mardi 21 octobre 2008

Protecteur Bucal


Ce devait être autour de 1984 ou 1985.

Pendant que les gars et les filles végétaient et apprenais à se connaitre, moi j’allais à la bibliothèque sur l’heure du midi et je me tapais le journal ou un livre.

C’est là que j’avais découvert quelqu’un que je ne laisserais plus jamais et qui a transformé ma vie à bien des égards : Pierre Foglia.

C’étais un article qui se présentais sous la forme d’une entrevue avec Guy Lafleur. C’étais écrit avec beaucoup de style. Fogo devait être aux sports à cette époque. C’étais très près du roman. Il y avait beaucoup d’ambiance et de mise en place. Je me souviens m’être senti dans le vestiaire désert du canadien dans la fumée des cigarettes de Lafleur et Foglia. L’article n’étais pas très long et ne faisait qu’une seule page. Sans être irrévérencieux le journaliste ne semblait pas tellement impressionné par la vedette. L’étoile de Lafleur s’étiolait et il se plaignait beaucoup de son utilisation par son instructeur depuis quelques temps. Il glissait vers la fin de carrière mais ne semblait pas vouloir y croire. Comme Stéphane Dion qui est le seul au monde à ne pas voir que personne ne s’est placé derrière lui dans son propre parti pour aller à la guerre et ce depuis le tout début. Trois hier pour l’épauler lors de l’annonce de son départ. Dion seul à sa table avec son micro.

Mais revenons à Pierre & Guy.

Ce qui me jeta à terre à l’époque, outre le style d’écriture et l’apparente intelligence du journaliste qui transpirait de son texte , ce fût que bien que présenté comme une entrevue, l’article en compagnie de Guy Lafleur ne nous offrait qu’une seule phrase de l’athlète. Quelque chose d’existentiel dans un soupir comme « de toute façon la vraie vie est ailleurs… » ou quelque chose du genre. C’étais la dernière ligne de son article. C’étais tout ce que rapportais le
journaliste de la bouche de la vedette qu’il avait été voir et ça disait absolument tout. La star étais découragée et probablement au bout d’une route dont il n’avait pas vu venir le mur. Ce que Foglia avait compris (avant tout le monde encore) c’étais que ses gens-là sont intéressants par ce qu’ils nous disent dans leurs prouesses pas par leur verbe.

Mal utilisé de toute façon et toujours tourné en dérision.

Nos athlètes on ne leur demande pas de nous jaser ça, on leur demande des prouesses sur le terrain.

Quand je vois le pauvre Luc Gélinas se démener avec son anglais plus qu’approximatif « What does represent six nondred poynts to you Saku? » et Saku de nous sortir les banalités d’usages. Je me demande toujours qu’es-ce qu’on recherchait vraiment ?

On cherchait à humaniser le gladiateur ?

Plus souvent qu’autrement, au contraire, à un simple niveau sociologique je trouve qu’on le rapproche de la bête. Comme Mike Tyson dans cette entrevue où il parle comme un enfant.

A la boxe c’est pire. Après avoir mangé des taloches sur la caboche toute la soirée on te plante le micro entre les dents et on demande à ton cerveau, fraichement trituré de se concentrer sur des questions plus ou moins utiles. D’entendre Éric Lucas parler avec le débit d’un attardé mental 10 minutes après un combat me semble faire plus de mal au monde la boxe que de me donner le goût de faire comme lui.

Est-ce vraiment utile de savoir les états d’âmes à chaud d’un homme qui sort d’un gros accident d’auto ?


En vieillissant je me suis découvert un relatif intérêt pour la boxe. Là où j’ai travaillé j’avais des billets gratuits pour assister à des galas.
Y a une faune fascinante dans ses endroits . Le vrai spectacle se donne dans la salle. Je crois qu’avec le temps, les frustrations d’adultes accumulées, ça me fait du bien de voir deux gars faire sur un ring ce qui est criminel dans la rue. Toutes les faces que j’ai vues sous ses coups de poings porté à l’adversaire…

J’ai hâte au gala de vendredi.
Je ne veux rien entendre de la bouche de Lucian Bute tout de suite après le combat

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