samedi 11 octobre 2008

Le Ménage Tue


Il était tout à fait en faveur du partage des tâches ménagères. Il lui en avait fait part il y a presque 20 ans quand ils étaient tombés amoureux. Il avait aussi remarqué que chez ses parents à elle, tout n’étais pas propre mais plutôt immaculé. Le constatant il l’avait bien mise en garde sur le fait qu’un jour chez lui il ne voudrait pas d’un chez soi où on voudrait s’asseoir sur le bout des fesses de peur de salir. Il rêvait d’un chez soi « comfy » où on s’y sent à l’aise. Issu d’une famille fortunée mais aux origines modestes, il avait été élevé dans une maison à l’hygiène correcte et il croyait ferme que l’excès de produits toxiques dans une maison étais aussi malsain qu’il fragilisait la formulation d’anti-corps. Il n’étais d’ailleurs jamais malade contrairement à elle mais il ne croyait pas que ceci pu être un jour lui être fatal…

…à lui…

Presque deux décénnies d’amour plus tard avec sa même belle, deux enfants plus tard et deux carrières bien entamées sur les rails, le problème des tâches ménagères s’est peu à peu immiscé dans le couple. Elle, élevée dans la maison immaculée et lui restant toujours modeste dans ses attentes cosmétiques, le fossé s’est creusé. Les limites de l’un n’atteignant pas l’autre au même moment les soupirs se sont multipliés dans la belle voix de la belle fille qui cédait toujours plus vite que son mâle qualifié de paresseux car il ne trouvait pas sale ce qu’elle trouvait sale. Le bonhomme en question avait beau se forcer à voir de la saleté, pour lui sa maison étais perpétuellement immaculée. Même en forçant très fort, même quand elle lui prenait le cou et le mettais le nez sur la tache qu’il ne voyait pas il finissait par trouver triste sa phobie de la saleté qu’il faille chercher à la loupe et ne finissais que par pousser un « franchement » franchement senti.

Ce qu’il trouvais le plus triste c’étais de voir sa belle se mettre la barre si haute pour rien. Il trouvait aussi un peu pénible de la voir déguiser la maison pour les autres. Il n’avais jamais été un grand fan du maquillage sous aucune forme mais savait se montrer tolérant en sa présence.

Toutefois malgré tout l’amour que les tourtereaux se vouaient, la tolérance de l’un est devenue l’intolérance de l’autre et la discussion d’une femme de ménage est survenue. La simple expression "femme de ménage" est un crime en soi.

Ça toutefois il avait toujours été contre. Installer une relation d’affaires dans sa maison, un troisième adulte, un regard extérieur sur son intimité ce n’étais pas dans la construction de son être. Plus jeune il voyait des familles bourgoeises s’engager des femmes de ménages et ne pouvait s’empêcher chaque fois de poser un regard inconfortable sur le négrier qui engageait un autre individu pour faire des choses dont il étais capable lui-même de faire. Il avait même connu des femmes au foyer qui s’engageait des femmes de ménage et la plupart des ses femmes au foyer faisaient même le grand ménage la veille de leur venue afin que ses femmes ne les jugent pas (!?!). Ce type de comportement le gênait beaucoup mais il était fier de ne pas faire parti de cet univers plastique. Jamais il ne pourrais un jour se sentir bien avec la présence ponctuelle de purs étrangers dans sa maison jouant avec ses poils de sexe autour du bol. Juste l’expression « femme de ménage » étais pour lui extrèmement discriminatoire car elle mariait un sexe à un travail ce qui réenforce le cliché que les hommes ne font pas le ménage.

Quand elle lui a dit qu’elle paierait une femme de ménage pour qu’elle vienne en cachette, il lui a juré que si il l’a croisait il lui donnerait le double de ce qu’elle payait pour que cette personne quitte les lieux.

Elle l’a fait quand même. Sans l’aviser. Une femme de ménage se pointait quelquefois dans sa maison. Il l’avait senti car la maison sentait différemment aux trois semaines et la belle torchait comme une folle la veille exactement comme si on attendait de la visite le lendemain alors que non. Il ne s’en faisait pas car tant qu’il jouait l’aveugle et qu’il ne croisait pas ses pas il s’en contrefichait lourdement. "turning a blind eye" dit-on.

Toutefois le jour d’une importante chirurgie sur la personne de monsieur, elle devait venir le chercher après l’opération et le ramener de l’hôpital car conduire une voiture étais trop dangereux dans son état. Il étais stone de pilules post-chirurgie. Bénéficiant de ce qu’il croyait être un après-midi pour planer dans le sommeil de son lit elle a dû être forcée de lui avouer son employée cachée qui devait passer ce même jour et qui n’étais pas passée encore.

Sentant qu’il ne serait pas chez lui si il dormait stone dans son lit pendant qu’un ou une étranger(e) -ou pire des?:() se mobilisait dans SA maison il a diné en vitesse et quand sa douce est retournée travailler, a quitté les lieux en voiture pour s’assurer de ne pas croiser les inconnus qui viendraient faire le ménage dans un chez lui de moins en moins à lui.

Il a pris le volant ben stone. Pas encore certain si il allait au cinéma où si il allait lire à la bibliothèque il a roulé dans les nuages. Un ballon, un jeune qui courait après, un chat, tout ça peut-être dans ses délires de gars sur les pillules, chose certaine sa voiture a été retrouvée enroulée autour d’un poteau de circulation sur le Boulevard le plus populaire de son coin de vie. Pas un suicide. Une perte de contrôle suite aux effets diffus de la codéine mélée à la Predinsoze et croisée à la Cefadroxil. Sa tête est passée au travers du pare-brise. Il avait oublié de mettre sa ceinture, chose qu’il n’oubliait jamais à jeun.

Une semaine de coma. Puis il nous as quitté.

Le ménage l’aurions tué.

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