vendredi 25 juillet 2008

Berlin, la muse

J’ai toujours eu un drôle de rapport avec Berlin.

Un rapport du type de ceux qu’on entretien avec un vilain dans un film.

A la fois dégoûté par l’horreur de ce qui peut émaner du personnage et à la fois attiré par le charme de la ville.

C’est au tout début des années 80 que s’est forgé cette attirance pour Berlin. David Bowie, qui est mon artiste musical préféré , y a pondu de 1976 à 1978 trois albums dans cette ville dans ce qu’il est convenu d’appelé sa trilogie Berlinoise. Mon album fétiche Low y a été écrit et enregistré dans une semie-retraite que Bowie s’était imposé afin de se libérer de l’emprise des drogues qui le tenaient en laisse depuis 1975. Son ami New Yorkais Iggy Pop est venu le rejoindre et ensemble ils se sont non seulement replongés joyeusement dans le monde de la drogue mais ont pondu le premier album solo de Pop The Idiot mais aussi le chef-d’œuvre de Bowie Heroes. L’album Lodger y a été écrit mais au moment de sa sortie Bowie étais en tournée avec Iggy Pop depuis un moment et n’étais plus à Berlin mais reste que c’est à cet endroit, à un moment particulier de sa vie, qu’il a été grandement inspiré pour trois albums (et un quatrième si on compte celui d’Iggy Pop) qui m’ inspirent encore moi-même aujourd’hui.

Toujours au début des années 80 il y avait dans mon quartier la Roulathèque où nous pouvions aller faire du patin à roulette. Tout juste à côté il y avait un cinéma où y étais à l’affiche Christiane F. - Wir Kinder vom Bahnhof Zoo ou si vous préférez Moi, Christiane F., Droguée, Prostituée. Moi qui approchait cet âge étais légèrement terrifié par le titre ainsi que par ce que la ville de Berlin pouvait exercer comme pouvoir malsain sur les jeunes (l’action du film s’y passe). J’étais toutefois aussi très attiré par le film car Bowie y tenait un petit rôle (son propre rôle) mais surtout parce les jeunes personnages du film étaient des grands fans de Bowie comme moi, donc inévitablement de potentiels amis dans ma tête de ti-cul. Du moins des personnages déjà intéressants à mes yeux.

9 ans plus tard, en compagnie de deux amis je m’offrais un voyage mémorable en Californie pour mes 18 ans. Lors d’un arrêt à Edmonton , du fond du sous-sol du vieux monsieur qui nous logeais ce soir là, nous avions écouté à la radio le spectacle de The Wall de Roger Waters en direct de Berlin. Le mur allait tomber à Berlin et trois french frogs se soûlaient dans un sous-sol d’Edmonton avec des rêves de surf Californiens.

Quand j’ai finalement vu le film Christiane F. - Wir Kinder vom Bahnhof Zoo je suis tombé amoureux de la ville, véritable personnage de cette terrible histoire vraie. Déjà un grand adorateur urbain je ne pouvais que craquer pour cette ville grise et brune. Il doit y régner une véritable atmosphère particulière alors que certaines âmes côtoient forcément quelques grands-parents au passé trouble. Comment arrivent-ils à composer avec les fantômes honteux du 3ème Reich ? Les villes lourdes d’histoire, qu’elles soient belles ou horribles, sont d’une richesse et d’une profondeur…
J’ai aussi pris deux cours d’Allemand au CEGEP.

Cette ville exerce une réelle fascination sur ma personne mais sur plusieurs américains aussi.

John Fitzgerald Kennedy, Ronald Reagan et Barrack Obama pour n’en nommer que trois.

Ted Sorensen & Kennedy lui-même ont écrit ensemble l’un des discours les plus fins, des plus intelligents et des plus rassembleurs qui soit vis-à-vis un pays d’Europe, ancien ennemi de surcroit.
http://www.youtube.com/watch?v=GK907TwM7q0
(Pfff ! ces américains et leurs musique de cavalerie !)

Reagan y étais aussi très inspiré en 1989, toujours à Berlin
http://www.youtube.com/watch?v=WjWDrTXMgF8

Et là hier Obama fortement inspiré des deux autres
http://www.youtube.com/watch?v=W7hvh8kqkw4

En 1995 lors d’un voyage en Europe nous y passions une seule nuit dans une auberge.
Ce n’étais pas Berlin mais l’Allemagne.
Tout juste à la frontière d’avec la Belgique où nous nous rendions le lendemain.
Mais déjà je sentais les muses de la création vouloir s’emparer de ma nuit.

Si j’éprouve le syndrome de la page blanche un jour je m’y réserve une nuitée c’est certain.

Dann Sir Wir Helden
Fur Diesen tag

Aucun commentaire: