dimanche 6 juillet 2008

Télé-Fun


Only in Montreal.

Voilà les mots qui me trottaient ce matin lorsque la petite pluie fine est venue épouser mon pare-brise alors que j'empruntais le viaduc désormais le plus sécuriatire au monde.

Je me suis encore appliqué la semaine dernière à faire blanchir mes cheveux davantage.

Reprenons toutefois l'histoire du début.

Je termine une semaine catastrophique au boulot où le niveau de stress a augmenté de huit octaves. 5 employés ont été mis à pieds dont trois avec lesquels je m'entendais particulièrement bien. Sur 400 Il ne me reste donc que deux amis et à peine 4 filles que je voudrais baiser (mais qui ne le sauront jamais bien sur). Ça va mal au boulot mais je ne suis pas en cause, au contraire même on a trié quelques "happy fews" pour les féliciter de leurs efforts en ces temps troubles et on les as invités au match d'ouverture des Alouettes.

Vendredi je suis claqué, fini, fatigué par ma semaine mais aussi parce que je suis raisonnable comme un Himam et que j'ai choisi de me coucher tard la veille et saoûl.
Je ne trouve pas mon cellulaire et refuse de le chercher parce que fatigué, claqué, fini, j'ai déjà à chercher mes clés tout le temps et mes espadrilles que mon amour n'aime pas et cache partout dans la maison ainsi qu'à trouver ma personnalité et mon avenir alors là je déclare lâchement forfait.

Je commence toutefois à m'inquiéter. Si il n'est pas dans ma veste de la veille, ni dans ma voiture, ni dans celle de l'amoureuse, ni dans mon jean, ni dans mon sac de job, ni dans les toilettes (on peut pas appeller une ligne ouverte sportive d'ailleurs quand même) Ou peut bien-t-il être saint crême de batinsse du diable? (version censurée). Je cherche, je trouve mes espadrilles, mes clés, ma personnalité (pas mon avenir et pas mon téléphone. Je m'appelle sur le cell pour le faire sonner mais c'est tout de suite la machine ce qui me confirme que la batterie est probablement morte et que mon cell doit dormir dans l'herbe quelque part.
Je passe le match de football de vendredi avec des collègues à broyer du noir. J'ai l'impression de travailler un vendredi soir avec toutes ses tronches autour de moi mais au moins les Alouettes sont brillants et battent leur adversaire. Toutefois je ne suis pas complètement là et je cherche mentalement où peut bien être mon cellulaire? Heureusement on est collé sur les cheerleaders et ceci me donne une légère pause mentale au paradis.

De retour à la maison je suis au royaume du sommeil vers 21h30.

Le lendemain, en travaillant sur le terrain je repense à mon cell. Ou est-il ce bougre de bougre?
4 possibilités.
-Quand je reviens du boulot souvent je me le laisse sur la cuisse ou entre les jambes sur le banc du conducteur, peut-être qu'en quittant la voiture je l'ai sacré dans l'herbe ou par terre.
1-La garderie à ma fille
2-Le camp de jour à mon gars
3-Le club vidéo
4-sur mon bureau à la job avant de partir
Après inspection des quatres lieux, je n'y trouve rien.

J'appelle donc Bell, rageur pour leur dire que j'ai perdu mon cell. Je leur demande par curiosité si il y a de l'action sur mon téléphone depuis que je l’ai perdu...

-"Vous avez appelé à Thunder Bay?"
-"Hein? non?"
-"Vous avec envoyez 26 messageries textes?"
-"C'est quoi ça une massagerie sexe?"
-"vous connaissez 514-288-6287?"
-"Non"
-"(514)971-9293?"
-"dekessé viarge!"
-"(514)814-3280?"
-"Non! merde!"
-(514)865-5141, 3 fois ?"
-"Trois fois non!"
-"(514)637-7717?"
-"Ça suffit comment ça va me coûter tout ces appels que j'ai pas faits!"
-"6.99$ pour la messagerie texte +1,32$ à Thunder Bay."

Puisque le soldat de Bell a déjà barré mon téléphone et ne peut pas faire marche arrière je m'attelle donc avec rage à rappeler tous ses# de merde. Premier # est un arrêt d'autobus de Mtl. Parfait je vais aller me caser à cet arrêt et attendre le crotté qui a mon cell...mais à Montréal y en a en cybole des arrêts d'autobus...deuxième # le gars réponds...

Irrité je lui jappe "C'est qui ton chum qui vient de trouver un cellulaire?"

Le gars sait pas, a l'air sincèrement désolé, veut bien m'aider mais voit vraiment pas qui. Je lui demande si il a reçu des appels la veille, Non. Connais--t-il ses #? Il essaie franchement de trouver, me signale que ça ressemble à Lachine comme # de téléphone. Je suis si fatigué que mon cerveau enregistre "La Chine" et mon bill vient d'être multiplié par 10 dans ma tête. Je lui demande si il a reçu des appels y a deux jours et de qui. Là il vient tout mal, tout incertain, je sens qu'il sait quelque chose ou qu'il me cache de quoi. Je lui dit que je ne voudrai pas de marde à la personne qui a mon cell. je veux juste le récupérer. Que si il sait quelque chose qu'il dise à cette personne de laisser le cell au comptoir d'un Tim Horton ou quelque chose et je vais aller le chercher le cell est bloqué anyway il est devenu inutilisable. Je raccroche et continue à broyer du noir. Ça m'écoeure tout ça. Je réessaie tous les autres numéros et ça sonne dans le vide.
Je bouffe de la crème glacée plein d'amertume. Je me servirais du jeune cave qui joue avec mes joujous comme bâton de baseball si je m'écoutais. Je le torturerais en lui rabotant la face au petit morveux de gars qui joue avec mon cell. Je rage en silence.

