lundi 24 novembre 2008

Fondu au Noir


J'ai beaucoup de respect pour les acteurs. Encore plus pour les actrices.

Voilà un métier qui oblige l'humilité. Il est presque garanti que quand on est acteur on sera pauvre pendant quelques années. Sinon toujours. On sera la saveur du mois pendant un cours moment et après faudra se réinventer perpétuellement selon les humeurs du temps et des réalisateurs.
Quand on est une femme c'est encore pire. On doit vivre avec tout ça, l'humilité, les capacités financières restraintes, les rôles ingrats mais en plus on aura au cours de la carrière la potentielle envie de maternité dans sa vie personnelle qui pourra freiner tout élan télévisuel. De plus, il est reconnu que passé 40 ans les rôles pour les femmes deviennent ténus. Et je ne parle même pas des multiples offres pour les déshabiller ou les faire maigrir quand elles n'en auront pas réêllement besoin qui leur seront offert dans leur carrière. La réalité est beaucoup plus cruelle pour mesdames sur grand écran.

Je les aiment bien et les respecte pour les avoir cotoyés dans une vie antérieure. J'ai pu être témoin de leur état des choses. Il n'est pas vrai de prétendre qu'ils sont gâtés. Ils aspirent à l'être mais ceci est un crime dont tout le monde est coupable pas seulement les comédiens. Pour un Rémi Girard qui peut peut-être se permettre de se la couler douce, on retrouve des tonnes de Julie Lafrénnière, Hugo Frénette, Patrice Dubois, Stéphane Perreault, Martin Laroche, Eve Duranceau, Marie-Hélène Galarneau, Catherine Allard et combien d'autres qui doivent bûcher extrèmement fort pour boucler leur fin de mois. Et même les Girard et Luc Picard doivent se battre perpétuellement pour se garder en vie. Car ils choisissent de vivre difficilement ces artistes. Ils choisissent de vivre deux vies. Une vie publique et une vie privée. Posez vous la question à vous-même, n'avez vous pas assez de gérer votre propre vie en ce moment? Les acteurs et les actrices choisissent de gérer leur vie privée ET leur vie publique. Et quelques uns de ces gens ne sont en vie bien souvent que par les écrans.

Leur vie est remplie de sacrifices et de bouleversements émotifs. Bouleversement émotifs choisis mais bouleversements émotifs quand même. J'ai cotoyé un acteur il y a quelques années qui mettait sa situation familliale en péril parce qu'il incarnait trop intensément un pyschopathe dans un film. Il tentait de rester dans son personnage le plus longtemps possible mais quand il arrivait à la maison sa femme et ses enfants, le reconnaissant de moins en moins, menacaient de quitter le foyer familial. Et le pire fût que le film n'a jamais trouvé preneur. Le gars a presque ruiné son unité familial pour un trip de réalisateur qui n'a pas rapporté. Oh et il n'a jamais été payé non plus bien entendu.

J'ai beaucoup de respect pour les acteurs et les actrices car ça prend une bonne dose de courage pour se balancer dans ce milieu. Un milieu méprisé par plusieurs parce que souvent incompris. Un milieu que plusieurs pourraient aussi, à juste titre, considérer comme pas vraiment indispensable.

J'ai beaucoup de respect pour les acteurs et les actrices ai-je dis au moins trois fois déjà mais quand je les vois menacer de faire une grève à Hollywood je m'interroge...

Ne sommes nous pas en pleine crise économique? Mondiale de surcroit. Il n'est pas spécifié que la grève serait lancée sur des discordes salariales mais le silence autour des réèls enjeux de la potentielle grève laisse croire que justement on se garde une petite gêne face à une situation un peu absurde.

Des policiers, des éboueurs, des infirmières, des pompiers qui tombent en grève la population est mal pris mais des comédiens?

Hmmm...

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