mardi 28 octobre 2008

19


C'étais le numéro de Larry Robinson. Un grand défenseur que j'adorais pour son intelligence, qualité qui n'est pas complètement requise pour être un bon athlète. Je l'adorais et ce, même si j'avais du sang des Nordiques qui coulaient dans mes veines. Même si "Big Bird" jouait pour l'ennemi.

Joe Sakic et Steve Yzerman, deux joueurs des plus stables, des plus durables, des plus spectaculaires et talentueux. Deux capitaines dans leurs équipes respectives, les Nordiques/l'Avalanche et les Red Wings gagnant de multiples Coupe Stanley qui portent et portaient aussi le #19. Le premier en l'honneur de son idole Bryan Trottier, le second en l'honneur de la sienne Derek Sanderson.

19 ce fût le nombre de médailles d'or pour la Grande-Bretagne aux derniers jeux de Pékin.

19 c'est le nombre de chansons sur mon fabuleux album The Best of The Clash. C'est aussi le nombre d'albums dans la carrière de la formation musicale Britannique Iron Maiden. C'est l'âge à laquelle Billy Joel a composé Piano Man. C'est aussi le numéro de ma chanson préférée de mon disque de Etta James (at Last)

Hier soir j'ai lu 19 pages de mon livre de Norman Mailer. Je crois aussi avoir vu Véronique Cloutier 19 fois dans la seule journée d'hier sans jamais chercher à le faire. En marchant dans la rue y a même un avion qui passait dans le ciel avec sa face sur une banderole qui m'invitais à son emission de radio ou ailleurs. J'ai eu un frisson. J'ai cru à un bombardement en règle une fraction de secondes. Cloutier qui m'envahirais du ciel...(Avocat Kluzak,Y a-t-il matière à harcèlement?...)

19 c'est le nombre de gens qui composaient la famille que j'ai vue sur TLC l'autre jour. Un papa, une maman des États-Unis, visiblement hors du commun, et leur 17 enfants...17!!!! et tous avec un prénom qui commence par la lettre "J". J comme dans John, Jack, Janis, Julie, Jeremiah, Jason, Jill, etc... J comme dans Jesus duquel ils répondent quotidiennement. Vous comprendrez que l'équilibre n'est pas total au sein des deux géniteurs. Épeurant (fallait voir le reportage).

19h00 c'est l'heure de la fin de la pratique de hockey de mon petit héros ce soir et le début du match de ses héros à lui contre les Hurricanes de la Caroline au Centre Bell.

19 ans c'est l'âge de tous les possibles. C'est l'âge de l'invicibilité, du faible taux de gras pour les plus chanceux, des premiers intérêts amoureux pour d'autres. C'est l'âge où ça passe, où ça casse. 19 ans c'est l'âge des pires conneries et des manques de jugement aussi. Parrallèllement c'est aussi l'âge où Wolfgang Amadeus Mozart a composé un fameux et immortel Concerto pour Violon inspiré par un séjour en Italie. 19 ans c'est l'âge des grands élans que seul la vie adulte saura freiner.

19 c'est le nombre de secondes que Lucian Bute a été knockouté quand on a triché vendredi dernier en le faisant gagner le combat de boxe qu'il a perdu.

Je prends de long détours et j'essaie de prendre un ton léger pour parler de ce que je veux vraiment parler car j'essaie de contenir mes émotions rageuses qui veulent exploser. Je veux parler d'erreurs menant à l'horreur. J'utilise le 19 pour m'en sortir mentalement.

Ce qui m'obsède, me gêle, me dévore par l'intérieur depuis quelques jours c'est surtout que 19 c'est le nombre de fois que notre système de justice de pleutre a dit au même homme qui conduisait sous état d'ébriété "Ne fais plus cela tannant" en lui remettant le volant entre les mains. 19 fois on a trouvé qu'il en coûtait trop cher de garder un incorrigible danger public entre 4 murs. Dans cette nation qui veut se faire pays on a pas les sous, ni les moyens pour interdire à vie la conduite automobile à un assassin potentiel. Un homme non seulement accusé de conduite avec facultés affaiblies mais aussi de délit de fuite, de vol par effraction et de recel.
19 fois on a relâché la bête attendant qu'elle tue.

Elle a tué il y a trois jours.

Anee Khudaverdian filait le parfait bonheur avec son mari, Paul Maxwell, depuis 12 ans. Confinée à un fauteuil roulant depuis son jeune âge et mère d'une fillette de 7 ans, Anee Khudaverdian a été heurtée à mort sur le chemin du Fleuve, aux Cèdres, tout près de chez elle. Par un sale ivrogne. Sa fillette de 7 ans la suivait tout juste derrière elle à pied. Je suis incapable de retirer de ma tête le visage de cette belle petite fille. 7 ans. un âge si vivant qui embrasse maintenant la mort injustement.

La fillette a tou vu. Témoin de l'innommable.

Elle voit depuis trois jours une photo d'elle-même dans le journal tous les jours avec sa maman. Car elles étaient inséparables.

Si ça avait été ma soeur, ma tante, mon amie, l'amie de mon ami, une collègue, une connaissance je crois sincèrement que je serais moi-même peut-être devenu criminel sur-le-champs à la suite de cet accident. Parce que quand le sytème judiciaire se fait complice de la disparition injuste d'un être aimé, que reste-t-il sinon notre capacité de survivre?

Ma rage est si grande présentement que je ne peux imaginer si j'avais connu Anee Khudaverdian.

Ce sont tous ceux qui ont relaché l'assassin qui doivent se regarder dans le miroir et passer des nuits blanches. C'est eux aussi qu'il faut corriger pour de bon. Pas seulement l'assassin qui se doit d'avoir une peine exemplaire.

Sinon, vraiment, à quoi ça sert tout ça?

Je dis souvent à mon fils (de 9 ans)que la vie n'est pas juste, qu'il faille s'y faire tout de suite.

La mort pourrait-t-elle l'être?
Juste un peu?

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