute à l'effet de vérité. L'impression de voler 24 heures d'intimité à deux filles qui se prennent en main dans des conditions terribles.

Puis un passage à Washinton (la CIA c'est bien à Washinton non?)où les risibles personnages George Clooney, Brad Pitt, Frances MacDormand, Richard Jenkins, Tilda Swinton et John Malkovich ont tous gravité dans Burn After Reading évoqué hier. Puisque l'un des personnages est obssessivement joggeur et que quelques autres épient de leurs voitures les allées et venues, ceci force de longs plans dans un environnement enchanteur (Washinton? Philadelphie? New York?)qui nous donne presque envie d'y habiter. Je me souviens d'une maison remarquable dans The Big Lebowski des mêmes frères Coen. L'espace spatio-temporel dans lequel ils plantent leurs personnages, m'avait déjà fait une grande impression dans Miller's Crossing , No Country For Old Men & Fargo. Faudra rajouter cette intéressante constante, le décor, dans ce qui m'interesse de leurs films.

Puis je suis passé par Paris. Le Paris misérable des Années 30 suivi du Paris plus fantasque au fur et à mesure que la carrière d'Edith Piaf dans La Vie en Rose prenait de l'ampleur. En Parrallèle je terminais une autobiographie de Françoise Hardy qui me gardait à Paris elle aussi en faisant quelques sauts de grenouilles en Corse et à Londres. Aussi deux villes qui me fascinent. Piaf pour sa part passait une large partie de la fin de sa vie à New York , une vile qui me fait rêver. Mon plaisir étais total.

1966. Québec, la province. Dans la famille d'Isabelle Hébert. L'histoire du déchirant départ de sa maman laissant mari et enfants derrière mais surtout le choc, l'impact familial de la suite des choses. Un film au décor somptueux bien de chez nous (Magog?) et dont le lieu (jamais identifié) nous donne envie de savoir c'est où tellement c'est beau. Le film est littéralement porté par trois enfants acteurs exceptionnels, Marianne Fortier, Elie Dupuis et Hugo St-Onge-Paquin qui volent littéralement le spectacle. Faisant même pâlir les acteurs Céline Bonnier et Laurent Cantet qui nous rapellent tous deux qu'ils "jouent" alors que les trois jeunes sont d'un naturel confondant.

Puis finalement Snow Angels de David Gordon Green qui m'avait jeté par terre avec son film All the Real Girls. Non pas pour l'histoire qui étais somme toute assez courante (celle d'un jeune homme passant à l'âge adulte)mais bien pour le décor dans lequel il me plantait ses personnages. Un décor, une histoire et des personnages portés par une trame sonore exceptionelle. Dans Snow Angels on y voit la même petite Amérique avec ses personnages imparfaits qui pourraient aussi bein être autant de villages Québécois ou Canadiens avec sa neige et sa glace. Gordon Green ouvre et ferme son film avec des plans fixes qui sont comme des instantanés du village exploré.

Comme un battement de paupière du divan de mon salon.
Après avoir beaucoup et agréablement voyagé.
Tout ça avant de me rendre à Berlin cette semaine, visiter quelques Faussaires sous l'ère nazie.

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