Je réessais un # au hasard sur ma liste:

-"Allo?"(une fille!)
-"Salut y a tu un de tes chums qui a trouvé un cell. depuis jeudi?"
-"Non"
-"Regarde y a est rendu inactif donc ça sert p'us à rien de l'avoir si jamais t'as un ami qui te dis qu'y a trouvé un cell tu peux lui demander qu'il aille le porter dans un commerce en quelque part il lui servira plus de toute façon..."
-"oui oui..."
-"...Je lui donnerai pas de la marde tout ce que je veux c'est mon cell..."
-"Où tu l'aurais perdu?"
-"à Lowell ou à Ville Fluviale..."
-"à Lowell?...Ouin... mais moi je me déplace pas"
-"..."
-"Je peux te le donner à soir"

Ça ne m'avait même pas effleuré l'esprit qu'une fille pouvait déconner avec mon cell...
-"Hein où? correct! où?"
-"Dunkin sur la 32 coin Provost à Lachine soit là dans 20 minutes je suis facile à reconnaitre je suis jeune je vas être dans le parking"

Little that I knew then she knew how to call these shots...

Je crois que j'avais encore le téléphone sans fil dans ma main quand je roulais à 140 sur la 13 direction Lachine. Je chantais à tue-tête dans la voiture. Je hurlais. J'exultais. Une centaine de piasses back in my pockets!

Dans le parking du Dunkin de lachine, Melissa assise avec une amie.
Je me suis même parfumé, prêt à jouer au gigolo pour sauver une centaine de piasses.

"Melissa?"
Elle bondit et vient vers moi. Elle est effectivement jeune, peut-être 22 ans, assez jolie même si on sent qu'au moins deux équipes de football lui ont passé dessus. Ses jeans donnent l'impression qu'elles vont fendre si elle se penche et sa maigreur combinée au petit pas de danse nerveux duquel elle est affligée me font tout de suite penser à la cocaïne.

"Ouin l'affaire c'est que j'ai été obligé de l'acheter 50$ ton cell à un jeune tu sais ce que c'est hein...50$ de ma poche...là je pourrais pas te le laisser de même..."

Je n'entends plus la suite car je rigole de vive voix en me pointant l'oeil comme pour lui dire "mon oeil". La menterie est trop grosse et son amie ne l'aide pas en regardant avec un peu trop d'intérêt pour voir si le poisson mord.

"Regarde, cut the crap , je t'avais amené un petit quelque chose(je lui sort un 20 piasses) mais j'ai rien d'autre..."
Je lui donnes mon 20$ + 27 cents trouvé dans mon jean(loose cut). Elle ment dans son mensonge en disant "ouin j'avais payé ça avec mon cash mais c'correct". Je la "remercie" elle me donne le téléphone, se sent mal. Même en forçant ben ben fort je réalise que je n'ai ni ma carte de crédit, ni ma carte de débit avec moi alors même si je voulais la payer plus...
Elle me dit:
" Ouin tsé la jeunesse...Si je reçois beaucoup d'appels c'est parce qu'y a une raison tsé..."

Je traduis cette phrase par "Je suis une putain c'est pour ça qu'on m'appelle pis que les gens que t'as peut-être rejoints se sentent mal."

Ce Dunkin doit être son spot.

Je ne sais pas si je dois sortir mon penis ou prendre le volant. J'opte pour la seconde option. Je reviens chez moi en chantant à tue-tête mais moins fort un peu car ma négligence m'a quand même coûté 30$ en tout...Je suis somme toute assez content car à son âge j'aurais fait bien pire, j’aurais essayer Hong Kong, Chicago, Sidney, Bucarest. Ma petite lumière d'essence m'indique que de rouler à 140 ça brule de l'essence et que je tombe en panne dans 10,9,8,7,6.... Non seulement je me meurs en Chine mais en plus je n'ai pas un sous pour payer, pas même un téléphone(il est toujours bloqué) pour appeler ma belle. Vais faire le plein pareil, appelle mon amour de la station, fais semblant de ne pas entendre ses récriminations.

Fumeur. J'aurais fumé une cigarette drè là.

Mon ange cours à mon secours, me trouve beau. Probablement l'effet des nouveaux cheveux gris.

En me couchant en soirée j'ai rechargé mon cell. (sur lequel ma jeune fille des sombres rues s'est immortalisée la coquine face).

..à 22h55 le cell. a sonné dans ma cuisine.

Pas eu le temps de répondre mais de toute façon j'aurais probablement répondu:
"Non je ne suce pas"

Faudra que je m'y fasse...

2 commentaires:

Pierre Masson a dit...

Héhé toute qu'une histoire.. C'est vraiment elle la fille? le gros plan?

Jones a dit...

Non mais la pose est la même et tout le côté suggestif aussi...