vendredi 10 octobre 2008

"Ce Que Le Monde Y Veulent"


Dans le fort intelligent film Quiz Show, réalisé par le très intelligent acteur et réalisateur Robert Redford, on posait la question suivante : « Doit on donner au public ce qu’il veut voir ou leur présenter de nouvelles avenues au risque de les faire réagir? » C’est sur cette dernière phrase que se clôture l’histoire vraie d’un quiz télé des années 50 où le candidat connaissait les réponses à l’avance et gagnait semaine sur semaine pour le grand plaisir des femmes au foyer qui voulait tous avoir Charles Van Doren comme fils. Femmes au foyer qui constituait la grande majorité des fortes côtes d’écoute de l’émission Quiz Show. Quand le scandale a éclaté les producteurs se sont défendus devant le juge en proclamant qu’ils ne faisaient que vendre du rêve tel que souhaité par leur principale clientièle.

Il y a beaucoup de ça dans le nauséeux et gênant support que la Beauce accorde à Maxime Bernier. Malgré les preuves par milles du mauvais jugement et de la relative incompétence du jeune homme, la région se dit encore fière de souligner qu’ils sont derrière lui. Je suis originaire de Québec et j’avais particulièrement honte quand
Jeff Fillion captais toute l’attention avec ses âneries radiophoniques. Je passais mon temps à défendre la région où j’ai passé 16 ans de ma vie en soulignant que les gens de Québec n’étaient pas tous des émules de cet eunuque. La Beauce c’est juste de l’autre côté de la rive. Une merveilleuse région avec des gens forts sympathiques, accueillant et d’une sociabilité que seule la région du Saguenay et du Lac St-Jean accote. J’adore les Beaucerons. Mais quand je les vois sembler dire à tous les journalistes que le jeune homme est un intouchable, sans défaut là je suis pas mal gêné. Je me dis que le manque de jugement est peut-être une particuliarité Beauceronne. Mais si c’est ce que les gens du coin veulent, un beau grand blond sans fond.

Peut-être qu’à l’instar des producteurs du Quiz Show des années 50 il faille effectivement donner au bon peuple ce qu’il veut. Dans ce cas-ci, le fils à papa qu’on aimais tant, pas terrible dans ses compétences mais qui a le tour avec le monde, why not?


A Blanc-Sablons, tout juste 1 km avant le Labrador il se passe quelque chose d’assez spécial. La même (quelques Kilomètres plus bas) où on a tourné le film La Grande Séduction se déroule 100% le contraire. Le film racontait l’histoire d’un médecin qui étais envoyé « en punition » dans un petit village où tout le monde se connaissait mais qui n’avaient pas de médecin et qui finit par tomber en amour avec la région (et vice-versa). Pour en arriver à cette conclusion les villageois y allait de toutes sortes d’entourloupettes afin de séduire le médecin et le pousser à rester sur place à la fin de son « châtiment ». Ce qui se passe à Blanc-Sablon en ce moment est absolument le contraire. Les villageois ont intimidés les médecins de l’extérieur suffisamment pour les forcer à quitter l’endroit et à laisser ainsi le champs-libre au médecin local, un certain Docteur Joncas. Cedernier est à la fois originaire de la région, frère du maire de Blanc-Sablon, beau-frère du maire du village voisin (Bonne Espérance) et aussi un prospère homme d’affaire dont l’entreprise de vente de pétoncles fonctionne à merveille en plus d’avoir des intérêts dans des compagnies de construction et d’aviation. Il s’agit donc de quelque de largement influent dans le secteur et qui se sent menacé par les Médecins « étranges » qui viennent lui voler sa clientèle. Avec de nette technique d’intimidation à l’égard des médecins de l’extérieur et avec l’appui féroces de villageois soutenant le « bon » docteur Joncas les médecins se sont senti forcés de faire leurs valises et de quitter l’endroit terrorisés par les menaces des gens du coin.

Tout ça est raconté brillamment dans l’émission Enquêtes animée par Alain Gravel diffusée hier à Radio-Canada et en rediffusion samedi à 13h et dimanche à 18h sur RDI.

Encore là, est-ce toujours sain de donner aux gens ce qu’ils veulent?

Je n’arrive pas à y répondre, j’ai plus souvent tendance à vouloir penser le contraire.

En tout cas dans ses trois exemples.

1 commentaire:

Administration a dit...

Le cas de Blanc-Sablon est différent: C'est un clan qui dirige la place (le politique: l'hôtel de ville; l'économie: compagnies d'aviation, de construction et de pétoncles).

Les gens se taisent... car leur emploi dépend du clan Joncas.

Et Joncas essaie d'étendre toujours plus son quasi-monopole.

Les Beaucerons sont des gens entreprenants, impliqués dans leurs communautés et avec une tête sur les épaules.

Ce sont des exemples et ils exigent des représentants élus qui adhèrent à ces valeurs.

Allons au delà des vieux préjugés.