mercredi 5 novembre 2008

Good Morning Mr.President


Les États-Unis ont choisi leur homme.

Et sans équivoque cette fois.

Même si les mécanismes de tricheries dont il est si difficile de se débarrasser étaient toujours en place. Comme ses bureaux de scrutins dans les états majoriatirement noirs où il y avait un scrutateur pour 400 voteurs alors que dans la plupart des autres états on parlait de 200 pour 1. Les interminables files pouvaient avoir pour but de décourager l'électeur de se présenter à voter chez l'électorat noir déjà difficile à convaincre.

Mais l'électeur a fait tout le contraire. Avec un énorme taux de participation et une trop rare unanimité depuis 8 ans, le vote est sorti des chaumières. La dernière fois qu'un tel élan de jeunesse, de renouveau et de candeur à fait rayonner les États-Unis ce fût pour le tout premier président catholique au début des années 60. Un certain JFK. Pas le meilleur president (le fiasco de la baie des Cochons) mais pas le pire non plus (la crise des missiles de Cuba). L'un des plus aimé en tout cas. Probablement à cause de son trop bref passage inachevé mais l'un des plus aimé quand même. Et c'est de ça que les États-Unis avaient besoin, d'un peu d'amour international.

La planète entière lui envoyait le message la veille que si ils se choisissaient Barrack Obama, les relations seraient probablement meilleures à travers le monde. La planète se trompe-t-elle? Le temps le dira. En tout cas l'une des nations les plus haïe dans le monde vient de se placer un gros band aid sur la cicatrice.
Le dragon est encore à genoux. Les eaux financières sont troubles, les jeunes sont offerts en chair à canon outre-mer dans des conflits aux visées douteuses. Faudra remettre le train sur les rails. Mais la plaie est circoncise.

Il y a tout juste 40 ans on pendait les noirs pour avoir flirté avec une blanche, pour avoir exprimé l'envie de voter, pour avoir resisté aux ordres de leur maitre.
Ce matin la maison Blanche, bâti par des esclaves noirs, verra l'un de ses fils fouler les pas de cet édifice dans l'un des rôles les plus prestigieux sur terre.

Il y a 40 on avait tenté de convaincre toute une race qu'ils n'étaient pas nos égaux.
Certaines personnes dans la soixantaine, qui ne se vanteront pas des sévices de leur vingtaine, auront le dos rond en regardant les résultats ce matin. certains autres moins racistes se plaindront que la population eût mis au pouvoir une élite intellectuelle prétentieuse de Harvard.

N'est-ce pas le plus beau gage de réussite pour un noir que de passer de moins que rien à une "élite intellectuelle prétentieuse de Harvard" en 40 ans?

Si j'étais noir j'en verserais une larme.

Lewis Hamilton, Tiger Woods, Rihanna, Halle Berry, Forrest Whitaker, Jaime Foxx, Barrack Obama, tous des symboles de réussite qui sont autant d'encouragement pour tout un peuple. Par la couleur de leur peau et par leur inspirant talent. Bon, Hamilton est Anglais pas États-Uniens mais on le dit arrogant.

C'est merveilleux d'être arrogant, donc d'être accusé d'un excès de confiance, quand tes ancêtres ont eux vécu d'humiliations et de soummission.

C'est signe que les temps changent.

Si la Thibault fait reculer la cause des gens à mobilité réduite ici, Obama fait tout le contraire pour les gens de couleur là-bas.

Reste à voir au-delà de la plastique.
Si Barrack à l'air a-t-il aussi la chanson?

Bien qu'il veuille que les États-Unis se retire des accords de Libre-Échange avec le Canada, souhaitons que ce soit des propos qui seront réétudiés par son entourage de conseillers une fois en fonction.

Parce que ce matin le monde est couleur café.
Et que le café goûte si bon que l'on veut l'étirer.

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