mardi 18 novembre 2008
Zimmerman
Plus que les saisons elle-même, j'adore particulièrement le passage des saisons.
Le moment où l'été se colore en automne. Quand Septembre devient Octobre.
Le moment où l'automne floconne vers l'hiver. Quand Décembre nous glace le Janvier.
Le moment où l'hiver se fond en printemps. Quand Mars glisse en Avril.
Le moment où le printemps devient pute d'été. Quand Juin chauffe Juillet.
Un artiste que j'associe à chaque changement de saison est Bob Dylan. If Not For You ou Apple Sucking Tree s'écoutent au chaud l'été. To Be Alone With You ou la déchirante Sara se savourent au printemps. Just Like a Woman ou Things Have Changed sont automnales. Mais mes préférées sont à leur meilleur lors de ma saison chérie: L'hiver. Shelter From The Storm, Don't Think Twice It`s Allright, Thunder on the Mountain, The Lonesome Death of Hattie Carroll, You're Gonna Make Me Lonseome When You Go, I Am a Lonesome Hobo, autant de territoires sonores qui me plaisent tel une petite marche dans les flocons, la brise froide frappant mes joues.
Bon c'est très très personnel. Tout comme l'hiver qui ne plait pas à tous (à la plupart même)la voix nasillarde et les longs quatrains de Bob Dylan peuvent en irriter plusieurs. Surtout aujourd'hui où le chanteur du Minnesota marmonne plus qu'il ne chante les mélodies. Reste qu'au moins 4 fois par année j'ai des "rush" de Bob Dylan où ça me prend mon fix de sa musique. A des moments comme présentement où il nous rend visite à Montréal.
Non je n'irais pas le voir car si la dernière incarnation de Dylan me plait sur disque, je ne voudrais pas voir un demi-Dieu déchu au dos rond et au jambes maigres. De plus pour moi un intellectuel ça se regarde moins que ça se réfléchit. Et le Zimmerman je me le réfléchit sur le cuir de mes souliers, dans l'odeur du bois de mon cabanon, dans le bruit des feuilles d'automne mais surtout dans les tourbillons de petits flocons de neige qui ne collent pas au sol et qui dansent dans la nuit noire au gré d'un vent qui glace les joues.
Jazzy Bobby sur If Dogs Run Free qui me fait me caler dans le divan. Funky Political World qui me fait taper du pied en campagne électorale morne. Rock-a-billy Someday Baby qui me fait jogger dans le frette. Il y a du Dylan pour toutes mes saisons. Il y a tant d'incarnations de ce vieux routier de bientôt 50 ans de métier (dans deux ans)qu'il est facile de trouver un Dylan qui nous accomode.
Le fantastique film de Todd Haynes I'm Not There devient un poullailler pour l'amateur d'omelette. Quiconque se dit fin connaisseur du Dylan doit IMPÉRATIVEMENT voir ce bijou de film qui rend hommage à toute l'oeuvre du maitre en le revisitant avec bon goût et grand talent. Le fan peut regarder ce film maintes et maintes fois et encore y trouver des références subtiles à l'oeuvre du géant. J'ai personnellement acheté le film (entièrement filmé à Montréal). Haynes est un génie, Dylan aussi. Splendide marriage.
Pour l'amateur de vin c'est le bon verre de vin en fin de journée dans la chaleur du salon alors que le froid sévit dans l'entrée.
Pour l'amateur de musique c'est Visions of Johanna suivi de 4th Time Around et de I'll Be Your Baby Tonight.
Pour l'amateur de bon temps c'est tout simplement les deux.
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